Définition : qu'est-ce que la maladie de Lyme ?

La maladie de Lyme est une maladie infectieuse, due à la bactérie Borrelia burgdorferi, d’où son nom de borréliose. Elle est transmise par les morsures de tiques, principalement après un passage en forêt. Cette maladie peut être difficile à diagnostiquer, puisque les morsures de tiques passent facilement inaperçues et que les premiers signes de la maladie sont des symptômes grippaux banaux, qui peuvent retarder le diagnostic.

La maladie de Lyme a été décrite pour la première fois en Europe en 1975, bien qu’elle avait déjà été observée depuis longtemps sans être connue. Son nom vient de la ville de Lyme au Connecticut, où de nombreux cas d’arthrite ont conduit à la découverte de la bactérie, présente chez les tiques et dans le liquide articulaire des patients.

Quelle est la fréquence de la borréliose ?   

La maladie de Lyme est une infection bactérienne présente sur tous les continents, mais elle est plus répandue dans les régions tempérées et froides de l’hémisphère Nord comme l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord, principalement dans les régions boisées.

La surveillance de la maladie de Lyme pour l’année 2018, réalisée par Santé publique France et le Réseau Sentinelles, a montré une augmentation significative du nombre de nouveaux cas de maladie de Lyme diagnostiqués en médecine générale en France entre 2017 et 2018 avec 104 cas pour 100 000 habitants contre 69 pour 100 000 en 2017. Cette incidence est variable selon les régions et correspond à environ 12 à 15 000 nouveaux cas par an.

Une augmentation de l'incidence de la maladie de Lyme a été observée dans certains pays européens, notamment l'Allemagne, la Suède, la Hongrie, le Royaume-Uni ou encore les Pays-Bas. La surveillance épidémiologique insiste sur l'impact potentiel du changement climatique sur la densité de tiques, qui pourrait largement modifier l’incidence de cette maladie.

14 % de la population mondiale pourraient en être atteints

Une analyse publiée le 13 juin 2022 dans le BMJ Global Health révèle que plus de 14 % de la population mondiale pourraient avoir déjà contracté la maladie de Lyme. Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont analysé près de 90 études, sur la fréquence des anticorps dirigés contre la bactérie Borrelia burgdorferi. Sur plus de 158 000 personnes impliquées dans ces études, environ 23 000 possédaient ces anticorps, ce qui suggère qu'elles étaient actuellement infectées ou qu'elles l'avaient été dans le passé.

Cette étude comprenait des participants d'Asie, d'Australie, des Caraïbes, d'Europe et d'Amérique du Nord et du Sud. Elle révèle que c'est l'Europe centrale qui a la part la plus élevée de résidents atteints de la maladie de Lyme (21 %), contre environ 9 % en Amérique du Nord. A l'inverse, les Caraïbes ont la plus faible proportion de personnes atteintes de la maladie de Lyme, à seulement (2 %). 

Quels sont les symptômes de la maladie de Lyme ?

La maladie de Lyme se manifeste tout d’abord par une médiane dermatologique spécifique appelée érythème migrans. Ensuite, un faisceau de symptômes apparaissent, qui peuvent être sévères en l’absence de traitement antibiotique.

L’érythème migrans

L’érythème migrans correspond à une lésion cutanée, de couleur rouge, circulaire, qui s’étend progressivement puis se déplace sur le corps. Lorsqu’elle est localisée sur un membre, elle remonte progressivement vers sa racine.

Cette plaque est plus claire en son centre, chaude, et peut faire plusieurs centimètres de large. Elle n’est ni douloureuse ni prurigineuse. Elle apparait entre 7 et 14 jours après la morsure de tique.

Cette lésion peut se multiplier, ou passer inaperçue. Dans environ 20 % des cas, elle n’existe pas. L’apparition de ce symptôme est spécifique et doit faire immédiatement rechercher une maladie de Lyme.

Photo : un érythème migrans caractéristique 

L’érythème migrans© Creative Commons

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Les autres signes de la borréliose

Les autres symptômes de la maladie de Lyme sont :

  • de la fièvre ;
  • des frissons ;
  • la présence d’adénopahties ;
  • une fatigue intense inhabituelle ;
  • des maux de tête ;
  • des douleurs musculaires diffuses.

