Qu'est-ce que le cancer de la prostate ?

La prostate est une glande qui fait partie de l’appareil reproducteur masculin. Elle est située sous la vessie et entoure l’urètre. Le rôle de la prostate est de produire le liquide prostatique, et de stocker le sperme avant l’éjaculation. Elle se contracte au moment de l’éjaculation permettant l’expulsion des spermatozoïdes.

Le cancer de la prostate évolue très lentement et comme c’est un cancer de l’homme âgé, les malades meurent souvent d’une autre cause.

L’adénocarcinome est la forme la plus fréquente de cancer de la prostate (95% des cas).

Sa gravité est classifiée selon les scores de Gleason : plus celui-ci est élevé, plus le cancer est agressif.

Photo : coupe d'un adénocarcinome de la prostate de type acineux, le plus répandu des cancers de la prostate avec un score de Gleason 4

Qu'est-ce que le cancer de la prostate ?© Creative Commons

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Les chiffres du cancer de la prostate

En France, le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers de l’homme puisque plus de 71 000 cas ont été diagnostiqués en 2011. Plus de 8 500 hommes décèdent de leur cancer chaque année.

C’est la troisième cause de décès par cancer chez l’homme. Le traitement des maladies qui présentent des métastases est efficace dans un premier temps, mais des résistances au traitement sont souvent observées.

Quels sont les symptômes du cancer de la prostate ?

Au début de son évolution, le cancer de la prostate ne présente aucun symptôme. Lorsque des symptômes apparaissent, il est nécessaire de faire la différence entre un cancer de la prostate et une hypertrophie bénigne de la prostate (adénome) dont les symptômes sont identiques.

Les signes de cancer prostatique sont les suivants :

  • Des difficultés pour uriner. Ce sont principalement des difficultés à commencer la miction, des difficultés à retenir l’urine, des envies fréquentes d’uriner, un faible débit urinaire, des sensations de pesanteur pelvienne au moment de la miction.
  • La présence de sang dans l’urine ou le sperme.
  • Des douleurs ou raideurs au niveau des lombaires, aux hanches ou en haut des cuisses.
  • Des infections urinaires à répétition, provoquant des brûlures urinaires.
  • Des difficultés sexuelles comme: des éjaculations douloureuses, ou des difficultés à obtenir ou maintenir une érection.

Les causes du cancer de la prostate

Il n’existe pas de cause définie au cancer de la prostate. Certains hommes de la même famille présentent un cancer de la prostate, mais aucun facteur génétique n’est à ce jour déterminé.

Quels sont les facteurs de risque du cancer de la prostate ?

Les facteurs de risque connus du cancer de la prostate sont :

  • Une alimentation riche en matières grasses, notamment l’excès de consommation de viande rouge et de charcuteries.
  • Le tabagisme : il n’est pas directement impliqué dans le cancer de la prostate, mais les fumeurs ont un taux de mortalité plus élevé.
  • L’âge supérieur à 60 ans.
  • Les antécédents familiaux de cancer de la prostate.

Le surpoids augmente le risque d’en mourir

Votre surpoids pourrait augmenter votre risque de mourir du cancer de la prostate. Selon une récente étude publiée dans la revue BMC Medicine le 5 mai dernier, une quantité plus importante de graisse corporelle est liée à une probabilité plus élevée de décès dû au cancer de la prostate. Les scientifiques ont en effet constaté que chaque augmentation de cinq points de l'IMC augmentait le risque de décès par cancer de la prostate de 10%, tandis qu'une augmentation de 5% du pourcentage de graisse corporelle totale augmentait le risque de 3%.

Le risque de mort par cancer de la prostate était également accru pour l'adiposité centrale. Les chercheurs ont ainsi observé que chaque augmentation de 0,05 du rapport taille/hanche augmentait le risque de décès par cancer de la prostate de 6% et que chaque augmentation de 10 cm du tour de taille augmentait le risque de 7%. "Il est essentiel de mieux connaître les facteurs qui augmentent le risque de cancer de la prostate pour le prévenir", explique le Dr Aurora Perez-Cornago, de l'unité d'épidémiologie du cancer de l’Université d'Oxford, qui a dirigé les recherches. "Dans tous les cas, nos derniers résultats fournissent une raison supplémentaire pour les hommes d'essayer de maintenir un poids sain", conclut-elle.

Illustration : prostate et vésicules séminales normales

Le surpoids augmente le risque d’en mourir© Creative Commons

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L'exposition à des polluants et un régime riche en graisse augmente les risques

Une étude menée sur des souris et publiée dans la revue Nutrients le 11 novembre 2021, révèle que les substances perfluoroalkylées, ou PFAS, permettent aux cellules bénignes et malignes de la prostate de proliférer trois fois plus que les cellules non-exposées, en reprogrammant leur métabolisme. Et les méfaits de ces polluants sur l'organisme sont amplifiés si la personne suit un régime riche en graisses.

