Qu'est-ce que la Polyarthrite rhumatoïde ?

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire chronique qui peut toucher toutes les articulations, à l’exception des interphalagiennes distales (entre la deuxième phalange et la troisième, qui porte l’ongle) et du rachis dorso-lombaire (partie de la colonne vertébrale située en bas du dos, juste au- dessus du sacrum), qui se détruisent progressivement, provoquant la dégradation progressive du cartilage et des os. La maladie se manifeste par des poussées douloureuses de durée variable et des périodes d'accalmie.

L'arthrite est l'inflammation d'une articulation qui peut avoir de très nombreuses causes.

Le terme « polyarthrite » signifie que plus de 4 articulations sont touchées.

Maladie auto-immune caractérisée par la fabrication d'auto-anticorps dirigés contre la membrane synoviale (tissu qui tapisse l'intérieur des articulations) des articulations. Elle entraîne des répercussions fonctionnelles, psychologiques, sociales et professionnelles parfois graves.

Chiffres : quelle est la fréquence de cette arthrite ?

La polyarthrite rhumatoïde concerne 0,3 à 0,8 % de la population adulte, soit environ 200 000 personnes en France. Trois fois plus de femmes que d’hommes sont atteints. La maladie apparaît, le plus souvent entre 40 et 60 ans et rarement dans l'enfance.

Cinq mille nouveaux cas de polyarthrite rhumatoïde surviennent chaque année.

Quels sont les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde ?

Une fois déclarée, la polyarthrite rhumatoïde s’aggrave progressivement et s’étend à d’autres articulations sous la forme de poussées successives entrecoupées d’accalmies relatives. Il n’y a pas de guérison possible, mais la maladie peut être stoppée grâce aux médicaments. Les premiers signes permettent d'évoquer la maladie.

  • La personne, réveillée en fin de nuit par des douleurs articulaires, ressent, le matin, un engourdissement et une raideur de ces articulations pendant au moins 30 minutes, cette raideur matinale régresse dans la matinée.
  • Les articulations douloureuses sont gonflées, rouges avec une sensation de chaleur, touchant habituellement les mains et les poignets, souvent les pieds, parfois les genoux, les épaules ou les coudes.
  • L’atteinte et la destruction des articulations se produit le plus souvent de façon symétrique, des 2 côtés du corps.

Le Docteur Bruno Duruy rappelle :

" Ces symptômes quotidiens persistent pendant plusieurs semaines et s’accompagnent fréquemment de signes plus généraux : fièvre légère, fatigue, perte de poids et d’appétit".

Photo : polyarthrite rhumatoïde à la main

Le Docteur Bruno Duruy rappelle :© Creative Commons

Crédit : James Heilman, MD — Travail personnel Licence : CC BY-SA 3.0

Quelles sont les causes de cette maladie inflammatoire ?

L'origine de la maladie reste inconnue, cependant elle est probablement multifactorielle. Les connaissances sur les origines ont progressé au cours des dernières années, considérant la PR comme une maladie auto-immune à cause de la présence d’anticorps produits par des cellules du système immunitaire, dirigés contre l’organisme lui-même.

Quels sont les facteurs de risques de cette pathologie chronique ?

Certains facteurs influencent la prédisposition et le déclenchement de la maladie notamment :

  • Les facteurs environnementaux :
    • La fumée de tabac : la polyarthrite rhumatoïde est plus fréquente, plus grave, et répond moins au traitement chez les fumeurs.
    • Il existe également des variations géographiques dans la fréquence de la maladie.
  • Le système nerveux :
    • La survenue de la polyarthrite rhumatoïde est fréquente après un choc émotionnel ou traumatique.
  • Les défenses immunitaires :
    • La maladie peut survenir suite à une infection : angine ou grippe ;
    • Suite à une vaccination (rarement) ;

Aucun agent infectieux n'a formellement été identifié comme pouvant être à l'origine de la maladie même si certains agents ont été incriminés : virus d’Epstein-Barr, bactéries P. gingivalis et A. actinomycetemcomitans.

  • Le terrain génétique :
    • Des gènes pouvant expliquer certaines prédispositions familiales et favoriser l’apparition de la maladie ont été identifiés.
  • Des facteurs hormonaux :
    • Modifications hormonales dues à la grossesse ou à la ménopause.
  • La parodontite :

Une équipe de l’Université d’Amsterdam (Pays-Bas) vient démontrer le lien entre la présence de bactéries buccales et le développement de la polyarthrite rhumatoïde. Pour parvenir à cette conclusion, publiée le 4 mai 2021 dans la revue Arthritis and Rheumatology, les chercheurs ont réalisé une étude sur le microbiome buccal (les bactéries présentes dans la bouche) et l’état des gencives d’une centaine de participants. Cinquante d’entre eux étaient touchés par la polyarthrite rhumatoïde.

