Définition du lumbago

Le lumbago, que l’on appelle aussi "tour de rein" ou simplement mal de dos est une lombalgie aiguë qui se caractérise chez le patient par une douleur intense au niveau du bas du dos (au niveau des vertèbres lombaires) due à une contracture musculaire et à un dérangement vertébral.

La lombalgie survient généralement après un mouvement trop brusque ou un effort inadapté. Elle entraîne chez le patient des douleurs intenses pouvant être ressenties jusqu’à la nuque ou pouvant irradier dans les membres inférieurs jusqu’aux pieds. Cette douleur vive s’accompagne souvent d’une sensation de blocage au niveau de la zone lombaire qui peut empêcher certains mouvements.

Si elle est douloureuse, voire handicapante, la lombalgie aiguë reste néanmoins bénigne. Pourtant, à cause de l’intensité de la douleur, la majorité des Français surestiment la gravité de la lombalgie. On distingue trois types de lumbagos :

  • la lombalgie aiguë 
  • la lombalgie subaiguë 
  • la lombalgie chronique 

La lombalgie aiguë 

C’est le lumbago isolé qui survient à la suite d’un faux mouvement (ou d’un mouvement répété), une torsion trop importante, la charge d’un poids (le dos courbé, notamment), etc. La douleur cesse en quelques jours, voire en quelques semaines dans de plus rares cas, avec des traitements.

Les lombalgies chroniques et subaiguës 

Contrairement à la lombalgie aiguë, un épisode isolé qui ne dure pas plus d’une semaine ou deux, la lombalgie subaiguë dure plus de quatre semaines et la lombalgie est dite chronique quand les lumbagos se répètent régulièrement et au-delà de 3 mois. Les médecins estiment que 5 à 10% des lombalgies aiguës deviennent chroniques chez les patients. Il faut alors des traitements.

La lombalgie spécifique

À côté de ces deux types de lombalgies dites "communes" dont l’origine est purement mécanique, les médecins rencontrent chez les patients, moins couramment, la lombalgie "spécifique", qui est une lombalgie consécutive à une pathologie diagnostiquée comme une scoliose, une fracture, une infection… 

Les chiffres du lumbago

Le lumbago est une affection particulièrement courante. 8 Français sur 10 ont souffert, souffrent ou souffriront de cette douleur au dos au moins une fois dans leur vie. Le mal de dos, et notamment la lombalgie aiguë, est le deuxième motif de consultation des patients chez le médecin, d’après les chiffres de l’Assurance maladie.

C’est aussi un problème de santé qui affecte particulièrement le monde du travail. Les lombalgies représentent 20% des accidents du travail (AT) et 7% des maladies professionnelles selon l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité), alors qu’une lombalgie sur cinq entraîne un arrêt de travail donné par un médecin.

Les symptômes du lumbago

Un lumbago se manifeste chez le patient par des douleurs lombaires plus ou moins intenses survenant de manière brutale : cela va de la simple gêne à la douleur forte qui empêche tout mouvement. 

Située précisément en bas du dos, au niveau des lombaires, la douleur peut parfois irradier jusque dans le fessier, dans la partie arrière de la cuisse jusqu’au mollet et/ou la région de l’aine. Les muscles sont tendus et le dos raide. En cas de douleurs aigües, le dos s’incline souvent vers l’avant ou vers le côté. Cette douleur en bas du dos survient en principe assez brutalement après ce que l’on appelle souvent "un faux mouvement". 

Les douleurs lombaires sont parfois accompagnées chez le patient d’une sensation de pincement vif, de pointe enfoncée ou de picotements dans le dos ou le fessier. Si les douleurs apparaissent soudainement et sans cause apparente, il s’agit d’un lumbago. Si les douleurs persistent pour plus de trois mois, il s’agit d’une lombalgie chronique

Il faut savoir toutefois qu’il n’y a pas de lien entre l’intensité de la douleur et la gravité de la lombalgie aiguë. Parfois, la douleur s’accompagne d’une sensation de blocage ou d’un véritable blocage. Il faut alors un traitement.

Lumbalgie et sciatique : quelles différences ?

