Définition : qu'est-ce que l'insuffisance cardiaque ?

On parle d’insuffisance cardiaque lorsque la pompe cardiaque n'est plus capable d’assurer un débit sanguin adapté aux besoins de l'organisme.

Quels sont ses mécanismes ?

Le cœur fonctionne comme une pompe qui aspire le sang des veines et l’injecte dans les artères où il apporte oxygène et substances nutritives aux différents organes. Le débit du cœur s’adapte automatiquement aux besoins de l'organisme.

"Dans le cas d'une insuffisance cardiaque, le cœur est incapable de pomper suffisamment de sang, et donc d'oxygène vers l'ensemble des organes périphériques", résume Atul Pathak, Professeur de cardiologie au centre hospitalier Princesse Grace de Monaco.

Qu'est-ce qu'une insuffisance cardiaque gauche ?

L'insuffisance cardiaque gauche touche le ventricule gauche du cœur. Le plus souvent, elle est due à un infarctus du myocarde ou à une hypertension. C'est l'insuffisance cardiaque la plus fréquente.

Qu'est-ce qu'une insuffisance cardiaque droite ?

L'insuffisance cardiaque droite, isolée, "est le plus souvent la complication d'une maladie respiratoire comme une bronchite chronique ou une embolie pulmonaire. Le poumon est situé juste après le cœur droit. Quand le poumon est malade, cela retentit sur le cœur droit", explique notre spécialiste.

Qu'est-ce qu'une insuffisance cardiaque globale ?

Il s'agit le plus souvent d'une insuffisance cardiaque gauche qui a déteint sur le ventricule droit : "la fatigue du cœur gauche a un impact sur le poumon qui retentit ainsi sur le cœur droit", détaille le professeur Atul Pathak.

Qu'est-ce que l'insuffisance cardiaque à fraction d'injection conservée ?

"Parfois, le cœur se contracte bien, mais à tendance à s'épaissir vers l'intérieur, il restreint alors l'espace dans lequel le sang va arriver. Le sang qui ne peut pas arriver dans le ventricule gauche investira alors l'oreillette gauche et stagnera dans les poumons. On parle alors d'insuffisance cardiaque à contractilité conservée ou d'éjection préservée. Dans ce cas, l'insuffisance cardiaque n'est pas une maladie de la contractilité, mais du remplissage".

Les symptômes sont identiques aux autres types d'insuffisance cardiaque, mais l'échographie cardiaque ne montre pas de trouble de la contractilité cardiaque.

Les classifications internationales de l'insuffisance cardiaque

Il existe deux grandes classifications de l'insuffisance cardiaque. La première est anatomique, basée sur la valeur de la fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG), soit le pourcentage de sang que le ventricule gauche est capable d'éjecter à chaque battement. Elle est mesurée lors de l'échographie :

  • stade A : FEVG > 45% ;
  • stade B : FEVG entre 35% et 45% ;
  • stade C : FEVG entre 25% et 35% ;
  • stade D : FEVG < 25%.

La classification de la New York Heart Association s'appuie sur les signes cliniques du patient à l'effort, c'est l

  • classe I : pas de limitation de l'activité physique. Activité usuelle sans fatigue, dyspnée, palpitations ou douleurs angineuses ;
  • classe II : aucun symptôme au repos, mais diminution légère de l'activité physique ; l'activité usuelle entraîne soit fatigue, dyspnée, douleurs angineuses ou palpitations ;
  • classe III : aucun symptôme au repos, mais gêne au moindre effort ;
  • classe IV : gêne au moindre effort et au repos.

L'insuffisance cardiaque : une affection de longue durée

L'insuffisance cardiaque grave est inscrite depuis juillet 2011 sur la liste des affections de longue durée exonérante. Selon la définition de la Sécurité sociale, il s'agit d'une "maladie dont la gravité et/ou le caractère chronique nécessitent un traitement prolongé et une thérapeutique particulièrement coûteuse, ouvrant droit à l'exonération du ticket modérateur(sur la base du tarif de la Sécurité sociale) pour les soins et traitements liés à cette pathologie". Le patient doit en parler à son médecin qui établira un protocole de soins pour en faire la demande.

Automédication et insuffisance cardiaque : attention !

Sur son site interet, la Sécurité sociale met également en garde les insuffisants cardiaques face au risque de l'automédication : "Prendre un médicament accessible sans ordonnance est à envisager avec prudence si vous suivez déjà un traitement médicamenteux régulier pour votre insuffisance cardiaque. Même s’ils vous semblent sans danger, certains médicaments accessibles sans prescription médicale peuvent agir sur votre traitement en modifiant ses effets ou en provoquant des effets secondaires. (…) De plus, certains traitements sont à éviter en cas d'insuffisance cardiaque, comme l’aspirine, les anti-inflammatoires, les laxatifs ou les médicaments effervescents, car ces derniers contiennent du sel".