“Nos données suggèrent que l'exposition au PFAS agit en synergie avec les graisses alimentaires pour activer le gène codant pour les protéines PPARa. Ensemble, ils modifient le métabolisme des cellules de manière à augmenter le risque cancérigène dans les cellules normales de la prostate, tout en entraînant la progression tumorale dans les cellules malignes”, détaille le Pr Zeynep Madak-Erdogan, co-auteur de l’étude et chercheur à l'université d'Illinois (États-Unis).

Les produits laitiers augmentent les risques

Boire du lait est-il dangereux pour les hommes ? Selon une nouvelle étude menée par des chercheurs de l'université de santé de Loma Linda en Californie, aux États-Unis, les hommes qui consomment beaucoup de produits laitiers, en particulier du lait, courent un risque nettement plus élevé de développer un cancer de la prostate que les hommes qui en consomment moins.

L’étude publiée le 8 juin dernier dans la revue The American Journal of Clinical Nutrition révèle en effet que les hommes qui consomment environ 430 grammes de produits laitiers par jour, soit environ l’équivalent d’une tasse de lait remplie aux trois quarts, avaient 25% de risque en plus de développer cette pathologie, par rapport à ceux qui n’en mangeaient que 20,2 grammes par jour, soit approximativement une demi-tasse de lait par semaine. Une nouvelle preuve du pouvoir de l'alimentation pour éviter le cancer de la prostate.

Selon Gary Fraser, les raisons possibles de ces associations entre le cancer et les produits laitiers pourraient être la teneur en hormones sexuelles de ces derniers. Jusqu'à 75 % des vaches laitières en lactation sont enceintes et le cancer de la prostate est un cancer hormono-sensible.

La perte du conjoint augmente les risques de cancer de la prostate

Selon des chercheurs canadiens, les hommes veufs présentent un risque supérieur de développer un cancer de la prostate, en comparaison aux personnes en couple.

Ces données proviennent de résultats d’une douzaine d’études. Elles rassemblent 14 000 hommes récemment diagnostiqués d’un cancer, et 12 000 autres en bonne santé.

D’après Charlotte Salmon, doctorante à l’Institut national de la recherche scientifique de Québec (Canada) et auteure de l’étude : “cet important groupe de volontaires nous a montré que les veufs ont généralement un risque de diagnostic plus tardif que les hommes mariés ou en couple”. L’isolement social lié au décès de son ou sa partenaire ne permettrait pas aux veufs d’être encouragés à consulter un médecin ou de se faire dépister. En conséquence, lorsque l’homme se fait diagnostiquer, le stade est généralement avancé.

Les auteurs de l’étude ajoutent que certains facteurs tels que la consommation d’alcool et l’impact émotionnel du deuil jouent aussi un rôle.

Il en est de même au niveau alimentaire, avec parfois un certain “relâchement” du veuf.

Personnes à risque

Les sujets à risque de cancer de la prostate sont :

  • Les hommes âgés.
  • Ceux qui ont un père ou un frère ayant eu un cancer de la prostate.
  • Les hommes qui ont un régime trop riche en graisse animale.

Cependant, certains hommes présentant l’ensemble de ces facteurs de risque ne développeront jamais de cancer de la prostate...

Qui et quand consulter ?

Lorsque des symptômes de pathologie prostatique surviennent, il est nécessaire de consulter son médecin traitant qui va pratiquer un examen clinique complet, avec notamment un toucher rectal pour évaluer l’aspect de la prostate. Une prostate dure et pierreuse sera plus en faveur d’un cancer, alors qu’une prostate augmentée de volume et souple évoquera plutôt un adénome. Il prescrira également un examen cytobactériologique des urines et une échographie prostatique.

Ensuite, en cas de doute sur un cancer, le sujet sera rapidement adressé à un chirurgien urologue et à un cancérologue une fois le diagnostic de certitude établi.

Examens et analyses

Les examens complémentaires ont pour objectif de confirmer ou non le diagnostic de cancer de la prostate, d’en déterminer le stade, d’en évaluer l’extension à distance et de préciser l’état général de la personne, pour proposer un traitement optimal. Ces examens complémentaires sont :

  • Le toucher rectal : ce geste est pratiqué par le médecin qui introduit son index, recouvert d’un gant dans le rectum du patient, et palpe la prostate. Ce geste peut être désagréable, mais est indolore. Il peut ainsi déterminer si elle est augmentée de volume. Si c’est le cas et qu’elle est souple et régulière, il s’agit très probablement d’un adénome de prostate, très fréquent chez l’homme de plus de 60 ans. Si la prostate est dure, pierreuse et irrégulière, alors il est nécessaire d’aller plus loin dans les examens, car le risque de cancer est important.