Lorsqu’elle n’est pas traitée rapidement, des signes plus sévères peuvent apparaitre :

  • des symptômes d’arthrite avec des douleurs articulaires, une inflammation des articulations, prédominant souvent au niveau des genoux. L’arthrite peut devenir chronique en l’absence de traitement et évoluer sur plusieurs années ;
  • des troubles neurologiques, comme une méningite, une paralysie temporaire d’un côté du visage que l’on appelle Paralysie de Bell, un engourdissement ou une faiblesse des membres ou des muscles ;
  • des troubles cardiaques tels que des troubles du rythme passagers ;
  • une inflammation au niveau des yeux nécessitant un avis ophtalmologique ;
  • une hépatite ;
  • une fatigue intense, avec une grande faiblesse.

Quelles sont les causes de la maladie de Lyme ?

La maladie de Lyme est provoquée par l’infection par la bactérie Borrelia burgdorferi, un spirochète, c'est-à-dire une bactérie de forme hélicoïdale. C’est pourquoi a maladie de Lyme porte le nom de borréliose.

Le réservoir de germes est très vaste : tiques, mammifères domestiques (chiens, chevaux, bétail) et sauvages (écureuils, cerfs, mulots, campagnols). En France la contamination se fait essentiellement par morsures de tiques, qui surviennent surtout entre mars et septembre. 

Les facteurs de risques 

Les activités de pleine nature, conduisant à des contacts avec les tiques, représentent le principal facteur de risque de développer une maladie de Lyme. Être en forêt sans se protéger des morsures de tiques vous expose à la borréliose. Certaines régions sont plus à risque, en raison d’une infestation plus grande par les tiques. L’incidence de cette maladie est plus élevée dans le centre et l’est de la France.

Carte : zones actuelles d'endémie de la borréliose de Lyme

Les facteurs de risques © Creative Commons

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Maladie de Lyme : qui sont les personnes à risque ?

Les personnes à risque de développer une maladie de Lyme sont les sujets qui passent du temps en milieu forestier, comme les chasseurs, les agents forestiers, les agriculteurs, les randonneurs et les promeneurs.

Combien de temps dure la maladie de Lyme ?

La maladie de Lyme évolue classiquement en trois phases. En l’absence de traitement suffisamment précoce, elle peut durer plusieurs années avec son cortège de manifestations rhumatologiques et neurologiques. Les deux premières phases peuvent durer plusieurs semaines ou mois.

Contagion : comment se transmet la borréliose de Lyme ?

La maladie de Lyme est due à une infection par la bactérie Borrelia burgdorferi. En Europe, d’autres souches bactériennes peuvent être responsables de la maladie de Lyme, mais beaucoup plus rarement et avec une symptomatologie différente. Ces souches sont toutes des bactéries du type borrelia. Il s’agit de B. garinii, B. afzelii, B. spielmanii, ou encore B. valaisiana.

Cette bactérie est transmise à l’homme par l’intermédiaire d’une piqûre de tique infectée. En France, la tique principalement responsable est Ixodes Ricinus. Les tiques peuplent les régions boisées et se contaminent lorsqu’elles se nourrissent du sang de petits rongeurs (comme les souris et les écureuils), d’oiseaux ou d’autres mammifères comme les chevreuils, les chevaux, ou les chiens. Ces animaux sont donc porteurs de la bactérie, mais ne développent pas la maladie.

La tique infectée transmet la bactérie à l’homme lors d’une morsure, principalement au printemps et à l’automne. La morsure de tique étant indolore, elle passe souvent inaperçue, d’où l’intérêt de biens observer sa peau après un séjour en forêt. Il n’y a pas de transmission interhumaine de la maladie de Lyme.                                                                                                           

Maladie de Lyme : qui, quand consulter ?       

En cas de morsure de tique, il est nécessaire de consulter son médecin généraliste dans les cas suivants :

  • femme enceinte ;
  • enfant de moins de 8 ans ;
  • immunodépression (traitement immunosuppresseur, VIH...) ;
  • tique restée implantée dans la peau pendant plus de 36 heures ;
  • tique gorgée de sang au moment de l’extraction ;
  • présence d’une plaque rouge non prurigineuse qui se développe autour d'une morsure de tique : c’est l’érythème migrans ;
  • présence de symptômes grippaux dans les semaines suivant la morsure : douleurs, fièvre et fatigue inexpliquées, douleurs musculaires et articulaires.

