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Vous souffrez de troubles du sommeil

En France, on estime qu’une personne sur trois est concernée par un trouble du sommeil. Une notion qui englobe aussi bien l’hypersomnie (dormir trop) que l’insomnie (dormir peu ou pas du tout) ou un sommeil agité. Si ces derniers peuvent être liés au stress, à une maladie telle que le syndrome des jambes sans repos ou encore à une consommation d’excitants (thé, café, etc.), on envisage rarement le matelas comme une autre cause probable. Pourtant, une mauvaise literie peut bel et bien être comptée dans la liste des facteurs de risque de troubles du sommeil.

"Le mauvais état d’un matelas peut être la cause unique d’un sommeil agité, affirme le Dr Jérôme Lefrançois, médecin généraliste membre de la Société Française de Recherche et de Médecine du Sommeil (SFRMS). On sait qu’il est temps d’en changer quand on commence à mal dormir, que le sommeil est insuffisamment récupérateur et que l’on se sent fatigué au réveil, une fois que toutes les autres causes de mauvais sommeil ont bien sûr été éliminées. Cela prouve qu’il est usé." Une cause d’autant plus difficile à identifier que "l’usure ne se fait pas en une journée : un matelas dure longtemps, donc le mauvais sommeil aussi. Les gens finissent malheureusement par s’y habituer."

Vous avez mal au dos

Arnaud Grin, ostéopathe, prévient : "Quelqu’un qui, par exemple, a mal au dos au réveil ou pendant la nuit, ce n’est pas normal." En effet, quand dormir devient un calvaire alors que cela est censé nous apporter détente et repos essentiels à notre santé, c’est peut-être la faute au matelas qui n’assure plus correctement son rôle de soutien. "Le corps va envoyer des signaux qui seront essentiellement des douleurs vertébrales et articulaires, précise le Dr Jérôme Lefrançois. On aura mal un peu partout, on sera raide."

Par ailleurs, un sommeil perturbé et non réparateur a des effets potentiellement graves sur l’activité diurne notamment : un matelas qui a fait son temps, "c’est embêtant au-delà du fait qu’il ne soit plus confortable, car il y a des conséquences à court, moyen et long terme liés au mauvais sommeil qu’il entraîne. On n’est pas en forme, on est somnolent ce qui est dangereux pour la sécurité, on a des problèmes de concentration, de mémoire, on est plus irritable, anxieux… Ça peut même mener au surpoids, à des problèmes métaboliques, cardiovasculaires ou respiratoires, mais également accélérer le vieillissement."

Le matelas est très mou

Un matelas particulièrement mou est le signe qu’il s’affaisse et donc que le maintien du corps n’est plus assuré. Or, des creux qui apparaissent un peu partout sur la surface du matelas provoqueront des douleurs et à terme des déformations, mais pas que : "On s’enfonce dedans, ce qui fait que l’on n’arrive plus à bien bouger ou à se retourner, explique le Dr Jérôme Lefrançois. Ça peut aller jusqu’à entraîner une gêne respiratoire. Comme on est replié sur soi, le thorax et l’abdomen se retrouvent dans une mauvaise position."

Le matelas est trop ferme

Ni trop mou, ni trop ferme : en matière de matelas, le corps n’aime pas les extrêmes. Car un matelas excessivement rigide entraînera un manque de confort qui aura des répercussions sur le sommeil, comme l’explique Arnaud Grin : "Quand on est allongé sur le dos, il faut que les points d’appuis (la tête, entre les omoplates, le sacrum et les talons) soient répartis. Or, quand on s’appuie trop longtemps sur une surface dure, il va y avoir localement sur ces points de pression un manque de vascularisation, des tensions vont s’accumuler. On va se retrouver à changer de position très régulièrement au cours de la nuit pour enlever les points d’appuis."