Illustration : coupe du petit bassin d'un homme schématisant un toucher rectal évaluant la prostate. 1. Vessie - 2. Rectum - 3. Prostate

Examens et analyses© Creative Commons

Crédit : Inconnu, derivative work by Dimdle — Derivative work of Digital rectal exam nci-vol-7136-300.jpg © CC - Licence : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/

  • Le dosage sanguin du PSA ou antigène spécifique de prostate. Ce dosage est réalisé au cours d’une simple prise de sang. Lorsque le PSA est très augmenté, le risque de cancer de la prostate existe, mais le cancer n’est pas la seule cause d’augmentation des PSA. L’hypertrophie bénigne de prostate, ou la prostatite infectieuse peuvent induire l’élévation des PSA. De même, il est possible d’avoir un cancer de prostate sans augmentation des PSA. Cet examen est effectué à titre indicatif, mais permet également de suivre l’évolution après le traitement. À noter : le dosage des PSA doit être effectué à distance d’un toucher rectal, car celui-ci peut provoquer une inflammation de la prostate et une élévation transitoire des PSA.
  • L’échographie transrectale : cette échographie, dont la sonde est directement placée dans le rectum, permet de visualiser l’allure de la prostate et surtout de réaliser des biopsies afin d’analyser les prélèvements dans un laboratoire d’anatomo-pathologie et d’établir avec certitude le diagnostic de cancer de la prostate.
  • La biopsie prostatique, pratiquée au cours de l’échographie, elle permet de prélever du tissu prostatique et de l’analyser. Elle est réalisée à l’aide d’une aiguille introduite dans la prostate. Il est nécessaire de prélever au moins 1 à 2 fragments de tissu prostatique, pour établir le score de Gleason, et essayer de ne pas passer à côté de zones de tissu cancéreux. Les effets secondaires de la biopsie prostatique sont la présence de sang dans les urines ou une infection urinaire ou prostatique.
  • Le bilan d’extension à distance (développement de la tumeur ailleurs que dans l'organe d'origine) comporte a minima un scanner thoraco-abdomino-pelvien et éventuellement une scintigraphie osseuse, car le cancer de la prostate est très pourvoyeur de métastases osseuses.
  • Le bilan biologique et urinaire complet afin d’évaluer l’état général du patient.

Traitements du cancer de la prostate

Le traitement du cancer de la prostate peut passer par plusieurs techniques. Le choix du traitement dépend de la taille de la tumeur, de son stade, de son extension, de l’âge et de l’état général du patient.

Le choix du traitement a lieu au cours de réunions de concertations pluridisciplinaires réunissant un chirurgien urologue, un cancérologue, un radiothérapeute et tout autre professionnel de santé dont l’expertise pourrait apporter un bénéfice au patient.

Le traitement est ensuite discuté avec le malade.

Qu'est-ce que l’attente sous surveillance ?

L’attente sous surveillance est une option thérapeutique possible. En effet, lorsque la tumeur est bien circonscrite et limitée à la prostate, une surveillance régulière et rapprochée sans traitement peut être suffisante.

L’évolution de ces tumeurs est lente et si le sujet est âgé, les effets secondaires des traitements peuvent être délétères alors qu’il est probable que le sujet décède d’une autre pathologie avant que son cancer prostatique n’évolue.

Cancer prostatique : dans quel cas est-il traité par chirurgie ?

Au cours de la chirurgie, le chirurgien urologue retire la prostate (prostatectomie totale) et peut également retirer les vésicules séminales (prostatectomie radicale). L’intervention est indiquée lorsque la tumeur est limitée à la prostate et que le sujet n’est pas trop âgé.

Les effets secondaires de la prostatectomie sont des troubles urinaires, plutôt à type d’incontinence ou de mictions impérieuses et des dysfonctionnements érectiles. Les techniques chirurgicales se sont considérablement améliorées et ces troubles sont de moins en moins fréquents. Généralement, les effets secondaires disparaissent dans les 3 ans qui suivent l’intervention.

Cancer de la prostate : dans quels cas est-il traité par radiothérapie ?

La radiothérapie consiste à irradier la prostate pour détruire les cellules cancéreuses. Elle peut être utilisée en complément à la chirurgie, ou constituer une alternative à celle-ci.