Prendre l'avis de son médecin traitant ou de son cardiologue est une règle à laquelle il convient de ne pas déroger.

Les chiffres de l'insuffisance cardiaque

"En France, l’insuffisance cardiaque toucherait 2,3 % de la population française adulte et 10 % des personnes de plus 70 ans, soit plus d'un million de personnes. Chaque année, plus de 160 000 personnes sont hospitalisées pour une insuffisance cardiaque et plus de 70 000 décès sont associés à cette pathologie", précise le site Ameli.fr

Notre expert d'ajouter : "150 000 patients sont hospitalisés chaque année en France à cause pour insuffisance cardiaque".

Quels sont les symptômes de la maladie ?

Il existe quatre symptômes majeurs désignés par l'acronyme EPOF :

  • l'essoufflement ;
  • la prise de poids ;
  • un œdème ;
  • la fatigue.

Les symptômes de l'insuffisance cardiaque gauche

Elle induit la souffrance d'un grand nombre d'organes par défaut de perfusion, pouvant conduire à une grande fatigue, une insuffisance rénale, des troubles de la digestion.

Le stress induit dans l'organisme par l'insuffisance cardiaque produit une sécrétion d'adrénaline et de noradrénaline (qui sont les hormones du système sympathique) produisant les effets suivants :

  • tachycardie ;
  • vasoconstriction (extrémités froides, blanches) ;
  • rétention d'eau et de sel favorisant un essoufflement et/ou des œdèmes.

Les symptômes de l'insuffisance cardiaque droite

Elle provoque :

  • dilatation des veines ;
  • stagnation du sang dans le foie ;
  • stagnation du sang dans les veines des jambes menant à des œdèmes ;
  • prise de poids (rétention hydro-sodé).

"S'il s'agit d'une insuffisance cardiaque globale, le patient peut présenter l'ensemble de ces symptômes", précise Atul Pathak.

Quelles sont les causes de ce trouble cardiaque ?

"L'insuffisance cardiaque est fréquente, car il s'agit de l'aboutissement d’un grand nombre de maladies cardiaques. La plupart des personnes ayant des antécédents de maladie cardiovasculaire pourront développer une insuffisance cardiaque", affirme le cardiologue. L'infarctus du myocarde et l'hypertension demeurent les deux grandes causes de l'insuffisance cardiaque. À cela s'ajoute :

  • certaines maladies génétiques ;
  • des maladies respiratoires ;
  • des maladies des valves cardiaques ;
  • des causes plus rares comme la consommation excessive d'alcool en premier lieu.

Les facteurs de risques de l'insuffisance cardiaque

Les facteurs de risques de l'insuffisance cardiaque :

"Lorsque ces facteurs de risques se cumulent, ils accroissent le pourcentage de risques de développer une insuffisance cardiaque, mais aussi celui de faire un infarctus du myocarde, qui est la première cause de l'insuffisance cardiaque", commente notre expert.

L’aspirine pourrait augmenter les risques d’insuffisance cardiaque

Selon une étude menée par l’université de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne) et parue dans la revue ESC Heart Failure en novembre 2021, l'utilisation d'aspirine est associée à une augmentation du risque d'insuffisance cardiaque (IC) chez les personnes ayant au moins un facteur prédisposant à la maladie (le tabagisme, l'obésité, l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, le diabète et les maladies cardiovasculaires).

Pour leur recherche, les scientifiques ont analysé les dossiers de 30 827 personnes jugées à risque. Elles étaient âgées d’au moins 40 ans et n'avaient pas d'insuffisance cardiaque au départ.

Les participants ont ensuite été divisés en deux groupes : ceux prenant de l’aspirine (un sur 4) et ceux qui n’en consommaient pas. Lors des 5,3 ans de suivi, 1 330 personnes ont développé une insuffisance cardiaque. Selon les calculs des chercheurs, le médicament augmente le risque de souffrir d’IC de 26%.

Le Dr Mujaj, auteur principal, a expliqué : "il s'agissait de la première grande étude à examiner la relation entre l'utilisation d'aspirine et l'insuffisance cardiaque chez les personnes ayant au moins un facteur de risque (...) Dans cette population, l'utilisation d'aspirine était associée à une insuffisance cardiaque incidente, indépendamment des autres facteurs de risque". "De grands essais randomisés internationaux chez des adultes à risque d'insuffisance cardiaque sont nécessaires pour vérifier ces résultats. Jusque-là, nos observations suggèrent que l'aspirine doit être prescrite avec prudence chez les personnes souffrant d'insuffisance cardiaque ou présentant des facteurs de risque de la maladie", a-t-il ajouté.

