Les symptômes de la phlébite (caillot de sang)

Phlébite superficielle

Dans le cas d’une thrombophlébite ou thrombose veineuse superficielle (paraphlébite):

  • La veine atteinte est rouge et chaude formant un "cordon" veineux dur, tuméfié et douloureux. La phlébite superficielle se traduit par une inflammation de la paroi de la veine ainsi que son obstruction par un caillot. Cette inflammation peut s'étendre à la zone de peau environnante. La veine est souvent visible puisqu’il s’agit d’une veine de surface. Si la veine n'est pas totalement bouchée, les symptômes peuvent être minimes.
  • La veine atteinte est douloureuse ou sensible au toucher. Parfois, la zone atteinte enfle légèrement (oedème local).

Phlébite profonde

Dans le cas d'une thrombophlébite ou thrombose veineuse profonde, on retrouve :

  • Une douleur au mollet ou à la cuisse, qui peut se propager dans toute la jambe. Il peut aussi s’agir d’un engourdissement ou de crampes, gênant la marche.
  • Un essoufflement et une sensation de gêne respiratoire.
  • Un durcissement et un gonflement (œdème) du mollet, parfois jusqu'à la cuisse ou même de la jambe entière.
  • La peau est dure, bleuâtre/violette dans la région de la veine atteinte
  • Une sensation de chaleur : la peau est plus chaude au toucher et une légère fièvre (38°C).
  • Une accélération anormale du cœur, les battements dépassent les 100 battements par minute (tachycardie)
  • Des douleurs thoraciques.
  • Une toux irritative avec parfois crachat sanglant.

L'Inserm cite quant à lui les rougeurs, œdèmes, douleurs au niveau de la jambe ou du mollet. Ces symptômes vont être typiquement associés à la thrombose veineuse et doivent amener à consulter. "Ces signes ne sont malheureusement pas systématiquement présents, ni très spécifiques. La phlébite peut même être asymptomatique", ajoute l'Inserm.

Les causes et les facteurs de risque de la phlébite

Les thromboses veineuses profondes ou superficielles proviennent de la formation de caillots de sang au niveau des membres inférieurs, généralement le mollet. Principalement, il s’agit de thrombose veineuse profonde (abrégé en TVP).

Parmi les situations à risque, on peut citer : les actes chirurgicaux, les traumatismes sévères, grossesses, post-partum, ou encore l'immobilisation prolongée… Ces situations peuvent provoquer une stagnation du sang dans les veines.

Les actes chirurgicaux

La formation de caillots sanguins dans les veines profondes dans les jambes peut également être due à l’inactivité qui suit une intervention chirurgicale ou une position couchée trop longue à cause d’un plâtre servant à traiter une fracture. Le risque encouru après une intervention chirurgicale dépend du type d’intervention subie par le patient, mais aussi de son terrain.

En chirurgie générale, les risques postopératoires s’élèvent à 24 %. Ils sont variables selon la chirurgie pratiquée. Par exemple, les risques après une chirurgie colorectale sont plus élevés (35 %) qu’après une chirurgie gynécologique (18 %).

En chirurgie orthopédique, lorsqu’un patient se fait poser une prothèse totale de hanche ou du genou, le risque de thrombose est évalué entre 40 et 70 %.

En neurochirurgie : le risque de thrombose veineuse profonde varie entre 20 et 50 % en l’absence de prophylaxie (e processus actif ou passif ayant pour but de prévenir l'apparition, la propagation ou l'aggravation d'une maladie).

La grossesse et post-partum

La grossesse est une situation à risque de maladie veineuse thromboembolique (MVTE), car elle favorise la stagnation du sang. La phlébite est environ cinq fois plus fré­quente chez la femme enceinte que dans la population générale. L’incidence de la thrombose veineuse profonde est d’environ 1/1000 grossesses.

Certains traitements (contraception hormonale, corticoïdes...)

Certains traitements médicamenteux augmentent également le risque de thrombose veineuse.

  • Les chimiothérapies ;
  • La contraception oestroprogestative ;
  • Les anti-oestrogènes (Tamoxifène) ;
  • Les traitements pour hyperstimulation ovarienne ;
  • Les traitements hormonaux substitutifs (THS) à base d’oestrogènes ;
  • Les thrombopénies induites par l’héparine (HNF et HBPM) peuvent être à l’origine de la survenue d’un accident thrombotique veineux extensif.

À noter : La prise de pilules contraceptives de troisième et de quatrième génération (qui contiennent un progestatif) augmente le risque de thrombose veineuse (phlébite profonde).