La douleur du lumbago peut s’apparenter à celle ressentie en cas de sciatique. Le lumbago peut apparaître après une crise de toux ou un effort de relèvement. La sciatique, moins fréquente que le lumbago, se caractérise par une décharge électrique qui part du bas du dos et peut descendre jusqu’au pied.

Cette douleur intense est provoquée par la compression du nerf sciatique, elle-même causée généralement par une hernie discale ou une arthrose. La sciatique est plus longue et plus difficile à traiter que le lumbago. Aucune manipulation à chaud en guise de traitement ne doit être réalisée sur le patient si le nerf sciatique est touché.

Si les symptômes suivants (listés par l’Assurance maladie dans le cadre de son grand programme de "sensibilisation aux risques lombalgiques" accompagnent le lumbago) apparaissent, il convient de consulter rapidement, car ces symptômes peuvent amener à suspecter une pathologie plus grave.

  • Âge d’apparition inférieur à 20 ans ou supérieur à 55 ans
  • Traumatisme important récent (une chute, par exemple)
  • Douleur de type non mécanique : douleur d’aggravation progressive, présente au repos et en particulier durant la nuit
  • Douleur thoracique
  • Antécédent de cancer
  • Usage prolongé de corticoïdes
  • Usage de drogue intraveineuse, immunodépression
  • Altération de l’état général
  • Perte de poids inexpliquée
  • Troubles neurologiques (déficit du contrôle des sphincters vésicaux ou anaux, atteinte motrice des membres inférieurs, troubles sensitifs du périnée)
  • Déformation structurale importante de la colonne vertébrale
  • Fièvre

Schéma : localisation des douleurs aux lombaires

Lumbalgie et sciatique : quelles différences ?

Crédit : LadyofHats Mariana Ruiz Villarreal — i did it myself © CC - Licence : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lumbar_region_in_human_skeleton.svg

Les causes du lumbago

Le lumbago survient d’un seul coup et généralement après un effort violent et inhabituel du patient, mais les causes de la douleur peuvent être diverses.

La douleur dans le dos : l’origine du lumbago

Le lumbago survient généralement chez le patient à la suite d’un mouvement brusque, d’un faux mouvement ou du port de charges. Il se manifeste par une sensation de douleur vive en bas du dos, au niveau des lombaires. La douleur s’avère souvent bloquante. La cause est un muscle froissé ou un disque abîmé.

Un déficit musculaire

Dans la plupart des cas, la lombalgie aiguë, ou lumbago, est due d'après le médecin à un déficit musculaire et ligamentaire de la sangle abdominale, ce qui entraîne un déséquilibre de la colonne. 

Un déficit articulaire

Des microtraumatismes ou de l’arthrose peuvent créer un déficit articulaire qui provoque un lumbago. Le blocage des vertèbres lombaires est dû à un faux mouvement des vertèbres (entorse) qui entraîne une contracture musculaire durant quelques jours. Le lumbago commun est favorisé par l’absence de gymnastique adaptée, des mouvements risqués et/ou en force (bricolage, manutention) et le surpoids. L’anxiété, la fatigue et le stress du patient entraînent aussi de faux mouvements, d'où des douleurs.

Les causes physiques

Dans la majorité des cas, le lumbago survient lors d’un effort physique important, comme lors d’un déménagement pendant lequel on est amené à porter des charges très lourdes. Le lumbago peut également être dû à la pratique d’un sport sans échauffement ou à un faux mouvement en se penchant.

Les patients ayant des métiers physiques avec des mouvements répétés sont particulièrement touchées car, à terme, des fissures se forment au niveau des disques et finissent par provoquer une lombalgie. Un autre facteur explicatif est la surcharge pondérale, qui impose à la colonne un poids trop important en permanence, la rendant ainsi plus fragile et plus sujette au lumbago.

Les causes psychologiques 

On le sait moins, mais le lumbago peut aussi être causé par le stress et l’angoisse, qui créent des contractures pouvant mener au blocage du dos. Dans ces cas-là, les douleurs du patient peuvent revenir de manière chronique et il est très important de faire traiter par un médecin les causes du mal pour pouvoir correctement soigner le lumbago. La pratique régulière d’un sport, les massages ou la relaxation peuvent aider à évacuer une partie du stress et à limiter les tensions accumulées au niveau du dos.

