Qu'est-ce qu'un kyste ovarien ?

Les ovaires sont les organes reproducteurs de la femme. Ils sont au nombre de Deux et se situe de part et d’autre de l’utérus auquel ils sont reliés par les trompes. Les ovaires ont un fonctionnement cyclique qui permet l’ovulation.

Il existe deux types de kystes ovariens, qui sont des cavités remplies de liquide, plus ou moins volumineuses, développées aux dépens de l’ovaire : les kystes organiques et les kystes fonctionnels.

Les kystes ovariens fonctionnels

C’est le type le plus fréquent de kyste de l’ovaire. Ils existent chez la femme entre la puberté et la ménopause, car ils sont dépendants des cycles menstruels. Ils peuvent toucher une femme sur cinq. Ils disparaissent spontanément après 6 semaines à 3 mois. Le principal facteur de risque de développer un kyste fonctionnel est d’utiliser une contraception exclusivement progestative. S’il persiste plus de trois mois, on ne doit plus le considérer comme un kyste fonctionnel.

Les kystes ovariens organiques 

Les kystes organiques de l’ovaire sont des kystes persistants. Ils sont bénins dans 95 % des cas, mais les 5 % restant peuvent être à l’origine d’un cancer de l’ovaire.

Il existe quatre grands types de kystes ovariens organiques :

  • Les kystes dermoïdes proviennent du développement embryonnaire et peuvent contenir des cheveux, de la peau ou des dents. Ils sont rarement cancéreux ;
  • les kystes séreux ;
  • les kystes muqueux ;
  • les cystadénomes séreux ou mucineux, qui  proviennent du tissu ovarien.

Les kystes liés à l’endométriose ont tendance à être hémorragiques. 

Cas particulier du syndrome des ovaires polykystiques

Le syndrome des ovaires polykystiques provoque de multiples kystes sur les ovaires, ainsi que d’autres symptômes : troubles de la pilosité, surpoids voire obésité, infertilité, diabète…

C’est une maladie très fréquente, qui se traduit par des cycles très irréguliers, avec des troubles de l’ovulation. Le traitement est essentiellement symptomatique pour lutter contre la prise de poids et les complications métaboliques.

Chiffres

Les kystes de l’ovaire sont très fréquents puisque selon le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), 45 000 femmes seraient hospitalisées chaque année pour une tumeur bénigne de l'ovaire et 32 000 seraient opérées.

Quels sont les symptômes d'un kyste ovarien ?

Lorsqu’il est de petite taille, le kyste ovarien peut ne provoquer aucun symptôme. Lorsqu’il devient volumineux, il peut entrainer les symptômes suivants :

  • une sensation de pesanteur dans le bas-ventre ;
  • des tiraillements au bas du ventre ;
  • des douleurs pelviennes ;
  • des troubles des règles ;
  • des troubles urinaires (uriner plus fréquemment ou difficulté à vider complètement la vessie) ;
  • des douleurs abdominales ;
  • des nausées, des vomissements ;
  • de la constipation ;
  • des douleurs durant les rapports sexuels (dyspareunie) ;
  • une sensation de ballonnement abdominal ;
  • des saignements ;
  • une infertilité.

Causes

Les kystes ovariens fonctionnels sont dus au fonctionnement cyclique normal des ovaires. Les kystes organiques de l’ovaire peuvent être dus à l’endométriose, par exemple. Les traitements stimulants ovariens, utilisés lors de la procréation médicalement assistée peuvent aussi favoriser les kystes ovariens fonctionnels. La prise d’une pilule contraceptive micro-dosée peut également être à ‘origine de kystes fonctionnels de l’ovaire.       

Facteurs de risques

Les facteurs de risque sont essentiellement liés à la prise de médicaments hormonaux, notamment lors de la procréation médicalement assistée. Les pilules micro-dosées constituent également un risque de kyste ovarien.

Durée

Un kyste fonctionnel disparait en quelques semaines, au maximum trois mois. Un kyste organique peut persister plus longtemps et doit être surveillé.

Quelles sont les complications d'un kyste ovarien ?