Qui sont les personnes à risque ?

Les personnes âgées et les personnes présentant des troubles cardiaques sont jugées comme étant à risque.

Pourquoi les personnes âgées sont-elles plus à risque de développer une insuffisance cardiaque ?

"Le sujet âgé présente effectivement davantage de risques de développer une insuffisance cardiaque que le sujet jeune. La raison réside surtout dans les progrès de la médecine. Désormais les patients survivent à une maladie cardiaque, qui très souvent, sera à l'origine, à terme, d'une insuffisance cardiaque. La prolongation de l'espérance de vie et la meilleure prise en charge des affections cardio-vasculaires augmentent de facto la prévalence de l'insuffisance cardiaque chez les sujets âgés", note le Pr. Pathuk.

Photo : les différentes parties du cœur

Pourquoi les personnes âgées sont-elles plus à risque de développer une insuffisance cardiaque ? © Creative Commons

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1. oreillette droite / 2. oreillette gauche / 3. veine cave supérieure / 4. aorte / 5. artère pulmonaire / 6. veine pulmonaire / 7. valve mitrale / 8. valve aortique / 9. ventricule gauche / 10. ventricule droit / 11. veine cave inférieure / 12. valve tricuspide / 13. valve sigmoïde

Quelle est la durée d'une insuffisance cardiaque ?

On ne guérit pas d'une insuffisance cardiaque chronique, mais on peut en contrôler les conséquences et diminuer les désagréments.

L'insuffisance cardiaque peut-elle être contagieuse ?

L'insuffisance cardiaque ne présente aucun caractère contagieux.

Qui et quand consulter ?

Lorsque le patient ressent un des symptômes désignés par l’acronyme EPOF, il doit s'en soucier et consulter son médecin généraliste.

Lorsqu'un malade a développé une insuffisance cardiaque, il s'agit très souvent de la conséquence de facteurs de risques ou d'un infarctus du myocarde. Ce patient est normalement déjà suivi par un cardiologue.

En dehors de ces facteurs de risques, la probabilité de développer une insuffisance cardiaque est faible. Toutefois, si le patient n'est pas connu comme étant cardiaque, devant un essoufflement inexpliqué, des œdèmes inexpliqués ou des douleurs cardiologiques, il devra consulter un cardiologue.

Diagnostic : examens et analyses

Les signes cliniques de l'insuffisance cardiaque

"Le spécialiste doit penser à l'insuffisance cardiaque devant les quatre signes cardinaux qu'on enseigne et qu'on nomme avec l'acronyme EPOF. On évoque une insuffisance cardiaque lorsque le patient présente au moins deux de ces quatre signes", note notre spécialiste. Ces signes sont :

  • l'Essoufflement ;
  • la Prise de poids ;
  • l'Oedème ;
  • la Fatigue.

Les examens

Pour parvenir à un diagnostic, le spécialiste s'appuyer sur plusieurs examens :

  • L'électrocardiogramme ne fait pas le diagnostic, mais sera très généralement anormal en cas d'insuffisance cardiaque.
  • L'échocardiographie permettra de désigner l'insuffisance cardiaque en montrant une altération de l'architecture cardiaque, de la contractilité (mesurée par la fraction d'éjection) ou du remplissage cardiaque.
  • La prise de sang recherche une concentration élevée des peptides BNP (ou NT-pro BNP). "Une élévation de ces peptides dans le sang est un bio marqueur très puissant qui permet de poser le diagnostic de l'insuffisance cardiaque", commente Atul Pathak.

Les complications de l'insuffisance cardiaque

La première complication de l'insuffisance cardiaque est l'hospitalisation pour décompensation cardiaque. "Les patients passent en moyenne 9 à 11 jours à l'hôpital et un tiers d'entre eux reviendra dans les trente jours. Ces hospitalisations répétées altèrent considérablement la qualité de vie", assure le cardiologue. À cela s'ajoute :

  • un amenuisement de la contractilité cardiaque pouvant conduire à une insuffisance cardiaque réfractaire aux médicaments.
  • une mort subite due à l'arythmie.

Dans certains cas, l’insuffisance cardiaque pourrait favoriser le cancer

De récentes recherches ont été menées par le Dr Mark Luedde, de l’université Christian-Albrechts de Kiel, en Allemagne. Elles ont démontré que les personnes touchées par une faiblesse du cœur auraient un risque accru de développer un cancer.

