7 épices dangereuses que vous avez sûrement dans votre placardIstock
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Noix de muscade : des effets hallucinogènes à hautes doses

La noix de muscade par exemple est très efficace quand il s'agit de relever les plats. Mais attention à ne pas en mettre trop ! Issue du muscadier, cette plante aux propriétés analgésiques et antibactériennes est connue pour aider à soulager les douleurs dentaires, mais elle est aussi considérée comme potentiellement hallucinogène et dotée d'effets psychotiques.

Pourquoi ? En 2002, un article publié dans la revue Emergency Medicine Journal a recensé les cas de plusieurs personnes ayant utilisé la noix de muscade comme drogue. Parmi eux, une adolescente aurait mélangé 50 g de cette épice avec son milkshake et aurait été victime de convulsions, d'hallucinations et de vertiges.

L'épice est tellement forte que plus de 5 grammes de noix de muscade pourrait également entraîner des signes narcotiques et d'engourdissements de certains membres, accompagnés de nausées, d'angoisses et d'une augmentation du rythme cardiaque.

En cas de surdosage, les substances toxiques qu'elle contient peuvent parfois provoquer la mort. Un effet heureusement assez rare puisqu'en raison de ses effets indésirables, cette épice est rarement utilisée comme drogue.

L'anis étoilé : toxique pour le système nerveux

L'anis étoilé : toxique pour le système nerveux© Adobe Stock

La badiane ou anis étoilé est utilisée aussi bien dans l'alimentation que dans la réalisation de traitements ou de tisanes thérapeutiques. Mais attention ! Une forme de badiane a été interdite en France : la badiane du Japon.

Pourquoi ? Si la badiane de Chine a des bienfaits santé sur la digestion, le CHU de Lille rapporte des cas d'intoxications ayant entraîné des convulsions chez des sujets après avoir consommé de la badiane du Japon. Cette épice "contient naturellement des alcaloïdes toxiques pour le système nerveux central", explique le site de l'hôpital. Deux cas adultes sont survenus en France, selon le CHU après avoir bu du vin chaud aromatisé avec de la badiane du Japon.

En 2001, malgré son interdiction dans l'Hexagone, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé rapporte le cas de contamination de 15 lots de produits thérapeutiques dans lesquels la badiane de Chine, en rupture à l'époque, a été remplacée par de la badiane du Japon. Tous ont été retirés du marché.

La cannelle peut endommager les reins

La cannelle peut endommager les reins© Adobe Stock

La cannelle réduit l'augmentation de la glycémie après le repas et peut ainsi aider les pré-diabétiques et les diabétiques à mieux tolérer les repas. Elle permet également à ceux qui veulent prendre soin de leur silhouette de limiter l'accumulation du gras, mais ce n'est pas une raison pour en abuser.

Pourquoi ? Certains types de cannelle contiennent naturellement de la coumarine, une substance qui, à très fortes doses, peut entraîner des dommages au foie et aux reins. L'écorce de cannelle de Ceylan n'en contient quasiment pas. Mais celle de la cannelle de Chine en est riche.

À tel point qu'en 2011, elle figure sur la liste des substances aromatisantes soumises à une réglementation et ne doit pas être présente à plus de 2 mg/kg dans les produits industriels, suite à une évaluation de plusieurs épices par la Commission Européenne.

Curcuma : à éviter en cas de problèmes au foie

Curcuma : à éviter en cas de problèmes au foie© Adobe Stock

Le curcuma est de plus en plus plébiscité dans les études scientifiques pour ses vertus anti-cancer. On lui connaissait déjà des propriétés utiles pour aider à la digestion ce qui explique que c'est une épice très populaire. Néanmoins, ce dont on parle moins ce sont les contre-indications de l'épice.

En pratique : le curcuma est à éviter pour les personnes qui souffrent de calculs dans les reins et les personnes qui souffrent d'une maladie du foie doivent demander l'autorisation à leur médecin avant d'en consommer. Selon Le guide des plantes qui soignent par Vidal, on apprend que le composant de la plante, la curcumine, est un anticoagulant. Du coup, il pourrait interagir avec des traitements qui ont déjà pour but de fluidifier le sang comme la warfarine (Coumadine®) et certains anti-inflammatoires au risque d'obtenir l'effet inverse du traitement.

Piment : il favorise les brûlures d'estomac

Piment : il favorise les brûlures d'estomac© Adobe Stock

Vous avez tendance à mettre du piment dans tous vos plats ? Attention, même s'il rajoute du goût à vos mets, il est possible que vous le regrettiez quelques minutes après, au moment de la digestion.

Pourquoi ? Le piment est connu pour aggraver les sensations de brûlures à l'estomac. Riche en capsaïcine, il irrite l'œsophage et stimule la production de sucs gastriques favorisant donc le risque de reflux gastro-œsophagien.

Si vous êtes souvent sujet aux brûlures d'estomac, mais que avez du mal à manger sans assaisonnement, prenez des fines herbes comme de la ciboulette ou des herbes de Provence, elles sont plus douces.

Bon à savoir : les épices à la saveur piquante comme les piments ou le poivre peuvent, si elles sont consommées en quantités importantes, irriter les muqueuses et provoquer des crises hémorroïdaires.

Gingembre : pas avec des anticoagulants

Gingembre : pas avec des anticoagulants© Adobe Stock

Les adeptes des plats asiatiques connaissent bien cette épice. Le gingembre est très souvent utilisé dans la médecine chinoise pour ses vertus sédatives sur l'estomac afin de réduire nausées et vomissements. Mais dans certains cas elle est contre-indiquée.

Pourquoi ? Les personnes qui prennent des anticoagulants, c'est-à-dire des médicaments pour fluidifier le sang et éliminer les caillots, sont soumis à une dose de vitamine K journalière à ne pas dépasser au risque d'interagir avec leur traitement. Or certains aliments et épices dont le gingembre en contiennent.

Dans un communiqué, le ministère de la Santé canadien explique qu'il ne faut pas se priver d'aliments contenant de la vitamine K, mais simplement en parler à son médecin afin de savoir comment les adapter dans l'alimentation.

Basilic : il peut compromettre l'efficacité de certains traitements

Basilic : il peut compromettre l'efficacité de certains traitements© Adobe Stock

Pesto, pizza, pâtes quand il s'agit de donner un petit goût de méditerranée à vos recettes, le basilic est idéal. Mais attention ! Il existe quelques contre-indications à connaître notamment lorsqu'on est sous traitements.

En pratique : Sur le site PINTR, qui rassemble une communauté de patients sous warfarine (Coudamine®*), les personnes à qui on a prescrit ce médicament sont soumises à une dose quotidienne modérée de vitamine K. Cette dernière serait susceptible d'entraîner "des changements dans l'absorption du médicament dans le sang et donc de ses effets et son efficacité". Or le basilic est une plante qui en est riche et pourrait donc compromettre le traitement. Il n'est pas nécessaire de se l'interdire, mais simplement ne pas en abuser.

*un anticoagulant destiné à fluidifier le sang que l'on donne à ceux qui sont à risque de caillot sanguin.

Sources

Le guide des plantes qui soignent, Vidal, 2010

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