Qu’est-ce que la conjonctivite ?

La conjonctivite est une inflammation de l'œil, plus précisément de la conjonctive,  la fine membrane qui tapisse la couche externe de la cornée (conjonctive bulbaire) et l’intérieur des paupières (conjonctive palpébrale). Le terme "conjonctivite" vient du latin "conjunctus" qui signifie "unir" (évoquant ainsi le tissu qui unit la face interne des paupières et la face antérieure de l’œil). Le suffixe "itis" vient quant à lui du grec et signifie "maladie inflammatoire".

Le rougissement de l'œil signe l’irritation diffuse de la conjonctive. La conjonctivite peut être d’origine infectieuse, allergique, toxique, traumatique ou liée à l’irritation de la conjonctive.

Schéma : anatomie oculaire ; pupille, sclérotique, iris, cornée, rétine, choroïde, corps vitré, lentille, muscle, nerf, conjonctive, disque optique

Qu’est-ce que la conjonctivite ?© Istock

Quelle est la fréquence de cette inflammation de la conjonctive ?  

La conjonctivite est une affection extrêmement fréquente de l'œil. En phase aiguë, elle constitue le premier motif de consultation ophtalmologique en médecine générale (1). Chez l’adulte, plusieurs études montrent que l’origine des conjonctivites est bactérienne dans 40% des cas, virale dans 36% des cas et d’une autre origine (y inclus allergique) dans 24% des cas. Chez l'enfant, cette affection de l'œil est bactérienne dans dans 78% des cas, virale dans 13% des cas et dans allergique dans 2% des cas (2).

Quels sont les différents types de conjonctivite ?

La conjonctivite virale

La conjonctivite virale est le plus souvent bilatérale (elle touche les deux yeux en même temps). Elle s'accompagne de sécrétions oculaires claires et limpides. Très fréquente, notamment chez l'enfant, cette affection de l'œil est liée à divers virus :

  • Les adénovirus : ils sont très contagieux et responsables des épidémies de conjonctivites dans les collectivités comme les crèches ou les écoles par exemple. La conjonctivite est alors souvent associée à une rhinopharyngite.
  • Les virus de la rougeole ou de la rubéole : ces maladies éruptives qui touchent l’enfant s’accompagnent souvent d’une inflammation de l’œil.
  • Le virus de l'herpès labial (ou herpès simplex 1) et plus rarement de l’herpès génital (ou herpès simplex 2) : ces virus causent une conjonctivite unilatérale, c’est-à-dire sur un seul œil (du moins au départ, car l’autre œil peut ensuite être contaminé par contact). L’atteinte de la cornée (kératite) est une complication qui doit pousser à consulter rapidement car elle engendre un risque d'altération de la vision irréversible. Une hypersensibilité à la lumière (photophobie) est un signe avant-coureur. 
  • Le virus de la varicelle (VZV ou Varicella Zoter Virus) réactivé sous la forme de zona surtout lorsque celui-ci touche le visage (zona ophtalmique). Cette réactivation s’explique par une baisse des défenses immunitaires du patient. Le zona peut se compliquer en conjonctivite.
  • Les entérovirus : l’entérovirus 70 est par exemple responsable de la conjonctivite aiguë hémorragique, forme très contagieuse de conjonctivite qui s’accompagne d’une hémorragie sous-conjonctivale. Le virus coxsackie A 24 entraînerait également une conjonctivite hémorragique sous-conjonctivale. La kératite est une complication fréquente de cette dernière (3).

Photo : conjonctivite hémorragique aigüe

La conjonctivite virale© Creative Commons

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La conjonctivite bactérienne

Cette affection de l'œil est plus souvent provoquée par les bactéries streptocoque, staphylocoque ou encore Haemophilus influenzae. Elle n’affecte qu’un seul œil (du moins au début, car l’autre peut être contaminé par la suite). Elle se traduit par une irritation et une sensation de corps étranger dans l'œil. Les paupières sont souvent enflées et parfois collées au réveil. Des sécrétions purulentes, jaunes et épaisses doivent pousser à consulter. 