L'immobilisation prolongée

L’immobilisation prolongée (long voyage sans bouger les jambes (en avion, voiture ou train), qu’elle soit en position assise ou allongée, est un facteur de risque reconnu. Plusieurs situations d’immobilité prolongée sont donc à risque : paralysie, port d’un plâtre, voyage en avion durant plus de 4 heures, voyages en train ou en voiture en position immobile durant plusieurs heures. Il est conseillé lors des longs voyages de porter des bas de contention de manière préventive. Et ce, que la personne ait ou non des antécédents ou des facteurs de risque. La formation d’un caillot peut se faire chez n’importe qui.

Un traumatisme au niveau de la veine

La phlébite ou thrombophlébite peut être due à un traumatisme au niveau de la veine, provoquée par un choc, la pose d’un cathéter ou l’administration de médicaments irritants sous intraveineuse à l’hôpital. Lorsqu’une veine subit un traumatisme, l’organisme déclenche une réaction inflammatoire locale qui entraîne une douleur, une rougeur et un œdème. Un caillot de sang peut se constituer dans la veine blessée.

Le tabagisme

Le tabac entraîne une inflammation chronique, favorisant la coagulation sanguine.

La consommation en excès de sel

Il est en effet recommandé de limiter l'apport en sel qui favorise la rétention d'eau et altère la circulation sanguine. On limite la charcuterie, le fromage, les soupes toutes prêtes et tous les aliments industriels dont le sel assure la conservation.

Le manque d'hydratation

Une bonne hydratation permet de maintenir la fluidité du sang et d'éviter qu'il devienne trop concentré, car plus le sang est épais, plus le risque de formation de caillots augmente. Il est donc recommandé de boire 1,5L d'eau par jour.

Le télétravail

Depuis la début de la pandémie causée par la Covid-19, le télétravail s'est largement démocratisé. Le cardiologue François Carré vient d'expliquer à nos confrères de Top Santé que le télétravail pouvait favoriser la formation d’un caillot de sang dans une veine.

L'explication est simple : ce serait lié à "la position assise, avec les jambes croisées sous le fauteuil", explique le Pr Carré. En effet, à la maison, on bouge naturellement moins qu’au travail. "On sait que les gens sédentaires, et surtout les gens en surpoids parce qu’ils ont une circulation veineuse altérée, font plus de phlébites que les gens actifs".

L'insuffisance veineuse

L'insuffisance veineuse chronique favorise la survenue des phlébites superficielles ou paraphlébites : sensation de jambes lourdes, varices...

  • Plus rarement, il peut s’agir d’une anomalie génétique de la coagulation.
  • Parfois, elle est causée par une infection bactérienne de la veine par un staphylocoque (micro-organisme présent sur la peau).
  • Les varices sont en cause dans 90% des thrombophlébites superficielles.

Photo : système circulatoire sanguin

L'insuffisance veineuse © Creative Commons

Crédit : Mariana Ruiz Villarreal, mai 2009 © CC Licence : domaine publique

Quelles sont les personnes à risque ?

La phlébite est une maladie qui peut provenir de plusieurs facteurs et certaines personnes ont plus de risques que d’autres. Certains facteurs sont dits permanents. C’est-à-dire qu’ils sont propres au patient et que le médecin ne pourra influer sur eux. Il doit cependant les prendre en compte lors de la recherche de son diagnostic.

  • L’âge : c'est un facteur qui augmente énormément le risque de thrombose veineuse. Plus on est âgé et plus le risque de thrombus est important. Le rapport : un cas pour dix mille avant 40 ans et un pour mille une fois cet âge franchi. Il est à noter que chez les personnes âgées (75 ans et +) le risque augmente à un cas pour cent. Ce type d’accident veineux est extrêmement rare chez les enfants.
  • Les personnes qui ont déjà souffert de phlébite : les antécédents de thrombose constituent un facteur de risque majeur, surtout si aucune cause n’a été retrouvée.
  • Les personnes dont un membre de la famille a déjà souffert de phlébite ou d’embolie pulmonaire
  • Les personnes qui souffrent d’insuffisance veineuse ou qui ont des varices
  • Les personnes souffrant d’obésité : l’obésité majore en moyenne de 1,5 à 2 fois le risque de thrombose veineuse post-opératoire. Elle est due à une immobilisation plus importante avec une reprise de la marche plus tardive.
  • Les femmes enceintes : le risque de phlébite est important pour les femmes enceintes, surtout en fin de grossesse et juste après l’accouchement.
  • Les personnes en surpoids : Le surpoids augmente le risque de souffrir de caillots sanguins
  • Les personnes ayant une alimentation trop sucrée Pour garder un sang fluide et des artères "propres", il est important d'éviter de consommer des aliments ultra-transformés (plats préparés, fast-food, etc), trop riches en graisses saturées (charcuteries, viennoiseries, fritures, etc) et en sucres rapides (bonbons, sodas, etc).
  • Les personnes atteintes d’une maladie de coagulation du sang (thrombophilie) ou d’une maladie inflammatoire (colite ulcéreuse, lupus, maladie de Behçet...). Au cours des colites (type maladie de Crohn et rectocolite hémorragique -RCH), le risque de thrombose veineuse est 2 à 3 fois supérieur par rapport à la population générale.
  • Les personnes atteintes d’un cancer : un cancer est retrouvé chez 10 à 20 % des patients ayant une thrombose veineuse. La survenue d’une thrombose, apparemment idiopathique (sans cause connue), peut précéder parfois de quelques années le diagnostic de cancer. De plus, certains médicaments utilisés en chimiothérapie accroissent le risque de caillots de sang.
  • Les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires comme l’insuffisance cardiaque : le cœur a du mal à bien faire circuler le sang causant une stase.
  • Les personnes ayant subi une intervention chirurgicale importante : certaines doivent rester alitées plusieurs jours (par exemple, une chirurgie à la hanche) et d'autres doivent porter un plâtre.