Cancer de la prostate : une radiothérapie plus forte, mais raccourcie est bénéfique

C'est une nouvelle technique de radiothérapie qui pourrait améliorer la qualité de vie des personnes atteintes d'un cancer de la prostate. En effet, selon une étude de l’université de Californie-Los Angeles du 14 janvier dernier, réduire la radiothérapie de 45 jours à cinq jours serait tout aussi efficace pour les malades atteints d'un cancer de la prostate agressif. Comme le rapporte Pourquoi docteur ?, qui relaie l'étude, le taux de guérison à quatre ans des patients atteints de forme agressive de cancer de la prostate est de 82%, avec des effets secondaires rares.

Peu d'hommes ont ressenti des effets secondaires

Au cours de l'étude clinique, 344 hommes atteints de cancers de la prostate agressifs ont reçu une radiothérapie pendant cinq jours avec un dosage plus fort, appelée radiothérapie stéréotaxique. "C’est une technique de haute précision basée sur l’utilisation de microfaisceaux convergents permettant d’irradier à haute dose de très petits volumes", selon l’Institut national du cancer. En plus d’un taux de guérison important, les chercheurs ont constaté que peu d’hommes ont ressenti des effets secondaires : 2% d’entre eux ont eu des problèmes urinaires et 1% des troubles intestinaux.

Pour les chercheurs, cette méthode de traitement pourrait donc améliorer le quotidien des hommes atteints d’un cancer de la prostate. "La radiothérapie conventionnelle, qui implique des consultations quotidiennes pour le traitement, peut être pesante pour de nombreux patients, réduire la radiothérapie de six semaines et demie à cinq jours est une avancée significative, qui pourrait améliorer la qualité de vie globale des hommes atteints d’un cancer de la prostate", assurent les scientifiques.

Qu'est-ce que la curiethérapie ?

De grains radioactifs sont insérés directement dans la prostate, pour cibler la zone d’action. Les effets secondaires de la curiethérapie sont beaucoup moins sévères que ceux de la radiothérapie classique.

Peut-on soigner le cancer de la prostate par traitement hormonal ?

Les cellules cancéreuses de la prostate peuvent être hormono-dépendantes et avoir besoin d’hormones pour leur croissance. Les traitements hormonaux permettent d’inhiber ce phénomène et de ralentir l’évolution de la tumeur. Ce traitement peut être utilisé seul ou en complément des autres traitements.

La chimiothérapie soigne-t-elle le cancer de la prostate ?

La chimiothérapie est utilisée pour traiter les tumeurs qui ne répondent plus aux autres traitements. Elle peut également être employée en complément de la chirurgie pour réduire la taille de la tumeur, ou limiter les risques de récidives. En raison de ses nombreux effets secondaires, elle est surtout administrée chez des personnes qui ne sont pas trop âgées.

Quel est le suivi ?

Les soins de confort contre la douleur et la prise en charge psychologiques doivent également être mis en place. Une demande prise en charge à 100% à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie est également nécessaire.

Une surveillance régulière et rapprochée est nécessaire après le traitement d’un cancer de la prostate. Un dosage des PSA permet de suivre l’évolution. Une échographie prostatique et un bilan seront réalisés en fonction des symptômes éventuels décrits par le patient au cours de ses consultations de surveillance. Une surveillance d'au moins 10 ans est préconisée.

Zytiga : sa nouvelle formule, efficace contre le cancer de la prostate ?

C'est un nouvel espoir pour les patients atteints d'un cancer de la prostate.

Des chercheurs de l’université d'Australie-Méridionale ont récemment mis au point une nouvelle formule d’un médicament, qui pourrait s'avérer efficace contre le cancer. Les résultats ont été publiés dans la revue International Journal of Pharmaceutics.

Ce traitement, à base d’acétate d'abiratérone, est déjà commercialisé sous le nom de Zytiga. Mais sa nouvelle formule améliore son efficacité de 40 %, d’après les essais précliniques réalisés par l’université.

Cette nouvelle version, "reformulée" sous forme d’huile à prendre par voie orale, doit en particulier diminuer les effets secondaires de l’actuel médicament, comme le gonflement des articulations et les diarrhées.

Par ailleurs, la nouvelle formule du médicament, à base d’huile, facilitera l’absorption par l’organisme, le rendant ainsi plus efficace et beaucoup moins toxique :

"De nombreux médicaments sont peu solubles dans l'eau, donc lorsqu'ils sont ingérés, ils pénètrent dans l'intestin, mais ne se dissolvent pas, ce qui signifie que leur effet thérapeutique est limité […] En utilisant des huiles […] nous sommes en mesure d'augmenter considérablement la solubilisation et l'absorption du médicament, le rendant plus efficace", révèle le Dr Hayley Schultz, directeur de l’étude, dans le communiqué.

Cette nouvelle formulation va permettre de réduire considérablement la dose, de 1000 mg à 700 mg par jour, et ne nécessitera pas de jeûne avant et après la prise.

