Définition : qu'est ce que l'arthrose ?

L’arthrose se manifeste par des douleurs au niveau des articulations, causées par leur usure. Toutes les articulations peuvent être atteintes, en particulier le genou, le rachis lombaire ou cervical, la main et les doigts, ainsi que la hanche. L’arthrose est une dégénérescence du cartilage. Cette usure conduit à une destruction plus ou moins rapide du cartilage (structure qui permet le mouvement articulaire).

C’est une maladie articulaire fréquente dont les premiers symptômes apparaissent vers 40-50 ans mais qui commence généralement bien avant cet âge.

A quoi servent les articulations ?

Schématiquement, une articulation représente la jonction entre deux os. Elle permet de les relier de leur donner une mobilité l’un par rapport à l’autre. Ainsi, grâce à vos articulations, vous pouvez plier le genou ou le bras. L’amplitude articulaire dépend de la nature des éléments qui la composent.

On peut différencier trois types d’articulations : les fixes (au niveau du crâne par exemple), les semi-mobiles (entre les vertèbres) ou les très mobiles (comme le genou ou les épaules) qui permettent de se déplacer ou d’attraper des objets. Il existe environ quatre-cent articulations dans le corps humain.

Photo : Schéma de l'articulation du genou

A quoi servent les articulations ?© Creative Commons

Crédit : Pradana Aumars, 9 juin 2018 - © CC - Licence : https://creativecommons.org/publicdomain/zero/1.0/deed.en

  • Les articulations fixes :

Il s’agit de tissus fibreux, se présentant en fine couche, et permettant de relier solidement les différentes parties osseuses. On retrouve également du cartilage épais qui permet la fusion de deux os.

  • Les articulations semi-mobiles :

Elles se caractérisent par un cartilage fibreux, qui lui, ne s’ossifie pas. Des ligaments maintiennent les os entre eux, mais ne permettent qu’un mouvement de faible amplitude du fait de leur petite longueur.

  • Les articulations mobiles :

Ce sont les articulations les plus typiques. L’extrémité des os est cartilagineuse et baigne dans un liquide huileux (la synovie) qui facilite le mouvement et éloigne l’érosion. Les os sont également reliés entre eux par des ligaments ce qui permet au squelette un mouvement.

Quelles sont les différentes formes d'arthrose ?

  • L'arthrose des doigts

L’arthrose des doigts résulte souvent d’une cause mécanique : gestes répétés dans un cadre de loisir ou professionnel (taper tous les jours à l’ordinateur par exemple). Elle entraîne une déformation des doigts qui peut devenir gênante. Il existe aussi une part génétique certaine et les enfants de patients présentant une arthrose digitale ont plus de risque de présenter la même maladie en avançant dans l’âge.

  • L'arthrose lombaire

Appelée lombarthrose, elle concerne les disques des lombaires et peut être douloureuse. Elle se situe soit au niveau des disques, entre les vertèbres, qui sont des amortisseurs et permettent les mouvements du rachis, soit au niveau des articulations reliant ces vertèbres (articulations articulaires postérieures). La douleur se réveille généralement à l'utilisation de l'articulation et se calme au repos.

  • L'arthrose du pouce

Appelée également rhizarthose, il s’agit de l’arthrose à la base du pouce. Elle atteint particulièrement les femmes de plus de cinquante ans. Parfois elle est le résultat d’une fracture, d’un rhumatisme ou d’une infection, mais le plus souvent, elle n’est pas connue. On la dit alors idiopathique.

  • L'arthrose cervicale

La cervicarthrose touche les vertèbres cervicales localisées dans le cou. Cette pathologie peut entraîner douleur, maux de tête et raideur cervicale. Ce type d’arthrose peut être à l’origine de ce que l’on appelle les névralgies cervico-brachiales (douleur vive et lancinante du bras). Il s'agit d’une maladie chronique qui évolue au fil des années. Elle peut provoquer des crises douloureuses.