Thrombose : moins de risques à se faire vacciner qu'en ayant le coronavirus

C'est un nouvel argument pour la vaccination. Le risque d'avoir des caillots sanguins est beaucoup moins élevé après s'être fait vacciner contre le coronavirus qu'en contractant le virus. C'est ce qu'il ressort de la plus large étude publiée à ce jour sur les effets secondaires liés au vaccin contre le coronavirus.

Selon une étude britannique publiée ce vendredi 27 août dans le British Medical Journal (BMJ), il existe un "risque accru" de développer un caillot sanguin après s'être fait vacciner contre le coronavirus, mais ce risque est "beaucoup plus faible que celui associé à l'infection par le SRAS-Cov-2".

En effet, comme le rapporte l'AFP, notamment reprise par La Provence, qui relaie l'étude, le risque de développer une thrombose veineuse est presque 200 fois plus élevé en contractant le Covid (12 614 cas supplémentaires sur 10 millions) qu'en se faisant vacciner avec AstraZeneca (66 cas supplémentaires).

Combien de temps dure une phlébite ?

La durée du traitement varie en fonction de la localisation de la thrombose (TVP) et des circonstances déclenchantes.

  • 3 mois pour une TVP des veines surales, c’est-à-dire des mollets ;
  • 6 mois pour une TVP proximale ;
  • 6 mois en cas de TVP surale plus embolie pulmonaire ;
  • 6 mois en cas de TVP proximale avec embolie ;
  • Définitif en cas de TVP récidivantes.

Qui, quand consulter ?

La thrombose veineuse représente une urgence médicale relative. Il faut agir dès les premiers signes et consulter son médecin le plus rapidement possible. Il pourra ainsi agir en conséquence, dès le diagnostic posé et éviter au patient l'embolie pulmonaire qui pourrait lui être fatale.

L’angiologue est un médecin apte à traiter les maladies qui concernent les vaisseaux sanguins. Celui qui s’occupe du système veineux se nomme phlébologue.

Si une opération chirurgicale de plus grande ampleur a besoin d’être faite, on aura recours à un chirurgien vasculaire. Dès les premiers symptômes d’une thrombose veineuse, le patient doit contacter un médecin, voire les urgences. Les complications d’une thrombose veineuse peuvent être fatales, il faut donc agir le plus rapidement possible.

Le médecin vasculaire est la spécialité qui analyse le fonctionnement des vaisseaux sanguins. Il a pour mission d’établir un diagnostic, parfois avec l’aide d’un appareil Doppler, chargé de mesurer les flux sanguins. Il pourra, à la suite de ce diagnostic, proposer un traitement adapté au patient.

Sources

Merci au médecin vasculaire, Dr Ariel Toledano 

Guide pratique de la maladie veineuse thromboembolique, docteur Ariel Toledano, Med-Line éditions

Naess IA, Christiansen C, Romundstad P, Cannegieter C, Rosendaal FR, Hammerstrom J. Incidence and mortality of venous thrombosis: a population-based study. J Thromb, Haemost 2007; 5: 692-9

Comprendre la phlébite, ameli.fr, 28 janvier 2020

La thrombose veineuse (phlébite), Institut National de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM), novembre 2015

Item 135 : Thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire, Collège des Enseignants de Cardiologie et Maladies Vasculaires

https://www.ameli.fr/assure/sante/bons-gestes/quotidien/utiliser-bas-collants-compression

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