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Le cancer de la prostate est très fréquent

Le cancer de la prostate est très fréquent© IstockVRAI
Avec près de 49 000 nouveaux cas de cancers découverts en 2017 en France, le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers masculins (surtout à partir de 50 ans). Après une forte augmentation de l’incidence du cancer de la prostate entre 1980 et 2005, on observe actuellement une baisse très nette de l’incidence.

Opération de la prostate = Impuissance

FAUX
Non, l'opération de la prostate ne signifie pas systématiquement "impuissance" ! C'est une idée reçue.

  • En cas d'adénome : La partie centrale de la glande est retirée ou rabotée. Les nerfs indispensables à la fonction érectile qui passent de part et d'autre de la prostate ne sont pas touchés. Le mécanisme de l'érection reste intact, "s'il n'y avait pas de troubles érectiles avant l'opération", prévient le Pr Stéphane Droupy, urologue.
  • En cas de cancer : Toute la glande prostatique est retirée. Soit le chirurgien parvient à préserver totalement ou en partie les nerfs érecteurs (en fonction notamment de la localisation et de la taille de la tumeur) : "Dans ce cas, 2/3 des hommes récupèrent des érections satisfaisantes", précise notre spécialiste. Soit il n'y parvient pas. Il n'y a alors plus d'érections naturelles. L'homme peut cependant bénéficier d'injections intra-caverneuses ou utiliser des pompes à vide pour avoir des érections artificielles.

Prostate = incontinence

Prostate = incontinence© IstockVRAI
Suite à l'opération d'un cancer de la prostate, "5% d'hommes ont des incontinences gênantes et 10% ont des petites fuites", indique le Pr Stéphane Droupy, urologue. En cas d'adénome, le risque est plus faible : de 0,5 à 1%. Pourquoi prostate et incontinence sont-elles liées ? Parce que la glande prostatique est située entre les deux sphincters qui bloquent l'urine. Or, "pendant l'intervention, on peut abimer un sphincter, voire les deux", explique le spécialiste. La vessie n'a alors plus ses capacités de retenue.
A savoir : Cette incontinence est souvent transitoire. Des médicaments et/ou une rééducation urinaire peuvent la traiter. N'hésitez pas à en parler à votre médecin.

La masturbation prévient le cancer de la prostate

VRAI et FAUX
Masturbation et cancer de la prostate sont un vaste débat... loin d'être clos ! Des chercheurs australiens ont affirmé en 2008 que pratiquer le plaisir solitaire diminuait le risque de cancer prostatique, notamment parce qu'il limiterait l’accumulation de liquide séminal dans les canaux prostatiques (les composants du sperme pouvant être cancérigènes). Mais une analyse publiée dans le British Journal of Urology International en 2009, a suggéré que se masturber plus d'une fois par semaine pouvait augmenter le risque de cancer prostatique. Pour le Pr Stéphane Droupy, urologue : "Le lien entre sexualité et cancer de la prostate ne présente aucune certitude à ce jour, pas plus dans un sens que dans l'autre."

En 2016 a été publiée une nouvelle étude, qui concluait que les risques de cancer de la prostate étaient significativement réduits si les personnes suivies éjaculaient plus de 21 fois pas mois.

Le cancer de la prostate est héréditaire

Le cancer de la prostate est héréditaire© IstockVRAI
"Environ 10% des cancers de la prostate seraient héréditaires ou familiaux", indique le Pr Stéphane Droupy, urologue. La transmission se fait surtout via les parents du premier ou du second degré. Concrètement, "si vous avez un père, un oncle ou un frère ayant eu un cancer de la prostate, le risque d'en développer un est multiplié par 2", explique le Dr Patrice Pfeifer, urologue (Docteur, c'est la prostate). "On recommande alors un dépistage dès 45 ans", poursuit le Pr Droupy.

A savoir : Selon les Drs Pamela Ellsworth et John A. Heaney, urologue et oncologue, "plus le cancer a été détecté tôt, notamment avant 50 ans, plus le risque de présenter un cancer est élevé chez les hommes de votre famille" (Le cancer de la prostate, 100 questions-réponses).

Tous les hommes font un cancer de la prostate

FAUX
Selon la Ligue nationale contre le cancer, un homme sur huit développera un cancer de la prostate au cours de sa vie. Tous les hommes ne sont pas touchés, même si tous restent à risque ! Parmi les facteurs de risques, rappelons que l'âge et l'origine ethnique sont souvent impliqués. "Le cancer de la prostate affecte en effet 30% des hommes entre 50 et 60 ans, 40% au-delà de 70 ans, et 70% au-dessus de 80 ans", explique le Dr Patrice Pfeifer, urologue (Docteur, c'est la prostate ?). Quant à l'origine, le risque de cancer de la prostate semble plus élevé en Occident qu'en Asie (l'alimentation y serait pour quelque chose...).

Cancer de la prostate = absence d'éjaculation

Cancer de la prostate = absence d'éjaculation© IstockVRAI
Après l'opération d'un cancer de la prostate, l'homme n'a plus d'éjaculation pendant l'acte sexuel. Pourquoi ? Parce que lors de cette intervention, la prostate et les vésicules séminales (glandes situées au-dessus de la prostate) sont totalement retirées. Or, ce sont les deux organes qui sécrètent la majeure partie du liquide séminal. Mais rassurez-vous messieurs, l'absence d'éjaculation n'altère pas le plaisir sexuel. "L'homme peut avoir des orgasmes presque comme avant", précise le Pr Stéphane Droupy, urologue.