Les kystes ovariens peuvent disparaitre spontanément, notamment les kystes fonctionnels. Toutefois, leur évolution peut être émaillée de complications, comme :

  • la rupture de kyste : le liquide contenu dans le kyste se répand dans le péritoine et provoque des douleurs importantes. Une intervention chirurgicale peut être nécessaire ;
  • la torsion du kyste : le kyste se tourne sur lui-même et peut entrainer une torsion de la trompe t des vaisseaux irrigant l’ovaire. La torsion d’un kyste ovarien provoque une douleur aiguë. Il s’agit d’une urgence chirurgicale, pour sauver l’ovaire.
  • l’hémorragie : elle peut être intra-kystique ou extra kystique et provoquer les mêmes symptômes que lors de la rupture de kyste ;
  • la compression des organes voisins, en cas de kyste très volumineux avec une constipation, des difficultés urinaires, des douleurs abdominales…
  • l’infection : une chirurgie et un traitement antibiotique peuvent être nécessaires ;
  • une complication obstétricale : le kyste de l’ovaire peut provoquer des complications pendant la grossesse et obliger à la césarienne.

Contagion

Les kystes ovariens, qu’ils soient fonctionnels ou organiques, ne sont pas contagieux.

Qui, quand consulter ?

En cas de symptôme évocateur de kyste à l’ovaire, une consultation chez le médecin traitant est nécessaire, qui après un examen clinique et gynécologique, va proposer une échographie pelvienne pour confirmer le diagnostic. Au moindre doute, une consultation gynécologique est nécessaire.

Examens et analyses à faire faire

Les kystes de l’ovaire peuvent parfois être soupçonnés à l’examen gynécologique. Pour faire le diagnostic, les examens complémentaires utiles sont :

  • l’échographie, simple et non douloureuse, elle peut être réalisée par voie abdominale ou vaginale. Elle permet de visualiser le ou les kystes et d’évaluer leur volume ;
  • la radiographie de l’abdomen sans préparation ne permet que de visualiser les kystes calcifiés ;
  • l’imagerie par résonance magnétique permet de voir les kystes avec précision surtout lorsqu’ils sont volumineux ;
  • la cœlioscopie (acte chirurgical) est nécessaire lorsqu’il faut enlever le kyste et en déterminer son histologie, si un doute sur un caractère cancéreux existe ;
  • un bilan sanguin et un test de grossesse sont également nécessaires.

Examens et analyses à faire faire© Istock

Kystes aux ovaires : quels sont les traitements ?

Traitement du kyste fonctionnel 

Le kyste de l’ovaire fonctionnel nécessite une simple surveillance. Il disparait spontanément à 3 mois. Une échographie peut suffire à confirmer sa disparition. En cas de douleurs inhabituelles, il est nécessaire de consulter rapidement un médecin généraliste ou un gynécologue.

Traitement du kyste organique

Le traitement du kyste ovarien organique, lorsqu’il est symptomatique ou douteux, est chirurgical. Il existe plusieurs techniques pour enlever un kyste de l’ovaire :

  • la kystectomie par cœlioscopie :le chirurgien utilise un endoscope pour visualiser le péritoine et voir le kyste. Il peut prélever et retirer le kyste. Parfois, il est nécessaire d’enlever l’ovaire et la trompe, mais cette réflexion dépend de plusieurs facteurs, dont l’âge de la femme et de son désir de grossesse ;
  • la chirurgie par laparotomie : l’ouverture de la paroi abdominale est pratiquée lorsque l’on soupçonne le kyste d’être cancéreux ou s’il est très volumineux.

En cas d’endométriose, s’il existe de nombreux kystes, un traitement hormonal mettant les ovaires au repos pendant 6 à 9 mois permet d’obtenir une diminution de la taille des kystes. La chirurgie est envisagée dans un second temps.

Tout kyste de l’ovaire retiré par voie chirurgicale sera analysé pour s’assurer de son caractère non cancéreux.

Mon conseil de médecin généraliste :

"Les douleurs pelviennes sont fréquentes chez la femme jeune, mais des douleurs pelviennes qui se modifient, doivent motiver une consultation médicale pour s’assurer qu’un kyste ovarien n’est pas en train de se compliquer".

Prévention

La contraception œstroprogestative non micro-dosée diminue le risque de kystes fonctionnels des ovaires. En revanche, les contraceptions progestatives augmentent le risque de kyste fonctionnel des ovaires.

Sources

https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/kyste-ovarien-ovaire

http://www.chups.jussieu.fr/polys/gyneco/POLY.Chp.19.3.html

http://www.cngof.net/E-book/GO-2016/18-ch11-101-116-9782294715518-Tu-Pelv.html