  • L'arthrose de la hanche

L’arthrose de la hanche, aussi appelée coxarthrose, est une affection chronique, potentiellement handicapante qui correspond à une usure, voire une destruction des cartilages de l’articulation coxo-fémorale (reliant le bassin au fémur). Elle est plus rare que l'arthrose du genou. Elle est dans deux tiers des cas idiopathique (de cause inconnue) et se développe souvent vers soixante ans. Le dernier tiers serait secondaire (suite à une malformation ou une maladie) et surviendrait plus tôt.

  • L'arthrose du genou

L'arthrose du genou, ou gonarthrose, est une détérioration du cartilage de l'articulation du genou. Elle atteint l'un ou les deux genoux et peut être invalidante comme asymptomatique. Elle concerne plus fréquemment l’articulation entre le fémur et la rotule (fémoro-patellaire) ou l’articulation entre le fémur et le tibia (fémoro-tibiale).

  • L'arthrose du pied

Bien qu’elles touchent des articulations constamment utilisées, l’arthrose du pied est beaucoup moins fréquente que celle du genou ou de la hanche. Certains traumatismes comme des fractures ou des entorses peuvent aussi conduire à être sujet à cette affection chronique.

  • L'arthrose de l'épaule

Comme pour le genou, l’arthrose de l’épaule peut se situer à différents endroits. Elle atteint le plus souvent l’articulation entre la tête de l’huérmus et l’omoplate (glénohumérale) mais peut aussi toucher celle entre l’omoplate et la clavicule (acromioclaviculaire). Elle peut survenir entre l’acromion et la clavicule (arthrose acromio-claviculaire) et s’accompagne souvent d’une tendinite de la coiffe des rotateurs (tendons qui entourent l'épaule).

Elle peut également se situer à la jonction entre l’humérus et l’omoplate (gléno-humérale ou omarthrose). Elle peut résulter d’un vieillissement naturel ou être secondaire à un antécédent traumatique. L’arthrose de l’épaule peut être invalidante.

Chiffres : quelle est la prévalence de l'arthrose ?

Selon l’INSERM, dix millions de Français sont touchés par l’arthrose. Parmi ces millions de Français, 65 % ont plus de 65 ans.

Quels sont les symptômes de l'arthrose ?

  • Des douleurs dans l’articulation atteinte principalement lorsqu’elle est mobilisée ;
  • Une sensibilité de l’articulation lorsqu’on applique une légère pression ;
  • Une raideur de l'articulation, surtout au réveil ou après une période d'immobilité. La raideur matinale dure moins de 30 minutes ;
  • Une perte progressive de flexibilité dans l’articulation ;
  • Une sensation d’inconfort dans l'articulation à la suite de changements de température ;
  • Des "craquements", surtout en cas d’arthrose du genou ;
  • L’apparition progressive de petites excroissances osseuses (ostéophytes) à l’articulation ;
  • Plus rarement, de l’inflammation (rougeur, douleur et gonflement de l’articulation).

Quelles sont les causes de l'arthrose ?

L’arthrose est due à la destruction du cartilage qui s’étend à toutes les structures de l’articulation (notamment l’os et le tissu synovial, liquide huileux). Le cartilage tapisse les extrémités osseuses d’une articulation et leur permet de glisser l’une sur l’autre. À force de mouvements répétés ou de traumatismes, le cartilage perd en épaisseur, se fissure, et finit par disparaître. Cela entraîne alors des douleurs et un handicap majeur, avec une perte de mobilité.

Une étude publiée dans la revue scientifique Biointerphase le 11 avril 2023 suggère que les changements dans la composition du liquide synovial qui a lieu chez les personnes souffrant d’arthrose pourrait entraver la possibilité des molécules du liquide synovial de former un film protecteur et lubrifiant à la surface du tissu du cartilage. D’où l’usure et le déchirement du cartilage.

“Nos résultats montrent que l’acide hyaluronique de faible poids moléculaire, qui imite les articulations arthrosiques, entrave l’absorption du complexe acide hyaluronique-lipide. Le manque de formation d’un film amorphe à la surface pourrait être la conséquence de l’arthrose, puisque ce film devrait aider à réduire la friction et l’usure” a déclaré l’une des autrices de l’étude, la professeure d’ingénierie civile et environnementale Rosa Maria Espinosa-Marzal.