A savoir : Suite à l'opération d'un adénome de la prostate (tumeur bénigne), l'homme peut souffrir d'éjaculation sèche (ou "rétrograde") : le sperme est dirigé vers la vessie au lieu d'être expulsé par l'urètre puis le pénis.

Augmentation du PSA = cancer de la prostate

VRAI et FAUX
Quand le taux de PSA (prostate specific antigen) augmente, cela traduit souvent une affection prostatique... mais pas forcément un cancer !"Un gros adénome peut par exemple augmenter le taux de PSA", indique le Pr Stéphane Droupy, urologue. Une prostatite (infection de la prostate) ou une infection urinaire peuvent aussi en être la cause. Dans tous les cas, "une élévation nécessite une consultation", recommande le spécialiste.

A savoir : Le taux normal de PSA doit être inférieur à 2,5 nanogrammes/millilitre entre 40 et 49 ans, à 3,5 entre 50 et 59 ans, à 4,5 entre 60 et 69 ans et à 6,5 entre 70 et 79 ans.

L'adénome de la prostate est une forme de cancer

L'adénome de la prostate est une forme de cancer© IstockFAUX
Passé 50 ans, un homme sur deux serait atteint d'un adénome de la prostate (appelé aussi "hypertrophie bénigne"). Contrairement à ce que l'on pense souvent, cette affection n'a absolument rien à voir avec un cancer. L'adénome est une tumeur bénigne qui correspond à une augmentation de la taille du centre de la prostate. Elle se soigne par des médicaments ou une chirurgie. Le cancer correspond lui au développement de cellules cancéreuses dans la prostate (on parle de "tumeur maligne"). Il ne se soigne pas toujours...

A savoir : Ces deux maladies peuvent parfois être associées, non pas parce que l'adénome se transforme en cancer, mais parce que des cellules cancéreuses se développent dans l'adénome.

Un adénome de la prostate peut être soigné au laser

VRAI
En chauffant le tissu prostatique, en le pulvérisant ou en le découpant, l'énergie laser peut être utlisée pour retirer un adénome de la prostate.

Avantages : la durée d'hospitalisation est plus courte qu'avec la chirurgie classique (on peut sortir dès le lendemain de l'intervention) et "le laser n'entraîne pas de saignement", souligne le Pr Stéphane Droupy, urologue. Ce qui en fait un traitement de choix pour les personnes sous traitements anticoagulants (on évite les hémorragies !).

Combien ça coûte : "Entre 300 et 600 euros le traitement d'un adénome", selon notre interlocuteur. L'acte n'est pas remboursé par la Sécurité Sociale.

A savoir : Des tests sont menés sur une éventuelle utilisation du laser contre le cancer de la prostate. "Le procédé consisterait à activer des molécules destinées à traiter le cancer, c'est aujourd'hui au stade expérimental."

Le cancer de la prostate est le plus mortel de tous

Le cancer de la prostate est le plus mortel de tous© IstockFAUX
Non, le cancer de la prostate n'est pas le plus mortel des cancers. Selon les projections de Santé publique France pour 2017, il devrait entraîner 8200 décès contre 17 500 pour le cancer colorectal et 31 000 pour le cancer du poumon (chez les hommes). Le cancer de la prostate est aussi moins mortel que le cancer du sein qui devrait causer 12 000 décès en 2017.

A savoir : Le risque de décéder d'un cancer de la prostate diminuerait de 20% chez les hommes de 55 à 69 ans ayant bénéficié d’un dépistage systématique, selon une étude européenne conduite sur plus de 162 000 hommes et publiée en 2009.

L'opération du cancer de la prostate rend stérile

VRAI
Suite à l'opération d'un cancer de la prostate, l'homme ne produit plus de sperme, il ne peut plus concevoir d'enfant. Pourquoi ? "Parce que lors de cette intervention, on retire entièrement la prostate et la zone anatomique servant à produire l’éjaculat", explique le Pr Emmanuel Chartier-Kastler, urologue. Cependant, pour ceux qui souhaitent encore procréer "ils peuvent mettre du sperme en banque avant de se faire opérer" rappelle le Pr Stéphane Droupy, urologue.

Sources

Docteur, c'est la prostate ?,  Dr Patrice Pfeifer, ed.Alpen, 2006
Le cancer de la prostate, 100 questions-réponses, Dr Pamela Ellsworth et Dr John Heaney, ed. EDP Sciences., 2009
Comprendre le cancer de la prostate, La ligue contre le cancer et Institut national contre le cancer, 2005
- Le cancer de la prostate, La ligue contre le cancer, 2009

- Jennifer R. Rider et Coll, "Ejaculation Frequency and Risk of Prostate Cancer: Updated Results with an Additional Decade of Follow-up", European Eurology décembre 2016

- Projections de l'incidence et de la mortalité par cancer en France en 2017, INVS

Vidéo : Cancer de la prostate : reconnaître les symptômes

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