L'aspirine : des vertus étonnantes !Istock
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Aspirine : elle prévient l’infarctus !

Dans quels cas ? L'aspirine serait un excellent médicament pour le cœur et contre l’infarctus. Elle pourrait prévenir les complications des maladies cardiovasculaires chez les patients ayant des antécédents ou à risque (cholestérol, hypertension...). De nombreuses études scientifiques le montrent depuis les années 70.
D’où vient cette vertu ? Les propriétés anticoagulantes de l'aspirine empêchent les artères de s’obstruer et évitent la formation de caillots.

A noter : Chez les patients à risque ou ayant des antécédents de problèmes cardiovasculaires, on prescrit généralement une prise d’aspirine quotidienne se situant entre 75 et 325 mg. Mais attention, l’aspirine n'est pas conseillée en prévention chez les individus en parfaite santé : "les risques d'une consommation prolongée d'aspirine seraient supérieurs aux bénéfices apportés", indique François Martial, docteur en pharmacie. C’est ce qu’a d’ailleurs confirmé une étude présentée en septembre 2018 à l’European Society of Cardiology.

L'aspirine (et ses dérivés !) peuvent avoir de graves effets secondaires, demandez toujours l'avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant d'en prendre.

Aspirine : prescrite contre l’AVC

L’aspirine peut permettre de prévenir l’AVC (Accident Vasculaire Cérébral). Mais attention, elle n'est recommandée que les chez les patients ayant des antécédents ou des prédispositions.

D’où vient cette vertu ? Anticoagulante, l’aspirine prévient la formation de caillot, et fluidifie le sang. Elle évite ainsi aux vaisseaux de se boucher au niveau du cerveau. L'effet de l'aspirine sur l'obstruction des artères est parfaitement démontré depuis les années 80. Toutefois, l’aspirine serait moins efficace sur l’AVC que sur l’infarctus. Cette différence tiendrait au fait que les causes de l'AVC sont nombreuses, certaines étant insensibles à l'aspirine.

A noter : Quoi qu’il en soit, la balance bénéfice/risque "penche en faveur de l'aspirine" qui constitue un traitement de base des AVC.

L'aspirine (et ses dérivés !) peuvent avoir de graves effets secondaires, demandez toujours l'avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant d'en prendre.

L’aspirine préviendrait le cancer du côlon

L’aspirine pourrait bien avoir des vertus contre le cancer du côlon. Une étude réalisée aux Etats-Unis en 2003 sur plus de 635 patients ayant des antécédents de cancer colorectal a notamment démontré que la prise quotidienne d'aspirine "réduit de façon significative la réapparition de tumeurs" (1). Les résultats d’une étude menée en 2016 par des équipes de la Harvard Medical School et du Massachussets Hospital semblaient aller dans le sens de ce rôle préventif de l’aspirine (2).

D’où vient cette vertu ? Ces résultats pourraient venir "de ses effets anticoagulants, qui ajoutés à ses effets anti-inflammatoires, aideraient les tissus à combattre les cellules endommagées, Elle leur apporterait également plus d'oxygène et réduirait l'inflammation", explique François Martial, docteur en pharmacie.

A noter :Les modes d'action de l'aspirine sur le cancer ne sont pour l'instant que des hypothèses : les effets sont visibles, mais non expliqués.

L'aspirine (et ses dérivés !) peuvent avoir de graves effets secondaires, demandez toujours l'avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant d'en prendre.

De l’aspirine contre le cancer de la prostate ?

L’aspirine pourrait avoir des vertus contre le cancer de la prostate. Une étude réalisée en 2010 (3) sur 140 hommes atteints d’un cancer prostatique aux Etats-Unis a montré qu’elle aurait un effet réducteur sur le taux de PSA (le PSA, ou antigène spécifique de la prostate, est une protéine dont le taux augmente avec le volume de l’organe).

Une étude publiée en 2016 a également montré un effet protecteur de la prise quotidienne d'aspirine vis-à-vis du cancer du côlon pour les personnes obèses atteintes du syndrome de Lynch (qui augmente considérablement le risque de développer un cancer prostatique). (4)

D’où vient cette vertu ? Les faits sont là. Mais les scientifiques ignorent encore comment l'aspirine agit vraiment sur le taux de PSA. La balance bénéfice/risque doit encore être évaluée.