En fonction des symptômes, le médecin généraliste prescrira des analyses biologiques et éventuellement un traitement antibiotique.

Quelles sont les complications de la borréliose ?

La maladie de Lyme évolue classiquement en trois phases. Les complications apparaissent surtout au cours de la deuxième et de la troisième phase.

La phase primaire

La phase primaire est celle de l’érythème migrans. Cette lésion cutanée survient entre trois jours et un mois après la morsure de la tique. Il s’agit d’une plaque rouge, circulaire, indolore et non prurigineuse, qui s’étend progressivement et qui se déplace. Lorsqu’elle siège sur un membre, elle s’étend vers la racine du membre.

Pendant cette phase, d’autres symptômes peuvent apparaitre comme des céphalées, des douleurs articulaires, une fébricule et une fatigue inhabituelle. Des adénopathies peuvent également être présentes. L’érythème migrans disparait spontanément en quelques semaines, même en l’absence de traitement. Il peut passer inaperçu et retarder le diagnostic.

Si la maladie de Lyme n’est pas traitée à ce stade, les signes peuvent disparaitre spontanément et, pendant une période de latence clinique, l’infection va se diffuser progressivement et activer le système immunitaire.

La phase secondaire

La phase secondaire de la maladie de Lyme survient plusieurs semaines ou mois après la disparition de l'érythème migrans, mais la maladie peut se révéler à ce stade seulement, lorsque l’érythème migrans est passé inaperçu. Les manifestations de la deuxième phase sont :

  • cutanées : on peut observer des lésions érythémateuses, similaires à l'érythème migrans ;
  • articulaires : on observe fréquemment des douleurs articulaires. Les arthrites sont moins fréquentes et touchent les grosses articulations comme le genou ;
  • cardiaques : syncopes, palpitations, douleurs thoraciques et troubles de la conduction auriculo-ventriculaire. Ces manifestations cardiaques, même si elles évoluent le plus souvent vers la guérison sans séquelle, doivent être suivies par un cardiologue ;
  • neurologiques : la radiculite hyper-algique correspond à l’inflammation des racines des nerfs innervant le territoire de la morsure de tique. L’atteinte du nerf facial est fréquente, et des méningites peuvent survenir à ce stade.

Ce stade de la maladie correspond à des séquelles qui sont peu régressives et peuvent durer plusieurs années. La maladie de Lyme entraine rarement le décès. On peut cependant observer des fausses-couches même tardives, lorsqu’elle est contractée pendant la grossesse.

Des séquelles et rechutes sont possibles et l’on peut même observer un chevauchement entre les phases de la maladie. Des cycles « infection-inflammation-cicatrisation », peuvent aboutir à des cicatrices dans les organes touchés, qui peuvent être responsables de handicaps physiques et mentaux définitifs.

La phase tertiaire ou phase tardive

La phase tertiaire de la maladie de Lyme peut survenir plusieurs mois ou années après la morsure de tique. Ses manifestations sont :

  • cutanées : la maladie de Pick Herxheimer, qui évolue vers une atrophie de la peau, le lymphocytome cutané bénin (nodules violacés, arrondis, à contours nets, fermes, localisés sur le front, le lobe de l'oreille et régressant spontanément en quelques mois) ;
  •  articulaires : des arthrites sévères et invalidantes peuvent survenir ;
  •  neurologiques : les atteintes neurologiques peuvent être centrales, c’est-à-dire avec une atteinte du cerveau et/ou de la moelle épinière et provoquer des séquelles neurologiques variées et définitives, comme des troubles sensitivo-moteurs, voire des paralysies ;
  • psychiatriques : des troubles du comportement peuvent apparaitre ;
  • hépatiques, oculaires, ORL, ou encore musculaires.

Borréliose de Lyme : examens et analyses          

Le diagnostic de la maladie de Lyme est souvent retardé, soit parce que la morsure de tique n’a pas été vue, ou parce que l’érythème migrans est passé inaperçu. Lorsque des symptômes grippaux inhabituels apparaissent ou persistent, il est nécessaire de consulter son médecin traitant, qui doit examiner minutieusement le sujet.

