Sommaire

Qu'est-ce que la maladie d’Alzheimer ?

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative (atteinte cérébrale progressive conduisant à la mort neuronale) caractérisée par une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions intellectuelles (cognitives) conduisant à des répercussions dans les activités de la vie quotidienne.

Prévalence de la maladie d'Alzheimer

La maladie d’Alzheimer est plus fréquente chez les personnes âgées. Le risque de développer ce genre de troubles augmente de manière exponentielle entre 65 et 85 ans. Après cet âge, l’augmentation est moins bien documentée, il est difficile de poser un diagnostic précis dans cette tranche d’âge. D’après les dernières estimations, 1,2 million de personnes pourraient être touchées par l’Alzheimer ou une maladie apparente en France. Sur ce chiffre, environ 750 000 personnes sont diagnostiquées. Après 65 ans, cette maladie a plus tendance à se développer chez les femmes que chez les hommes.

Démence : trois fois plus de cas dans le monde, d’ici à 2050

L’édition 2021 de l'Alzheimer's Association International Conference® (AAIC®), à Denver (États-Unis) a permis de mettre en lumière le développement de la démence dans le monde. D’ici à 2050, les scientifiques estiment que 150 millions de personnes pourraient être concernées, soit trois fois plus qu’aujourd’hui.

Cette estimation provient de données de santé collectées à travers le monde, de 1999 à 2019. Les chercheurs de l’université de Washington ont observé que la croissance de la population, mais aussi son vieillissement, seraient susceptibles de faire passer de 57,4 millions (en 2019) à 152,8 millions le nombre de personnes concernées par Alzheimer en 2050.

Autre découverte inquiétante : la maladie tue de plus en plus (+38 % de mortalité entre 1990 et 2019) et les patients sont de plus en plus jeunes - en dessous de 65 ans, pour 350 000 malades chaque année.

Alzheimer : la ménopause, facteur de risque pour les femmes ?

Les femmes sont plus susceptibles de développer la maladie d'Alzeheimer, et cela n’est pas uniquement dû au fait qu’elles vivent plus longtemps que les hommes. Des chercheurs de la faculté de médecine de Weill Cornell (USA) avancent que cette prévalence est liée aux changements hormonaux qui surviennent lors de la ménopause. La chute du taux des œstrogènes entraîne, selon eux, des modifications du cerveau, favorisant l’apparition de la maladie.

Ils ont suivi 85 femmes et 36 hommes n’ayant pas de déficience cognitive, dont la moyenne d'âge était de 52 ans. Ils ont subi plusieurs examens cérébraux afin d’évaluer plusieurs biomarqueurs de la maladie (les volumes de matière grise et blanche dans le cerveau, les niveaux de plaques amyloïdes bêta et la vitesse à laquelle le cerveau métabolise le glucose).

Les participantes ont obtenu de moins bons résultats dans ces quatre mesures. En moyenne, elles avaient 30% de plaques bêta-amyloïdes en plus, une métabolisation du glucose inférieure de 22% et moins de matière grise et blanche.

"Nos résultats suggèrent que les femmes d'âge moyen peuvent être plus à risque de contracter la maladie, peut-être en raison de niveaux plus faibles d'hormones œstrogène pendant et après la ménopause", a expliqué le Dr Lisa Mosconi, auteure principale de la recherche parue dans la revue médicale Neurology le 24 juin 2020

Alzheimer précoce : à quel âge se déclare la maladie ?

Certains cas d'Alzheimer précoce ont été diagnostiqués chez des personnes âgées de 30 ans. Toutefois, les cas de maladie chez les moins de 45 ans restent rares. L'Alzheimer précoce touche les moins de 60 ans.

Les premiers signes de la maladie d'Alzheimer

Cette liste décrit les premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer. En fonction des stades de la maladie, d’autres symptômes peuvent apparaître, ainsi que d’autres troubles cognitifs :

  • Oubli des événements qui viennent de se produire ou des nouvelles personnes rencontrées ;
  • Trous de mémoire ;
  • Difficultés à se souvenir des mots, du nom des gens ;
  • Difficultés à trouver ses mots (aphasie) et tendance à les remplacer par d'autres mots ;
  • Oubli de dates de rendez-vous ou d'anniversaire ;
  • Perte d'objets ou difficultés à se rappeler où se trouvent des objets de la vie courante ;
  • Difficultés à se souvenir d'un trajet effectué ;
  • Répétition des mêmes questions concernant les mêmes informations.

Alzheimer : ces 5 symptômes légers surviennent 5 ans avant

Si maladie d'Alzheimer rime souvent avec perte de mémoire, c'est loin d'être le seul symptôme d'alerte. Un nouveau rapport publié le 15 mars par l'Alzheimer's Association (rapport 2022 Alzheimer's Disease Facts and Figures) démontre que d'autres symptômes vont apparaître encore plus précocement, mais vont être suffisamment légers pour passer inaperçus. Ces derniers vont être confondus avec des manifestations "normales" qui surviennent en vieillissant. Pourtant, environ un tiers des personnes qui les développent finissent par déclarer la maladie d'Alzheimer dans les 5 ans, selon l'étude.

  • Vous avez du mal à suivre une conversation
  • Vous avez du mal à vous souvenir de certaines conversations
  • Vous vous sentez perdu dans des endroits familiers
  • Vous peinez à accomplir des tâches quotidiennes comme les factures
  • Vous perdez souvent des objets

Quels sont les symptômes plus tardifs de la maladie ?

  • La personne atteinte aura alors du mal à effectuer de simples tâches de la vie quotidienne, à la maison comme au travail.
  • Les troubles de la concentration viendront perturber l’exécution de chaque tâche.
  • Une légère confusion peut également apparaître.
  • Certains gestes simples comme faire sa toilette peuvent être désappris par le patient.
  • Progressivement, le sujet atteint d’Alzheimer se retire de sa vie personnelle en évitant les contacts sociaux ou toute activité extérieure.
  • S'ensuivent les troubles de l’humeur qui sont également des symptômes de cette affection.
  • La personnalité de la personne peut alors être atteinte de dépression, anxiété et peur irrationnelle. Une certaine paranoïa peut s’installer.
  • Troubles du sommeil, hallucinations, délires peuvent également être observés.

Alzheimer : boire beaucoup d'alcool peut être un symptôme

Attention si vous avez tendance à boire plus d'alcool en vieillissant. Selon des chercheurs américains, une consommation importante pourrait en effet être un signe annonciateur de démence, surtout après 40 ans. C'est ce que révèle une nouvelle étude publiée par le Journal of Alzheimer's Disease qui précise que si une personne se met à boire davantage d’alcool lorsqu’elle est plus âgée, cela pourrait être un signal précurseur de la maladie.

Les chercheurs américains ont constaté que 2,2 % des patients étaient confrontés à ce que l’on appelle, un abus d’alcool tardif. Boire trop d'alcool après un certain âge pourrait être dangereux en matière de démence après l’âge de 40 ans. Pourtant, seulement 1,7 % des personnes âgées ont tendance à faire face à ce type de problèmes d’alcool. “Ce que nous avons découvert, c'est que l'abus d'alcool peut être le premier signe d'un trouble neurologique sous-jacent lorsqu'il se manifeste tard dans la vie”, explique Georges Naasan, auteur principal de l'étude.

Des résultats qui pourraient conduire à une amélioration du diagnostic et de la prise en charge. “S'il est important d'identifier les facteurs sociaux susceptibles de conduire à l'abus d'alcool, tels que la retraite, la solitude ou la perte de revenus, de proches ou de logement, nos données devraient inciter les professionnels de la santé à ne pas attribuer systématiquement l'abus d'alcool à ces aspects”, conclut le chercheur.

Donner de l'argent facilement : un signe évocateur de déclin cognitif

D'après une étude publiée en juin 2022 dans le Journal of Alzheimer's Disease, donner son argent facilement peut être un signe de la maladie d'Alzheimer, dans ses premiers stades. Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs de l’université de Californie du sud ont confronté 67 personnes âgées ne souffrant pas de démence à des situations ou on leur demandait de donner de l'argent à une personne anonyme. Elles avaient le choix d'accepter, ou de le garder pour elles-mêmes. En parallèles, ils leur ont fait passer une série de tests cognitifs.

Résultat : celles qui ont déboursé le plus présentaient de moins bons résultats aux évaluations cognitives. "On pense que la difficulté à gérer son argent est l'un des premiers signes de la maladie d'Alzheimer, et cette découverte appuie notre hypothèse", souligne le Pr Duke Han, auteur principal de l'étude.