La conjonctivite allergique 

De façon générale, la conjonctivite allergique apparaît au printemps en réaction aux pollens et graminées ou à la suite d'un contact avec des allergènes comme les poils d’animaux (chat, chien...), des acariens, de la moisissure, de la poussière... Elle est alors associée à une rhinite allergique et peut s’accompagner de toux, d'eczéma, de bronchites à répétition ou de crises d'asthme.

Elle se manifeste par des yeux rouges et larmoyants qui démangent et des paupières gonflées. Des sécrétions sont parfois présentes mais disparaissent en général au bout de 24 heures. Les  conjonctivites allergiques sont généralement saisonnières et réapparaissent à certaines périodes de l'année lorsque l'allergène est présent dans l'air. Toutefois, elles peuvent persister tout au long de l'année avec des symptômes plus discrets en dehors des pics saisonniers.

La conjonctivite toxique et traumatique

La conjonctivite toxique est provoquée par un produit toxique (comme des fumées ou des produits chimiques). La conjonctivite traumatique résulte d’un choc à l’œil, comme un coup.

La conjonctivite Giganto Papillaire

Elle est liée à l'irritation de la surface oculaire par le port prolongé de lentilles de contact ou de prothèses oculaires, ou encore   par l'application de certains produits ophtalmiques.

À noter que les conservateurs des collyres multidoses (en flacon) peuvent provoquer des irritations et des rougeurs au niveau de la conjonctive. On peut limiter ce désagrément en préférant les collyres en conditionnement unidose qui ne contiennent pas de conservateurs.

Qu’est-ce que la conjonctivite néonatale ?

La conjonctivite néonatale est une maladie relativement courante. Elle se définit comme une infection oculaire se manifestant pendant les quatre premières semaines de vie du bébé.  Elle peut être liée à la transmission d’une bactérie par la mère au moment de l’accouchement comme Neisseria gonorrhoeae ou Chlamydia trachomatis.

Néanmoins, dans la majorité des cas, elle est liée à l’infection postnatale à d’autres bactéries comme staphylocoque, streptocoque et Haemophilus. Dans des situations beaucoup plus rares, la conjonctivite néonatale est attribuable à des infections virales (herpès simplex, adénovirus, entérovirus…). En outre, il faut distinguer la conjonctivite infectieuse du bébé d'un écoulement oculaire secondaire à une obstruction des voies lacrymales ou d'une l’inflammation oculaire causée par l’exposition à des produits chimiques et à d’autres irritants.

Quels sont les symptômes de la conjonctivite ?

Les symptômes généraux

  • L’œil rouge : c’est le premier signe recherché par le médecin et l'un des plus importants. Cela concerne aussi bien le blanc de l’œil que l’intérieur des paupières ;
  • Une sensation de corps étranger dans l’œil décrite par les patients comme "des grains de sable" ;
  • Des écoulements clairs ou purulents ;
  • Des démangeaisons  d’intensité variable ;
  • Un larmoiement ;
  • Un gonflement de la ou des paupière(s) atteinte(s)  appelé œdème palpébral : il est causé par l’inflammation mais se résorbe naturellement.

À noter qu’il n’y a pas de baisse de l’acuité visuelle, ni de perte de la vision dans la conjonctivite. Ces manifestations sont le signe d’une atteinte plus sérieuse comme une kératite ou une uvéite. Ces dernières nécessitent une prise en charge médicale rapide.

Photo : un œil rouge atteint de conjonctivite

Quels sont les symptômes de la conjonctivite ?© Creative Commons

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Les symptômes de la conjonctivite virale

  • Absence de sécrétion purulente ;
  • L’atteinte est souvent bilatérale (touchant les deux yeux) dès le début. Parfois, elle ne touche qu’un seul œil puis se propage au second ;
  • Larmoiement intense ;
  • Hypersensibilité à la lumière (photophobie).