Après analyse des gencives et bactéries buccales des personnes atteintes par la maladie, les résultats indiquent une présence importante de bactéries pro-inflammatoires (Prevotella dans la salive et Veillonella dans la salive et le revêtement de la langue) dans la bouche.

L’abondance de bactéries pro-inflammatoires dans la bouche, identifiée chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, vient confirmer les conclusions de précédentes études sur le développement possible de la maladie à partir de la muqueuse buccale.

Zoom sur les hydrocarbures polycycliques aromatiques (HPA)

Il se pourrait que la pratique du barbecue favorise le risque de polyarthrite rhumatoïde. C’est du moins la conclusion d’un groupe de chercheurs de la clinique de Cleveland dans l’Ohio, de l’Université du Maryland, de l’Université du Colorado et de l’Institut de médecine fonctionnelle de Washington, qui se sont intéressés à l’impact des fumées de barbecue sur la santé, plus précisément des hydrocarbures polycycliques aromatiques (HPA), des substances toxiques formées par la combustion du charbon, de l’huile, du gaz, du bois ou émanant des aliments en train de cuire. Leurs résultats ont été publiés dans le numéro de mai de la revue BMJ Open.

Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques ont utilisé des données issues du “US National Health and Nutrition Examination Survey”, un sondage sur la santé et l’alimentation des Américains réalisé à l'échelle nationale. Les réponses récoltées ont été données entre 2007 et 2016. Les auteurs de l’étude ont ainsi pu analyser les données de santé de près de 22 000 adultes. Parmi eux, 1418 souffraient de polyarthrite rhumatoïde.

Afin d'évaluer l’impact des fumées de barbecue sur le développement de cette pathologie, les chercheurs ont analysé des échantillons de sang et d’urine des participants. Ils ont ainsi pu mesurer la quantité de HPA présente dans leur organisme. Résultats : 7090 participants en avaient dans le corps, et les risques de développer une polyarthrite rhumatoïde étaient plus importants parmi les 25% les plus touchés (qu’ils soient fumeurs, anciens fumeurs ou non fumeurs). De plus, les personnes dont l’organisme contenait des HPA avaient 80% de risques en plus de souffrir de polyarthrite rhumatoïde. Enfin, les chercheurs ont réalisé que la présence de HPA due au tabagisme était le seul aspect de cette addiction qui contribuait de manière significative à l’augmentation du risque.

Quelles sont les personnes à risque ?

    La polyarthrite rhumatoïde peut survenir à tout âge, mais elle apparaît surtout chez des personnes âgées de 40 à 60 ans. Le pic d’apparition de la maladie se situe vers 45 ans. À cet âge, elle est plus fréquente chez la femme que chez l’homme.

    Quelle est la durée de l'affection ?

    La polyarthrite rhumatoïde est une maladie de longue durée qui le plus souvent reste active toute la vie.

    Est-elle contagieuse ?

    Cette maladie n’est pas contagieuse.

    Qui, quand consulter en cas de symptômes ?

    Devant des douleurs articulaires symétriques réveillant le patient avec une raideur matinale, une polyarthrite rhumatoïde peut être suspectée. Pour que le diagnostic soit posé rapidement et pour une meilleure efficacité des traitements, il est alors nécessaire de consulter son médecin traitant ou un rhumatologue dès le début des symptômes.

    Le traitement est pris en charge par le médecin traitant qui fait également appel à une équipe de professionnels de santé : médecin de médecine physique et de réadaptation, masseur kinésithérapeute, pédicure-podologue, chirurgien orthopédique, ergothérapeute...

    Quelles sont les complications de la polyarthrite rhumatoïde ?

    • Sans traitement : la maladie atteint progressivement de nouvelles articulations et entraîne la déformation ou la destruction progressive des articulations touchées, souvent celles des mains et des pieds, altérant la qualité de la vie.
    • Les formes bénignes représentent 20 à 30 % des cas et n’impactent pratiquement pas l'activité quotidienne même au bout de plusieurs années.
    • Les formes sévères soit environ 20 % entraînent en 2 à 5 ans, des destructions articulaires importantes qui provoquent des douleurs chroniques et des déformations qui peuvent être à l'origine d'un handicap fonctionnel important. C'est au cours de ces formes sévères que se développent des manifestations extra-articulaires qui peuvent mettre en jeu le pronostic vital : atteinte des vaisseaux, poumon.
    • Les formes intermédiaires sont les plus fréquentes : 50 à 60 % des cas. L'évolution se fait de façon progressive, par poussées évolutives inflammatoires entrecoupées de rémissions plus ou moins complètes. Chaque poussée est à l'origine d'une augmentation des douleurs articulaires mais aussi des déformations avec installation lentement progressive d'un handicap fonctionnel plus ou moins important.