Les causes organiques et viscérales

La constipation, le cycle féminin ou le surpoids peuvent être à l'origine d'un lumbago. En cause : le manque de dynamique hydrique qu'ils occasionnent. 

Les facteurs favorisant la lombalgie aiguë

L’âge

Même si la lombalgie aiguë touche tous les âges, les médecins notent une prévalence chez les patients de 40 à 60 ans

Le manque d'activité et la sédentarité

Très souvent, la cause du mal de dos est la sédentarité ou l’absence d’activité. Elle est principalement responsable d’une faiblesse musculaire et de raideurs qui font le lit des lombalgies récidivantes. Le sport peut alors faire office de traitement.

Une mauvaise posture

Elle entraîne des phénomènes de compensation musculaire qui créent des déséquilibres et favorisent la lombalgie aiguë chez le patient.

Quatre positions qui abîment votre dos au quotidien

  • Se pencher au volant

C'est l'une des postures les plus courantes qui nuisent à votre dos, selon Sammy Margo, kinésithérapeute britannique. En effet, en conduisant, il est important d’adopter une bonne posture et de ne pas se pencher en avant au volant. Car, en plus de mieux voir la route, le fait d’être assis droit au fond de son siège permet d’éviter les douleurs au dos.

"Pour protéger votre colonne vertébrale lorsque vous conduisez, assurez-vous que vos hanches sont bien en arrière dans le siège et que vos genoux sont légèrement plus bas que vos hanches", conseille la spécialiste. "Assurez-vous également de garder vos yeux bien au-dessus du volant et votre siège légèrement incliné vers l'arrière, et non pas à 90°."

  • S’affaler au bureau

À force de travailler assis à votre bureau, vous pouvez finir par prendre de mauvaises habitudes, néfastes pour notre dos. "Lorsque nous sommes fatigués de travailler à nos bureaux, nos corps ont tendance à s'affaisser sur la chaise et nos épaules se penchent vers le clavier de l'ordinateur", indique Sammy Margo.

Pour éviter d’abîmer votre dos, "veillez à vous asseoir en gardant vos oreilles, vos épaules et vos hanches alignées. Essayez de vous asseoir avec vos fesses contre le dossier d'une chaise et les pieds à plat sur le sol", recommande-t-elle auprès du magazine britannique The Daily Mail. "Il est également préférable d'avoir son écran d'ordinateur juste devant soi, au niveau des yeux pour éviter de baisser la tête." Elle conseille aussi de prendre régulièrement des pauses afin d’éviter d’être tassé trop longtemps.

  • Regarder son téléphone

On regarde souvent nos téléphones. Pourtant, cette habitude est mauvaise pour le dos. "Se pencher vers votre téléphone avec la tête inclinée vers l'avant augmente considérablement la charge de poids sur le cou", explique la kinésithérapeute. Ainsi, cette posture peut favoriser le mal de dos.

"Lorsque vous êtes debout, maintenez alignées vos oreilles, vos épaules, vos hanches et vos chevilles", préconise la kinésithérapeute. Cette technique vous permettra de garder une posture totalement droite. "En ce qui concerne le fait de regarder votre téléphone, évitez de le faire en marchant. Attendez plutôt d'être confortablement assis et faites en sorte d'élever votre écran au niveau des yeux."

  • S’endormir sur le canapé

Après une grosse journée de travail, il peut être tentant de s’affaler sur le canapé. Une fois assis, vous pouvez manquer de motivation pour rejoindre votre lit et décider d’y passer la nuit. Pourtant, si cela paraît inoffensif, cette habitude peut ruiner votre dos. En effet, votre dos et votre colonne vertébrale se retrouvent dans une position qui n’est pas naturelle. "Bien que cela puisse sembler confortable lorsque vous vous endormez pour la première fois, il est courant de se réveiller avec un 'torticolis dans le cou' en raison d'une mauvaise posture de sommeil", indique Sammy Margo.