A noter : des études plus poussées sont indispensables car si l’aspirine ne fait que réduire le taux de PSA, sans action sur la tumeur, elle pourrait fausser le dépistage de ce cancer. Le taux de PSA est en effet utilisé pour dépister l’apparition de la maladie.

L'aspirine (et ses dérivés !) peuvent avoir de graves effets secondaires, demandez toujours l'avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant d'en prendre.

L’aspirine pourrait prévenir le cancer du sein

L’aspirine pourrait avoir des vertus préventives et curatives contre certains cancers féminins : ceux du sein et des ovaires. Une étude (5) américaine réalisée en 2010 sur 740 femmes ménopausées a montré que celles ayant l'habitude d'utiliser de l'aspirine auraient un taux d'œstrogènes (hormones féminines) plus bas que les autres, ce qui réduirait préventivement le risque de cancer du sein et des ovaires. Et ce n’est pas tout, une autre enquête (6), réalisée en 2010 aux Etats-Unis, a montré que l'aspirine pourrait limiter les risques de récidives de cancer du sein. Une autre étude sur le long terme, publiée en 2017, suggère également un effet bénéfique de la prise de petite quantité d’aspirine sur la probabilité de développer certaines formes de cancers du sein. (7)

D’où vient cette vertu ? Les modes d'action de l'aspirine sur les cancers ne sont pour l'instant que des hypothèses : les effets sont visibles, mais non expliqués. Ici il semble toutefois que les hormones soient en jeu.

A noter : Des travaux complémentaires et plus poussés doivent encore être menés avant de pouvoir parvenir à une conclusion scientifique fiable.

L'aspirine (et ses dérivés !) peuvent avoir de graves effets secondaires, demandez toujours l'avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant d'en prendre.

L’aspirine, un excellent conservateur ?

Aussi étrange que cela puisse paraître, mettre un cachet d'aspirine dans l'eau de ses fleurs permet de les conserver deux fois plus longtemps. Ces propriétés conservatrices proviennent de l'acide salicylique dont elle est dérivée. L'acide salicylique est également utilisé dans l’agroalimentaire comme conservateur.

D’où vient cette vertu ? Côté fleurs, il est possible que l'acide salicylique, à partir duquel est fabriquée l'aspirine, puisse ralentir le processus de photosynthèse. Mais on peut également penser que l'aspirine pourrait permettre d'acidifier l'eau, empêchant la prolifération des bactéries. C’est la propriété de l'acide salicylique qu’utilise l’industrie agroalimentaire. L’acide salicylique "est un conservateur alimentaire connu !", explique François Martial, docteur en pharmacie. On s’en sert dans les conserves alimentaires, notamment pour les conserves de potage. Dans ce cadre, "on utilise 1g d'acide salicylique pour 1 litre de soupe. Il évite le développement de bactéries".

L'aspirine (et ses dérivés !) peuvent avoir de graves effets secondaires, demandez toujours l'avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant d'en prendre.

Acide salicylique, contre les verrues

L'acide salicylique, molécule naturelle dont est dérivée l'aspirine, a des vertus contre les verrues.

D’où vient cette vertu ? L’acide salicylique provoque une inflammation de la protubérance qui alerte notre système immunitaire…

A noter : On trouve en pharmacie des produits anti verrues en vente libre et à base d'acide salicylique, plus ou moins concentré, en gel, liquide ou pansements. Il est déconseillé de les utiliser sur le visage : demandez conseil à votre pharmacien. Attention : en cas de grosses verrues plantaires, de verrues douloureuses ou de verrues sur le visage, demandez conseil à votre dermatologue.

L'aspirine (et ses dérivés !) peuvent avoir de graves effets secondaires, demandez toujours l'avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant d'en prendre.

De l’acide salicylique contre les pellicules

L’acide salicylique dont est tirée l’aspirine a des vertus contre les pellicules et calme les démangeaisons du cuir chevelu.

D’où vient cette vertu ? "L'acide salicylique a des propriétés kératolytiques", explique François Martial. "Elle a des vertus décapantes, tout en calmant les douleurs et les démangeaisons grâce à son effet antalgique et anti-inflammatoire."
On le retrouve dans beaucoup de produits antipelliculaires prescrits par les dermatologues. En cas de démangeaisons et de pellicules persistantes, demandez conseil à votre dermatologue.