Démence : les chiens ont les mêmes symptômes que les humains

Les animaux touchés par un syndrome de dysfonctionnement cognitif canin, que l'on peut comparer à la maladie d’Alzheimer, auraient certains symptômes similaires à l’Homme. C’est en tout cas ce que démontre une étude américaine, publiée le 28 avril 2023, dans la revue Frontiers in Veterinary.

En effet, les chercheurs ont comparé les symptômes de la maladie d’Alzheimer chez l’humain avec ceux du dysfonctionnement cognitif canin qui existe chez les chiens. Pour rappel, selon la SPA (Société Protectrice des Animaux), les canins peuvent être touchés par ce trouble dès l’âge de 8 ans. On l’appelle aussi la démence du chien.

Alzheimer et le déclin cognitif canin partagent des similitudes en termes de pathogènes, notamment l’accumulation de plaques beta-amyloïdes dans l’encéphale. Ces protéines ont été retrouvées dans le cerveau des chiens à l’identique de ceux des humains. Les conséquences sur le cerveau sont aussi les mêmes : une atrophie corticale et de l’hippocampe. Reste à déterminer si les facteurs précoces de déclenchement de la maladie sont aussi les mêmes chez l’Homme que chez le chien.

Désorientation, troubles du comportement ou encore des problèmes d'hygiène...

Pour mener à bien leur recherche, les scientifiques ont suivi 28 chiens, des mâles, des femelles, certains de race et d’autres croisés. Ils avaient entre 10,4 et 16,2 ans. On a demandé aux propriétaires de ces animaux d’évaluer la gravité des symptômes du dysfonctionnement cognitif canin chez leur chien.

Ces symptômes sont principalement la désorientation, des troubles du comportement social ainsi que des problèmes d’hygiène. Au total, huit chiens, soit 28,5% d’entre eux, étaient considérés comme étant normaux et donc comme n’étant pas touchées par un dysfonctionnement cognitif canin. 8 d’entre eux en avaient un léger, 4 un modéré et 8 un sévère.

Des troubles du sommeil chez l'Homme et le chien

Des tests de polysomnographie, un examen médical qui vise à enregistrer le sommeil, la ventilation et les mouvements corporels la nuit, ont ensuite été réalisés sur ces animaux. Résultats : les chiens qui avaient les déclins cognitifs les plus importants étaient aussi ceux qui mettaient le plus de temps à s’endormir. Leurs ondes cérébrales indiquaient aussi que leur sommeil était moins profond et de moins bonne qualité.

Alzheimer : ce qu'il se passe dans le cerveau

Les scientifiques observent deux types de lésions dans le cerveau des malades d'Alzheimer :

  • des plaques amyloïdes (ou plaques séniles) ;
  • une dégénérescence neurofibrillaire : c'est-à-dire l'accumulation d’une autre protéine anormale, la protéine Tau.

Illustration : protéines Tau agrégat d’enchevêtrements neurofibrillaires

Alzheimer : ce qu'il se passe dans le cerveau© Istock

On explique en partie la maladie par la "cascade amyloïde" : elle suppose que les différents facteurs de risques – âge, génétique, environnement –s'additionnent et génère la formation de plaques amyloïdes.

Ces dernières entraînent une accumulation anormale de protéines Tau responsables de la dégénérescence et de la mort des neurones.

Ces phénomènes sont observables plusieurs années avant l’apparition de symptômes :

  • les plaques amyloïdes sont visibles 15 ans environ avant la survenue de la pathologie,
  • la protéine Tau est présente une dizaine d'années avant.

Cette hypothèse, cependant ne suffit pas à expliquer la maladie. Des travaux génétiques pointent aujourd'hui du doigt d’autres mécanismes ou fonctions potentiellement responsables : métabolismes lipidiques et glucidiques, immunité…

On sait également que des chercheurs ont identifié les régions du cerveau endommagées par l’hypertension artérielle et qui pourraient contribuer au déclin cognitif et au développement de la démence. Leur étude a été publiée dans la revue European Heart Journal le 27 mars 2023. Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques ont analysé les données de milliers de patients.

“En utilisant une combinaison d’imageries, de recherche génétique et d’approches observationnelles, nous avons identifié les zones spécifiques du cerveau affectées par des augmentations de pression artérielle, dont les zones qu’on appelle le putamen et des régions spécifiques de substance blanche”, a réagi l’auteur principal de l’étude, le professeur de médecine cardiovasculaire Tomasz Guzik.

Alzheimer : les 4 types de propagation de la maladie

Selon une étude internationale publiée le 29 avril, les chercheurs ont identifié quatre sous-types distincts de la maladie d'Alzheimer. Des résultats qui pourraient conduire à des traitements plus individualisés pour les personnes atteintes du trouble neurodégénératif.

Pour rappel, les causes de la maladie sont l’accumulation de plaques amyloïdes et de protéine Tau dans le cerveau, qui causent respectivement des lésions cérébrales et une obstruction des neurones. Or, cette nouvelle étude internationale publiée dans la revue Nature Medicine a démontré que l a propagation de la maladie se fait en réalité de quatre manières distinctes. vient de démontrer que la protéine Tau se propage selon plusieurs schémas différents. Grâce à la technologie d’imagerie médicale TEP (tomographie par émission de positons), les chercheurs ont, en effet, surveillé comment s'accumulait la protéine chez les 1143 participants à l'expérience et ont identifié quatre sous-types de propagation de la maladie.

Ils ont ainsi découvert que différentes régions du cerveau étaient touchées dans ces sous-types de la maladie. "La prévalence des sous-groupes variait entre 18 et 30%, ce qui signifie que toutes ces variantes de la maladie d'Alzheimer sont en réalité assez courantes et qu'aucune ne domine comme nous le pensions auparavant", explique Oskar Hansson, professeur de neurologie à l'université de Lund, qui a supervisé l'étude.

  • Dans 33% des cas, les chercheurs ont identifié que la protéine Tau se propageait dans le lobe temporal et affectait la mémoire.
  • Dans le deuxième sous-type de la maladie, qui concerne 18% des ca), la protéine se déploie dans le reste du cortex cérébral, entraînant ainsi des difficultés avec les fonctions exécutives.
  • Le troisième sous-type de la maladie, 30% des cas, montre une accumulation de la protéine Tau dans le cortex visuel. Les personnes touchées par ce développement de la maladie ont des difficultés à s’orienter, à distinguer les formes et les contours, la distance, le mouvement et l’emplacement des objets par rapport à d’autres objets.
  • Le dernier sous-type, pour 19% des cas, se caractérise par une propagation de Tau de manière asymétrique dans l’hémisphère gauche du cerveau. Il affecte les capacités de langage des personnes qui en souffrent.

"Parce que différentes régions du cerveau sont affectées différemment dans les quatre sous-types de la maladie d'Alzheimer, les patients développent des symptômes et des pronostics différents. Ces connaissances sont importantes pour les médecins qui évaluent les patients atteints de la maladie d'Alzheimer et nous amènent également à nous demander si les quatre sous-types pourraient répondre différemment à différents traitements", conclut Oskar Hansson.

Alzheimer : plus de la moitié des malades ne souffrent que de démence légère

Plus de la moitié des personnes atteintes par la maladie d'Alzheimer souffrent de démence légère. C'est la conclusion quelque peu rassurante d'une étude menée par des chercheurs de l'université de Boston, aux États-Unis. Publiée le 26 décembre dernier dans le Journal of Alzheimer’s Disease, et relayée par Pourquoi docteur ?, elle révèle en effet que plus de la moitié des cas de la maladie d’Alzheimer souffrent de légère démence et que seul un patient sur cinq représente un cas de démence grave.

Afin de parvenir à cette conclusion, ils ont analysé les données d'une étude épidémiologiste américaine commencée en 1948, en ciblant les personnes entre 50 et 94 ans susceptibles de développer la maladie d'Alzheimer ou des troubles cognitifs. En se limitant aux périodes 2004-2005, 2006-2007 et 2008-2009, ils ont découvert que 50,4% des participants retenus souffrant de la maladie d’Alzheimer étaient des cas légers de démence, qu’un peu moins d'un tiers (30,3%) étaient des cas sont modérés et 19,3% des cas graves.