Quels sont les facteurs de risques de l'arthrose ?

La destruction du cartilage est un processus pathologique lié à :

  • L’âge : l’arthrose concerne 3% des moins de 45 ans, 65 % des plus de 65 ans et 80 % des plus de 80 ans ;
  • Des désordres métaboliques générés par un diabète ou l’obésité ;
  • Un excès de pression : une surcharge pondérale, le port fréquent de charges lourdes, une activité physique trop intense ou la pratique mal contrôlée de certains sports augmentent les contraintes mécaniques, contribuant à abîmer le cartilage ;
  • Certaines maladies de l’articulation comme la chondrocalcinose (dépôts de calcium dans le cartilage), l’ostéonécrose ou la polyarthrite rhumatoïde ;
  • La fragilité naturelle du cartilage et certaines anomalies anatomiques ou séquelles de traumatisme (fracture articulaire, entorse négligée, luxation, ablation du ménisque) ;
  • L'hérédité est un facteur de risque dans certains cas, notamment pour l’arthrose des mains.

Arthrose : quelles sont les personnes à risque ?

Des facteurs peuvent accélérer la survenue de l’arthrose chez certains individus comme des mouvements répétitifs ou de légers traumatismes répétés.

Pourquoi l'arthrose touche-t-elle les sportifs ?

Certains sports sont plus enclins à développer de l’arthrose chez le sportif. Les sports individuels comme le vélo, la natation ou la marche ne représente que peu de risque au niveau articulaire. Les sports collectifs comme le football ou le rugby peuvent, eux, causer de plus grands traumatismes. Le football le tennis ou la danse pourront favoriser l’apparition d’une arthrose de la hanche tandis que le lancer de javelot aura plus tendance à déboucher sur une arthrose du coude. Il est important pour les sportifs, quelque soit le niveau, de surveiller régulièrement leurs articulations pour éviter l’apparition d’une arthrose précoce.

Faut-il faire du sport en cas d'arthrose ?

Le sport est recommandé, même en cas d’arthrose. Il est important de conserver une bonne mobilité des articulations douloureuses et entretenir les muscles et les tendons qui entourent ces articulations. De plus, l’exercice physique favoriserait aussi la synthèse du cartilage. Le tout est donc de pratiquer un sport de manière modérée et qui ménage les différentes articulations.

L’idée est de continuer des sports "doux" qui ne sollicitent pas trop les articulations même si celles-ci sont douloureuses. L’arthrosique peut opter pour la marche, la natation, le yoga … Et éviter les sports trop violents comme le tennis, le jogging ou le ski. Il est recommandé de conserver une activité physique régulière lorsque la gêne est quotidienne et la douleur modérée. Il faut au contraire mettre l'articulation au repos lors des crises de douleur aiguë.

Pourquoi continuer le sport ?

Réponse du Dr Jimmy GROSS, rhumatologue :

"Quelle que soit la cause de l’arthrose il est important de conserver une activité physique qui va paradoxalement prévenir l’apparition des douleurs, éviter la sédentarité et la prise de poids qui vont être délétères sur le long terme".

Quelles sont les professions qui donnent de l'arthrose ?

Certains professionnels comme les ouvriers en bâtiments sont plus exposés à l’arthrose. Leurs mouvements répétés quotidiennement peuvent provoquer une usure prématurée de certaines articulations comme la hanche.

Pourquoi les personnes en surpoids sont-elles à risque d'arthrose ?

Il a été démontré que l'obésité est un facteur de risque d'arthrose. Le surpoids peut exercer une pression supplémentaire sur les articulations et le cartilage, ce qui favorise leur usure et les lésions. De plus, la graisse corporelle en excès est cause de niveaux sanguins plus élevés de substances responsables d'inflammation dans les articulations.