Selon la professionnelle de santé, la meilleure position pour votre dos consiste à dormir allongé sur le côté en s’assurant d’avoir la colonne vertébrale alignée. Elle recommande aussi d’utiliser un oreiller plat. "Essayez de placer un oreiller entre vos jambes (si vous dormez sur le côté) ou sous vos genoux (si vous dormez sur le dos)."

Les facteurs psychologiques : stress, dépression, anxiété

Des facteurs psychologiques (dépression, anxiété, stress…) sont susceptibles de favoriser les lumbagos, notamment les lumbagos chroniques : monotonie des tâches, insatisfaction professionnelle, peu de reconnaissance reçue en échange des efforts fournis...

Par ailleurs, le stress crée des tensions musculaires, notamment au niveau lombaire. La douleur est aussi une source de stress, ce qui fait que le stress peut être une source, mais aussi une conséquence d’une lombalgie aiguë, notamment quand elle est chronique. Consultez votre médecin du travail et/ou votre médecin traitant pour vous aider dans ces situations et obtenir un traitement.

La grossesse

La modification de l’axe de la colonne pendant la grossesse, à laquelle s’ajoute la prise de poids, est un facteur de risques, d'après les médecins.

Autres facteurs de risque

  • Une insuffisance musculaire au niveau de la ceinture abdominale ou des lombaires 
  • Des activités sportives, professionnelles ou domestique qui sollicitent fortement la région lombaire et augmentent le risque de "faux mouvements"
  • Des antécédents de traumatisme du dos, de scoliose ou de déformations de la colonne vertébrale

Les personnes à risque

  • Personnes qui portent des charges lourdes régulièrement
  • Personnes qui effectuent des gestes répétitifs
  • Personnes qui doivent garder pendant de longues heures la même position (assise ou debout)
  • Personnes qui souffrent d’arthrose ou d’ostéoporose

Qui, quand consulter ?

Il faut agir le plus vite possible pour diminuer, soulager ou faire cesser la douleur dans le bas du dos, car toute lombalgie qui s’installe est une lombalgie qui risque de devenir chronique, notamment parce que la douleur va freiner les mouvements (ce qui entretient le problème). On peut donc gérer la douleur en automédication, sachant que dans 90% des cas, la lombalgie aiguë guérit spontanément en moins d’un mois.

Toutefois, une consultation chez son médecin traitant, même en cas de simple lumbago, peut être intéressante, car le médecin déterminera, grâce à la palpation et à un interrogatoire sur les activités récentes du patient, si la lombalgie aiguë est commune. En cas de lombalgies chroniques ou subaiguës, la consultation chez le médecin devient indispensable, car il faut envisager une prise en charge plurielle (kinésithérapie et traitement) et vérifier qu’il n’y a pas de pathologie sous-jacente. 

Complications et évolution du lumbago

La principale complication d’un lumbago est la chronicité.  Outre l’impact évident sur le quotidien (une lombalgie chronique ou subaiguë peut empêcher de travailler, de mener une vie sociale, d’avoir des loisirs… voire entraîner une dépression), une lombalgie chronique ou subaiguë demande une prise en charge globale et se traite moins bien qu’une lombalgie aiguë. De plus, la peur d’avoir mal est, chez beaucoup de patients, un frein au mouvement. 

L'évolution des lombalgies chroniques est variable : elles peuvent s'atténuer ou disparaître, ou récidiver. Parfois, elles augmentent progressivement jusqu’à l’infirmité. Les lombalgies sont des pathologies bénignes, mais elles peuvent conduire à de véritables problèmes sociaux, surtout chez le travailleur manuel. L'évolution d'une sciatique commune est variable, elle aussi. Elle dépend de l'évolution des deux éléments distincts déterminant la pathogénie de la sciatique, la hernie ou la protrusion discale et l'inflammation de la racine nerveuse.

Le cercle vicieux de la lombalgie

À partir d’une douleur lombaire brutale, responsable d’un blocage, un cercle vicieux peut se mettre en place et peut amener le lombalgique à un état de souffrance chronique et de handicap. Cette évolution n’est pas une fatalité et elle doit être interrompue le plus tôt possible, car plus on avance dans ce cercle, plus la prise en charge est difficile.