Cancer de la prostate : un vaccin thérapeutique, disponible d'ici 5 ans ?

Des scientifiques du Royal Brisbane and Women's Hospital (RBWH) en Australie affirment qu'un traitement potentiellement révolutionnaire contre le cancer de la prostate pourrait être développé en cinq ans. Il s'agirait d'un vaccin thérapeutique, mis au point par des chercheurs australiens.

Ce vaccin serait adapté aux patients malades en association avec l'immunothérapie pour cibler les cellules cancéreuses de la prostate.

"Ce que nous avons développé en laboratoire est très prometteur et nous devons maintenant tester la population de patients", a déclaré le Dr Matthew Roberts, urologue et chercheur à la RBWH. L'enjeu ? Éviter aux patients de subir une radiothérapie invasive ainsi qu'une hormonothérapie.

"Des études antérieures de vaccins thérapeutiques ont montré des effets secondaires très minimes. Cette thérapie a le potentiel d'être étendue aux hommes à d'autres stades avancés du cancer de la prostate", partage la RBWH Foundation qui a lancé une campagne de financement pour pouvoir mener ce projet à terme.

Le Dr Roberts a, en effet, précisé avoir besoin de 500 000 $ pour accélérer la recherche.

Cancer de la prostate : un nouvel espoir de traitement pour les cas résistants à la thérapie

Des chercheurs australiens ont identifié un mécanisme par le biais duquel les cellules cancéreuses de la prostate peuvent "changer" de caractéristiques et devenir résistantes à la thérapie, donnant ainsi l’espoir de nouveaux traitements. Comme le rapporte Science Focus, ces résultats, publiés dans Cell Reports, sont une avancée majeure afin de découvrir comment un sous-type agressif de cancer de la prostate, le cancer neuroendocrinien de la prostate, se développe après le traitement du cancer de la prostate.

Des chercheurs australiens ont identifié un mécanisme par le biais duquel les cellules cancéreuses de la prostate peuvent "changer" de caractéristiques et devenir résistantes à la thérapie, donnant ainsi l’espoir de nouveaux traitements. Comme le rapporte Science Focus, ces résultats, publiés dans Cell Reports, sont une avancée majeure afin de découvrir comment un sous-type agressif de cancer de la prostate, le cancer neuroendocrinien de la prostate, se développe après le traitement du cancer de la prostate.

Découverte de la molécule à l'origine du cancer neuroendocrinien de la prostate

L'auteur principal de l'étude précise ainsi que "l'augmentation de la plasticité cellulaire est de plus en plus reconnue comme une caractéristique clé par laquelle les cancers de la prostate deviennent résistants au traitement et progressent vers un stade mortel". "Notre nouvelle étude révèle qu’une molécule particulière, le microARN miR-194, peut renforcer cette plasticité dans le cancer de la prostate, conduisant à l’émergence du cancer neuroendocrinien de la prostate", assure Luke Selth.

Après cette découverte, "en ciblant miR-194", les chercheurs australiens sont parvenus à "ralentir et inhiber la croissance des types de cancer de la prostate avec des caractéristiques neuroendocrines". Selon le professeur, si cette étude est loin de pouvoir voir apparaître des applications cliniques, elle fournit toutefois des informations importantes sur la manière dont les cancers de la prostate "évoluent" en réponse à la thérapie pour les soigner.

L'étude révèle pourquoi le cancer de la prostate est "si difficile à guérir". Science Focus précise que 15% des hommes peuvent développer ce sous-type de cancer agressif après un traitement hormonal et qu'il n'existe à ce jour aucun traitement efficace.

Cancer de la prostate : adopter un régime méditerranéen pourrait freiner la maladie

Adopter un régime méditerranéen pourrait réduire le risque de cancer de la prostate. C'est en tout cas ce qu'il ressort d'une étude de chercheurs américains de l'université du Texas publiée le 7 janvier dernier dans la revue Cancer. En effet, elle révèle que ce régime alimentaire pourrait empêcher la progression du cancer de la prostate chez les hommes sous "surveillance active". Il s'agit d'une proposition de suivi médical proposé par les oncologues lorsque le cancer de la prostate est localisé et ne touche donc que la prostate. On observe l'évolution de la maladie sans avoir recours à la chirurgie ou un traitement.

Pour ces patients, le régime méditerranéen, aussi appelé "régime crétois", est un vrai frein contre l'avancement du cancer. "Les hommes atteints d'un cancer de la prostate sont motivés à trouver un moyen d'avoir un impact sur l'avancement de leur maladie et d'améliorer leur qualité de vie", a déclaré Justin Gregg, professeur adjoint d'urologie et auteur principal de l'étude publiée dans Cancer. Il assure qu'un "régime méditerranéen est non invasif, bon pour la santé globale et, comme le montre cette étude, a le potentiel d'affecter la progression de leur cancer".

