10 erreurs à ne pas faire en cas d’infarctus©iStockIstock
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L’infarctus, qu’est-ce que c’est ?

L’infarctus correspond à la destruction d’une partie du cœur. Il survient habituellement quand un caillot de sang bouche une artère coronaire, qui alimente le muscle cardiaque en sang.

Quels sont les symptômes ? "Un infarctus se manifeste généralement par une douleur oppressante au milieu de la poitrine, une sensation d’étau, qui peut diffuser jusque dans la mâchoire ou dans le poignet gauche", décrit le professeur Jacques Mansourati, cardiologue au CHU de Brest.

Erreur 1 : Attendre de voir si ça passe

En cas d’infarctus, chaque minute compte ! "Il ne faut pas perdre de temps" met en garde le professeur Mansourati. Car "plus vite on débouche l’artère, plus on limitera les dégâts sur le cœur tels que le développement d’une insuffisace cardiaque ou, dans le pire des cas, le décès" explique-t-il. "Il faut donc que l’artère soit débouchée dans les trois heures qui suivent les premiers symptômes."

Que faire ? "Si la douleur dure plus de 20 minutes et d’autant plus si la personne qui souffre présente des facteurs de risque (hypertension artérielle, cholestérol, diabète, tabagisme, obésité…) ou des antécédents familiaux, il faut agir au plus vite en appelant le 15", souligne le cardiologue.

Erreur 2 : Chercher à joindre son cardiologue

"Il ne faut pas chercher à contacter son médecin traitant ou son cardiologue en cas d'infarctus. La prise en charge doit être la plus rapide possible", avertit le professeur Mansourati.

Que faire ? Appeler le SAMU (15) plutôt que les pompiers ou que tout autre professionnel de santé est le premier réflexe à avoir, qu’on soit victime ou témoin d’un infarctus.

Erreur 3 : Se mettre en position latérale de sécurité

En cas d’infarctus, la position latérale de sécurité (PLS) n’est pas adaptée, tout comme la position debout ou allongée.

Que faire ? "La position à adopter est la position assise, avec les jambes allongées" décrit le professeur Mansourati. "Cette position permet en effet de bien respirer. A l’inverse, être allongé ou en PLS augmente les risques de suffoquer ou de s’étouffer, en raison des conséquences respiratoires éventuelles de l'infarctus", met en garde le cardiologue.

Erreur 4 : Ne pas faire de massage en cas d’arrêt cardiaque

Si la personne qui souffre d’un infarctus, perd conscience et fait un arrêt cardiaque, elle aura besoin d’un massage cardiaque.

Que faire ? "Allonger la victime et appeler le 15. Si vous ne savez pas pratiquer de massage cardiaque, l’interlocuteur vous expliquera comment procéder le temps que les secours arrivent sur place" nous apprend le professeur Mansourati. "Osez ! Le pire est de ne rien faire", encourage même la Fédération Française de Cardiologie. Dans un troisième temps, utilisez un défibrillateur s’il s’en trouve à proximité. Vous ne savez pas l’utiliser ? "Ce n’est pas un problème, son mode d’emploi est décrit sur le boitier, aux moyens de dessins compréhensibles par un enfant de 10 ans", appuie le cardiologue.

Pas de bouche-à-bouche : "Ce n’est pas adapté ici", répond le professeur. "Il risque en effet de retarder le massage cardiaque, qui reste le geste le plus adapté et le plus urgent".

Erreur 5 : Prendre sa voiture pour aller aux urgences

Prendre sa voiture pour se rendre aux urgences ou se faire accompagner par un proche est une mauvaise idée car il existe un risque de faire un arrêt cardiaque sur le trajet de l’hôpital. La marche est également à proscrire.

Que faire ? Rester calme, en positon demi-assise en attendant les urgences. "Dans l’ambulance, le SAMU a tout ce qu’il faut pour intervenir en cas d’arrêt cardiaque", rassure le professeur Mansourati.