Au moindre doute, ce dernier doit prescrire des examens biologiques - les tests ELISA et Western blot - à la recherche de la présence d’anticorps contre la bactérie Borrelia burgdorferi. Cet outil biologique (sérologie ELISA et Western blot) a cependant des limites, dans sa spécificité, et le diagnostic repose sur un faisceau d'arguments cliniques, épidémiologiques et biologiques.

En cas de doute sur des complications, les examens suivants peuvent être réalisés :

  • un électrocardiogramme à la recherche de troubles de la conduction auriculo-ventriculaire, qui peut être réalisé au cabinet du médecin. Si ces troubles sont présents, une hospitalisation est nécessaire ;
  • un examen neurologique complet est nécessaire, accompagné éventuellement d’un électromyogramme, pratiqué par un neurologue, dans son cabinet, pour diagnostiquer l’atteinte radiculaire ;
  • une numération formule sanguine, normale le plus souvent, mais qui peut montrer des signes indirects d’inflammation ou d’infection ;
  • une ponction lombaire, en cas de doute sur une atteinte neurologique centrale : la présence d'anticorps dans le liquide céphalo-rachidien est un argument en faveur de la maladie de Lyme.

Les traitements de la maladie de Lyme

Le traitement antibiotique de la maladie de Lyme doit être effectué le plus tôt possible, dès que le diagnostic a été établi, pour éviter les complications et les séquelles. Le traitement comporte :

  • des antibiotiques oraux : traitement d'une durée de 2 à 3 semaines à base de cyclines ou d'amoxicilline ;
  • des antibiotiques par voie intraveineuse : les patients chez qui la maladie est diagnostiquée à un stade plus avancé nécessitent un traitement aux antibiotiques de longue durée par pénicilline ou ceftriaxone ;
  • des anti-inflammatoires non stéroïdiens pour soulager la douleur due à l’arthrite.

Quelle est la prise en charge à un stade avancé ? 

La réponse du docteur Laurent Grange, rhumatologue :

"La prise en charge de la maladie de Lyme à un stade avancé doit comporter des antalgiques, une prise en charge sociale, un suivi psychologique, etc."

À noter : les cyclines sont contre-indiquées chez l'enfant de moins de 8 ans et chez la femme enceinte ou allaitante. Les traitements curatifs ou préventifs seront donc réalisés par de l’amoxicilline.

Après un traitement en phase primaire, le suivi est clinique et ne nécessite pas de contrôle sérologique. Les symptômes cutanés peuvent mettre plus d'un mois à disparaître.

Un antibiotique pourrait bientôt l'éradiquer 

C’est un nouvel espoir pour les malades. Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Cell ce mercredi 6 octobre, des chercheurs viennent de découvrir un nouveau traitement efficace contre la maladie de Lyme. Les chercheurs de l'université de Northeastern, aux États-Unis, ont en effet, réalisé qu’un antimicrobien découvert en 1953 était très efficace pour lutter contre la bactérie Borrelia burgdorferi, la souche prédominante causant la maladie de Lyme

"Personne ne s'y est intéressé, car son efficacité contre les bactéries en général est assez faible. Mais nous avons en revanche constaté qu'il présente une efficacité exceptionnelle contre les spirochètes", assure Kim Lewis, un des chercheurs de l’étude.

L'hygromycine A est un antibiotique efficace contre la maladie, mais contrairement aux autres antibiotiques, il n'entraîne aucun effet secondaire sur d’autres bactéries de l’organisme et ne modifie pas le microbiote intestinal. C’est ce qu’ont découvert les chercheurs en menant des tests chez la souris. "Même à très forte dose, l'hygromycine A ne présente aucun signe de toxicité, ce qui suggère que ce composé est sûr", confirme en effet, Kim Lewis.

Le médicament pourrait être ainsi répandu dans la nature sans risquer d’impacter l’environnement, ni les animaux. Les scientifiques à l’origine de l’étude suggèrent, en effet, de déposer des appâts contenant de l'hygromycine A dans les zones très infectées par les tiques afin d'éradiquer complètement la maladie de zones entières, voire même de pays.

