Lavage intime : 9 erreurs à éviter Istock
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Limiter le nombre de lavage

Pourquoi : La douche se prend tous les jours certes, mais il est connu que les cheveux n’ont pas besoin de lavage quotidien au risque de les abîmer. Qu’en est-il de la zone la plus intime du corps ? Un excès d’hygiène peut "déséquilibrer le PH et donc perturber l’écosystème local ce qui favorise une vulvo-vaginite", affirme Odile Bagot, gynécologue.

Que faire : "La toilette intime doit se pratiquer matin et soir, pas plus de deux fois par jour et en douceur sinon on décape les films protecteurs", explique Bérangère Arnal, gynécoloque et phytothérapeute.

Si certaines femmes peuvent se sentir gênées par l’odeur naturelle que dégage leur sexe, notamment pendant les règles, ces dernières doivent comprendre "qu’il existe une odeur naturelle, liée à la présence de nombreuses glandes vulvaires et périnéales, qu'il convient de respecter, et de ne pas s'acharner à éliminer".

Attention au papier toilette qui causent des cystites

Pourquoi : le lavage intime ne concerne pas seulement les gestes sous la douche, il est aussi important de faire attention lors d’un passage aux toilettes.

Que faire : en s’essuyant, le geste doit se faire d’avant en arrière pour empêcher la propagation de bactéries de l’anus au vagin car les selles contiennent des microbes qui peuvent provoquer des infections. De préférence, choisissez un papier toilette doux, qui ne contient pas de colorant et de parfum pour éviter une irritation des muqueuses.

"En rapportant des germes intestinaux vers le vagin il y a un risque de cystite", précise Odile Bagot qui recommande de "se tamponner" plutôt que de s’essuyer.

Pourquoi il faut bannir le gant de toilette

Pourquoi il faut bannir le gant de toilette

Pourquoi : le gant de toilette est utile pour se "décrasser" efficacement, mais il ne doit pas s’utiliser pour le nettoyage intime. Cet objet, s’il est déjà utilisé, devient un véritable nid à bactéries.

Que faire : il ne faut pas le mettre en contact avec une zone qui contient son propre écosystème comme le vagin ou une zone sensible comme le pénis pour ne pas propager ces germes.

"S’il n'est pas changé à chaque fois, il doit être abandonné au profit de la main. Qui plus est, les fibres du tissu sont très agressives", précise Bérangère Arnal. "Se laver à la main permet aussi de sentir une irrégularité au niveau de cette zone", ajoute Odile Bagot. Il est en revanche important de s’assurer que la zone intime soit correctement séchée pour éviter l’humidité et son effet "macération", avec une serviette changée fréquemment.

Ne pas choisir le même savon que le corps

Ne pas choisir le même savon que le corps

Pourquoi : Il ne faut pas utiliser le même produit de douche choisi pour la peau, surtout s’ils contiennent des parfums et des colorants, car trop "décapant". "Les savons non adaptés, sont susceptibles de perturber le PH de la flore vaginale", explique Bérangère Arnal.

Que faire : "Il vaut mieux utiliser des "savons sans savon", appelés syndets", ajoute Bérangère Arnal. Contrairement aux idées reçues, il n’est pas obligatoire d’investir dans un produit d’hygiène spécialisé sauf à la ménopause où les nettoyants surgras sont les bienvenus. Ces derniers sont réservés en cas de troubles intimes fréquents (mycoses, sécheresse intime) en raison de leur PH neutre ou légèrement alcalin.

"Ces produits peuvent aussi servir aux hommes qui souffrent de mycoses", précise Odile Bagot, qui conseille au quotidien des produits au PH "physiologique" c’est-à-dire légèrement acide mais moins que le PH vaginal.

Ne jamais pratiquer de douches vaginales

Ne jamais pratiquer de douches vaginales

Pourquoi : si la toilette intime doit se pratiquer une à deux fois par jour, il est néanmoins important de ne pas la faire n’importe comment. Le contact de l’eau et du savon doit se limiter à la surface, sur la zone vulvaire (la vulve, le clitoris et les lèvres) et anale.