Risque moins important de voir le cancer progresser

Afin de parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié un groupe de 410 hommes âgés de 64 ans en moyenne et atteints d'un cancer de la prostate localisé en surveillance active. Lors de leur étude, les chercheurs de l'université du Texas ont constaté que les participants qui suivaient un régime méditerranéen de manière quotidienne avaient un risque moins important de voir leur cancer de la prostate progresser. Pour rappel, ce régime est caractérisé par la consommation en abondance de fruits, légumes, légumineuses, céréales, herbes aromatiques et d'huile d'olive, et peu de viandes rouges et de sucre.

Des bactéries aident le système immunitaire à tuer le cancer de la prostate

Une récente étude américaine vient de montrer qu'une souche de bactérie vieille de plus de 50 ans aide les défenses immunitaires de l'organisme à détruire les cellules cancéreuses. Or, si elles sont si difficiles à éradiquer, c'est justement parce que nos anticorps ne parviennent pas à les identifier comme "étrangères" et donc à les combattre.

"Les cellules saines mettent en place un indicateur moléculaire, comme un drapeau qui indiquerait 'ne me mangez pas', reconnu par les cellules immunitaires. C'est ce qui empêche la destruction des tissus normaux. Mais certains cancers ont développé la capacité d'imiter les cellules saines et de produire ce fameux signal. En conséquence, le système immunitaire ne parvient pas à identifier le cancer comme un tissu défectueux et le laisse tranquille", détaille le Pr Yves Chabu, qui a dirigé cette étude à l'Université du Missouri.

Les traitements d'immunothérapie agissent d'ailleurs en bloquant le signal 'ne me mangez pas' des cellules cancéreuses, ce qui permet aux anticorps de les combattre. Mais elles ne fonctionnent pas toujours sur certaines formes de cancer, comme celui de la prostate, qui sont hautement immunosuppressives.

Un problème qui pourrait être résolu par l'utilisation d'une souche de bactérie âgée d'une cinquantaine d'années. "On peut envisager de modifier génétiquement ces bactéries de manière à ce qu'elles puissent décharger des agents thérapeutiques qui exploitent spécifiquement les vulnérabilités uniques de ce cancer et le tuent", explique le Pr Chabu.

Cancer de la prostate : les champignons de Paris pourraient ralentir la progression de la maladie

Les produits chimiques présents dans les champignons de Paris pourraient avoir le pouvoir de ralentir la progression du cancer de la prostate, selon une étude sur présentée virtuellement à ENDO 2021, la réunion annuelle de l'Endocrine Society.

"Les androgènes, un type d'hormone sexuelle masculine, favorisent la croissance des cellules cancéreuses de la prostate en se liant et en activant le récepteur des androgènes, une protéine qui est exprimée dans les cellules de la prostate, a déclaré le chercheur principal Xiaoqiang Wang, MD, Ph.D., MB (ASCP), de l'Institut de recherche Beckman de City of Hope, un centre de cancérologie en Californie. Les champignons de Paris semblent supprimer l'activité du récepteur aux androgènes."

La poudre de champignon blanc réduirait les niveaux d'antigène prostatique spécifique (PSA) dans le sang, avec des effets secondaires minimes. Alors que des taux sanguins élevés de PSA chez les hommes peuvent indiquer l'existence de tumeurs de la prostate, les champignons ont été administrés pendant 6 jours à des souris implantées avec des tumeurs de la prostate humaine. Verdict : la croissance de la tumeur de la prostate était considérablement supprimée et les niveaux de PSA diminuaient.

La combinaison de 3 médicaments jusqu'à plus de 2 ans de survie

Une équipe du centre anti-cancer Gustave Roussy de Villejuif (Val-de-Marme) a mis en lumière un nouveau protocole de soin pour soigner les patients atteints de cancer de la prostate. Elle a présenté ses travaux lors du Congrès européen du cancer qui s'est tenu du 16 au 21 septembre 2021. En testant plusieurs combinaisons de médicaments, les scientifiques ont découvert que coupler de la chimiothérapie avec deux hormonothérapies améliorait plus le taux de survie des malades que les autres traitements.

Le professeur Karim Fizazi, auteur principal de l'article, a expliqué : "la survie sans progression du cancer est ici très nettement améliorée : elle passe de deux ans pour des patients qui reçoivent seulement deux traitements à plus de quatre ans et demi pour ceux qui ont les trois. C'est deux ans et demi d'une vie plus sereine et le risque de progression tumorale est réduit de 50%".