L'arthrose est-elle héréditaire ?

Si plusieurs personnes d’une même famille présente de l’arthrose, cela peut s’avérer être un facteur de risque.

Certaines mauvaises habitudes donnent de l'arthrose...

Certaines habitudes comme porter des talons peut favoriser les risques d’arthrose du genou. Une mauvaise position peut également abîmer les disques lombaires et causer de l’arthrose.

Quelle est la durée de l'arthrose ?

Une fois l’arthrose en place, le médecin peut traiter les symptômes de celle-ci, mais ne peut pas faire reculer l’atteinte déjà présente.

Contagion : l'arthrose, est-elle contagieuse ?

Il n’y a aucun risque de contagion possible.

Qui, quand consulter en cas d'arthrose ?

Si vous êtes sportif, consultez un médecin régulièrement afin qu’il suive l’évolution de l’état de vos articulations. Faites de même si vous avez des antécédents familiaux d’arthrose.

Si ce n’est pas le cas, vous pouvez consulter un médecin dès l’apparition des premiers symptômes afin qu’il pose un diagnostic. Le patient peut s’orienter vers son médecin traitant ou vers un rhumatologue.

  • Le médecin traitant : médecin généraliste

C’est un professionnel qui vous connaît bien et qui est apte à organiser vos soins. Il pourra déterminer d’où proviennent les douleurs.

  • Le rhumatologue

Le rhumatologue est le spécialiste des maladies des os, des articulations des muscles et tendons. Il peut vous orienter vers des examens complémentaires et vers la mise en place d’un traitement adapté, s'il s'avère nécessaire.

Si nécessaire il pourra vous orienter vers un radiologue ou un kinésithérapeute.

Quelles sont les complications de l'arthrose ?

  • Comment évolue l’arthrose ?

Une fois là, les lésions du cartilage ne régressent pas, mais leur progression peut être ralentie. L’évolution peut être rapide et la pose de prothèse rapidement envisagée. Cependant, la maladie peut également évoluer lentement, sur plusieurs années, sans devenir un handicap majeur.

Photo : radiographie d'un bassin montrant une prothèse métallique de la hanche droite et une coxarthrose de la hanche à gauche

Quelles sont les complications de l'arthrose ?© Creative Commons

Crédit : National Institutes of Health -© CC - Licence : domaine publique

Seules choses impossibles à prévoir :

  • Les phrases chroniques au cours desquelles la gêne est quotidienne et la douleur modérée ;
  • Les crises de douleurs aiguës accompagnées d’une inflammation de l’articulation. Durant cette phase, la douleur est vive et est présente principalement le matin voire durant la nuit ;
  • La douleur est la principale complication qui accompagne l’arthrose.

Quels examens et analyses faire faire en cas d'arthrose ?

Le diagnostic commence par un examen clinique chez un médecin généraliste ou un rhumatologue. Couplé à de simples radiographies, il suffit souvent à poser le diagnostic, sans faire appel à des examens plus poussés et plus chers (scanner, IRM). La mise en évidence d'ostéophytes (excroissances osseuses se développant autour d’une articulation) généralement associée à un pincement de l'interligne de l'articulation est un signe de la détérioration du cartilage qui confirment l'arthrose.

Quels sont les traitements en cas d'arthrose ?

Les médicaments contre l'arthrose

  • Les antalgiques

Les antalgiques comme le paracétamol sont prescrits en première intention. Leur efficacité est limitée, mais s’ils s’avèrent efficaces, ils seront alors prescrits sur le long terme. Leur action commence 30 à 60 minutes après la prise et il faut veiller à ne pas dépasser les 3g par jour en raison de leur toxicité hépatique.

  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens oraux

Ces médicaments sont prescrits en deuxième intention. Ils ne peuvent être pris que sur une courte durée en raison de leurs effets secondaires digestifs ou cardiaques. Du fait de l’âge de survenue de l’arthrose, un certain nombre de patients verra les anti-inflammatoires contre indiqués, il faudra donc toujours prendre l’avis du médecin et éviter l’auto-médication. Ils sont utilisés lorsque le paracétamol n’est pas efficace.