Objectif : des thérapies pour ralentir la maladie

Pour les chercheurs, le fait que plus d'un malade sur deux ayant la maladie d’Alzheimer souffre d’une démence légère souligne la nécessité d’effectuer des recherches et des traitements afin de pouvoir ralentir le déclin ou prévenir la progression de la maladie. "Il est crucial de déterminer les facteurs de risque ou de développer des thérapies qui pourraient modifier la trajectoire de la maladie afin d'améliorer la qualité de vie des individus et d'alléger le fardeau socio-économique", assure Rhoda Au, professeur d'anatomie et de neurobiologie à la faculté de médecine de l'université de Boston.

Alzheimer : quels facteurs de prévention ?

Alzheimer : le lien avec le microbiote intestinal est avéré

C'est une grande nouvelle. D'après des scientifiques genevois et italiens, il existerait une corrélation entre le microbiote intestinal et la maladie d’Alzheimer.

Ce lien est désormais prouvé par une étude qui aura duré plus de cinq ans. Ses résultats, publiés le 10 novembre dernier au sein du "Journal of Alzheimer’s Disease", ont été annoncés lundi dans un communiqué de l’UNIGE.

Mais comment les chercheurs justifient-ils ce lien entre la maladie d’Alzheimer et notre intestin ? Concrètement, les protéines produites par certaines bactéries intestinales, identifiées dans le sang des malades, pourraient modifier l’interaction entre le système immunitaire et le système nerveux et déclencher la maladie.

Les scientifiques vont maintenant travailler à l’identification des souches bactériennes en jeu dans ce phénomène. À terme, ils souhaiteraient réaliser un "cocktail bactérien" destiné à rétablir l’équilibre du microbiote intestinal et ainsi prévenir la maladie, en particulier chez les personnes à risque.

Démence : l'infection au SARS-CoV-2 l'accélère

D’après une étude publiée dans la revue Journal of Alzheimer's Disease Reports le 14 février 2023, l’infection au virus SARS-CoV-2 a un impact significatif sur les fonctions cognitives chez les patients atteints de démence. Les auteurs de cette étude ont observé 14 patients souffrant de tous les sous-types de démence : chez eux, les symptômes de la maladie ont progressé après la contraction du Covid-19. Par ailleurs, les scientifiques ont réalisé que les patients atteints de démence dégénérative et vasculaire ont commencé, après l’infection, à se comporter comme des personnes souffrant de démence mixte, à la fois sur le plan clinique et radiologique.

Le rôle des intestins dans les troubles cérébraux et cognitifs

L'origine d'Alzheimer se trouverait bien dans nos intestins. C'est en tout cas l'hypothèse d'une équipe de chercheurs de l'Oregon Health & Science University (OHSU), aux États-Unis. Dans leur étude, publiée le 25 février dernier sur le site Scientific Reports, ils mettent en lumière le rôle du microbiome intestinal dans les troubles cérébraux et cognitifs. Comme le rapporte Santé Log, qui relaie l'étude, les chercheurs ont établi une nouvelle corrélation entre la composition du microbiome intestinal et les performances comportementales et cognitives des souris atteintes de la maladie d'Alzheimer sur lesquelles ils ont effectué leurs expériences.

Ils sont en effet parvenus à démontrer que les microbes intestinaux ont bien un impact sur les mesures comportementales et cognitives liées à la maladie d'Alzheimer, via des changements épigénétiques dans l'hippocampe. En pratique, les chercheurs ont utilisé des souris portant le gène de la protéine précurseur amyloïde humaine et de mutations dominantes de la maladie d'Alzheimer afin de provoquer des symptômes similaires à la maladie. Le Dr Jacob Raber, professeur de neurosciences comportementales à l'École de médecine de l'OHSU, auteur de l'étude, assure que toutes les souris ont été nourries de la même manière, mais que leur microbiome intestinal a été affecté d'une manière dépendante du génotype.

Résultat : cela a entraîné des modifications dans leur cerveau et leur comportement. Cette étude établit donc un lien direct entre microbiome intestinal et changements cognitifs et neurologiques chez la souris.

Alzheimer : combien d'heures dormir pour limiter les risques ?

Dormir peu ou dormir trop pourrait impacter votre cerveau et les risques de développer la maladie d'Alzheimer en vieillissant. Selon une étude publiée le 31 août dernier dans la revue JAMA Neurology, dormir trop ou dormir trop peu pourrait avoir de lourdes conséquences sur le cerveau. Les chercheurs ont en effet étudié le lien entre la durée de sommeil et les performances cognitives. L'étude révèle ainsi que les personnes qui dorment six heures ou moins chaque nuit auraient des niveaux élevés de bêta-amyloïde, une protéine qui s'accumule dans le cerveau pour former des plaques amyloïdes. Or pour rappel, les plaques amyloïdes sont l'un des premiers marqueurs de la maladie d'Alzheimer, précise Joseph Winer, chercheur à l'université de Stanford et auteur principal de l'étude. Ses recherches ont démontré que si dormir peu peut augmenter les risques de développer la maladie d'Alzheimer, dormir trop est également dangereux pour votre santé.

L'étude révèle que les adultes qui dorment plus de neuf heures par nuit présentent des signes accrus de symptômes dépressifs, de hausse de l'indice de masse corporelle et de déclin cognitif. Pour autant, dormir trop n'était pas associé à des niveaux élevés de bêta-amyloïde.

Entre 7 et 8 heures par nuit

L'étude révèle que les adultes qui dorment plus de neuf heures par nuit présentent des signes accrus de symptômes dépressifs, de hausse de l'indice de masse corporelle et de déclin cognitif. Pour autant, dormir trop n'était pas associé à des niveaux élevés de bêta-amyloïde. Pour le chercheur principal de l'étude, "il est important de maintenir un sommeil sain, particulièrement quand on vieillit". Selon l'étude le nombre d'heures de sommeil idéal se situerait entre sept et huit heures de sommeil par nuit.

Dans quelle position dormir pour prévenir la maladie ?

La position dans laquelle vous dormez pourrait bien influencer votre risque de développer une démence. Si l’alimentation est un facteur important dans votre capacité à prévenir la démence, votre manière de dormir peut également avoir un réel impact. Comme le rapporte The Sun, dormir dans une certaine position pourrait vous aider à réduire le risque de démence. L'expert en sommeil Narwan Amini assure dans le journal que "dormir sur le côté s'est avéré être la position la plus bénéfique pour votre cerveau" car elle aide "votre cerveau à éliminer les déchets interstitiels plus rapidement que les autres positions".

L’expert d'eachnight.com, équipe multidisciplinaire de professionnels du sommeil, de la médecine et du bien-être, ajoute que "cela a de multiples bienfaits, et notamment la réduction potentielle du risque de développer des maladies neurologiques telles que la maladie de Parkinson ou la maladie d'Alzheimer". En outre, dormir sur le côté est généralement considéré comme la meilleure position pour votre santé car cela offre un bon soutien de la colonne vertébrale, tout en minimisant les reflux acides.

Certains aliments riches en fructose sont à éviter

On le sait, la maladie d'Alzheimer serait, en partie, causé par deux protéines : Tau et ß-amyloïde. Or, une alimentation riche en fructose participerait au développement de celles-ci dans le cerveau. Pourtant, le fructose joue un rôle prépondérant dans la survie de l’être humain, et ce, depuis la nuit des temps.

En effet, pour cela, l’être humain a adopté divers comportements, instincts et sensations. Parmi ceux-ci, la faim fait partie des plus basiques, mais aussi des plus importants. Elle a permis à nos ancêtres de se mettre en quête de nourriture pour survivre. Cette recherche de nourriture nécessitait alors de la concentration, une évaluation rapide, de l'impulsivité, un comportement exploratoire et une prise de risque.

Or, le fructose agit sur plusieurs zones du cerveau de manière bénéfique à cette recherche de nourriture. Par exemple, il participe à augmenter le flux sanguin autour du cortex visuel, associé à la récompense alimentaire. Dans le même temps, il réduit le flux sanguin vers le cortex cérébral du cerveau impliqué dans la maîtrise de soi.

Toutefois, si le fructose a joué un rôle prépondérant dans la survie de notre espèce, il n’est désormais plus aussi vital. Or, l’apport en fructose dans notre alimentation n’a quant à lui pas baissé et lorsqu’il est consommé en trop grande quantité, il participe au développement des protéines Tau et ß-amyloïde, en partie responsables de la maladie d’alzheimer.