    De plus, une récente étude menée par l'Université de Manchester en Grande-Bretagne révèle que les personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde, ont un risque accru de 23% de développer un diabète de type 2.

    Les chercheurs qui ont présenté leurs travaux lors des rencontres de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD) du 21 au 25 septembre 2020, ont découvert le lien entre les deux maladies après avoir analysé les dossiers de 1 629 854 patients.

    Pour eux, cette découverte confirme l’hypothèse que les voies inflammatoires sont impliquées dans le développement du diabète. Ainsi, les agents qui réduisent les niveaux de marqueurs inflammatoires systémiques, pourraient jouer un rôle dans la prévention du diabète de type 2. Par ailleurs, l’équipe recommande aux professionnels de santé de prescrire un dépistage du diabète chez leurs patients de polyarthrite rhumatoïde.

    Les examens et analyses

    Le diagnostic d’une polyarthrite rhumatoïde naissante est difficile.

    Examen clinique :

    L’examen se fait essentiellement à partir des symptômes observés : articulations gonflées, chaudes et douloureuses, atteinte symétrique du corps, et cherchera à éliminer d’autres maladies articulaires : rhumatisme psoriasique, spondylo-arthrite, arthrite d’origine infectieuse, lupus, goutte, etc…

    Examens complémentaires :

    Examens radiologiques des mains, poignets et de toutes les articulations atteintes. Il y a aussi des examens plus sensibles tels que l’échographie ou l’IRM pour détecter une inflammation de la membrane synoviale ou les premières érosions osseuses.

    Bilan sanguin

    Afin de rechercher des marqueurs de l’inflammation (vitesse de sédimentation, protéine C réactive), des facteurs rhumatoïdes et d’anticorps spécifiques (parfois absent) ou d’autres anticorps indiquant une maladie auto-immune.

    Examen du liquide synovial

    L'examen s'effectue par ponction articulaire afin de rechercher des éléments caractéristiques de l’inflammation.

    Bientôt un test salivaire ?

    Des scientifiques de l’université d'État de Washington (États-Unis) ont identifié des épimutations présentes dans les cellules de la bouche de femmes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. "Les épimutations sont des facteurs et des processus moléculaires autour de l'ADN qui régulent l'activité du génome, indépendamment de la séquence d'ADN", expliquent-ils dans un communiqué.

    Suite à cette découverte, publiée le 10 décembre 2021 dans la revue Scientific Reports, ils suggèrent de développer un test de dépistage salivaire pour dépister cette maladie plus tôt. "Si nous pouvons identifier la maladie dix ans avant qu’elle ne se développe, cela ouvre tout un champ de médecine préventive auquel nous n'avions pas accès auparavant", souligne Michael Skinner, auteur principal de l'étude.

    Quels sont les traitements de la polyarthrite rhumatoïde ?

    Aujourd’hui on ne guérit pas d’une polyarthrite rhumatoïde mais si le traitement est démarré tôt, il a d'autant plus de chance d'être efficace. Les traitements existants ont ainsi deux objectifs :

    • Calmer les douleurs : traitement symptomatique ;
    • Contrôler la polyarthrite rhumatoïde avec un traitement de fond pour soigner les complications, modérer l'évolution et prévenir leur apparition, et permettre à la personne de conserver une qualité de vie optimale.

    Les traitements médicamenteux

    Pour lutter contre les douleurs de la polyarthrite rhumatoïde est adapté à chacun et nécessite un suivi régulier. Certains médicaments peuvent avoir des effets indésirables (pathologie iatrogène). Ce traitement peut comporter :

    • Des antalgiques pour calmer la douleur.
    • Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), qui traitent la douleur et la raideur matinale. Ils peuvent être prescrits en même temps que le traitement de fond si celui-ci n'atténue pas suffisamment les symptômes.
    • Des corticoïdes pour réduire l'inflammation en attendant que le traitement de fond agisse. Ils sont prescrits sous surveillance du régime alimentaire, de la pression artérielle et de la minéralisation osseuse (en raison du risque d'ostéoporose)…

    Les traitements de fond

    Le traitement de fond est très important, car il doit être adapté en fonction des personnes et permettre de stopper ou de modérer l'évolution de la maladie.

    • Médicament dit de "synthèse" : le méthotrexate par exemple, immunosuppresseur de référence en première intention, en comprimés ou injections, une fois par semaine ;
    • Médicament de type biothérapie : le plus souvent anticorps monoclonal anti TNF inhibant le facteur TNF-alpha, un des principaux vecteurs de l'inflammation. Il est d'abord prescrit à l'hôpital, puis par un médecin spécialisé (injections sous-cutanées ou en perfusion). Il peut être associé avec le méthotrexate ou donné seul.
    • Médicament inhibiteur enzymatique des Janus kinases. Il peut être associé avec le méthotrexate ou donné seul.