Cela s’expliquerait par la production de protéines inflammatoires par le cœur, qui favoriseraient l’apparition d’un cancer.

Quels sont les traitements disponibles ?

L'hygiène de vie

  • observer un régime sans sel ;
  • diminuer les produits gras et sucrés ;
  • supprimer l'alcool ;
  • supprimer le tabac ;
  • lutter contre la sédentarité.

Les médicaments

  • les bêtabloquants ralentissent le cœur ;
  • les diurétiques soulagent le cœur en diminuant la quantité de liquide dans l'organisme ;
  • les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) permettent de diminuer la pression artérielle et ainsi, le travail du cœur ;
  • les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (ARA-II) agissent comme les IEC.

Notre expert présente par ailleurs l'association ARA-II et Inhibiteur de la neprilysine, une nouvelle classe de médicaments, comme "de grandes innovations dans le traitement de l'insuffisance cardiaque, qui ont significativement fait baisser la mortalité".

L'empagliflozine réduirait de 21 % le risque de complications

L'empagliflozine, un antidiabétique de la classe des « SGLT2 », permettrait de réduire de 21 % le risque d'hospitalisation ou de décès cardiovasculaire, liés à l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée (ICFEP). C'est en tout cas ce que suggère la phase II d’un large essai clinique, menée sur près de 6000 patients dans 23 pays différents, et dirigé par des chercheurs de l'hôpital universitaire de la Charité de Berlin.

L'ICFEP est la forme d'insuffisance cardiaque la plus fréquente chez les personnes âgées. C'est la première fois qu'un médicament existant démontre son efficacité dans le traitement de cette pathologie. En plus de diminuer le risque de complications, il réduit également les symptômes de l'insuffisance cardiaque.

En revanche, le traitement par l'empagliflozine augmente légèrement la fréquence de certains effets secondaires, mais "légers et faciles à traiter", indique l'auteur principal. Les résultats de cette étude ont été publiés dans le New England Journal of Medicine.

La pose d'un défibrillateur

Un défibrillateur sous-cutané est un traitement électrique embarqué de l'insuffisance cardiaque. Il est indiqué pour les patients présentant un risque de mort subite. Il sert à contrôler le rythme cardiaque et délivre lors d'un trouble grave une décharge électrique qui doit permettre de restaurer un rythme cardiaque normal.

La resynchronisation cardiaque

"L'insuffisance cardiaque crée une hétérogénéité de lasynchronisation entre le cœur gauche et le cœur droit. Ces nouveaux pacemakers resynchronisent les deux cœurs et améliorent la contractilité cardiaque", explique le cardiologue.

L'assistance circulatoire

L'assistance circulatoire est une pompe mécanique qui permet de prendre en charge totalement ou partiellement la fonction cardiaque. Le système aspire dans le ventricule gauche le sang riche en oxygène et l’envoie dans l’aorte par un tube, assurant ainsi le rôle que devrait tenir le cœur. Il fonctionne sur batterie.

La transplantation cardiaque

La transplantation cardiaque est proposée à des sujets jeunes lorsque l'insuffisance cardiaque s'aggrave et que les capacités du cœur à pomper ne permettent plus d'assurer la survie du patient. On parle alors d'insuffisance cardiaque terminale. À ce stade, la mortalité est élevée et le moindre effort présente un risque pour la survie du patient.

L'ablation de fibrillation atriale

Cette intervention chirurgicale permet de traiter des arythmies auriculaires en bloquant l'activité électrique anormale d'une partie du muscle cardiaque.

Quelle prévention contre l'insuffisance cardiaque ?

Prévenir l'insuffisance cardiaque, c'est avant tout prévenir une maladie cardiaque. Il convient de contrôler ses facteurs de risques : hypertension, diabète, obésité, cholestérol, tabagisme. Cela passe par une bonne hygiène de vue, une alimentation saine et équilibrée ainsi qu'une activité physique adaptée.

Une étude vante les bienfaits des jus de légumes

Une nouvelle recherche de l'Université Edith Cowan (ECU) parue dans l'European Journal of Epidemiology (2021) a révélé qu'en consommant un jus de légumes riches en nitrates chaque jour, vous pourriez réduire considérablement vos risques de maladie cardiaque, et notamment d'insuffisance cardiaque. Les chercheurs suggèrent la betterave ainsi que les légumes à feuille comme la laitue et les épinards. L'étude a été menée sur 50 000 personnes résidant au Danemark.