Les symptômes de la conjonctivite bactérienne

  • Des sécrétions purulentes  et jaunâtres ;
  • Les yeux sont collés au réveil ;
  • Elle est le plus souvent unilatérale (elle démarre presque toujours par un seul œil).

Les symptômes de la conjonctivite allergique

Elle est associée à la rhinite allergique (ou rhume des foins). Elle apparaît souvent au printemps, avec une aggravation lors de la présence dans l’air de pollens ou de graminées.

  • Elle touche toujours les deux yeux ;
  • Les yeux sont particulièrement larmoyants en présence de l’allergène ;
  • Le patient peut présenter un œdème de la conjonctive (chemosis).

Photo : enfant atteint d’un œdème de la conjonctive (chemosis) secondaire à une allergie aux pollens 

Les symptômes de la conjonctivite allergique© Creative Commons

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Les symptômes de la conjonctivite irritative

Les symptômes sont semblables à ceux de la conjonctivite virale.

Tableau récapitulatif 

Tableau récapitulatif

Quelles sont les causes de la conjonctivite ?

Un virus

Une grande diversité de virus peut causer une conjonctivite : les adénovirus, certains entérovirus, les virus de la rubéole, la rougeole, l’herpès et le zona (le virus de la varicelle). Ils sont souvent très contagieux et peuvent être responsables de véritables épidémies de conjonctivites.

Les conjonctivites virales restent généralement des pathologies bénignes sans gravité. Toutefois, la conjonctivite aiguë hémorragique (provoquée par l’entérovirus 70) ou les infections oculaires par les virus de l’herpès ou du zona sont susceptibles d’entraîner des complications plus graves comme la kératite. Cette dernière peut être isolée ou associée à une infection généralisée ou atteignant le système nerveux central. Elle est susceptible d’entraîner une altération, voire une perte de la vision définitive.

En cas d’atteinte oculaire par herpès labial, consultez un médecin. 

Une bactérie

Tout aussi contagieuse que la conjonctivite virale, celle-ci se transmet par une bactérie (le plus souvent streptocoque, staphylocoque ou encore Haemophilus influenzae). La présence de pus jaunâtre/verdâtre au coin de l’œil est caractéristique. Les sécrétions purulentes sont le signe d’une difficulté du système immunitaire à éradiquer l’agent pathogène. En effet, le pus est un amas de cellules immunitaires (globules blancs) activées pour lutter contre la bactérie.

À noter que la bactérie Chlamydia Trachomatis et Neissria gonorrhoeae sont des infections sexuellement transmissibles qui peuvent contaminer l’œil par contact avec les sécrétions génitales de la personne atteinte. La contamination est réalisée par voie directe (de la mère au nourrisson lors de l’accouchement) ou indirect (par un contact main-œil).

Chlamydia Trachomatis provoque une conjonctivite rare appelée Trachome. Elle peut engendrer de graves complications : touchant au départ la paupière, elle est susceptible d’évoluer en l'absence de traitement vers des lésions cornéennes irréversibles. Elle est responsable de 3% des cas de cécités dans le monde. Neissria gonorrhoeae est une infection oculaire le plus souvent unilatérale qui engendre un risque de cécité si elle est mal prise en charge.

Les autres causes

  • La conjonctivite peut aussi être le symptôme d’une réaction allergique (à certains allergènes comme les pollens, les graminées, les poils d’animaux, les poussières, les acariens…) ;
  • Elle peut aussi résulter d’une irritation de l’œil causée par un produit lavant ou chimique (tel qu’un cosmétique, du savon, du shampoing…), par le port de lentilles de contact ou de prothèses oculaires ou par une solution ophtalmique ;
  • Enfin, elle peut faire suite à une agression de l’œil par un produit toxique ou un traumatisme (choc).

Quels sont les facteurs de risques ?