    Cibler le microbiote permettrait de soulager les malades

    Des chercheurs ont découvert que des dommages causés à la muqueuse intestinale pourraient jouer un rôle dans la gravité des symptômes de la polyarthrite rhumatoïde.

    “Nous voulions savoir ce qui se passait dans l'intestin et si des modifications de la muqueuse intestinale, qui agit généralement comme une barrière pour protéger le corps contre les bactéries, sont une caractéristique de la maladie et contribuent à son développement”, précise Claudia Mauri, co-autrice principale de l’étude.

    Selon eux, la présence de mauvaises bactéries dans l’intestin pourrait bien déclencher la maladie. Ils ont également montré que la muqueuse intestinale était plus perméable. Cela permet donc aux bactéries de la traverser pour aller dans le reste de l’organisme, ce qui pourrait augmenter l’inflammation dans les articulations. “Nos résultats suggèrent que la muqueuse intestinale est une cible thérapeutique, a conclu Claudia Mauri. Surtout, nous avons découvert que l'utilisation de médicaments existants qui restaurent l'intégrité de la barrière intestinale, c'est-à-dire empêchent les cellules inflammatoires de se déplacer vers et depuis l'intestin, pourrait réduire la gravité de l'arthrite dans les modèles précliniques.”

    Comment prévenir la maladie ?

    Il n’existe pas de moyen reconnu de prévenir la polyarthrite rhumatoïde. Il est parfois possible d’éviter certains facteurs déclencheurs, comme le tabagisme.

    Sites d’informations et associations

    INSERM : la polyarthrite rhumatoïde

    Quels aliments consommer pour la soigner ?

    Que faut-il manger pour lutter contre les rhumatismes ? La Société française de rhumatologie (SFR) vient d’élaborer des recommandations sur l’alimentation dans les rhumatismes inflammatoires chroniques, qui doivent être une aide pour la pratique quotidienne. Comme le rapporte Le Quotidien du Médecin, voyant les patients effectuer leurs propres régimes en se basant sur les médias, la SFR a voulu livrer ses propres conseils nutritionnels afin de les aider au quotidien.

    "Il semblait important de pouvoir proposer, en plus de la prise en charge médicamenteuse et des recommandations générales du Programme national nutrition santé (PNNS), des recommandations plus spécifiques fondées sur des données scientifiques, qui seraient une aide pour la pratique quotidienne. Bien sûr, elles seraient intégrées dans une approche globale du patient souffrant de rhumatisme inflammatoire", détaille dans le quotidien la Pr Claire Daïen, qui a coprésidé le groupe de travail à l’origine de ces recommandations. L’objectif est de pouvoir conseiller des patients qui sont demandeurs et de les mettre en garde sur des pratiques qui peuvent être délétères pour leurs rhumatismes chroniques.

    Des acides gras et un régime méditerranéen

    La Société française de rhumatologie recommande une supplémentation de plus de 2 g/j en acides gras essentiels poly-insaturés, principalement en oméga 3 (poissons gras, huile de poisson…) ainsi qu’une alimentation de type méditerranéen (produits céréaliers complets, fruits, légumes, huile d’olive…) en raison d’un petit effet bénéfique sur les symptômes articulaires et surtout d’effets cardiométaboliques protecteurs chez ces patients à risque cardiovasculaire majoré.

    En revanche, "certaines supplémentations en safran, cannelle, ail, gingembre, sésame, concentré de grenade pourraient avoir un effet bénéfique sur l’activité de la polyarthrite rhumatoïde au vu d’études cliniques bien faites, mais les données sont actuellement trop limitées pour pouvoir les proposer en pratique courante" selon la Pr Claire Daïen. Elle ne recommande pas non plus les probiotiques car selon elle, les données actuelles d’efficacité sont insuffisantes et hétérogènes.

    Sources

    Facultés de médecine de Toulouse  : La Polyarthrite rhumatoide

    Premières recommandations de la SFR sur l’alimentation dans les rhumatismes inflammatoires chroniques, Le Quotidien du Médecin, 26 janvier 2021. 

    “Polycyclic aromatic hydrocarbons and risk of rheumatoid arthritis: a cross-sectional analysis of the National Health and Nutrition Examination Survey, 2007–2016”, une étude publiée dans le numéro de mai de la revue BMJ Open.

    https://bmjopen.bmj.com/content/13/5/e071514

    “Les Français et le barbecue”, un communiqué de BVA.

    https://www.bva-group.com/sondages/les-francais-et-le-barbecue-2/#:~:text=62%25%20sont%20%C3%A9quip%C3%A9s%20en%20barbecue,16%25)%20sont%20bien%20repr%C3%A9sent%C3%A9s.

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