Erreur 6 : Prendre un médicament sans être sûr

Certains médicaments peuvent aider la victime d’un infarctus, mais leur prise ne doit pas être laissée au hasard.

Que faire ? "Si la victime est suivie pour des problèmes coronariens, elle aura probablement sur elle de la trinitrine sublinguale, un spray qui dilate l’artère coronaire et qui permet de faire passer la douleur", décrit le professeur Mansourati. "Mais tous les patients n’en ont pas, et ne savent pas forcément l’utiliser", ajoute-t-il.

Attention : en cas de doute, il ne faut pas prendre n’importe quel médicament, "au risque de faire chuter la tension artérielle", révèle le cardiologue.

Erreur 7 : Laisser une victime d’infarctus seule sans surveillance

Si vous êtes témoin d’un infarctus, ne laissez pas la victime seule car elle risque de faire un arrêt cardiaque et d’avoir besoin de votre aide.

Que faire ? "Mettre la personne au repos, en position demi-assise, appeler le 15 et rester avec elle jusqu’à l’arrivée des secours", décrit le professeur Mansourati.

Erreur 8 : Penser que ce n’est qu’une crise d’angoisse

Les symptômes d’un infarctus peuvent être facilement confondus avec ceux d’autres pathologies : maladie pulmonaire, gastrique ou crise d’angoisse par exemple. Le problème : la confusion entraînera un retard de prise en charge, "notamment chez les femmes qui ont souvent des douleurs moins typiques que les hommes", déplore le professeur Mansourati.

Que faire ? "Dans le doute, mieux vaut appeler le 15 que de laisser passer. Le SAMU posera les questions pour établir un diagnostic et, s’ils suspectent un infarctus, il mettront 15 à 20 minutes à arriver, avec tous les moyens (oxygène, défibrillateur…) dans l’ambulance pour assurer une bonne prise en charge et des médicaments thrombolytiques pour déboucher l’artère qui pose problème", détaille le cardiologue. Un électrocardiogramme puis une échographie cardiaque permettront de confirmer ou d’infirmer le diagnostic.

Erreur 9 : Négliger le suivi médical

Une fois soigné, il faut comprendre pourquoi l’infarctus est survenu pour prévenir le risque de récidive grâce à un suivi personnalisé à respecter scrupuleusement.

Que faire ? "Le patient devra observer le suivi qui lui est recommandé. Après quatre à six jours passés à l’hôpital, au service de cardiologie, la victime effectuera un séjour de trois semaines dans un centre de réadaptation spécialisée, consultera son cardiologue un à trois mois plus tard puis tous les six mois", liste le professeur Mansourati.

Erreur 10 : Ne pas changer ses habitudes après un infarctus

Tabac, alcool, mauvaise alimentation… Il faut réduire les facteurs de risque lorsqu’on a déjà été victime d’un infarctus.

Que faire ? "Il faudra agir sur les neuf facteurs de risque de l’infarctus, qui expliquent à eux seuls 90% de ces accidents : tabac, cholestérol, hypertension artérielle, diabète, obésité, sédentarité, alimentation non équilibrée, stress et alcool", recommande le professeur Mansourati.

En pratique : La victime devra améliorer son hygiène de vie : "Arrêter de fumer, pratiquer une activité physique, manger mieux, limiter sa consommation d’alcool à un verre par jour, perdre du poids, contrôler son diabète et son cholestérol par des médicaments" détaille le cardiologue. Car ces règles d’hygiène de vie sont essentielles pour prévenir l’infarctus et indispensables en cas de facteurs de risques ou d’antécédents familiaux, "notamment chez les hommes de plus de 50 ans et les femmes de plus de 60 ans", rappelle enfin le professeur Mansourati.

Sources

Merci au professeur Jacques Mansourati, cardiologue au CHU de Brest
Fédération Française de Cardiologie : fedecardio.org

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