Examens et diagnostic du lumbago

Un examen clinique du patient fait par le médecin permet de confirmer le diagnostic d'un lumbago. Le médecin fait un interrogatoire en vous demandant les circonstances de survenue de la douleur lombaire et en vous examinant pour constater le niveau de gêne, le trajet de la douleur et la contraction musculaire.  

Pour un lumbago, qui est d’origine mécanique, les examens complémentaires (radiographies et IRM, par exemple) ne sont pas recommandés, notamment car ils pourraient induire un mauvais diagnostic. La colonne présente en effet des particularités (normales et/ou liées à l’âge) qui détourneraient le diagnostic d’une simple faiblesse musculaire, par exemple. 

Traitements rapides : que faire en cas de lumbago ?

Dans l’urgence, le but est de diminuer rapidement la douleur située au niveau des vertèbres lombaires pour pouvoir bouger à nouveau rapidement. Le mouvement étant le traitement le plus efficace. La durée du traitement du patient dépend du type de lombalgie dont souffre le patient et de l’intensité du mal de dos. La lombalgie aiguë nécessite le port d’une ceinture lombaire, ainsi qu’un traitement à base d'un relaxant musculaire et d’anti-inflammatoires. 

Les antalgiques

Ces traitements sont des antidouleurs à prendre en première intention, en respectant la posologie et en espaçant les prises toutes les 4 heures. 

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Les traitements anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène, peuvent être une alternative aux antalgiques en cas d’inflammation pour les patients, mais ils génèrent plus d’effets secondaires pour un résultat similaire en cas de cause mécanique. Une étude australienne, publiée en février 2017 dans le BMJ, a justement souligné que les bénéfices apportés par ces médicaments peuvent être contrebalancés par l'apparition d'effets secondaires. Ainsi, seul un patient sur six traité par des AINS ressentirait une réduction significative de la douleur. 

Les chercheurs ont analysé 35 essais cliniques impliquant plus de 6000 personnes. Ils ont constaté que les patients qui soignent leur lombalgie avec des anti-inflammatoires ont plus de risques de développer des ulcères, des douleurs à l'estomac ou des hémorragies, qui sont des effets indésirables possibles de ce type de traitement. 

Au regard de ces résultats, les scientifiques ont alerté sur la nécessité de trouver de nouveaux traitements, plus efficaces, et n'entraînant pas d'autres symptômes chez les patients. En outre, la prévention est essentielle pour éviter l'apparition de ces douleurs dorsales. De leur côté, les corticoïdes par voie générale, comme le Prednisolone, n'ont pas d'efficacité démontrée au-delà d'un effet placebo sur les lombalgies. Ils exposent également à un risque de développer des effets indésirables, rappelle la revue Prescrire

Les décontractants musculaires : myorelaxants

Le médecin pourra dans certains cas prescrire aux patients un décontractant musculaire, ou myorelaxant.

Traiter un lumbago : chaud ou froid ?

Il existe des patchs décontractants ou des ceintures que l’on réchauffe au four à micro-ondes à appliquer sur les lombaires. L’application de chaleur a montré une diminution de la douleur, contrairement au froid, qui semble moins efficace.

Le repos

On préconise le repos pendant 24 à 48 heures. Attention, repos ne veut dire rester en position allongée (même si la douleur est généralement soulagée quand on est allongé) : il s’agit de ne plus porter de charge, d’éviter de se baisser, de ne plus pratiquer de sport, et éventuellement de ne plus travailler

Exercices de kinésithérapie pour soulager un lumbago

Des séances de kinésithérapie sont préconisées en cas de lombalgies subaiguës ou chroniques. Les exercices de kinésithérapie ont pour objectifs :

  • d'améliorer les positions pratiquées lors de d’efforts ou au repos
  • de muscler votre dos et votre ceinture abdominale
  • d'assouplir vos membres inférieurs, voire de les muscler si nécessaire

La kinésithérapie n'est pas la seule solution pour soulager les tensions au niveau du dos. Consultez votre médecin traitant.

