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Prendre son traitement le matin

Prendre son traitement le matin© Adobe StockPourquoi ? La cortisone est un terme générique qui correspond à une substance naturellement fabriquée par les glandes corticosurrénales* : le cortisol. "Cette hormone est normalement libérée dans le sang vers 7 heures du matin", nous révèle Martial Fraysse, docteur en pharmacie. C’est pour cela qu’il est préférable de prendre son traitement à la cortisone le matin. En effet, "la cortisone contenue dans un médicament est absorbée dans l’organisme et son pic dans le plasma correspond à celui du cortisol fabriqué par le corps. Prise le soir, la cortisone pourrait envoyer un message erroné au cerveau et lui faire croire que c’est le matin, entraînant des troubles du sommeil", met en garde le pharmacien.
*Les corticosurrénales correspondent à la partie extérieure des glandes surrénales, situées juste au-dessus des reins.

Vidéo . Cortisone : pourquoi elle met la santé en danger

Traitement long à la cortisone : un régime sans sel

Traitement long à la cortisone : un régime sans sel© Adobe StockSi votre traitement à la cortisone dure plus de cinq jours, il est conseillé de mettre en place un régime pauvre en sel.
Pourquoi ? "La cortisone entraîne une rétention de sodium et donc une rétention d’eau", décrit Martial Fraysse.
Le risque : La rétention d’eau peut notamment être à l’origine d’une prise de poids.
Bon à savoir : La cortisone peut engendrer une fonte musculaire. Il sera dans ce cas conseillé de mettre en place un régime riche contenant une ration correcte de protéines.

Ne jamais arrêter le traitement brutalement

Ne jamais arrêter le traitement brutalement© Adobe StockPourquoi ? Un traitement à la cortisone peut entraîner une "paresse" des glandes corticosurrénales : ces dernières sont stimulées normalement par le cerveau, qui interprète des taux élevés de cortisone dans le sang comme un message indiquant qu’il n’est pas nécessaire de fabriquer du cortisol en grande quantité. Elles sont donc moins stimulées. Un arrêt brutal d’un traitement à la cortisone pourra alors entraîner une "insuffisance surrénalienne", c’est-à-dire un déficit de sécrétion du cortisol, avec des conséquences sur le fonctionnement de l’organisme.
Comment faire ? "Pour stopper un traitement à la cortisone, il faudra diminuer graduellement les quantités pour faire redémarrer les glandes surrénales, et ce même si le traitement était de courte durée", avertit Martial Fraysse. "Il est également possible de remplacer la cortisone et ses dérivés par de l’hydrocortisone avant l’arrêt du traitement, plus proche du cortisol naturel, pour diminuer les risques d’insuffisance surrénalienne", révèle le docteur en pharmacie.

Mesurer sa glycémie

Mesurer sa glycémie© Adobe StockPourquoi ? La cortisone et ses dérivés synthétiques sont des glucocorticoïdes qui favorisent à la fois la fabrication de glucose par le foie et son accumulation dans le sang. Le résultat final consiste en une hausse de la glycémie, le taux de glucose dans le sang.
Comment faire ? "Essayez de limiter les aliments sucrés pendant un traitement à la cortisone", préconise Martial Fraysse.
Attention : "Une personne diabétique sous cortisone devra augmenter la fréquence des contrôles de sa glycémie pour adapter au besoin la posologie de ses traitements" avertit le docteur en pharmacie.

Contrôler sa tension

Contrôler sa tension© Adobe StockPourquoi ? La cortisone entraîne une rétention de sel et d’eau, ce qui peut provoquer une augmentation de la pression et de la tension artérielle.
Comment faire ? L’augmentation de la tension disparaît souvent avec l’arrêt du traitement mais, en attendant, mieux vaut vérifier régulièrement sa tension, surtout si l’on est sujet à l’hypertension.
Bon à savoir : "Comme la cortisone augmente la tension artérielle, il existe un risque d’interaction par diminution de l’efficacité entre ce type de traitement et les médicaments anti hypertenseurs." indique le docteur en pharmacie.

Risque de fragilisation des os : consulter un rhumatologue

Risque de fragilisation des os : consulter un rhumatologue© Adobe StockPourquoi ? Un traitement long à la cortisone n’est pas sans danger sur la santé des os. "Il peut en effet entraîner une perte de calcium, qui occasionne une fragilisation des os et donc un risque d’ostéoporose", explique Martial Fraysse.
Comment faire ? Si vous observez un traitement long à la cortisone, faites-vous suivre par un·e rhumatologue. "Ce médecin vous prescrira des densitométries osseuses régulières (en général tous les deux ans) pour vérifier que vous ne souffrez pas de perte osseuse. Si une fragilisation des os est diagnostiquée, le ou la rhumatologue mettra en place un traitement pour augmenter l’incrémentation osseuse", détaille le docteur en pharmacie.

Cortisone et vaccin : attention à l’interaction

Cortisone et vaccin : attention à l’interaction© Adobe StockPourquoi ? "La cortisone est immunosuppressive, ce qui signifie qu’elle diminue l’immunité de l’organisme", met en garde Martial Fraysse. Un vaccin effectué pendant un traitement à la cortisone risque donc d’être moins immunogène, c’est-à-dire qu’il produira une plus faible réaction immunitaire et pourra donc être moins efficace.
Quels vaccins sont concernés ? Le risque existe pour les vaccins "vivants atténués", à savoir ceux contre la fièvre jaune, les oreillons, la rougeole, la rubéole, la tuberculose ou la varicelle. Le traitement à la cortisone ne semble cependant pas affecter l’efficacité des vaccins dits "inactivés" ou "recombinants" tels que les vaccins contre la grippe, le pneumocoque ou encore le DTP (Diphtérie – Tétanos – Poliomyélite).

Apparition d’un effet secondaire : que faire ?

Apparition d’un effet secondaire : que faire ?© Adobe StockComme tout médicament, la cortisone présente des risques d’effets secondaires. Les effets connus sont listés sur les notices des médicaments. Parlez-en à votre médecin pour trouver une solution contre l’effet secondaire et/ou pour adapter la posologie de votre traitement à la cortisone.
Bon à savoir : Si vous observez un nouvel effet secondaire, déclarez-le en pharmacovigilance : cela vous permettra de savoir si d’autres cas ont déjà été répertoriés. Vous pouvez réaliser cette démarche seul·e en ligne sur le site signalement-sante.gouv.fr ou en vous rapprochant de votre médecin ou de votre pharmacien.

Sources

- Merci à Martial Fraysse, docteur en pharmacie

- Dictionnaire Vidal – Base de données des prescripteurs libéraux

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