Les facteurs exposant à l’infection oculaire ou contribuant à son aggravation sont :

  • Un contact avec une personne atteinte de conjonctivite. La transmission peut se faire par les mains ou par l’intermédiaire d’un objet comme un mouchoir en papier ou une taie d’oreiller contenant des sécrétions infectées. La contamination est généralement réalisée par un contact main-œil ;
  • L’application d’un produit contaminé dans ses yeux (par exemple une crème ou un mascara appartenant à une personne malade) ;
  • L’exposition à des allergènes (pollens, graminées, poils d’animaux…) ou à des produits irritants voire toxiques ;
  • La baignade dans une eau insuffisamment chlorée ;
  • Un choc à l’œil ;
  • L’entretien inadéquat ou le port prolongé de verres de contact ;
  • Une mauvaise hygiène (lavages des mains insuffisants) ;
  • Un bouton de fièvre (herpès labial) ou un zona ;
  • Des rapports sexuels non protégés qui exposent à des infections sexuellement transmissibles pouvant contaminer les yeux (herpès génital, chlamydia…). Lorsque ces pathologies touchent la femme enceinte, il existe un risque de conjonctivite néonatale pour le nourrisson au moment de l’accouchement. 

Quelles sont les personnes à risques ?

La conjonctivite peut toucher n’importe quel individu quel que soit son âge et son sexe. Certaines personnes sont plus exposées :

  • Les enfants et les nourrissons dont l’immunité est plus fragile ; 
  • Les personnes qui souffrent d’allergies (notamment du rhume des foins)
  • Les personnes qui souffrent de poussées d’herpes labial,
  • Les personnes qui portent des lentilles de contact.

Quelle est la durée de la conjonctivite ?

En cas de conjonctivite infectieuse, le temps d’incubation varie de 1 à 14 jours suivant le type de virus ou de bactérie. La durée des symptômes diffère en fonction de l’agent infectieux :

  • Pour la conjonctivite virale : en l’absence de complications, les symptômes durent généralement entre 5 et 15 jours ;
  • Pour la conjonctivite bactérienne quelques jours (généralement moins d’une semaine) suffisent pour guérir.

Il est recommandé de consulter un médecin si ces infections présentent une aggravation et durent depuis plus d’une semaine.

  • La conjonctivite allergique se déclenche peu de temps après le contact avec l’allergène. Celle-ci peut durer indéfiniment en l’absence de traitement (à moins d’éviter complètement l’allergène).
  • Les conjonctivites toxiques et traumatiques sont de durée variable en fonction de la gravité des lésions.

Contagion : la conjonctivite est-elle contagieuse ?

Les conjonctivites bactériennes et virales sont contagieuses. Elles se transmettent par contact avec les secrétions lacrymales du malade. Il est recommandé d’éviter :

  • Tout contact avec les mouchoirs, serviettes, draps ou cosmétiques de la personne atteinte ;
  • Les contacts avec les yeux, surtout sans s’être préalablement lavé les mains.

La conjonctivite virale est contagieuse jusqu’à deux semaines après le début des symptômes. La contagiosité de la conjonctivite bactérienne diminue quant à elle avec la prise des traitements et la disparition des symptômes. Les conjonctivites allergiques, toxiques, traumatiques ou d’irritation ne sont pas contagieuses.

Qui, quand consulter ?

La conjonctivite est une affection bénigne qui ne compromet généralement pas la vision. Toutefois, en cas de prolongation, d’aggravation des symptômes ou de rechutes fréquentes, il est recommandé de consulter un médecin généraliste ou un ophtalmologue. À noter que les conjonctivites infectieuses étant contagieuses, il est toujours préférable d’obtenir d'un médecin un diagnostic motivant  l’application de mesures destinées à éviter la contamination de l’entourage.

Quelles sont les complications ?