Des allergies apparaissent ou s’accentuent

Nez qui coule, yeux qui pleurent, éternuements à répétition… L’allergie vous guette. Ou alors, celle que l’on vous a diagnostiquée s’accentue. Les allergènes auxquels vous imputez ces symptômes sont sûrement les pollens et les poils d’animaux. Mais savez-vous qu’en France, 23% des adultes sont sensibilisées aux acariens ? Ces petites bêtes qui aiment la poussière et l’humidité trouveront leur bonheur dans votre matelas qui en est rempli. Celui-ci n'en contiendrait d’ailleurs pas moins d’1,5 millions !

"Un vrai problème", selon le Dr Jérôme Lefrançois, qui nécessite d’envisager de changer de matelas dès lors que les symptômes persistent. Une fois en possession de votre nouveau matelas, pensez à appliquer ces astuces toutes simples qui permettent de prévenir l’allergie aux acariens et qui passent essentiellement par l’hygiène : "Il faut aérer son matelas régulièrement et le mettre au soleil car les acariens ont horreur de l’air renouvelé, de la sécheresse et du soleil. Pensez également à l’aspirer. C’est ce qui va favoriser sa longévité car cela évitera qu’il conserve l’humidité, conséquence de notre corps qui transpire pendant la nuit."

Comment bien choisir son matelas ?

Maintenant que l’on a pris conscience des signes qui indiquent qu’il est temps de changer de matelas, il n’y a plus qu’à. Quand on sait que l’on passe un tiers de notre vie à dormir, le choix de celui-ci est tout sauf anodin : mieux vaut réfléchir avant de passer à l’acte et ne pas jeter son dévolu sur le premier venu. Alors comment bien le choisir ?

D’abord, il est important de préciser qu’au-delà de ces indicateurs, il faut également prendre en compte l’âge du matelas : les sources s’accordent à dire qu’il convient d’en changer tous les dix ans. Et "même si l’investissement peut être coûteux, [il est] immédiatement rentable, [car il] conditionne l’avenir de notre qualité de vie diurne", explique le Dr Jérôme Lefrançois dans son livre Le sommeil : mieux dormir (2016, Éditions Alpen). D’ailleurs, "le facteur de prix du matelas ne vaut pas le fait de le tester", selon lui, et "ce ne sont pas forcément les plus chers qui sont les meilleurs". Dans le magasin de literie, n’hésitez donc pas à vous allonger sur les matelas et à tester toutes les positions possibles pour voir si vous y êtes vraiment confortables !

En couple, privilégiez le grand matelas (au moins 160x200 cm) pour vous sentir à l’aise. Notez que celui-ci doit être adapté à votre corpulence : "Quelqu’un de lourd devra prendre un matelas assez ferme et quelqu’un de léger un matelas plutôt mou." Le mieux reste donc d’accoler deux matelas, pour bénéficier d’une indépendance de couchage. Un conseil toutefois qui vaudra aussi bien à l’un qu’à l’autre avant l’achat : "Allongez-vous sur le dos sur le matelas. Si vous arrivez à passer votre main sous votre colonne lombaire, c’est-à-dire entre vos fesses et le milieu de votre dos, c’est que c’est trop ferme."

Sources

Merci au Dr Jérôme Lefrançois, médecin généraliste membre de la Société Française de Recherche et de Médecine du Sommeil (SFRMS). Auteur du livre "Le sommeil : mieux dormir", 2016, Editions Alpen, avec Véronique Deschamps, psychothérapeute spécialisée dans les thérapies cognitives et comportementales (TCC).

Merci à Arnaud Grin, ostéopathe. 

"L'insomnie : définition, facteurs favorisants". Ameli.fr. 5 septembre 2018.

"Sommeil - Faire la lumière sur notre activité nocturne". Inserm.

"Pollens et santé - Institut de veille sanitaire". Communiqué de Santé publique France. 3 avril 2012.

Vidéo : Voici les petites bêtes qui se cachent dans votre matelas

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