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Anti-inflammatoires: des risques d’ulcère

Les anti-inflammatoire non stéroïdiens (AINS) sont des médicaments courants, utiles contre la douleur, la fièvre et l’inflammation.

Leurs risques: la consommation régulière de certains d’entre eux (ibuprofène par exemple) empêche l’estomac de neutraliser les sucs gastriques, et peut causer une irritation de la muqueuse capable d’aller jusqu’à l’ulcère ou la perforation.

Les signes gastriques: brûlures d’estomac, ballonnements, diarrhée ou constipation, douleurs abdominales…

Que faire: consultez votre médecin. Il peut vous suggérer un Coxib, nouvelle catégorie d’AINS, développée pour réduire les risques de troubles gastro-intestinaux.

Anxiolytiques: ils abîment la mémoire

La France détient le record mondial de prescription d’anxiolytiques, les benzodiazépines étant les produits les plus prescrits (Temesta®, Xanax®, Valium®, Lexomil®, Rohypnol®...). Ils constituent la base de la plupart des somnifères et des tranquillisants. Or ces médicaments, à long terme, peuvent créer une accoutumance, une dépendance et des pertes de la mémoire.

Les signes de troubles: somnolences, troubles de la mémoire, diminution de la concentration, confusion, irritabilité, chute.

Que faire: consulter votre médecin.

Conseils: ils sont souvent considérés comme des produits de confort car ils agissent rapidement. Oubliez l’automédication, qui présente davantage d’effets indésirables que de bénéfices.

Paracétamol: des risques d’hépatite

Le paracétamol, destiné à réduire la douleur, a peu de contre-indications et d’effets indésirables. Mais attention, en cas de surdosage, il devient très toxique pour le foie. Chaque année, il est responsable de décès par hépatite fulminante. A noter: la prise prolongée de différents antalgiques (paracétamol, anti-inflammatoire, aspirine) peut aussi entraîner des lésions rénales et des céphalées chroniques.

Les signes hépatiques: nausées, vomissements, douleurs abdominales.

Que faire:contacter le centre antipoison.

Conseils: de nombreux médicaments contiennent du paracétamol. Vous devez en tenir compte en cas de prise conjointe et prolongée en automédication.

Diurétiques: des risques cardiaques

Les diurétiques (ex: Furosémide®) augmentent la diurèse (fabrication journalière d’urine) par élimination de sels minéraux. Utilisés contre l’hypertension artérielle et l’insuffisance cardiaque, ces médicaments, pris de manière prolongée, peuvent provoquer une hypokaliémie (manque de potassium dans le sang) et entraîner des troubles du rythme cardiaque parfois mortels. A noter: l’utilisation de diurétiques pour perdre du poids est illusoire et comporte des risques d’hypotension, d’asthénie, d’insuffisance rénale

Les signes d’alerte: fatigue, engourdissements, crampes, vomissements.

Les complications: troubles du rythme cardiaque.

Que faire: composer le 15.

Anticoagulants: des risques hémorragiques

Les antivitamines K permettent d’empêcher la formation et la récidive d’une thrombose ou d’une embolie. Près de 600 000 personnes suivent ce traitement chaque année, et s’exposent à des accidents hémorragiques. C’est la première cause d’accidents iatrogènes (liés aux effets secondaires médicamenteux), avec près de 17 000 hospitalisations par an.

Les signes hémorragiques: méfiez-vous des saignements, même mineurs (gencives, nez, sang dans les urines ou les selles, apparition d’hématomes, œil rouge). Fatigue, pâleur, malaise peuvent aussi évoquer un saignement interne.

Que faire: consulter rapidement votre médecin.

Conseil: oublier l’automédication. Une aspirine ou des vitamines peuvent influer sur l’équilibre du traitement.

Corticoïdes: des risques d’ostéoporose

Souvent prescrits à long terme chez les personnes âgées pour soulager des maladies chroniques dermatologiques, respiratoires (asthme grave) ou rhumatologiques (polyarthrite), les corticoïdes entraînent un risque fréquent d’ostéoporose, avec comme complication, la fracture.

Les signes ostéoporotiques: maux de dos, perte de quelques centimètres (tassements des vertèbres) sont parmi les symptômes qui doivent faire penser à l’ostéoporose, même si c’est souvent au moment de la fracture (vertèbres, col du fémur et poignet), qu’elle se révèle.

Que faire: en cas de douleurs, consulter un médecin.

A savoir: un corticoïde ne se prend jamais sans surveillance plus de 10 jours.

Amiodarone: risque d’hypothyroïdie

L’amiodarone est un antiarythmique utile dans le traitement de certains troubles du rythme cardiaque. Le hic, c’est que sa prise interfère avec la sécrétion des hormones thyroïdiennes, et peut provoquer à long terme une hypo ou hyperthyroïdie.

Les signes thyroïdiques: prise de poids, apathie, somnolence pour une hypothyroïdie. Réapparition des symptômes cardiaques, altération de l’état général pour une hyperthyroïdie.

Que faire: consulter un médecin. Pour une hypothyroïdie, l’arrêt du traitement permet souvent le retour à la normale. L’hyperthyroïdie est souvent plus grave.

A savoir: les délais d’apparition des troubles de la thyroïde sont variables et peuvent survenir 12 à 18 mois après l’arrêt du traitement.

Antipaludéens: des risques de dépression

Le paludisme demeure la maladie la plus fréquente dans le monde. Sa prévention repose en partie sur une prise régulière d’un antipaludéen adapté à la destination et au voyageur, ce qui n’est pas sans effet. La méfloquine (Lariam®…), comme la chloroquine-proguanil (Savarine®…) peuvent provoquer des troubles psychiatriques et neurologiques à moyen terme.

Les signes de dépression: tristesse, anxiété, paranoïa, hallucinations, confusion mentale, troubles de l’humeur, vertiges, convulsions, céphalées.

Que faire: consulter rapidement un médecin pour changer de traitement.

A savoir: le délai moyen d’apparition des troubles psychiatriques est d’environ 14 jours après la première prise.

Sources

- HAS (Haute Autorité de Santé) : www.has-sante.fr - la Caisse Nationale d’Assurance Maladie : dossier sur l'iatrogénie médicamenteuse

- University of New Castle, Neurology, Neurobiology and Psychiatry

- Site du ministère de la Santé

Afssaps

- troubles thyroïdiens induits par l’amiodarone. Division d’endocrinologie et de diabétologie, département de médecine, hôpital cantonal universitaire Genève. - effets indésirables des antipaludéens – Angles A. et coll. La Presse Médicale 2003

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