Pour réduire votre apport en fructose, voici les aliments que vous devez éviter :

  • Le miel : il contient environ 40 % de fructose ;
  • Les fruits secs : ils contiennent 30 % de fructose en moyenne ;
  • Les dattes et les figues : ces fruits contiennent 25 % de fructose ;
  • Les pruneaux : ils contiennent 12 % de fructose en moyenne ;
  • Les poires : c'est l'aliment qui en contient le moins avec seulement 6 % de teneur en fructose.

Maladie d’Alzheimer sévère : quelle prise en charge ?

En moyenne, le stade sévère dure entre 2 et 4 ans. Il correspond à une aggravation des symptômes présentés lors du stade modéré. À ce degré de dégénérescence, le patient ne dispose pratiquement plus de capacités mémorielles, que ce soit pour les événements les plus récents comme pour les plus anciens. La communication verbale devient en outre très difficile, tandis que l’écrit est très profondément altéré. Le malade s’enfonce donc peu à peu dans le mutisme. C’est généralement à ce stade que la prise en charge en centre spécialisé devient inévitable, car la tâche devient trop lourde pour l’entourage.

Quelle est la cause de cette atteinte cérébrale ?

Cette maladie accélère la dégénérescence des neurones, ce qui entraîne une atrophie générale du cerveau. Chez une personne malade, le cortex diminue de volume et endommage les régions associées aux diverses fonctions cognitives, notamment la mémoire, le langage, la gestuelle, les connaissances. C’est un dommage qui handicape particulièrement la zone de l’hippocampe, une région essentielle à la formation de nouveau souvenir.

Quels sont les facteurs de risque ?

Il faut différencier les facteurs de risques importants, et ceux, moins importants.

Les plus importants sont :

  • L’hypercholestérolémie ;
  • Un diabète mal contrôlé ;
  • Le tabagisme ;
  • L’hypertension systolique.

Les facteurs moins importants, mais qui sont tout de même à prendre en compte :

  • Les traumatismes importants au niveau de la tête, notamment s’ils entraînent une perte de conscience ;
  • L’obésité ;
  • Les antécédents de dépression ;
  • Une alimentation riche en fructoses.

Trop de graisse corporelle augmente le risque de démence

Des chercheurs de l'Université d'Australie-Méridionale mettent en garde : l'excès de graisse corporelle augmente le risque de démence et d'accident vasculaire cérébral. Pour arriver à cette conclusion, ils ont observé le cerveau d'environ 28 000 personnes. Et ils ont constaté qu'une augmentation progressive du taux de graisse dans le corps entraîne progressivement une atrophie de la matière grise.

Or, cette dernière est une partie essentielle du cerveau, responsable du contrôle de l'exécution, de l'activité musculaire et sensorielle, ainsi que de l'apprentissage, de l'attention et de la mémoire.

"Nous avons constaté que les personnes présentant des niveaux d'obésité plus élevés, en particulier celles présentant des types de tissu adipeux métaboliquement défavorables ou neutres, avaient des niveaux beaucoup plus faibles de matière grise du cerveau, indiquant qu'elles pouvaient avoir une fonction cérébrale compromise", écrivent les chercheurs.

Le Covid augmente les risques chez les seniors

Attention au coronavirus si vous avez plus de 65 ans, il pourrait bien être un facteur de risque accru de développement d'Alzheimer. Selon une étude publiée en septembre dans le Journal of Alzheimer’s Disease et portant sur plus de 6 millions de patients âgés de 65 ans et plus, les personnes âgées qui ont été infectées par la Covid-19 présentent un risque nettement plus élevé, de 50 à 80 % supérieur à celui d'un groupe témoin, de développer la maladie d'Alzheimer dans l'année qui suit leur infection. Ils ont notamment constaté que le risque le plus élevé était observé chez les femmes âgées d'au moins 85 ans.

Selon les chercheurs, on ne sait pas vraiment à ce jour si la Covid-19 déclenche un nouveau développement de la maladie d'Alzheimer ou si elle ne fait qu’accélérer son émergence. "Les facteurs qui jouent dans le développement de la maladie d'Alzheimer ont été mal compris, mais deux éléments considérés comme importants sont les infections antérieures, en particulier les infections virales, et l'inflammation", a déclaré Pamela Davis, professeure de recherche à la Case Western Reserve School of Medicine et co-auteure de l'étude.

"Si cette augmentation des nouveaux diagnostics de la maladie d'Alzheimer se maintient, la vague de patients atteints d'une maladie pour laquelle il n'existe actuellement aucun remède sera importante et pourrait mettre davantage à contribution nos ressources en matière de soins de longue durée", a déclaré Pamela Davis. "Nous pensions avoir inversé la tendance en diminuant les facteurs de risque généraux tels que l'hypertension, les maladies cardiaques, l'obésité et un mode de vie sédentaire. Aujourd'hui, tant de personnes ont eu le Covid et les conséquences à long terme du coronavirus sont encore en train d'émerger. Il est donc important de continuer à surveiller l'impact de cette maladie sur les maladies futures", s’inquiète-t-elle.

Le fructose, susceptible de perturber "le métabolisme cérébral et la fonction neuronale"

Une étude, menée par des scientifiques du campus médical de l'Université du Colorado Anschutz et publiée dans Frontiers in Aging Neuroscience, vient de faire le lien entre la consommation de fructose et la survenue de la maladie d'Alzheimer. Le fructose est un sucre dissimulé majoritairement par les fruits, mais aussi par certaines boissons sucrées et surtout par le miel.

Ce sucre est susceptible de perturber "le métabolisme cérébral et la fonction neuronale", selon l'auteur de la recherche, Richard Johnson, MD, professeur à la faculté de médecine de l'Université du Colorado sur l'UC Campus médical d'Anschutz.

"Nous suggérons que la maladie d'Alzheimer soit une maladie moderne entraînée par des changements dans le mode de vie alimentaire dans lequel le fructose peut perturber le métabolisme cérébral et la fonction neuronale", a déclaré l'auteur Richard Johnson, MD.

Le cholestérol pourrait favoriser la maladie

Une étude parue le 17 août 2021 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), révèle comment le cholestérol pourrait favoriser l'apparition de la maladie d’Alzheimer. En effet, la présence de ce corps gras dans le cerveau régulerait la production de la protéine bêta-amyloïde (Aβ), une protéine qui s'agrège en plaques amyloïdes et cause la maladie d'Alzheimer. L'étude suggère que le ciblage de ce processus mérite aussi d'être exploré pour son potentiel dans la prévention de la progression de la maladie.

L’ablation des 2 ovaires pourrait augmenter les risques chez la femme

Une nouvelle étude publiée dans Menopause portant sur près de 25 000 femmes affirme que l'ovariectomie bilatérale, mais non unilatérale, était associée à un risque accru de démence. Cependant, les chercheurs n'ont pas été en mesure de déterminer si cette association était conditionnelle à l'hystérectomie ou à l'utilisation d'une hormonothérapie.

Une bactérie présente dans le nez augmente les risques

Se curer le nez pourrait augmenter vos risques de démence et d’Alzheimer. Dans une nouvelle étude australienne publiée le 17 février dernier dans la revue Scientific Reports, des scientifiques de l'université Griffith, en Australie, ont démontré que vous curer le nez pourrait augmenter vos risques de démence et de développement de la maladie d'Alzheimer.

De nouvelles recherches menées par l’université Griffith, montrent que la bactérie Chlamydia pneumoniae, couramment présente dans le nez, est capable de se faufiler jusqu’au cerveau, déclenchant une série d’événements qui peuvent conduire à la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs avancent plus précisément que cette bactérie, souvent à l’origine d’infections des voies respiratoires, envahit le système cérébral via les nerfs de la cavité nasale.

“Nous travaillons déjà sur des options de traitement. Avec le Griffith Institute for Drug Discovery, nous identifions des médicaments potentiels qui peuvent aider les cellules gliales à détruire les bactéries déjà présentes dans le cerveau. En outre, le professeur Ken Beagley travaille sur un vaccin contre la chlamydia qui pourrait réduire la capacité de cet agent pathogène à pénétrer dans le cerveau”, a déclaré la professeure agrégée Jenny Ekberg, co-auteure de l’étude.

