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La tomate, un aliment anti-cancer ? C’est en tout cas ce que suggèrent plusieurs études scientifiques menées sur ce légume-fruit, véritable star des jardins potagers. Interviewé par Le Parisien, le médecin nutritionniste Jean-Michel Cohen nous en apprend davantage sur cette théorie.

Tomate : sa teneur en lycopène réduit les risques de cancer

L’atout principal de la tomate ? Sa teneur en lycopène, un antioxydant puissant de la famille des carotènes, dont la capacité à réduire l’incidence de nombreux cancers a déjà été prouvée. “Des chercheurs britanniques ont par exemple observé que manger deux tomates par jour diminue de 20 % le risque de cancer de la prostate chez l'homme”, illustre le célèbre docteur.

Une autre étude, menée par des chercheurs de la Harvard Medical School et publiée en 2002 dans le Journal of the National Cancer Institute, a également montré que la consommation fréquente de tomates et de produits à base de tomate (comme la sauce), riches en lycopène, est associée à un risque réduit de cancer de la prostate.

“D'autres travaux scientifiques ont démontré que le lycopène de la tomate amenuise également les risques de cancer de l'estomac et des poumons”, précise Jean-Michel Cohen.

Les tomates cuites, plus efficaces contre le cancer que crues

Le nutritionniste précise que, pour profiter des vertus anti-cancer de la tomate, il faudrait plutôt les déguster cuites. En effet, lorsqu’elles sont crues, “leur lycopène reste prisonnier à l’intérieur des cellules végétales, dont les parois sont coriaces”, détaille-t-il. Mais “il suffit de 30 minutes de cuisson pour qu’il soit libéré des cellules, se transforme en molécule active et soit davantage assimilé par l’organisme”.

N’hésitez pas à varier les plaisirs en déclinant la tomate sous toutes ses formes : en sauce, farcie, mijotée, à la provençale… Vous pouvez également la cuisiner avec de l’huile d’olive, pilier de l’alimentation méditerranéenne, qui contient de nombreux antioxydants et contribue à réguler le cholestérol. En plus de ses multiples vertus, ce corps gras facilite le passage du lycopène dans l’organisme, depuis les intestins. Privilégiez de préférence une huile d’olive vierge extra, n’ayant subi aucun traitement thermique ou chimique.

Que penser des tomates en boîte ou du ketchup ?

Le Dr Cohen précise que “le concentré de tomate renferme seize fois plus de lycopène que la tomate fraîche consommée en salade”. Les tomates cuisinées ou les sauces en conserve contiennent aussi une belle quantité de cet antioxydant. En revanche, n’abusez pas du ketchup, qui contient presque autant de sucre que de tomate - le sucre étant souvent le deuxième ou troisième ingrédient mentionné sur l’étiquette. Le médecin ne recommande pas de bannir cet aliment, mais simplement de le consommer avec modération.

Notez enfin que, si la tomate est l’aliment le plus riche en lycopène, d’autres en contiennent également, comme la pastèque, les fruits rouges, ou encore le pamplemousse. Des fruits faciles à intégrer dans le cadre d’une alimentation équilibrée, en respectant, de préférence, leur saisonnalité. En été, vous pouvez aussi réaliser des bocaux de tomates cuisinées, pour continuer à profiter de leurs bienfaits durant l’hiver.

Lycopène de la tomate : d’autres vertus santé

Lycopène de la tomate : d’autres vertus santé© Istock

Le lycopène, présent en quantité dans la tomate, présente aussi d’autres bienfaits. Il limite notamment l’oxydation des lipides, réduisant ainsi le risque d'accident vasculaire cérébral, comme nous l’expliquait Gwénola Lestrohan, diététicienne nutritionniste à Lorient, dans un précédent article. En effet, cette oxydation favorise le dépôt d’amas graisseux sur la paroi des artères, une pathologie appelée athérosclérose et qui augmente le risque d’AVC.

En bon antioxydant, le lycopène combat aussi les radicaux libres qui, lorsqu’ils sont présents en excès, accélèrent le vieillissement du corps - et notamment, celui de la peau. On parle de stress oxydatif et, outre ses effets visibles sur l’organisme, il favorise aussi l’apparition de maladies chroniques ou neurodégénératives. Manger des tomates cuites régulièrement pourrait donc vous aider à avoir une belle peau, et ralentir la dégénération de vos cellules.

Une action renforcée par sa teneur en vitamines C et E, qui elles aussi, protègent les cellules contre les radicaux libres. Leur action étant décuplée par la présence d’antioxydants, on peut parler de vrai cercle vertueux ! Pensez à déguster les tomates avec leur peau, car cette dernière concentre les vitamines et le lycopène.

Les autres secrets de la tomate

Les autres secrets de la tomate© Adobe Stock

Les propriétés de cet aliment ne s’arrêtent pas là. Très riche en fibres, il stimule les transits un peu paresseux. Constipation, ballonnements et ventre gonflé sont votre quotidien ? Les tomates peuvent vous aider à réduire ces symptômes désagréables, à condition de les consommer cuites. Les crudités ont plutôt tendance, à l’inverse, à accroître les troubles digestifs.

En outre, la tomate est très riche en eau, elle contribue ainsi à la bonne hydratation de votre organisme. Rappelons qu’il est recommandé de boire entre 1 et 1,5 litres d’eau par jour, et compléter le tout par des fruits et légumes à chaque repas. La tomate est aussi peu calorique (entre 15 et 20 kcal pour 100 g), ce qui en fait l’alliée de votre ligne. Vous pouvez, sans problème, la déguster à satiété, même dans le cadre d'un régime.

Enfin, sa teneur en bêta-carotène participe à la production de mélanine par l’organisme : effet “bonne mine” garanti !

Sources

Santé : pourquoi il vaut mieux manger les tomates cuites que crues, Le Parisien, 2 septembre 2020. 

A Prospective Study of Tomato Products, Lycopene, and Prostate Cancer Risk, JNCI, 6 mars 2002. 

Interview de Gwénola Lestrohan, diététicienne nutritionniste à Lorient, publiée sur Medisite en 2013. 

mots-clés : tomate, aliment
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