Que faire : en aucun cas une douche vaginale n'est recommandée. "Le vagin contient des bactéries du nom de lactobacilles qui le protègent des germes, si elles disparaissent, c’est la porte ouverte aux infections", précise Odile Bagot. Résultat : ce geste "perturbe la flore et entraîne des brûlures, des picotements car il assèche la muqueuse", souligne Bérangère Arnal. Par ailleurs, elles ne sont pas utiles puisque le vagin est "autonettoyant comme un four à pyrolyse", ajoute-t-elle. Il est donc déconseillé de chercher à savonner en profondeur le vagin au risque de perturber ce processus.

Porter trop fréquemment des protège slip et des tampons

Porter trop fréquemment des protège slip et des tampons

Pourquoi : Pendant les règles, il faut être plus attentive sur l’hygiène intime, en raison d’un risque accru d’irritations causées par l’humidité combinée aux frottements des serviettes hygiéniques. "Cela peut provoquer des brûlures ou des démangeaisons", affirme Bérangère Arnal.

Que faire : Il est primordial de changer de protections toutes les 3 heures à 4 heures et de les choisir "bio" de préférence, car elles ne contiennent pas de produits chimiques en contact avec la peau. La gynécologue recommande également de limiter l’utilisation de protège-slip au quotidien, "source d’irritation". "Surtout, l’utilisation des tampons n’est pas faite pour les pertes blanches", ajoute Odile Bagot, gynécologue. Au niveau de la toilette, nul besoin de changer du savon habituel pour un produit plus "nettoyant". "Une toilette à l’eau avec du savon doux suffit", ajoute-t-elle.

Utiliser des sprays désodorisants spéciaux

Pourquoi : Que ce soit pour les femmes ou pour les hommes, il existe des déodorants "intimes", destinés à "éliminer les mauvaises odeurs" dont les formules sont étudiées spécialement pour ces zones.

Que faire ? Ils ont beau promettre de ne pas contenir de parfum ou d’alcool, ce type de déodorant n’est pas conseillé car leur utilisation peut entraîner une irritation de la muqueuse du vagin aussi bien que celle du pénis.

"Il n’est pas utile d’avoir recours à ces produits qui peuvent provoquer des brûlures", affirme Bérangère Arnal. "Il y a un risque d’intolérance et d’allergie s’ils contiennent des allergènes", ajoute Odile Bagot, qui rappelle qu’une "odeur vraiment persistante est le signe d’une infection" et qu’il est donc préférable de consulter plutôt que de "cacher" ce problème intime.

Se rincer après un rapport sexuel, le choix de chacun

Se rincer après un rapport sexuel, le choix de chacun© anna bizon,gpoint studio

Pourquoi : avant un rapport sexuel chacun peut choisir de se toiletter ou non, mais la gynécologue Bérangère Arnal le conseille tout de même aux hommes "surtout s’ils ne sont pas circoncis".

Que faire : une fois le fameux moment terminé, il ne s’agit pas de se jeter immédiatement sous la douche, mais le premier réflexe à adopter est de ne pas hésiter à uriner et boire pour diminuer les risques d’infection urinaire. La gynécologue recommande aux femmes de se rincer si possible car "même avec un préservatif, les sécrétions peuvent macérer". "Il suffit de se rincer à l’eau claire, pas besoin d’utiliser un savon nettoyant surtout si une douche a déjà été prise dans la journée", ajoute Odile Bagot.

Lingettes intimes : des risques d'irritations

Lingettes intimes : des risques d'irritations

Pourquoi : dans la journée, on peut être tenté de se rafraîchir avec des lingettes intimes en particulier pendant les périodes de règles. Mais cette pratique doit rester ponctuelle et non quotidienne.

Que faire : en clair, elles sont conseillées de temps en temps pour dépanner, mais elles ne doivent jamais remplacer un lavage intime classique. Privilégiez-les uniquement lorsqu’une douche n’est pas possible, par exemple pendant un voyage. "Ne les utilisez pas tous les jours, affirme Odile Bagot, elles peuvent être source d’irritation si elles contiennent des produits chimiques". Avant de les utiliser, regardez bien les étiquettes : les lingettes ne doivent pas contenir d’alcool et de parfum et leur PH doit être adapté. "Il faut les choisir bio", recommande Bérangère Arnal.

Sources

Merci au Dr Bérangère Arnal, gynécoloque et phytothérapeute à Bordeaux

Merci au Dr Odile Bagot, gynécoloque à Strasbourg

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