La chirurgie en cas de lombalgie chronique

Le traitement chirurgical des lombalgies n’est envisagé qu’en cas de lombalgie chronique dégénérative et après échec des traitements conventionnels. À noter : dans le cas d’une lombalgie dite "spécifique", il convient avant tout de traiter la maladie responsable de la lombalgie aiguë. 

Neurocryothérapie : décontracter les muscles grâce au froid

Ce procédé, testé aux urgences de Grenoble, permet d’anesthésier la zone du lumbago grâce au froid et détend le muscle par une action neuro-végétative. “On crée une vasoconstriction sur le moment, qui est immédiatement suivie d’une vasodilatation très intense”, décrypte le kinésithérapeute Pascal Grillon, kinésithérapeute et ostéopathe. “En moins de 1min30, on passe d’une douleur évaluée à 7 ou 8 sur une échelle de 1 à 10, à une douleur de 1 ou 2 ; pendant un laps de temps suffisant pour faire travailler la personne et agir sur les causes du traumatisme.”

Comment prévenir un lumbago ?

La prévention de la lombalgie passe avant tout par une modification de l’hygiène de vie (perte de poids en cas de surpoids, notamment), un abandon des mauvais gestes, la pratique d’exercices ciblés et le maintien d’une activité physique.

Port de charges

On limite le port de charges trop lourdes et on soulève les objets en pliant les genoux et en gardant le dos droit. Cette position genoux pliés vaut pour tous les mouvements, le mieux étant d’éviter au maximum de se pencher en avant en courbant le dos. Si on est amené à porter des charges régulièrement, une ceinture lombaire peut soulager. 

Ergonomie du plan de travail

Selon l'Assurance maladie :

  • "Une lombalgie sur cinq entraîne un arrêt de travail ;
  • La lombalgie représente 30% des arrêts de travail de plus de six mois et constitue la troisième cause d’invalidité pour le régime général ;
  • C’est aussi un motif fréquent d’accident du travail : 167 000 accidents du travail en 2015, soit 20% du nombre total. Les secteurs les plus concernés sont avant tout : le transport et la logistique, le BTP, les soins à la personne et les services de l’eau ;
  • La lombalgie constitue enfin près de 15% des accidents de trajet et 7% du total des maladies professionnelles reconnues."

Adapter son environnement de travail

L’ergonomie consiste donc à adapter son environnement de travail pour éviter les troubles musculo-squelettiques. Par exemple, pour un travail de bureau, la chaise, le clavier et l’écran d’ordinateur doivent être positionnés de sorte que :

  • la tête soit droite et maintenue au-dessus des épaules
  • le regard se porte légèrement vers le bas, sans incliner le cou
  • les coudes soient fléchis à 90°, les épaules détendues et les avant-bras posés sur les accoudoirs, à l’horizontale
  • le bas du dos est soutenu par le dossier du fauteuil ou un coussin, qui favorisent sa courbure naturelle

Mouvement

Tout au long de la journée, on veille à changer régulièrement de position. On se lève si on travaille assis, on marche, on s’étire. Le meilleur remède reste la prévention. “Celle-ci passe par l’exercice physique, la posturologie et l’ergonomie”, précise à Medisite le kinésithérapeute-ostopathe Pascal Grillon.

“Pour éviter d’avoir mal au dos, il faut être en bonne forme physique et, surtout, suffisamment musclé au niveau des abdominaux pour bien tenir son dos.” C’est pourquoi l’expert ne recommande absolument pas le port d’une ceinture lombaire ou de vêtements de contention visant à redresser le dos artificiellement. “De tels objets sont contreproductifs puisqu’ils entraînent progressivement une fonte musculaire. Au fil du temps, on risque donc d’être de plus en plus sujet au lumbago.”

Exercices pour entretenir son dos

Pratiquer progressivement et régulièrement des exercices dans la durée favorisera la récupération et préviendra les douleurs lombaires ou les rechutes. Il y a quatre types d'exercices qui permettent de mobiliser le dos :

  • Exercice de relaxation
  • Exercice d’assouplissement
  • Exercice d’étirement
  • Exercice d’étirement et de renforcement musculaire

À noter : l'application Activ'Dos par l'Assurance maladie : la santé de votre dos.