Il a ensuite ajouté : “la survie globale est également améliorée avec un risque de décès réduit de 25%, même pour les cas les plus graves avec beaucoup de métastases, a-t-il précisé. Pour eux, on passe de 3 ans et demi à peu près d'espérance de vie à cinq ans”.

Le régime végétarien ralentit le développement du cancer de la prostate

Le régime à adopter pour les hommes atteints du cancer de la prostate serait le régime végétarien. Pour cause, une récente étude dirigée par l’Université de Californie (Etats-Unis) est parvenue à ce constat. La recherche, dirigée par Vivian Liu, coordinatrice principale des essais cliniques au Osher Center, a voulu prouver l’influence qu’un régime à base de plantes pouvait avoir sur la progression du cancer.

Pour cela, les chercheurs ont analysé le lien entre un régime à base de plantes et la progression du cancer de la prostate chez l’homme. Ils ont donc suivis 2 038 hommes inscrits sur CaPSURE (registre national du cancer de la prostate aux États-Unis), et diagnostiqués pour un cancer de la prostate à un stade avancé jusqu’à moyen.

Résultats, les participants étant les plus proches d’un régime végétarien ont montré un risque de progression du cancer inférieur de 52 % par rapport aux participants qui consommaient le moins d’aliments à base de plantes. De plus, le risque de récidive était également inférieur de 53 % chez les grands consommateurs d’aliments à base de plantes.

Cette tendance était constante quel que soit l'âge, la vitesse de marche, l'évaluation du diagnostic ou le stade du cancer du participant au moment du diagnostic. "Nous savons déjà qu'un régime alimentaire végétarien a beaucoup d’avantages pour la santé, notamment le diabète, les maladies cardiovasculaires et la réduction de la mortalité globale", indique Vivian N. Liu. "Nous pouvons ajouter les avantages de la réduction de la progression du cancer de la prostate à cette liste."

Complications du cancer de la prostate

Comme tout cancer, le cancer de la prostate peut donner lieu à un certain nombre de complications, parmi lesquelles ont peut citer l’hypercalcémie, la compression médullaire, la coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) ou encore le syndrome de levée d’obstacle. Selon une récente étude, les hommes atteints de cette maladie ont aussi un risque 50% plus élevé de développer des caillots sanguins graves et potentiellement mortels au cours des cinq années suivant leur diagnostic.

Un risque de caillot sanguin 50 % plus élevé

Les personnes atteintes de cancer ont un risque plus élevé de développer une thromboembolie veineuse (TEV) - des caillots sanguins dangereux, mais traitables, dans les veines - que les personnes non atteintes de la maladie. Les TEV constituent même une des principales causes de décès chez les patients. Le risque varie en fonction du type de cancer et du stade atteint.

Une nouvelle étude suédoise, publiée dans la revue en ligne BMJ Open, s'est penchée plus spécifiquement sur le risque de caillots sanguins chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate. Les chercheurs ont analysé des données nationales recueillies entre 2007 et 2017, pour comparer la survenue de TEV chez 92 105 hommes atteints d'un cancer de la prostate et 466 241 hommes du même âge en bonne santé.

Ils ont constaté que 3,2 % des hommes malades avaient subi une thromboembolie veineuse dans les cinq ans environ suivant leur diagnostic de cancer, comparativement à 2,1 % des hommes du groupe témoin.

Après avoir pris en compte dans leur analyse des facteurs pouvant affecter le risque de caillot (comme la présence de maladies cardiovasculaires et des facteurs socio-économiques), les scientifiques ont montré que les hommes atteints d'un cancer de la prostate avaient un risque 50 % plus élevé que ceux du groupe témoin, dans les cinq ans suivant leur diagnostic... La période la plus à risque étant les six premiers mois. Un risque qui, selon eux, doit être pris en compte par les équipes médicales suivant ces patients, afin de repérer un éventuel TEV le plus tôt possible.

Pronostic du cancer de la prostate

L’âge moyen du décès lié à un cancer de la prostate est de 78 ans, avec un âge de diagnostic du cancer à 74 ans, ce qui correspond à l’espérance de vie moyenne des hommes en France. Le cancer de la prostate est un cancer de bon pronostic : la survie relative à 5 ans est de 90 %, car le diagnostic est de plus en plus précoce.

Prévention du cancer de la prostate

Quelles sont les mesures préventives de base ?

Comme pour de nombreux cancers, les mesures préventives de base sont des mesures d’hygiène de vie :

  • Consommer suffisamment de fruits et de légumes.
  • Avoir un apport équilibré en graisses, notamment animales.
  • Éviter le surpoids.
  • Avoir une activité physique régulière.
  • Ne pas fumer.
  • Prendre une supplémentation hivernale en vitamine D en cas de besoin.

