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Selon une enquête de l’Ifop, 13 % des Français assurent être atteints de calvitie (chiffres de 2015). Les hommes et les femmes ne sont pas égaux face à la perte des cheveux. Si 2 % des femmes se plaignent de calvitie, 25 % des hommes rapportent la présence de ce problème. Aujourd’hui, il n’est plus question de s’avouer vaincu face à la perte de cheveux.

Chute de cheveux : les hormones en cause

« Chaque personne possède deux types de cheveux. Certains, dits hormonodépendants, sont liés à la testostérone ; ce sont ceux qui tombent. Les autres, implantés en couronne autour du crâne, ne tombent jamais », détaille le Dr Paul Benet, spécialiste de la greffe capillaire à Paris.

Tous les hommes ne sont pas égaux face à la perte de cheveux. En effet, le rôle des hormones est très important puisque plus les hommes ont un fort taux d'hormones mâles et plus ils perdront leurs cheveux. De plus, certains hommes ont un taux normal de testostérone, mais ont davantage de récepteurs 5 alpha sur les cheveux hormonodépendants. Précisément, des recherches scientifiques ont mis en évidence l’importance de la dihydrotestostérone, une hormone dérivée de la testostérone. Cette dernière raccourcit le cycle de croissance des cheveux ce qui entraîne, inévitablement, la perte des cheveux. Dans le cas d’une alopécie dite androgénétique, les premiers cheveux à tomber sont ceux situés au niveau des tempes et du front, ou sur la partie arrière de la tête.

Depuis ces dernières années, la médecine a trouvé des solutions à apporter aux personnes confrontées à ce problème. La greffe des cheveux reste la seule solution efficace et durable face à la calvitie. Il s’agit d’une redistribution du capital-cheveu restant au niveau de la couronne hippocratique.

Pour un résultat optimal, il existe deux techniques majeures. Ces deux approches s’adressent aussi bien aux femmes qu’aux hommes. La première, baptisée Follicular Units Extraction (FUE), est une technique réalisée via un prélèvement cheveu par cheveu. À l’inverse, la deuxième technique, Follicular Units Transplantation (FUT) permet de prélever les cheveux par bandelette. Si la FUE induit des microcicatrices blanches en forme de points sur le cuir chevelu, la FUT laisse, elle, une très fine cicatrice linéaire horizontale d'un millimètre de large à l'arrière de la tête du patient. Autre avantage, cette deuxième technique permet de déplacer davantage de cheveux en une seule séance.

Les deux techniques de greffe de cheveux

Dans le détail, la FUT utilise une bandelette mesurant entre 1 et 2 cm de large et jusqu’à 20 cm de long, c’est-à-dire que la zone peut s’étendre d’une oreille à l’autre. La zone de prélèvement est ensuite refermée par des agrafes ou une suture. « Dans le cadre de la Follicular Units Transplantation, la bandelette est disséquée au microscope unité folliculaire par unité folliculaire. Elle permet de faire des unités folliculaires pouvant regrouper jusqu’à cinq cheveux lors du prélèvement ce qui donne davantage de densité », résume le Dr Paul Benet.

Avant d’ajouter : « Aujourd’hui, la greffe de cheveux FUT représente une technique extrêmement performante. Elle permet de prélever jusqu’à 10 000 cheveux extraits à partir d’une bande de cuir chevelu après dissection au microscope avec un rendement maximum supérieur à 98 % ». À l’inverse, il peut y avoir jusqu’à 30 % de perte avec la FUE lors du prélèvement. Au niveau des résultats, la FUT donne une meilleure densité que la FUE, en moins de séance.

Greffe de cheveux : on rase la nuque ?

Si la FUT ne nécessite pas de rasage, il est en revanche impératif de raser la nuque lors d’une greffe de cheveux FUE. Autre différence majeure : la FUT ne cause pas de dédensification de la zone donneuse contrairement à la FUE. Une précision, peu importe la technique de prélèvement, la manière de réimplanter reste la même avec les deux techniques.

« La greffe capillaire donne de très bons résultats comme traitement de la calvitie. Après une première consultation, nous déterminons ensemble la technique de greffe la plus appropriée. La méthode est plutôt simple, il faut prélever à l’arrière de la tête et réimplanter au-dessus », résume le Dr Paul Benet. Bonne nouvelle, ces cheveux réimplantés ne changent pas de nature et, donc, ne tombent pas, car ils ont été prélevés sur une zone où ils sont éternels.

« Ces deux techniques sont réalisées sous anesthésie locale. En post-opératoire, le patient peut ressentir une gêne, la peau peut tirer un peu puis la douleur disparaît rapidement. Certaines personnes voient également un petit œdème apparaître. En effet, le produit anesthésique injecté dans le cuir chevelu descend sur le front et les paupières provoquant ainsi un gonflement qui disparaît rapidement », précise le Dr Paul Benet.

Attention aux faux bons plans

Pour la FUT, dans la majorité des cas, une seule séance est suffisante pour la greffe des cheveux et, généralement, elle dure entre cinq et six heures. Dans certains cas, une deuxième séance peut être utile si la zone concernée est très étendue. Une séance de FUE dure, en moyenne, huit heures.

Le prix de la greffe des cheveux varie en fonction des établissements, de la technique et des spécialistes, elle est généralement facturée entre 2000 et 10 000 euros HT. Une somme qui n’est pas prise en charge par la Sécurité sociale, car cette intervention est considérée comme une opération esthétique. « La greffe des cheveux est ouverte à toutes les personnes en bonne santé », ajoute le Dr Paul Benet.

Le tourisme médical n'est pas sans risque

Il existe aujourd’hui un véritable tourisme médical de la greffe de cheveux. Turquie, Tunisie... Ces pays proposent des packages à des prix très attractifs (avec le vol, l’opération, le séjour à l’hôtel) et très loin de ceux pratiqués en France.

Pourtant, le tourisme médical n’est pas sans risque. Généralement, le patient ne connaît pas le chirurgien et le rencontre uniquement juste avant l’intervention. De même, le suivi post-opératoire est également très rapide et les patients se retrouvent, parfois, un peu perdu. Alors, avant de partir, renseignez-vous bien sur la clinique et le chirurgien, ne vous laissez pas avoir par des prix très (trop) attractifs.

Sources

Merci au Dr Paul Benet, spécialiste de la greffe capillaire. 

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