"Nos résultats ont montré qu'en buvant simplement une tasse de légumes crus (ou une demi-tasse de légumes cuits) riches en nitrate chaque jour, les gens peuvent être en mesure de réduire considérablement leur risque de maladie cardiovasculaire", a déclaré la Dre Catherine Bondonno, auteure principale de l'étude.

Buvez assez d'eau pour prévenir l'insuffisance cardiaque

S'hydrater régulièrement pourrait réduire le risque de développer une insuffisance cardiaque, selon une étude présentée au congrès de l'ESC 2021.

"Les résultats indiquent que nous devons faire attention à la quantité d'eau que nous consommons chaque jour et prendre des mesures si nous constatons que nous buvons trop peu", souligne l'auteur de l'étude, le Dr Natalia Dmitrieva du National Heart, Lung, and Blood Institute, qui fait partie des National Institutes. of Health, Bethesda, États-Unis.

Le programme national de nutrition santé (PNS) recommande de boire entre 1 et 1,5 l d’eau par jour pour rester en bonne santé.

Pour commencer, les chercheurs ont analysé les données de 15 792 adultes, âgés de 45 à 66 ans, qui se sont inscrits à l'étude ARIC (Atherosclerosis Risk in Communities) entre 1987 et 1989, et ont partagé des informations provenant de visites médicales sur une période de 25 ans. Lors de la sélection des participants pour leur examen rétrospectif, les scientifiques se sont concentrés sur ceux dont les niveaux d'hydratation se situaient dans une fourchette normale et qui ne souffraient pas de diabète, d'obésité ou d'insuffisance cardiaque au début de l'étude. Environ 11 814 adultes ont été inclus dans l'analyse finale et, parmi ceux-ci, 1 366 (11,56 %) ont développé plus tard une insuffisance cardiaque.

Un taux de sodium sérique supérieur à 142 mmol/L est un facteur de risque d'insuffisance cardiaque

L'équipe a évalué l'état d'hydratation des participants à l'aide de plusieurs mesures cliniques. L'examen des niveaux de sodium sérique, qui augmente à mesure que les niveaux de liquide corporel diminuent, a été particulièrement utile pour identifier les participants présentant un risque accru de développer une insuffisance cardiaque. Il a également aidé à identifier les personnes âgées présentant un risque accru de développer à la fois une insuffisance cardiaque et une hypertrophie ventriculaire gauche (l'épaississement des parois de la chambre de pompage principale du cœur).

Ainsi, les adultes dont les niveaux de sodium sérique commencent à 143 mmol/L - une plage normale étant de 135 à 146 mmol/L - au milieu de la vie avaient un risque accru de 39 % de développer une insuffisance cardiaque par rapport aux adultes avec des niveaux inférieurs. Et pour chaque augmentation de 1 mmol/L du sodium sérique, la probabilité qu'un participant développe une insuffisance cardiaque a augmenté de 5 %.

Autrement dit, les résultats montrent clairement que les personnes qui buvaient moins d'eau étaient plus susceptibles de développer une insuffisance cardiaque, mais aussi à une hypertrophie ventriculaire gauche, plus tard dans leur vie. Ceux-ci ont été publiés le 29 mars 2022 dans l'European Heart Journal.

Comment éviter la dégradation de son état ?

La réponse du Professeur Athul Pathak : il est facile de suspecter une insuffisance cardiaque en étant un peu à l'écoute de son corps. Face à un essoufflement, une prise de poids, des oedèmes ou de la fatigue, il faut se poser la question suivante : 'et si c'était de l'insuffisance cardiaque ?' Cela éviterait de développer une insuffisance cardiaque silencieuse et d'être pris en charge tardivement. Si une insuffisance chronique s'installe, on peut aujourd'hui s'appuyer sur les compétences des patients pour mieux vivre leur insuffisance cardiaque et être acteur de leur maladie. Et pour éviter que les malades se dégradent, quoi de mieux que d'avoir à la maison, une balance connectée, un petit boitier qui vous interroge, une infirmière qui vous monitore à distance. Tout ceci permet d'éviter l'hospitalisation et permet d'éviter la progression de la maladie

Sites d'informations et associations

L'Association pour le soutien à l'insuffisance cardiaque

La fondation Cœur et recherche

Sources

L'insuffisance cardiaque sur Ameli.fr

European Society of Cardiology : https://www.escardio.org/The-ESC/Press-Office/Press-releases/heart-failure-is-associated-with-an-increased-risk-of-cancer

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ehf2.13688

https://www.escardio.org/The-ESC/Press-Office/Press-releases/Aspirin-is-linked-with-increased-risk-of-heart-failure

https://academic.oup.com/eurheartj/advance-article/doi/10.1093/eurheartj/ehac138/6553797