"La maladie de Lyme est bien placée pour être éradiquée. Nous nous préparons, le premier essai sur le terrain aura lieu l’été prochain", assure un des chercheurs de l’étude Kim Lewis.

Un traitement naturel pourrait voir le jour

Dernièrement, un nouveau traitement naturel, soi-disant plus efficace que les antibiotiques, aurait été découvert. Il pourrait lutter efficacement contre la maladie.

La renouée du Japon, une plante déjà reconnue pour ses vertus anti-bactériennes, se serait avérée très efficace pour éradiquer la bactérie Borrelia burgdorferi, à l'origine de la maladie de Lyme.

Ce sont les chercheurs de la John Hopkins Bloomberg School of Public Health (États-Unis) qui sont à l'origine de cette découverte. Ils ont constaté qu’un seul traitement de sept jours avec seulement 1% de renouée du Japon suffisait à éradiquer la bactérie.

Toutefois, des expérimentations sur animaux et des essais cliniques seront nécessaires pour confirmer ces résultats et aboutir à de nouveaux traitements.

Maladie de Lyme : quelle prévention ?

La prévention de la maladie de Lyme passe par deux axes : se prémunir contre la morsure de tique, et savoir enlever une tique rapidement en cas de morsure.

Les mesures préventives de base

Les mesures préventives de base sont surtout à prendre dans les régions infestées par les tiques. 

  • Porter des vêtements qui recouvrent les bras, les jambes et le cou ;
  • inspecter soigneusement la peau, à la recherche de tiques, après une promenade en forêt. Il est nécessaire d’extraire les tiques dans un délai de 24 à 48 heures, en prenant soin de bien retirer la tête et de désinfecter la zone touchée ;
  • les animaux domestiques (ex.: chats, chiens, chevaux) doivent être traités à l’aide de poudres anti-tiques par mesure de prévention.

L’extraction de la tique

L’extraction de la tique est un geste délicat. Il faut absolument veiller à bien retirer la tique dans sa totalité, avec une pince appropriée. Pour cela, il faut :

  • retirer la tique le plus vite possible, si possible avant les 36 premières heures de morsure ;
  • éviter d'appliquer tout produit qui risque de faire régurgiter la tique et d'accroître ainsi le risque d'infection ;
  •  la tirer au plus près de la peau, ce qui en général se réalise mieux à l'aide de pinces fines, spéciales. Ces pinces sont en vente libre en pharmacie ;
  • éviter le contact direct des doigts avec la tique, car de petites blessures aux doigts favorisent la pénétration des germes ;
  •  désinfecter le point de morsure à l'alcool après l’extraction. 

Après l’extraction de la tique, il faut rester à l’écoute d’éventuels symptômes pendant 3 à 6 semaines. L'apparition d’un érythème migrant à l’emplacement de la morsure, de la fièvre, des douleurs diffuses, le gonflement d’une articulation, des sensations de fourmillement, voire une paralysie faciale, doivent faire penser à une possible maladie transmise par les tiques et amener à consulter son médecin. Ce dernier prescrira des analyses complémentaires et éventuellement une antibioprohylaxie.

Maladie de Lyme : quand donner un traitement antibiotique préventif ?

Il est parfois nécessaire de prescrire une antibiothérapie préventive après une morsure de tiques. Celle-ci doit avoir lieu dans les cas suivants :

  • femme enceinte ;
  • enfant de moins de 8 ans ;
  • immunodépression (traitement immunosuppresseur, VIH...) ;
  • tique restée implantée dans la peau pendant plus de 36 heures ;
  • tique gorgée de sang au moment de l’extraction ;
  • présence d’un érythème migrans ;
  • présence de symptômes grippaux dans les semaines suivant la morsure. 

Mon conseil de médecin généraliste :

"Il est absolument nécessaire d’enlever la tête de la tique, lors de son extraction. Les pinces spécialisées permettent d’accrocher la tique et, en effectuant une petite rotation, la totalité de la tique peut être retirée. Si aucune pince spéciale n’est à disposition, il est possible d’utiliser une fourchette pour extraire la tique, en pinçant la tique entre les dents de la fourchette."