Il existe quelques mesures simples pour prendre soin de la muqueuse de votre nez que le professeur St John, directeur du Centre Clem Jones de neurobiologie et de recherche sur les cellules souches et l'un des co-auteurs de cette étude, suggère aux gens de prendre dès maintenant s'ils souhaitent pouvoir réduire leur risque de développer potentiellement la maladie d'Alzheimer à un stade avancé. "Se curer le nez et s'arracher les poils du nez n'est pas une bonne idée", a-t-il déclaré. "Nous ne voulons pas endommager l'intérieur de notre nez et se curer et s'épiler le nez peut le faire. Si vous endommagez la muqueuse du nez, vous pouvez augmenter le nombre de bactéries qui peuvent remonter dans votre cerveau", insiste l’auteur de l’étude.

Faire de longues siestes augmente le risque de démence

Attention à ne pas abuser des siestes. D’après une nouvelle étude publiée le 17 mars dernier dans la revue scientifique Alzheimer’s & Dementia, dormir beaucoup en journée serait associé à un risque plus élevé de développer la maladie Alzheimer. Selon les chercheurs, les personnes âgées faisant une sieste de plus d'une heure par jour ont un risque 40% plus élevé de développer la maladie d'Alzheimer que celles qui ne font pas de sieste quotidienne ou en font une de moins d’une heure.

"Nous avons constaté que l'association entre les siestes excessives durant la journée et la démence subsistait après avoir ajusté la quantité et la qualité du sommeil nocturne", a déclaré Yue Leng, coauteure de l'étude, dans un communiqué de presse de l'Université de Californie de San Francisco (UCSF). "Cela suggère que le rôle de la sieste diurne est important en soi et est indépendant du sommeil nocturne", rappelle l’assistante professeure de psychiatrie de l’UCSF.

Alzheimer : nos portables responsables d’une apparition précoce ?

Attention à vos téléphones portables. Selon une étude publiée le 11 mars dernier dans la revue Current Alzheimer Research, les champs électromagnétiques générés par les téléphones portables pourraient provoquer ou aggraver l'ccumulation de calcium dans le cerveau. Or, cette accumulation de calcium dans les cellules entraîne une série de changements divers dans le cerveau qui favorisent l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Cela provoque notamment des augmentations de la protéine précurseure de l'amyloïde, la BACE1 et des agrégats de la protéine bêta-amyloïde, deux facteurs provoquant la maladie d’Alzheimer.

"Les champs électromagnétiques agissent par le biais de pics électriques et de forces magnétiques variables dans le temps à l'échelle de la nanoseconde", explique Martin Pall, auteur principal de l'étude. Ces pics augmentent considérablement avec chaque augmentation de la modulation d'impulsion produite par des téléphones cellulaires plus intelligents. "Chacun d'entre eux peut produire le cauchemar ultime, la maladie d'Alzheimer à apparition extrêmement précoce", estime-t-il.

"Les très jeunes personnes qui sont exposées aux radiations des téléphones portables ou du Wi-Fi pendant de nombreuses heures par jour peuvent même développer une démence numérique", alerte le professeur de biochimie et de médecine de l'université d'État de Washington.

Alzheimer : l’isolement augmente les risques de démence

Une étude britannique publiée le 8 juin 2022 dans la revue Neurology révèle que l’une des causes principales de la démence est l’isolement social. Celui-ci provoquerait, en effet, des changements dans les structures cérébrales associées à la mémoire.

Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs des universités de Warwick, de Cambridge et de Fudan ont utilisé les données de neuroimagerie de plus de 30 000 personnes, issues de la base UK Biobank. Ils ont ainsi constaté que les individus en situation d’isolement ont des volumes de matière grise plus faibles dans les régions cérébrales impliquées dans la mémoire et l’apprentissage.

Les scientifiques ont utilisé des techniques de modélisation pour étudier les associations relatives entre l’isolement social et la démence. Après avoir ajusté divers facteurs de risque (maladies chroniques, facteurs socio-économiques, mode de vie, dépression et génotype APOE), ils ont conclu que les personnes isolées socialement avaient une probabilité de développer une démence accrue de 26 %.

Le sentiment subjectif de solitude était également associé à un risque de démence plus élevé, mais cette association n’était pas significative. “Il y a une différence entre l’isolement social, qui est un état objectif de faibles relations sociales, et la solitude, qui est un isolement social perçu subjectivement”, précise le Pr Edmund Rolls, neuroscientifique à l’université de Warwick. “Les deux présentent des risques pour la santé mais [...] nous avons pu montrer que c’est l’isolement social, plutôt que le sentiment de solitude, qui est un facteur de risque de démence”.

Or, l’isolement se fait de plus en plus important dans notre société, d’autant plus avec la pandémie et le confinement, ce qui en fait un enjeu de santé publique majeur. “Maintenant que nous connaissons le risque que représente l’isolement social pour la santé cérébrale et le développement d’une démence, il est important que le gouvernement et les communautés prennent des mesures pour garantir que les personnes âgées puissent communiquer et interagir régulièrement avec d’autres individus”, ajoute le Pr Barbara J Sahakian, du département de psychiatrie de l’Université de Cambridge.

Un lien découvert entre l'hypothyroïdie et la démence

Une étude publiée le 6 juillet 2022 dans la revue américaine Neurology a découvert un lien entre la thyroïde et le risque de démence. Les chercheurs se sont appuyés sur la base de données de l’assurance maladie nationale taïwanaise. Ils ont analysé les dossiers médicaux de 7 843 personnes venant d’être diagnostiquées pour démence, qu’ils ont comparés au même nombre de personnes n’étant pas atteint par la maladie. L’âge moyen des individus était de 75 ans.

Parmi les participants, 102 personnes souffraient d’hypothyroïdie et 133 d'hyperthyroïdie. L'hypothyroïdie est l’incapacité de la glande thyroïde à produire suffisamment d'hormones thyroïdiennes, tandis que l’hyperthyroïdie survient lorsque la thyroïde produit trop d’hormones.

L'hyperthyroïdie n’a eu aucun effet sur la démence. Au contraire, les personnes prenant des médicaments contre l'hypothyroïdie avaient un risque trois fois plus élevé de développer la maladie. "Une explication à cela pourrait être que ces personnes sont plus susceptibles de présenter des symptômes plus importants d'hypothyroïdie lorsqu'un traitement est nécessaire", a expliqué Chien-Hsiang Weng, auteur de l’étude.

Le Dr Weng a insisté sur le fait que l'étude ne prouve pas que l'hypothyroïdie est une cause de démence, mais qu'elle montre un lien entre les deux. "Bien que d'autres études soient nécessaires pour confirmer ces résultats, les gens doivent savoir que les problèmes de thyroïde peuvent être un facteur de risque possible de démence et que des thérapies pourraient prévenir ou ralentir le déclin cognitif irréversible”, explique Chien-Hsiang Weng.

Alzheimer : attention, les aliments ultra-transformés augmentent le risque de démence

Attention aux chips, pizzas ou biscuits industriels. Une étude publiée le 27 juillet dernier dans la revue Neurology démontre que pour chaque augmentation de 10% de la consommation quotidienne d'aliments ultra-transformés, le risque de démence augmente de 25%.

Les produits ultra-transformés sont particulièrement riches en sucre ajouté, en graisses et en sel, et pauvres en protéines et en fibres et sont donc extrêmement néfastes pour notre santé. Ils ‘“peuvent également contenir des additifs alimentaires ou des molécules provenant de l'emballage ou produites pendant le chauffage, qui ont tous montré dans d'autres études des effets négatifs sur les capacités de réflexion et de mémoire”, a précisé l’auteur de l’étude Huiping Li.

“Notre recherche a non seulement révélé que les aliments ultra-transformés sont associés à un risque accru de démence, mais aussi que leur remplacement par des options saines peut diminuer le risque de démence”, a tenu à préciser le chercheur à l'Université médicale de Tianjin, en Chine. En effet, ses recherches révèlent qu'une augmentation des aliments non transformés ou peu transformés de seulement 50 grammes par jour dans notre alimentation était associée à une baisse de 3% du risque de démence. "Il est encourageant de savoir que de petits changements gérables dans le régime alimentaire peuvent faire une différence dans le risque de démence d'une personne", se réjouit le scientifique.

Un lien prouvé entre le déclin cognitif et les aliments ultra-transformés

Sara N. Burke, professeur agrégé de neurobiologie et de vieillissement cognitif à l'Université de Floride, rapporte une étude menée sur plus de 10 000 participants et publiée fin 2022 qui fait le lien entre les aliments ultra-transformés et la survenue de déclin cognitif.