  • Les médicaments à base d’opioïdes

Lorsque les douleurs sont trop sévères, les médecins peuvent prescrire des médicaments à base d’opioïdes qui sont des dérivés de la morphine, comme la codéine. Ils peuvent provoquer somnolence ou vertiges.

  • ​Les patchs et gels

Les patchs antalgiques et anti-inflammatoires appliqués localement sont assez efficaces lors de poussées modérées. Ils sont particulièrement efficaces pour une application sur les mains, les doigts et les genoux. Les crèmes anti-inflammatoires peuvent aussi être efficaces.

  • Les infiltrations de corticoïdes

Il est possible d’injecter les corticoïdes directement localement plutôt que de le prendre par la bouche, ce qui évite une bonne partie des effets secondaires. Ces infiltrations permettent d'injecter une quantité plus faible de corticoïdes, directement au contact de l'articulation. Les infiltrations de corticoïdes sont indiquées en cas de crise ou de gonflement articulaire.

  • Les infiltrations d’acide hyaluronique

L’injection d’acide hyaluronique dans une articulation aura un effet anti-inflammatoire et antalgique qui permet une diminution de la douleur. Elle aura également pour action de protéger le cartilage et aide aux transports des nutriments. Une injection apporte à l’articulation le composé naturel déficient (l’acide hyaluronique) en cas d’arthrose. Ces injections ont prouvé leur efficacité, certains patients ont vu une amélioration de leurs symptômes sur un an. Les infiltrations d’acide hyaluronique sont indiquées pour préserver la fonction de l’articulation

  • Les injections de graisse ou lipofilling

Le lipofilling apporte des améliorations durables aux patients souffrant d’arthrose douloureuse des doigts. Cette alternative à la chirurgie, consistant à tranférer la graisse de votre corps dans les doigts, réduit notablement la douleur sans abîmer les articulations. Transférer de la graisse provenant d'une autre partie du corps dans les articulations arthritiques, entraîne des améliorations durables de la fonction de la main et permet surtout de réduire la douleur. C’est que révèle une étude publiée dans le numéro de mai de Plastic and Reconstructive Surgery, le journal médical officiel de l'American Society of Plastic Surgeons. “Même sur un suivi à long terme, le transfert de tissu graisseux dans les articulations des doigts arthritiques semble constituer une alternative sûre et peu invasive à la chirurgie conventionnelle pour les patients souffrant d'arthrose”, assure le Dr Max Meyer-Marcotty, auteur principal de cette étude.

  • Arthrose : quels sont les remèdes naturels ?

Les orties, le cassis, la prêle ou l’arnica sont utilisés comme remèdes naturels contre l’arthrose. L’avis d’un médecin est obligatoire. L’ortie agit comme un reminéralisant et favorise la reconstitution du cartilage. Il est également un anti-inflammatoire naturel. Le cassis est employé en phytothérapie pour ses vertus anti-inflammatoires. La prêle renferme des propriétés reminéralisantes et anti-inflammatoires. Elle accroît la consolidation des os, et soulage les douleurs causées par l'arthrose. L’arnica est un anti-inflammatoire à utiliser uniquement en application externe.

Récemment, le curcumin bioassimilable a montré une efficacité sur les douleurs des patients arthrosiques.

  • La Kinésithérapie

En complément des traitements symptomatiques. Les séances de kinésithérapie peuvent aider à récupérer partiellement une certaine mobilité de l'articulation touchée par l'arthrose, mais également de lutter contre l'instabilité de l'articulation et la déformation qui peut se produire. Les séances doivent également permettre d'apprendre les mouvements à répéter ensuite chez soi ainsi que les postures à adopter et/ou les gestes à éviter. La kinésithérapie peut aider à préparer certaines interventions chirurgicales. Lors de la rééducation post-opératoire, après une opération du genou, par exemple, les séances permettent de développer les muscles stabilisateurs du genou.