Maladie de Lyme : un vaccin français espéré en 2025

Le laboratoire Valneva, situé à Nantes, aurait trouvé un vaccin contre la maladie de Lyme. Il pourrait donc bientôt voir le jour. 

"On a commencé des recherches il y a une dizaine d’années pour le développement d’un vaccin qui soit adapté aux souches européennes comme américaines. Les premiers tests qui visent à tester l’innocuité du vaccin sur les Hommes sont déjà passés, a expliqué Franck Grimaud, directeur général du laboratoire Valneva auprès de FranceInfo. On est en train de franchir une deuxième étape qui est de tester le meilleur rapport volume/efficacité."

Par la suite, une autre phase de tests devrait être effectuée en 2022, sur 16 000 personnes, "avec un groupe placebo qui ne sera pas vacciné et un deuxième avec notre vaccin pour démontrer que sur un grand nombre, on protège bien". Le laboratoire espère proposer ce vaccin au public  dès 2025.

Un vaccin à ARN messager développé par l'université de Yale

Le vaccin français n'est pas le seul à avoir montré des résultats prometteurs contre la maladie de Lyme. Un vaccin à ARN messager développé par l’équipe de l’infectiologue Erol Fikrig à l'université de Yale vient d'être testé avec succès sur des cochons d'Inde. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine.

Ce vaccin, baptisé 19ISP, entraîne le système immunitaire à réagir aux piqûres de tiques, avant qu’elles ne transmettent la borréliose. Les cobayes ont développé un érythème au site d'attachement de la tique, une caractéristique de la résistance acquise à ces parasites. Cela a conduit à une mauvaise alimentation des tiques et réduit la transmission de l'agent pathogène - la bactérie Borrelia burgdorferi

Maladie de Lyme : une protéine aux vertus protectrices

Des chercheurs de l'université de Yale (États-Unis) ont découvert une protéine sécrétée naturellement par l'homme, capable de protéger contre l'infection bactérienne transmise par les tiques, à l'origine de la borréliose. Leurs travaux ont été publiés dans la revue PLOS Pathogens, le 11 novembre 2020. 

Les scientifiques ont analysé les interactions de plus de 1 000 gènes humains avec 36 échantillons de B. burgdorferi sensu lato. Ils ont constaté que la protéine Peptidoglycan Recognition Protein 1 (PGLYRP1) interagi avec la grande majorité des échantillons bactériens. Plus précisément, elle donne une sorte de signal d'alerte précoce au système immunitaire, lorsqu'elle est en présence de la bactérie. 

“Stimuler la capacité des gens à produire davantage de cette protéine pourrait aider à combattre l'infection”, estime le Dr Erol Fikrig, professeur de médecine spécialisé en maladies infectieuses et microbiennes, et auteur de l'étude. 

Maladie de Lyme : sites d’informations et associations

Des sites d’intérêts et d’informations sur la maladie de Lyme sont disponibles sur internet. Il s’agit de :

  • Dermatonet.com, site d'information sur la peau, les cheveux et la beauté, élaboré par un dermatologue ;
  • L’Institut Pasteur, qui contient une fiche d’information sur la maladie de Lyme ;
  • Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF), qui contient une fiche d’information sur la maladie de Lyme ;
  • L’association France Lyme, association de lutte contre les maladies vectorielles à tiques ;
  • Les Nymphéas, Association française pour la maladie de Lyme.
Sources

Maladie de Lyme : "Nous espérons proposer un vaccin au public en 2025", annonce le directeur du laboratoire Valneva, France Info, 1 août 2020.

Maladie de Lyme, Ministère des Solidarités et de la Santé, 5 septembre 2019.

Maladie de Lyme, Encyclopédie de la vue. 

Morsure de tique et prévention de la maladie de Lyme : que faire ?, Ameli.fr, 14 novembre 2019. 

Evaluation of Natural and Botanical Medicines for Activity Against Growing and Non-growing Forms of B. burgdorferi, Frontiers in Medicine, 21 février 2020.

A human secretome library screen reveals a role for Peptidoglycan Recognition Protein 1 in Lyme borreliosis, PLOS Pathogens, 11 novembre 2020. 

https://gh.bmj.com/content/7/6/e007744.info

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