"En tant que neuroscientifique qui étudie comment l'alimentation peut influencer la cognition plus tard dans la vie, je trouve que ces études nous confirment à quel point la nutrition est fondamentale pour la santé du cerveau."

L'étude menée en décembre 2022 au Brésil a comparé le taux de déclin cognitif sur environ huit ans sur des personnes qui consommaient différentes quantités d'aliments ultra-transformés. Les 10 000 participants ont rapporté leurs habitudes alimentaires des 12 mois précédents. Puis, pendant les années suivantes, les chercheurs ont évalué les performances cognitives des participants avec des tests standards de mémoire et de fonction exécutive.

"Ceux qui mangeaient plus d'aliments ultra-transformés au début de l'étude ont montré un déclin cognitif légèrement plus important que ceux qui en mangeaient peu ou pas", souligne la chercheuse.

Parmi les aliments ultra-transformés qui favoriseraient le déclin cognitif, on trouve :

  • Les sodas : Les jus de fruits, quels qu’ils soient, les boissons sucrées, les sodas, même light, et les boissons dites "énergisantes" qui sont très sucrés ;
  • Les biscuits emballés : Les biscuits et gâteaux emballés riches en additifs et en sucre ;
  • Les chips : Les aliments frits comme les chips, biscuits salés d'apéritif ou encore les frites contiendraient une substance chimique appelée acrylamide, une substance cancérigène et génotoxique classée à risque par l'OMS. Les chips sont également très riches en sel ;
  • Les produits surgelés ;
  • Les yaourts aromatisés : Contrairement à l'image saine qu'ils peuvent véhiculer, les yaourts aromatisés, que ce soit à la vanille ou aux fruits, sont riches en sucres et en additifs ;
  • Les boissons alcoolisées ;
  • Les fast-food : Pour leur teneur en matières grasses, les fast food doivent être limités ;
  • Le pain industriel : Le pain de mie industriel fait partie des aliments ultra-transformés. Il est pauvre en fibres, riche en sucre et en additifs.

Le stress augmenterait le risque d’Alzheimer chez les femmes mais pas chez les hommes

Il a déjà été prouvé que les femmes sont environ deux fois plus susceptibles que les hommes d’être diagnostiquées malades d’Alzheimer. Un chiffre qui s’explique par la longévité des femmes qui est plus importante que celle des hommes. Cela ne veut donc pas dire qu'elles ont plus de risques de développer cette maladie neurodégénérative parce qu’elles sont des femmes, mais simplement qu’elles vivent plus longtemps et sont donc surreprésentées chez les malades d’Alzheimer.

Néanmoins, d'autres inégalités existent entre les sexes. En effetn d’après une étude menée par les chercheurs de la Washington University School of Medicine, à Saint-Louis aux Etats-Unis, et publiée dans le magazine américain Brain, l’effet du stress sur le cerveau ne serait pas le même selon de sexe.

Cette étude montre que la réduction du stress peut être plus bénéfique pour les femmes que les hommes, en termes de réduction du risque de maladie d'Alzheimer, Carla M. Yuede, co-auteure de l’étude et professeure de psychiatrie.

C’est du moins ce qu’a montré l’étude chez les souris. Dans les situations jugées stressantes, les niveaux de protéine bêta-amyloïde (une protéine clef dans le développement d’Alzheimer) augmentent fortement chez les souris femelles, mais pas chez les souris mâles. Les chercheurs ont aussi pu constater que certaines cellules cérébrales des souris femelles étaient touchées, mais pas des souris mâles là aussi.

"La façon dont les femmes réagissent au stress par rapport aux hommes est un domaine de recherche important qui a des implications non seulement pour la maladie d'Alzheimer, mais aussi dans d'autres pathologies", a déclaré Carla M. Yuede, co-auteure de l’étude et professeure de psychiatrie. "Le stress est un domaine dans lequel vous pouvez clairement voir une différence entre les hommes et les femmes. Cette étude montre que la réduction du stress peut être plus bénéfique pour les femmes que les hommes, en termes de réduction du risque de maladie d'Alzheimer."

Hypertension et cholestérol : deux facteurs de risque avérés

Une nouvelle étude, publiée dans la revue JAMA Network Open le 17 mai 2023, découvre qu’il existe un lien entre la maladie d’Alzheimer, l’hypertension artérielle et le cholestérol.

D’après leur recherche, les personnes qui seraient prédisposées à avoir de l’hypertension artérielle et un fort taux de cholestérol auraient plus de risque de développer la maladie d’Alzheimer plus tard dans leur vie. "Cette étude a trouvé de nouvelles associations génétiques entre des concentrations élevées de cholestérol HDL et une tension artérielle élevée avec un risque accru d’Alzheimer", expliquent les chercheurs.

Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques ont examiné l'ADN de 39 106 participants atteints de la maladie d'Alzheimer, diagnostiquée cliniquement. Ils étaient âgés de 72 à 83 ans. À titre de comparaison, 401 577 participants témoins ne souffrant pas de la pathologie et âgés de 51 à 80 ans, ont participé à l’étude. Les données provenaient de la Biobanque européenne sur la maladie d'Alzheimer et la démence.

Résultat : l'augmentation du cholestérol HDL (le bon cholestérol) était associée à une probabilité accrue d’Alzheimer. Puis, "l'hypertension précoce a été suggérée comme un facteur de risque indépendant pour la maladie, alors que l'hypertension, qui apparaît à la fin de la vie, a montré des associations nulles ou inverses à Alzheimer", révèle l’étude.

"Une hypertension soutenue qui surgit à la quarantaine, et ce, jusqu'à la fin de la vie est associée à un risque accru de démence." Autrement dit, plus vous êtes atteint d'hypertension tôt dans votre vie, plus le risque de développer la maladie d’Alzheimer augmente.

Quelles sont les personnes à risque ?

Le plus couramment, on diagnostique un Alzheimer chez :

  • Les personnes de 60 ans et plus. L’âge reste le principal facteur de risque de cette maladie. On dit même que le risque de développer la maladie double tous les 5 ans à partir de 65 ans ;
  • Les femmes ;
  • Les personnes qui ont un proche parent (frère, sœur, mère, père) qui est atteint de cette maladie. Avoir quelqu’un dans sa famille qui subit cette pathologie augmente le risque d’être à son tour atteint de 10 à 30 % ;
  • Les personnes dont un parent est atteint de la forme familiale héréditaire de la maladie. Les enfants ayant un parent atteint ont 50 % de « chance » d’avoir eux-mêmes cette maladie.
  • Les personnes vivant dans des zones défavorisées : "Une hygiène de vie saine étant un facteur clé pour réduire ou retarder votre risque de développer une démence, il est important que tout le monde ait accès aux installations locales telles que les gymnases et les piscines publiques, les espaces verts et les soins de santé, mais malheureusement ce n'est pas toujours le cas", a expliqué le professeur agrégé Matthew Pas.

Alzheimer : les personnes ayant ce gène sont plus à risque

Selon une récente étude, une variante génétique chez certaines personnes serait associée à un déclin mental. Ces découvertes pourraient également amener à la mise en place de nouveaux traitements.

Ces deux protéines (Amyloîdes β et Tau) se trouvent habituellement dans le cerveau des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Cependant, elles peuvent également survenir chez des personnes âgées qui n’ont aucun problème de mémoire ou de réflexion.

L’étude, publiée dans le journal Neurology, a été dirigée par le Dr Yong Jeong, professeur du Departement of Bio and Brain Engineering at the Korea Advanced Institute of Science and Technology basée en Corée du Sud.

Ces travaux ont été réalisés sur 486 participants possédant ces protéines dans le cerveau. Certaines personnes n’avaient aucun problème de santé, d’autres possédaient de légères déficiences mentales et quelques-unes étaient atteintes de la maladie.

Après analyse des résultats, les chercheurs ont découvert une variante d’un gène se trouvant sur le sixième chromosome. Ce dernier modifie le métabolisme antioxydant plus communément appelé glutathion. Il arrive qu’il soit associé à un amincissement du cortex cérébral jouant un rôle important dans les capacités mémorielles et réflexives.

«Notre étude a identifié un polymorphisme nucléotidique unique significatif lié au déclin cognitif mental indépendant des dépôts de protéines amyloïdes β et tau dans le cerveau», a déclaré l'auteur de l'étude le Dr Yong Jeong.

L’équipe de chercheurs a également découvert que les personnes atteintes de la variante - ayant des quantités similaires des deux protéines - possédaient des scores inférieurs aux tests de capacités comparés aux patients non touchés par celle-ci.