Une étude préconise les aliments riches en lycopène et sélénium

Une alimentation riche en lycopène et sélénium permettrait de prévenir le cancer de la prostate, ainsi que d'accélérer le rétablissement chez les hommes déjà malades en radiothérapie. Les résultats, publiés dans la revue Cancers, soulignent l'importance d'un régime méditerranéen incluant ces aliments.

Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont comparé les concentrations plasmatiques en micronutriments de patients atteints d'un cancer de la prostate avec celles d'un groupe témoin en bonne santé. Résultat : chez les patients malades, il est apparu de faibles niveaux de lutéine, de lycopène, d'alpha-carotène et de sélénium.

Une faible teneur en lycopène et en sélénium dans le plasma sanguin est susceptible d'augmenter les dommages à l'ADN causés par la radiothérapie chez les malades. Quant aux patients en bonne santé, il s'avère que ceux qui présentent des concentrations plasmatiques inférieures à 0,25 microgrammes (ug) par millilitre (mL) pour le lycopène et/ou inférieures à 120 ug/L pour le sélénium ont un risque accru de cancer de la prostate.

Concrètement, il faudrait donc prévenir les carences en lycopène et en sélénium. Ces nutriments sont naturellement présents dans certains aliments comme :

  • Les tomates,
  • Le melon,
  • La papaye,
  • Le raisin,
  • La pêche,
  • La pastèque,
  • Les canneberges,
  • La viande blanche,
  • Le poisson,
  • Les crustacés,
  • Les oeufs,
  • Les noix.

Notre recommandation est d'adopter un régime méditerranéen en faisant appel à un diététicien, car les gens absorbent les nutriments de différentes manières, en fonction de la nourriture, du système digestif, du génotype de la personne et éventuellement de son microbiome", explique le Dr Permal Deo, co-auteur de l'étude. "Les régimes riches en produits laitiers et pauvres en vitamine E peuvent également augmenter le risque, mais les preuves sont moins claires", ajoute-t-il.

Quelles sont les mesures de dépistage précoce ?

La meilleure prévention du cancer de la prostate reste le dépistage précoce. Il est recommandé que tous les hommes de plus de 50 ans consultent leur médecin et bénéficient régulièrement d’un toucher rectal et d’un dosage des PSA.

Prostate : quelles sont les questions que doit vous poser votre médecin ?

Ma réponse de médecin généraliste :

"Lors d’une consultation de routine d’un homme de plus de 50 ans, le médecin généraliste doit interroger l’homme sur d’éventuels problèmes urinaires et /ou sexuels et lui expliquer l’intérêt du dépistage par touche rectal et PSA".

Et le docteur Béguier, radiothérapeute, d'expliquer qu’un dosage de PSA pourrait permettre de dépister précocement des cancers de prostate, mais que les pouvoirs publics ne sont à ce jour, pas favorable à un dépistage de masse. Des études seraient nécessaires pour savoir si ce dépistage de masse aurait un intérêt dans l’amélioration de la survie globale.

Sites d’informations et associations

Des sites sur le cancer de la prostate sont consultables sur internet. Il s’agit de :

Sources

Mediterranean diet may decrease risk of prostate cancer progression, Cancer, 7 janvier 2021. 

Cancer de la prostate : le régime méditerranéen pour le freiner, Top Santé, 9 janvier. 

Cancer de la prostate : les bénéfices d’une radiothérapie raccourcie mais plus intense, Pourquoi Docteur ?, 27 janvier 2021. 

Study finds shorter radiation regimen safe, effective for men with advanced prostate cancer, UCLA Jonsson Comprehensive Cancer Center. 

https://www.gustaveroussy.fr/fr/linstitut

https://www.ameli.fr/loire-atlantique/assure/sante/themes/cancer-prostate

New clues to prostate cancer - Why aggressive subtype can resist treatment, Cell Reports, 5 janvier 2021. 

New hope in fight against therapy-resistant prostate cancer, Science Focus, 6 janvier 2021. 

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2012-04/rapport_dorientation_-_cancer_de_la_prostate_2012-04-03_16-39-9_898.pdf

https://www.urofrance.org/base-bibliographique/evolution-de-lepidemiologie-du-cancer-de-la-prostate-depuis-20-ans

Cancer de la prostate : le régime méditerranéen pour le freiner0

Cancer de la prostate : le régime méditerranéen pour le freiner1

Cancer de la prostate : le régime méditerranéen pour le freiner2, ScienceDirect, 30 may 2020.

Institut national de la recherche scientifique, communiqué de presse, 12 août 2021

https://www.koreabiomed.com/news/articleView.html?idxno=20449

https://www.mdpi.com/2072-6694/15/3/979

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