L'aspirine (et ses dérivés !) peuvent avoir de graves effets secondaires, demandez toujours l'avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant d'en prendre.

De l’aspirine contre Alzheimer ?

L'aspirine pourrait ralentir les avancées de la maladie d’Alzheimer chez les malades. C’est en tout cas ce que tendent à démontrer certains travaux scientifiques, dont ceux publiés en 2018 par des chercheurs du Rush University Medical Center à Chicago (8).

D’où vient cette vertu ?"On sait que dans Alzheimer, on a des zones complètes du cerveau qui meurent", explique François Martial, docteur en pharmacie. "Ce que l'on ne sait pas encore, c'est pourquoi ces parties du cerveau meurent. Il existe plusieurs hypothèses, dont celle d'une nécrose par manque d'oxygénation. Dans ce cas, "par ses effets anticoagulants, l'aspirine pourrait assurer une meilleure oxygénation des cellules, retardant leur vieillissement".

A noter : "On ne connaît pas encore la cause de la dégénérescence neurologique dans la maladie d'Alzheimer, ni l'action de l'aspirine sur la maladie", conclut François Martial, docteur en pharmacie. Les études restent contradictoires.

L'aspirine (et ses dérivés !) peuvent avoir de graves effets secondaires, demandez toujours l'avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant d'en prendre.

Aspirine : pourquoi fait-elle baisser la fièvre ?

Lorsque l'on se blesse, à l'endroit de la plaie, on observe un léger gonflement, la zone chauffe, et parfois rougit : c'est le système immunitaire qui réagit. La fièvre est l'action générale du système immunitaire qui se met en route... et sur lequel agit l’aspirine.

D’où vient cette vertu ? L'aspirine qui est anti-inflammatoire, aide à faire baisser la fièvre en neutralisant la production de prostaglandines (hormones) en jeu dans le processus de fièvre, de douleur et d'inflammation. Elle fait ainsi baisser la température du corps.

Les études : Ce n'est que dans les années 70 (on a découvert l’aspirine à la fin du XIXe), qu'on a commencé à comprendre les mécanismes d’action de la molécule sur la fièvre. En 1971, les scientifiques Vane et Piper reçurent le prix Nobel de médecine pour avoir identifié l'action de l'aspirine sur les prostaglandines.

Attention : si vous avez de la fièvre, adressez-vous toujours à un médecin. Aujourd’hui, on recommande le paracétamol en première intention contre la fièvre. L’aspirine, si elle est dotée de nombreuses vertus, peut avoir des effets secondaires. Elle peut entraîner notamment un syndrome de Reye (mortel).

L'aspirine (et ses dérivés !) peuvent avoir de graves effets secondaires, demandez toujours l'avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant d'en prendre.

Aspirine : antidouleur efficace, mais…

L'arrivée du paracétamol a mis fin à l'hégémonie de l'aspirine comme antalgique. Mais le médicament est encore très largement utilisé pour soulager les maux de tête et les migraines, à des doses situées entre 0,5 et 3g par jour. On l'utilise aussi pour diminuer les douleurs du zona (en application locale), les douleurs postopératoires et post extraction dentaire. L’aspirine peut aussi augmenter l'efficacité de la morphine.

D’où viennent ses vertus antidouleur ? L'aspirine empêche la synthèse de prostaglandines, substance jouant un rôle majeur dans les processus de douleur.

Attention : Si l’aspirine est encore très utilisée comme antidouleur, François Martial, docteur en pharmacie, déconseille fortement de se tourner vers elle en premier recours, notamment contre les maux de tête : "Il vaut mieux prendre du paracétamol, sauf avis contraire du médecin. Le mal de tête ou la migraine soudaine peuvent être, par exemple, provoqués par un saignement. La prise d'aspirine (anticoagulante) peut alors provoquer une grave hémorragie pouvant entraîner des lésions cérébrales irréversibles, voire mortelles."

L'aspirine (et ses dérivés !) peuvent avoir de graves effets secondaires, demandez toujours l'avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant d'en prendre.

Aspirine : des contre-indications !

Souvent considérée comme anodine, l’aspirine est un médicament à risque. L'aspirine peut provoquer des allergies. Elle présente aussi un risque hémorragique et peut provoquer sur le long terme des ulcères gastriques. Elle ne doit pas être employée en cas de problèmes de coagulation sanguine (type hémophilie) et en cas d'ulcères.

