sanofi aventis© Gérard Planchenault

Medisite. Aujourd’hui, comment prévenir le diabète ?
Gérard Raymond : Il faut bien différencier les types de diabètes. Malheureusement, le diabète de type 1 ne peut pas se prévenir. En revanche, dans le cas du diabète de type 2, la maladie est évolutive sur 10 à 40 ans et c’est au départ que tout se joue. Il est important que tous les acteurs, professionnels de santé, pouvoirs plublics, participent à la mise en place d'un vrai programme d’éducation et de prévention pour détecter les signaux de diabète. Il faut notamment regarder l’hérédité et certains aspects morphologiques comme la graisse abdominale, le surpoids...

En France, la prise en charge de la maladie est-elle satisfaisante ?
Gérard Raymond : Le diabète se porte bien, les diabétiques beaucoup moins. Le diabète, particulièrement de type 2, est une maladie de société et d’environnement, lente et évolutive. Or notre système est un système de soins, pas du tout adapté à la prise en charge de ce genre de maladie chronique. On rembourse des soins qui ne sont qu’une infime partie du bon traitement de la pathologie du diabète de type 2. Le reste, équilibre nutritionnel, activité physique, bonne hygiène de vie, accompagnement, nous ne savons pas le prendre en charge. Au final, qu’est-ce qui est le plus important pour le patient, lui rembourser la Metformine®, ou l’accompagner à avoir une bonne hygiène de vie ? Dernièrement avec la loi Touraine on a tout de même obtenu la prescription de l’activité physique, et la confection d’étiquettes alimentaires plus précises, un beau pas.

"Depuis des années, les applications pour aider à nous soigner fleurissent comme les violettes au printemps"

Que pensez-vous de l’application sur le diabète gagnante du concours Lépine 2016 ?
Gérard Raymond : Depuis des années, les applications pour aider à nous soigner fleurissent comme les violettes au printemps. Mais leurs créateurs devraient réfléchir aux attentes et aux besoins des patients, et s’appuyer sur les structures associatives qui sont là pour les porter, avant de les mettre sur le marcher. Au lieu de dire "les diabétiques mangent 120g de protéines par jour" et d'essayer de les guider dans ce sens, ce qui peut ne pas leur convenir, mieux vaut partir de la démarche inverse en leur demandant ce qu’ils mangent et leur proposer une application pour équilibrer.L’application qui a gagné le concour Lépine est intéressante car elle a été co-construite dès le début par des patients. Elle part de cas concrets. L’auteur, Benoit Mirambeau, s’est d'ailleurs inspiré de sa mère qui avait des difficultés avec son diabète, pour concevoir son produit.

La FFD, c’est un accompagnement principalement entre patients ?
Gérard Raymond : Nous avons formé des patients pour faire de l’accompagnement et du conseil pair à pair. C’est un constat de terrain : quand j’ai fait mon éducation thérapeutique à l’hôpital, une fois que tous les médecins étaient partis, nous commencions à nous poser des questions entre nous : "On peut te parler à toi, parce que tu vas nous comprendre", "Et toi comment tu fais ?", entendait-on. Derrière ça, nous avons voulu former les patients pour accompagner, conseiller, aider chacun d’entre nous à trouver son propre projet de vie en fonction de sa maladie.
Il n’empêche que nous avons d’excellentes relations avec les professionnels de santé. Ceux-ci, diététiciens, infirmières cliniciennes, peuvent évidemment participer, et ce serait souhaitable, à l’accompagnement.

Vidéo : Le diabète (diabète de type 1 - diabète de type 2)

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