Les conjonctivites bactériennes ou virales mal prises en charge sont susceptibles d’entraîner des complications. Dans certains cas, l’infection se propage à la cornée provoquant une kératite. Cette dernière présente des symptômes similaires à la conjonctivite, accompagnés d’une photophobie intense et d’une diminution de la vision. Les kératites doivent être traitées rapidement au risque d’entraîner une perte de la vision irréversible.

Quels sont les examens et analyses en cas de symptômes ?

Le diagnostic est généralement clinique : un simple interrogatoire et le constat des symptômes sont suffisants. La confirmation du diagnostic est effectuée par prélèvement d’échantillons sur la conjonctive pour un examen direct au microscope ou envoie à un laboratoire d’analyses à la recherche de bactéries.

Au microscope, la constatation de papilles (petites élevures en tête d’épingles) sur la conjonctive de la paupière oriente vers une cause allergique. En revanche, la présence de follicules (petits nodules translucides) révèle une cause infectieuse.

Quels sont les traitements de la conjonctivite ?

Les traitements de la conjonctivite virale

La conjonctivite virale se résout généralement spontanément en 5 à 15 jours. Certains traitements permettent de soulager les symptômes et d’éviter les complications :

  • les collyres lubrifiants(Vismed®, Tealoz®…) : ils permettent de diminuer les désagréments comme la sensation de sable dans l’œil 
  • les collyres antiseptiques(Biocidan®, Désomédine®, Monosept®, Novoptine®…) : ils sont utilisés pour limiter les risques de surinfection bactérienne 
  • les collyres lavants (Borax®, Ciella®, Dacryoserum®…)
  • l’application de compresses froides sur les yeux à raison de plusieurs fois par jour limite les gonflements et les démangeaisons

En cas d’infection au virus de l’herpès ou du zona, le médecin peut prescrire un traitement antiviral afin de diminuer la charge virale.

À noter que l’automédication par corticoïdes locaux sous forme de collyres est fortement déconseillée, au risque d’aggraver l’inflammation.

Les traitements de la conjonctivite bactérienne

Cette affection possède un traitement spécifique agissant directement sur la bactérie causale. Le médecin peut prescrire :

  • Un collyre ou une pommade antibiotique (acide fusidique, aminosides, cyclines, macrolides, quinolones, rifamycine…), efficace contre de nombreuses souches bactériennes. Ces pommades sont à appliquer pendant 7 à 10 jours. Les collyres sont généralement plus efficaces, mais les pommades sont parfois utilisées parce qu’elles durent plus longtemps si l’œil larmoie beaucoup. Toutefois, certaines personnes ne souhaitent pas appliquer de pommade qui trouble la vue ;
  • un collyre ou une pommade ophtalmique anti-inflammatoire (Flucon®, Maxidex®…) qui va diminuer l’inflammation. Il/elle doit toujours être associé(e) à un collyre antibiotique (dans le cas contraire il risque de faire progresser l’infection). Certains collyres sont à la fois antibiotiques et anti-inflammatoires (Chibron- Caron ®, Cidermex®, Frakidex®, Maxidol, Sterdex®, Tobradex®…) ;
  • des compresses stériles imbibées d’eau tiède afin de décoller les yeux au réveil.

En cas de trachome, la stratégie de soin s’appelle CHANCE :

  • CH pour chirurgie du trichiasis : elle consiste en une correction des déformations de la paupière ;
  • A pour antibiothérapie : elle inclut l’azithromycine orale, le collyre ou la pommade antibiotique (tétracycline 1 %) ;
  • N pour nettoyage du visage et la mise en place de mesures d’hygiène ;
  • CE pour le changement de l’environnement.

La conjonctivite gonoccique se traite par antibiotiques : 

  • une injection de ceftriaxone ;
  • une monodose d’azithromycine par voie orale. Cette dernière peut être remplacée par la prise de doxycycline pendant une semaine.