  • L'alimentation

Manger sainement et équilibré permet de réduire la charge pondérale, ce qui agit directement sur les douleurs liées à l’arthrose. Au-delà du poids, l'alimentation pourrait avoir un véritable impact sur la prévention des maladies articulaires comme l'arthrite, dont l'arthrose et la goutte. En effet, selon un article à paraître dans la revue Harvard Women's Health Watch le 1er février prochain, adopter un régime alimentaire anti-inflammatoire, tels que les régimes méditéranéen et DASH, pourrait réduire votre risque de développer une affection articulaire telle que l’arthrose ou la goutte.

Les chercheurs ont découvert qu’une réduction de diverses mesures de l'inflammation dans le corps, comme celle de la protéine C-réactive, avait été observée chez les personnes qui avaient une alimentation anti-inflammatoire de manière régulière. Adopter un régime méditerranéen ou DASH peut ainsi réduire votre risque de développer la goutte jusqu'à 60%. Consommer des aliments anti-inflammatoires sur le long terme peut également aider à réduire les douleurs articulaires chez les personnes atteintes d'arthrose et potentiellement ralentir la progression des lésions. Afin de prévenir les maladies articulaires et de gérer sa progression si vous êtes déjà atteint, il est à noter que vous devez manger une grande variété d'aliments anti-inflammatoires, idéalement sur plusieurs années.

  • Les cures thermales

Une cure thermale peut permettre d’apaiser les douleurs et ainsi de réduire la prise de médicaments. La moitié des patients ressentent une nette amélioration de leurs symptômes après leur cure.

Photo : thermes de Bagnoles, cure phlébologie, exemple de soin

Les médicaments contre l'arthrose© Creative Commons

Crédits : Romaineolas, 7 octobre 2009, © CC Licence : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr

  • L'acupuncture

L'acupuncture peut parfois aussi apporter une aide.

Que faire si la kiné et les médicaments sont inefficaces ?

Réponse du Dr Jimmy GROSS, rhumatologue :

"En cas de douleurs importantes, qui ne céderaient pas avec la kinésithérapie et les médicaments usuels (paracétamol, anti-inflammatoires) on pourra proposer au patient une infiltration de corticoïdes s’il est en crise. Une fois la douleur soulagée, il faudra alors "préparer le terrain" et maintenir une fonction pour le patient, on propose alors d’injecter un "lubrifiant" du cartilage qu’est l’acide hyaluronique.

"Depuis quelques années maintenant, j’utilise aussi le plasma riche en plaquettes chez mes patients arthrosiques, cela qui consiste à prélever le sang, séparer les plaquettes qui sont les éléments anti-inflammatoires et cicatrisant et les réinjecter sous contrôle échographique dans les articulations. Cette technique tout à fait novatrice montre une efficacité assez spectaculaire sur le long terme".

Dans les prochaines années, on espère voir l’arrivée des cellules souches, qui ne sont pour le moment qu’au stade de recherche clinique et dont on attend les résultats."

Des chercheurs ont réussi à faire repousser le cartilage articulaire

Des chercheurs de la faculté de médecine de l'Université de Stanford ont découvert un moyen de régénérer, chez la souris et sur des tissus humains, le cartilage présent dans les articulations. Leurs travaux ont été publiés le 17 août 2020 dans la revue Nature Medicine.

Les scientifiques ont d'abord causé de légères blessures aux tissus articulaires étudiés, puis ils ont utilisé des signaux chimiques pour orienter la croissance des cellules souches squelettiques à mesure que les blessures guérissaient.

"Le cartilage a un potentiel de régénération pratiquement nul à l'âge adulte, donc une fois qu'il est blessé ou qu'il a disparu, ce que nous pouvons faire pour les patients est très limité", explique le Dr Charles KF Chan, professeur adjoint de chirurgie. "Il est extrêmement gratifiant de trouver un moyen d'aider le corps à faire repousser ce tissu important".

Arthrose : quelle opération pourrait vous éviter une prothèse de genou ?