Parmi les personnes qui possédaient la variante du gène, une légère déficience a été découverte chez 40 % des patients avec la variante.

Par ailleurs, 49 % de ceux ayant cette anomalie étaient touchés par la maladie d’Alzheimer, contre 29 % pour ceux qui ne l’avaient pas.

Par conséquent, on peut en déduire que la variante de ce gêne joue un rôle clé dans le développement de la maladie d’Alzheimer.

Combien de temps dure cette maladie ?

La maladie d’Alzheimer se développe plus ou moins lentement chez les différents patients. Certains connaîtront une évolution rapide, d’autres développeront leurs symptômes sur plusieurs années.

Quels sont les différents stades d'évolution de la maladie d'Alzheimer ?

Il existe sept stades d’évolution de la maladie d’Alzheimer :

  • Stade 1 : Le tout début de la maladie, elle ne comporte aucun symptôme ;
  • Stade 2 : Ce stade correspond à l’apparition des troubles de la mémoire, très légers comme l’oubli de mots ou de l’emplacement de certains objets. À ce stade, la maladie passe encore inaperçue ;
  • Stade 3 : Les troubles commencent à être remarqués par l’entourage du patient. Peuvent être notés la difficulté à se souvenir des noms, à s’organiser ou à se concentrer. Le malade perd certains objets ;
  • Stade 4 : Les troubles de l’humeur se manifestent. Ils s’accompagnent d’une incapacité à réaliser certaines actions ou à faire de simples calculs. Mais le sujet est toujours autonome ;
  • Stade 5 : Le patient commence à présenter une désorientation temporo-spatiale. Il oublie son adresse, son numéro et ne parvient plus à s’habiller correctement. Une personne tierce doit l’aider dans la vie au quotidien ;
  • Stade 6 : L’autonomie est perdue. Le sujet ne reconnaît plus les visages familiers et a besoin d’aide pour les gestes simples comme l’habillage ou la toilette. Il fugue et se perd ;
  • Stade 7 : Phase terminale : le sujet n’a plus d’interaction avec son entourage. Des troubles de la déglutition peuvent apparaître.

Quels sont les risques de contagion ?

Il ne s’agit pas d’une maladie contagieuse.

Qui, quand consulter ?

Le conseil du Docteur Alexandre Croquelois, neurologue :

"En l’absence de traitement médicamenteux, on pourrait penser qu’il n’y a pas urgence à faire le diagnostic, mais le strict contrôle de certains facteurs modifiables, comme les facteurs de risque vasculaires cités plus haut (hypertension, hypercholestérolémie, diabète, obésité, tabagisme) peut ralentir l’évolution de la maladie. D’autre part, un diagnostic précoce permet d’anticiper certains problèmes de la vie courante et évite le recours aux urgences. Finalement, il est probable que si un traitement est efficace un jour, il devra être donné tôt dans l’évolution, avant la perte trop importante de neurones".

Quelles sont les complications ?

En soi, la maladie n’est pas mortelle. Le pronostic vital est engagé dans le cas où le sujet développe des troubles de la motricité important le conduisant à un état grabataire favorisant les complications infectieuses.

Quels examens et analyses faut-il faire ?

De nouveaux examens d’imagerie cérébrale ont récemment émergé. Utilisant la tomographie par émission de positons (TEP), ils permettent de "voir" les plaques amyloïdes et les dégénérescences neurofibrillaires dans le cerveau d’une personne vivante (et non après sa mort par examen anatomopathologique). Pour cela, il a fallu développer des radiotraceurs injectables se liant spécifiquement au peptide bêta amyloïde puis, plus récemment, à la protéine tau. Ils rendent d’indéniables services en recherche, par exemple pour tester l’effet de candidats médicaments. Mais en l’absence de traitement validé, leur utilisation clinique ne présente pour l'instant que peu d’intérêt.

Un test pour déceler les signes précoces en 5 minutes

Pourrez-vous bientôt déceler les premiers signes de la maladie d'Alzheimer en 5 minutes sur votre portable ? Il s’agit d’une application conçue pour détecter les signes de déficience cognitive utilisant des images d'animaux. Comme le précise beingpatient.com, l'application de test repose sur la capacité du cerveau à traiter visuellement les informations. En cinq minutes seulement, 100 images de paysages naturels défilent sur l'écran, 50 avec des animaux et 50 sans. Le sujet de test doit donc simplement appuyer sur l'écran pour classer l'image en tant qu'image animale ou non-animale.

Selon le médecin-chef de Cognetivity, le Dr Chris Kalafatis, dans un cerveau sain, ce processus prend moins de 200 millisecondes. À l’inverse, chez une personne ayant un cerveau atteint par la maladie d'Alzheimer ou ayant des troubles cognitifs légers, la vitesse et la précision diminuent. C’est donc un moyen rapide et efficace de déterminer de manière précoce si vous avez des signes de démence. "Le diagnostic précoce a été considéré comme essentiel à la fois pour retarder et réduire la prévalence de la maladie, mais aussi pour trouver des remèdes", a déclaré le Dr Kalafatis auprès de Being Patient.

Ce test a été soumis à l’expertise de scientifiques dont les résultats ont été publiés le 22 juillet dernier dans la revue Frontiers in Psychiatry. Ils révèlent que le test créé par Cognetivity a détecté avec succès une déficience cognitive légère et la démence entraînée par la maladie d'Alzheimer dans deux populations distinctes, différenciant de manière fiable une cognition saine, une déficience cognitive légère et la maladie d'Alzheimer avec une précision de plus de 80%.

Une intelligence artificielle peut détecter les signes d’Alzheimer dans la voix

Une étude dirigée par les chercheurs de l'École médicale du Sud-Ouest de l'université du Texas a montré qu’une intelligence artificielle était capable de détecter les signes d’un léger déclin cognitif, ou de la maladie d’Alzheimer dans la voix des personnes avant même le premier symptôme. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Diagnosis, Assessment & Disease Monitoring.

Pour cela, les scientifiques ont utilisé des programmes avancés d’apprentissage automatique et de traitement du langage naturel pour analyser la parole de 206 personnes. Parmi elles, 114 présentaient un léger trouble cognitif, tandis que les autres n’en avaient pas. "Notre objectif était d'identifier les changements subtils de langage et de voix qui sont présents dans les tout premiers stades de la maladie d'Alzheimer, mais qui ne sont pas facilement reconnaissables par les membres de la famille ou le médecin généraliste d'un individu", expliquent les chercheurs.

D’autres recherches sont nécessaires, mais ces premiers résultats sont positifs selon eux. "Si les résultats sont confirmés par des études plus importantes, l'utilisation de l'intelligence artificielle et de l'apprentissage automatique pour étudier les enregistrements vocaux pourrait fournir aux soignants un outil de dépistage facile à réaliser pour les personnes à risque", concluent les chercheurs.

Alzheimer : ce simple signe dans votre oeil permet de le détecter

Notre rétine pourrait-elle révéler précocement des changements cognitifs annonciateurs de la maladie d'Alzheimer ? C'est une nouvelle méthode de détection précoce de la maladie d'Alzheimer se fonde sur la mesure des plaques amyloïdes, dans la rétine. C'est ce qu'a révélé une étude néo-zélandaise publiée le 10 février dernier dans la revue Jama Ophtalmology. Elle suggère ainsi que l'amincissement de la rétine d'une personne à l'âge moyen révélerait de plus faibles performances cognitives et pourrait annoncer de manière précoce un déclin cognitif et l'apparition de la maladie d'Alzheimer."Les très petits vaisseaux sanguins de la rétine ne peuvent être vus lors d'un examen ophtalmologique ordinaire. Pour cette étude, nous les avons examiné à l'aide d'une technologie non invasive relativement récente qui prend des images haute résolution en seulement quelques minutes", explique le Dr Sharon Fekrat.

"Dans un avenir proche, on espère que l'intelligence artificielle sera capable de prendre une image de la rétine d'une personne et de déterminer si cette personne est à risque d'Alzheimer bien avant qu'elle ne commence à présenter des symptômes, et quand il y a une possibilité de traitement pour atténuer les symptômes", conclut le Dr Ashleigh Barrett-Young, co-auteure de l’étude.