Les traitements de la conjonctivite allergique

Le plus souvent, la conjonctivite allergique ne requiert pas de traitement particulier. Elle se résorbe par le retrait d’exposition à l’allergène. Néanmoins, dans les formes persistantes où les symptômes dégradent significativement les activités du patient, il est possible d’utiliser un collyre antiallergique (Allergiflash®, Allergocomod®, Allergodil®, Cromabak®, Cromadoses®, Cromedil®, Cromofree®, Cromogliacate®, Cromoptic®, Humex conjonctivite allergique ®, Kétotifène Théa®, Levofree®, Levophta, Monokéto®, Multicrom®, Naabal®, Ophtacalm®,Zalerg®…). En outre, le patient pourra se voir prescrire un traitement antihistaminique par voie orale dans les formes sévères.

Soigner la conjonctivite chez l’enfant de moins de deux ans

Chez le nourrisson, la prise en charge par un collyre antibiotique est quasiment systématique. Si votre enfant présente des symptômes évocateurs, consultez un médecin. 

Comment prévenir la conjonctivite ?

Les mesures d’hygiène demeurent très importantes. Voici les gestes permettant d’éviter la conjonctivite :

  • Nettoyer régulièrement ses verres de contact ;
  • Se laver les mains avant de mettre ou d’ôter ses lentilles de contact ;
  • Se laver les mains après s’être mouché et avoir éternué ;
  • Éviter tout contact direct (par les mains) ou indirect (par l’intermédiaire d’objet et notamment des serviettes ou mouchoirs usagés) avec une personne atteinte de conjonctivite,
  • Éviter tout contact avec les yeux surtout sans s’être préalablement lavé les mains (et a fortiori en cas de poussée d’herpès labial) ;
  • Éviter les fards à paupières et les mascaras potentiellement irritants et ne pas échanger ces produits d’une personne à l’autre ;
  • Éviter les savons et autres produits lavants ou irritants au niveau des yeux ;
  • Éviter les allergènes en cause ;
  • Ne pas inhaler de produits toxiques.

En cas de conjonctivite. Des mesures d’hygiène doivent être appliquées afin d’éviter son aggravation et la contamination de l’entourage :

  • Lavez-vous les mains fréquemment avec du savon ou un désinfectant ;
  • Lavez vos serviettes, gants de toilettes et taies d’oreiller régulièrement. Ne les partagez pas avec autrui ;
  • Évitez les produits cosmétiques qui s’appliquent autour des yeux (surtout les mascaras) ; 
  • Jetez les mascaras potentiellement contaminés ;
  • Suivez les directives de votre optométriste ou ophtalmologue à propos de l’entretien des verres de contact. Si possible, jetez les solutions, étuis et verres de contact potentiellement contaminés.

Conjonctivite : sites d’information et associations 

Asnav- association pour l’amélioration de la vue

Association Valentin Haüy

Herpes-info

Syndicat national des ophtalmologistes de France

Sources

Entretien avec le Docteur Daniel Scimeca, médecin génèraliste et homéopathe (son site en ligne)

Herpes oculaire, SNOF

Conjonctivite à gonocoque chez le jeune adulte, E Biance-Valero and al, journal français d’ophtalmologie, 2013 (abstract en ligne

Conjonctivite infectieuse, Melvin I. Roat and al.,  mds manuals, 2018

Conjonctivite Néonatale, Brenda L.Tesini, mds manuals, 2018

Les conjonctivites à induction de l’adulte (conjonctivite chlamydienne ; conjonctivite des pisicnes), Melvin I. Roat, Mds Manuals, 2018

Trachome OMS, 2020

Trachome Melvin I Roat, Mds Manuals, 2018

(1)   Étude de la prise en charge de la conjonctivite aiguë en médecine générale : enquête auprès des médecins généralistes de l’Eure et de la Seine Maritime, Dr. Thibaut Marc, médecin généraliste, 2018, HAL

(2)   L’Œil Rouge, Hôpitaux Universitaire de Genève, 2002 par J. Sommer-Bühler, E. Baglivo, H. Stalder.

(3)   Revue générale des infection à entérovirus, Brenda L. Tesini, 2018.

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