L'ostéotomie du tibia haut pourrait bien vous éviter une prothèse de genou. Selon une étude publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne (JAMC), relayée par Metamag, une opération chirurgicale particulière, appelée ostéotomie du tibia haut, pourrait réduire la nécessité d’arthroplastie totale du genou, c'est-à-dire l’opération qui consiste à remplacer totalement le genou par une prothèse, en particulier chez les personnes jeunes.

Trevor Birmingham, chercheur à la Western University de London (Ontario), l’un des auteurs de l’étude, décrit l’ostéotomie du tibia haut comme "une chirurgie du genou destinée aux jeunes patients aux premiers stades de l’arthrose du genou". Selon l'expert, "l’un de ses objectifs est de prévenir ou de retarder la nécessité d’une prothèse de genou". Il la compare à une sorte d’alignement de la partie avant d’une voiture pour contrer l’usure asymétrique des pneus et ainsi augmenter leur résistance à la fatigue.

95% des opérés n'avaient pas besoin de prothèse dans les 5 ans

Dans l'étude, les chercheurs ont analysé 556 patients ayant subi une ostéotomie tibiale haute dans la même institution canadienne et ont constaté que 95% d’entre eux n’avaient pas besoin d’une arthroplastie totale du genou dans les cinq ans et que 79% d’entre eux n’en avaient pas besoin dans les 10 ans. Robert Giffin, professeur de chirurgie à Western, un autre auteur de l’étude, estime que l’ostéotomie du tibia haut est une procédure qui est sous-utilisé e, du moins au Canada, et qui pourrait être pratiquée plus souvent pour retarder, voire prévenir, la nécessité d’une arthroplastie totale du genou, c'est-à-dire le remplacement du genou par une prothèse. Cette opération est par exemple indiquée chez les personnes jeunes souffrant d'un début d'arthrose avec des lésions articulaires moins grave et une plus grande activité.

En revanche, pour les patients âgés atteints dont l'arthrose est trop avancée et dont la mobilité est très limitée, l'opération consistant à remplacer totalement le genou reste le meilleur choix. Face à des douleurs trop vives ou un handicap, la prothèse de genou est la seule solution.

Comment prévenir l'arthrose ?

  • Perdre du poids

Plus particulièrement pour l’articulation de votre genou. Perdre un peu de poids entraînera une diminution de la pression sur cette articulation particulièrement.

  • Soulager les articulations

Les sports tels que le football ou le rugby doivent être arrêtés ainsi que les travaux physiques (comme porter des charges lourdes). Un ergothérapeute peut apprendre au patient à solliciter correctement ses articulations dans la vie quotidienne.

  • Corriger les déformations

Certaines déformations, comme celles du pied, peuvent entraîner des mouvements qui abiment plus vite les articulations. Un médecin peut y remédier en prescrivant à son patient des semelles orthopédiques.

  • Arrêter de fumer

Certaines études visent à démontrer que la consommation de nicotine perturberait l’apport en nutriments du cartilage.

Sites d’informations et associations sur l'arthrose

https://www.mon-arthrose.com/

Sources

Merci au Docteur Jimmy Gross, spécialiste en rhumatologie et rhumatologie interventionnelle 

Qu'est-ce que l'arthrose ?, SFR, consulté le 15 janvier 2020

Arthrose, La maladie articulaire la plus répandue, Inserm, consulté le 15 janvier 2020

Researchers find method to regrow cartilage in the joints, Stanford University, 17 août 2020. 

Total knee replacement after high tibial osteotomy: time-to-event analysis and predictors, Journal de l’Association médicale canadienne, 1er février 2021. 

L’ostéotomie du tibia haut peut réduire la nécessité d’une arthroplastie totale du genou, Metamag, 1er février 2021. 

“Insight into the assembly of lipid-hyaluronan complexes in osteoarthritic conditions”, une étude publiée dans la revue scientifique Biointerphase le 11 avril 2023.

https://pubs.aip.org/avs/bip/article/18/2/021005/2877732/Insight-into-the-assembly-of-lipid-hyaluronan

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