"C’est un médicament dont les risques sur une personne en bonne santé et sans antécédents sont supérieurs aux bénéfices potentiels !", explique François Martial, docteur en pharmacie. Un traitement à base d'aspirine dans les cas de problèmes cardiovasculaires, de grossesse ou de cancer doit se faire au cas par cas, avec un médecin.

"Chaque année, on constate des accidents dus à une mauvaise consommation du médicament. On parle souvent des dangers de l'aspirine, parce qu'ils sont plus connus, mais le paracétamol, au-delà de la dose prescrite, peut détruire le foie ! Un médicament, quel qu'il soit, en vente libre ou non, agit sur l'organisme. Il présente donc un danger potentiel", explique François Martial, docteur en pharmacie.

L'aspirine (et ses dérivés !) peuvent avoir de graves effets secondaires, demandez toujours l'avis de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant d'en prendre.

D’où vient l’aspirine ?

L'aspirine est tirée de l’acide acétylsalicylique, une molécule chimique synthétique, découverte à la fin du XIXe siècle. C’est une molécule à l’origine naturelle, que l'on retrouve dans des végétaux comme la reine-des-prés ou le saule, utilisés en phytothérapie pour leurs vertus anti-inflammatoires, antidouleur (antalgiques), contre la fièvre et les maux de tête (Phytothérapie - VIDAL). On retrouve ses dérivés (comme le salicylate de méthyle) dans des produits pharmaceutiques comme dans certaines crèmes anti-inflammatoires et antalgiques.

Attention : Les vapeurs d'acide salicylique sont irritantes, et le produit (pur) est inflammable.

Sources

(1) A Randomized Trial of Aspirin to Prevent Colorectal Adenomas in Patients with Previous Colorectal Cancer, Robert S. Sandler, M.D., M.P.H., Susan Halabi, Ph.D., John A. Baron, M.D., Susan Budinger, B.S., Electra Paskett, Ph.D., Roger Keresztes, M.D., Nicholas Petrelli, M.D., J. Marc Pipas, M.D., Daniel D. Karp, M.D., Charles L. Loprinzi, M.D., Gideon Steinbach, M.D., Ph.D., and Richard Schilsky, M.D. N Engl J Med, 2003;348(19):1939.

(2) Population-wide Impact of Long-term Use of Aspirin and the Risk for Cancer - Yin Cao, Reiko Nishihara, Kana Wu et al - JAMA Oncol. 2016;2(6):762-769.

(3) Effect of aspirin, other NSAIDs, and statins on PSA and PSA velocity. Algotar AM, Thompson PA, Ranger-Moore J, Stratton MS, Hsu CH, Ahmann FR, Nagle RB, Stratton SP. Prostate. 2010 Jun 1;70(8):883-8.

(4) Journal of Clinical Oncology August 17 2015 doi: 10.1200/JCO.2014.58.9952 Obesity, Aspirin, and Risk of Colorectal Cancer in Carriers of Hereditary Colorectal Cancer: A Prospective Investigation in the CAPP2 Study - Christina A. Clarke, Alison J. Canchola, Lisa M. Moy et al.

(5) Analgesic use and sex steroid hormone concentrations in postmenopausal women,Gates MA, Tworoger SS, Eliassen AH, Missmer SA, Hankinson SE.Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2010 Apr;19(4):1033-41. Epub 2010 Mar 23. 
 

(6) Aspirin intake and survival after breast cancer, Holmes MD, Chen WY, Li L, Hertzmark E, Spiegelman D, Hankinson SE. 
J Clin Oncol. 2010 Mar 20;28(9):1467-72. Epub 2010 Feb 16.

(7) Regular and low-dose aspirin, other non-steroidal anti-inflammatory medications and prospective risk of HER2-defined breast cancer: the California Teachers Study - Breast Cancer Research 2017 - doi.org/10.1186/s13058-017-0840-7

(8) Aspirin induces Lysosomal biogenesis and attenuates Amyloid plaque pathology in a mouse model of Alzheimer's disease via PPARα - Sujyoti Chandra, Malabendu Jana and Kalipada Pahan - Journal of Neuroscience 2 July 2018, 0054-18

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