Exercices pour entretenir son dos

L’Assurance maladie a mis en place une application (disponible sous iOS ou Android) : Activ'Dos est spécialement dédiée à la prévention du mal de dos. Cette application propose un quiz pour tester ses connaissances sur les lombalgies, des exercices, un coach intégré pour se motiver à faire les exercices ou rappeler les gestes à adopter, ainsi qu'un suivi d’évaluation de sa douleur. 

Activités physiques pour lutter contre le mal de dos

Pratiquer une activité physique contribue à une diminution du risque de douleurs lombaires et à prévenir le vieillissement du dos. La plupart des sports sont compatibles avec le mal de dos :

  • La marche
  • Le running
  • La natation 
  • Le shopping
  • Le jardinage
  • Le vélo

Les conseils du Dr Ivan Raduszynski : quel sport choisir en cas de lombalgie aiguë ?

"Pendant la crise, on respecte une période de repos d’une semaine. Ensuite, il faut reprendre le sport rapidement, car pratiquer une activité sportive prévient les récidives de lombalgie aiguë. Je conseille de se tourner en priorité vers les sports d’eau : la natation (le dos crawlé est excellent) ou la gymnastique aquatique. On travaille en apesanteur et on renforce efficacement tous les muscles du dos, mais aussi les abdominaux et les muscles des cuisses. Pour prévenir le lumbago, il faut de la force dans les jambes, car des cuisses faibles engendrent des gestes inadaptés quand on soulève une charge. 

Si on n’aime pas les sports d’eau, on peut se tourner vers de la gymnastique douce, comme le Pilates. Les exercices de renforcement (musculation) et d’étirement (yoga ou stretching) permettent de palier le manque de musculature et de souplesse. Bien souvent, en cas de lombalgie chronique, on rencontre des patients qui manquent de musculature, mais aussi de souplesse, notamment au niveau des cuisses."

Lumbago et mal de dos : ce qu'il faut retenir

  • 87% des personnes interrogées par BVA reconnaissent qu’il est conseillé de réaliser une activité physique adaptée en cas de lombalgie.
  • 84% qu’il est possible de maintenir une activité professionnelle adaptée en cas de lombalgie.
  • Pour 68% de la population générale, le repos serait le meilleur remède contre la lombalgie. 
  • Seuls 30% des médecins déclarent connaître les signes évocateurs de risque de passage à la chronicité. Ceux qui les connaissent citent la situation professionnelle et l’état psychologique des patients.

Sites d’informations et associations

Sites d’informations sur la lombalgie 

Associations 

  • Association française de lutte anti-rhumastismale (AFLAR)

http://www.aflar.org/le-mal-de-dos

  • Association francophone pour vaincre les douleurs (AFVD)

https://www.association-afvd.com/

Sources

Assurance Maladie, Lombalgie aiguë [Consulté le 18/10/2019]

Assurance Maladie, programme de sensibilisation sur la lombalgie, dossier de presse, 16/11/2017 [Consulté le 18/10/2019]

Assurance Maladie, campagne de sensibilisation sur la lombalgie : "Mal de dos ? Le bon traitement, c’est le mouvement", 13/08/2019 [Consulté le 18/10/2019]

Haute Autorité de Santé (HAS), Prise en charge du patient présentant une lombalgie commune, 04/04/2019 [Consulté le 18/10/2019]

Vidal, Mal de dos (lombalgie), 12/07/2019 [Consulté le 18/10/2019]

Cherin P. et de Jaeger C., "La lombalgie chronique : actualités, prise en charge", Chroniclow back pain: News and treatment, septembre 2011 [Consulté le 18/10/2019]

Non-steroidal Anti-Inflammatory Drugs for Spinal Pain: A Systematic Review and Meta-Analysis, BMJ, février 2017. 

https://www.dailymail.co.uk/health/article-12063025/Im-physiotherapist-four-everyday-positions-ruining-back.html

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