Alzheimer : ce simple test urinaire permet de détecter la maladie de façon précoce

Suffira-t-il bientôt d’un simple échantillon d’urine pour détecter Alzheimer ? On connaît l’importance de la détection précoce des premiers symptômes de la maladie, qui est bien souvent silencieuse les premiers temps. Une nouvelle étude publiée dans la revue médicale Frontiers in Aging le 30 novembre dernier vient donner de nombreux espoirs pour un dépistage non invasif simplifié et précoce. Les chercheurs de l’Université de Shanghai ont identifié un composé présent dans l’urine, l’acide formique, comme un biomarqueur dans la maladie d’Alzheimer. Ils ont en effet découvert que l'acide formique urinaire est un marqueur sensible du déclin cognitif subjectif qui pourrait indiquer les tout premiers stades de la maladie d'Alzheimer. "L'acide formique urinaire a montré une excellente sensibilité pour le dépistage précoce de la maladie d'Alzheimer", ont déclaré les auteurs.

En effet, l'étude a révélé que les niveaux d'acide formique urinaire étaient significativement plus élevés dans tous les groupes de patients atteints de la maladie d'Alzheimer par rapport aux témoins sains, y compris dans le groupe présentant un déclin cognitif subjectif au stade précoce, et qu'ils étaient corrélés à un déclin cognitif. Cela suggère que l'acide formique pourrait agir comme un biomarqueur sensible efficace pour le stade précoce de la maladie d'Alzheimer.

Cela laisse entrevoir de merveilleux espoirs de traitement précoce dès les premeirs stades de la maladie. "Les premiers stades de la maladie surviennent avant le stade de démence irréversible, et c'est la fenêtre d'or pour l'intervention et le traitement. Par conséquent, un dépistage à grande échelle des stades précoces de la maladie d'Alzheimer est nécessaire pour les personnes âgées."

Alzheimer : votre manière de conduire peut révéler si vous risquez la démence

Les comportements de conduite abritent-ils les premiers signes de démence ? C'est ce qu'assure une étude publiée dans la revue Geriatrics le 28 avril dernier. Des chercheurs américains ont développé des algorithmes très précis pour permettre la détection précoce des déficiences cognitives légères et de la démence. Des chercheurs de la Mailman School of Public Health de l'université de Columbia et de la Fu Foundation School of Engineering and Applied Science de Columbia, aux États-Unis, ont récolté des données de conduite sur 3 000 personnes âgées de 65 à 79 ans grâce à des appareils placés dans leurs voitures. Ils s'en sont servis pour créer un algorithme permettant de prédire le risque de démence ou de maladie d'Alzheimer chez les conducteurs âgés étudiés.

"Sur la base de variables tirées des données de conduite et des caractéristiques démographiques de base telles que l'âge, le sexe, l'origine ethnique et le niveau d'éducation, nous avons pu prédire les troubles cognitifs légers et la démence avec une précision de 88%", a déclaré Sharon Di, professeure d’ingénierie civile et mécanique au sein de l’université de Colombia et autrice principale de cette étude. Les modèles d'algorithme qui se basaient seulement sur les données démographiques avaient une précision de détection de 29%, contre 66% pour ceux basés uniquement sur les données de conduite. Les chercheurs américains ont constaté que l'âge restait le facteur principal dans le risque de démence.

Un nouvel outil de détection précoce de la démence ?

"La conduite automobile est une tâche complexe impliquant des processus cognitifs dynamiques et nécessitant des fonctions cognitives et des capacités motrices essentielles", a assuré Guohua Li, MD, DrPH, professeur d'épidémiologie et co-auteur de l'étude. Cette étude démontre "que les comportements au volant peuvent être utilisés comme des marqueurs de la démence et des troubles cognitifs". Selon lui, "s'ils sont validés, les algorithmes développés dans cette étude pourraient fournir un nouvel outil de dépistage pour la détection précoce et la gestion des troubles cognitifs légers et de la démence chez les conducteurs plus âgés".

De nouveaux biomarqueurs pourraient aider à prédire la maladie

Des chercheurs de l’école de médecine de l’Université de Pittsburgh ont découvert que certains biomarqueurs pourraient aider à prédire si un adulte, qui ne présente pas de troubles cognitifs, va développer la maladie d’Alzheimer.

Ces derniers ont découvert que certaines cellules cérébrales en forme d’étoile, les astrocytes, influencent grandement la progression de la maladie d’Alzheimer. Leurs résultats ont été publiés dans la revue de référence Nature Medicine le 29 mai 2023.

Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques ont analysé le sang de plus de 1000 personnes âgées ne souffrant pas de déclin cognitif. Certaines présentaient une accumulation de dépôts amyloïdes dans le cerveau, d’autres non.

Les chercheurs de l’Université de Pittsburgh ont réalisé que parmi ces adultes, seuls ceux qui présentaient à la fois ces dépôts en trop grande quantité et des marqueurs sanguins indiquant une activation (ou une réactivité) anormale des astrocytes finiraient par développer des symptômes d’Alzheimer.

"Notre étude montre que procéder à une recherche d'accumulations de plaques amyloïdes dans le cerveau en même temps qu’à une recherche d'une réactivité anormale des astrocytes est le dépistage optimal quand on veut identifier les patients les plus à risque de développer la maladie d’Alzheimer", a réagi l’un des auteurs de l’étude, le professeur de psychiatrie et de neurologie américain Tharick Pascoal. "On sait désormais que les astrocytes sont des régulateurs clés de la progression de la pathologie, ce qui vient remettre en question l’idée selon laquelle l’amyloïde est suffisante pour déclencher la maladie d’Alzheimer."

Traitements et prise en charge de la maladie d'Alzheimer

Il n’existe actuellement aucun traitement curatif pour cette maladie. Des traitements peuvent être envisagés pour réduire les symptômes ou améliorer la qualité de vie du patient.

Médicaments qui améliorent la cognition

Plusieurs médicaments peuvent être proposés. Il s’agit d’inhibiteurs de cholinestérase (Enzyme capable de modifier la structure de l’acétylcholine (neurotransmetteur primordial dans le fonctionnement de notre organisme) dans le sang et les tissus et de l'inactiver).

On prescrit ces médicaments dans les premiers stades de la maladie. D’autres médicaments sont prescrits pour les stades qui suivent. Ces traitements permettent une atténuation des symptômes cognitifs, un retard de leur aggravation ou un retard de la perte d’autonomie. Ils peuvent également limités les troubles du comportement. Ils ne soignent cependant pas la cause de la maladie.

Antidépresseurs et neuroleptiques

Des antidépresseurs et des neuroleptiques peuvent parfois être proposés aux patients lorsque des troubles du comportement sont observés par le médecin. Il faut cependant les prescrire avec attention, certains peuvent avoir des effets indésirables importants. Leur prescription est donc limitée. S’ils le sont, une surveillance supplémentaire sera apportée au patient.

Alzheimer : un spray nasal efficace contre la maladie ?

Un spray nasal permettra-t-il bientôt de prévenir et de traiter Alzheimer ? Dans une étude publiée dans la revue Frontiers in Neuroscience le 13 décembre dernier, des chercheurs de l'Université d'Osaka, au Japon, ont démontré que l'administration intranasale de rifampicine et de resvératrol améliorait la fonction cognitive et permettait de lutter efficacement contre la maladie d’Alzheimer, sans les effets secondaires négatifs sur le foie de la rifampicine seule. Les résultats prometteurs de la recherche devraient conduire au développement d'un spray nasal sûr et efficace pour la prévention de la démence.

Résultat, l'administration nasale combiné de rifampicine et de resvératrol a considérablement amélioré la fonction cognitive des souris et inhibé l'accumulation d'oligomères dans le cerveau de rongeurs. Les résultats indiquent que l'administration par voie nasale d'une combinaison à dose fixe de rifampicine et de resvératrol présente est plus intéressante par rapport à la rifampicine en monothérapie en termes de sécurité et d'efficacité. Nos résultats fournissent un moyen de prévenir la démence neurodégénérative en ciblant les oligomères", ont conclu les scientifiques.

"Des études récentes ont montré que des anomalies commencent à apparaître dans le cerveau des patients atteints de démence plus de 20 ans avant le début de la maladie", précise le premier auteur de l’étude, Tomohiro Umeda. En étudiant de nouvelles pistes thérapeutiques avec des médicaments existants, l'équipe de recherche espère donc diagnostiquer et prévenir la démence avant que les neurones ne commencent à mourir.

Alzheimer : le donanemab, le nouvel espoir d'un traitement efficace ?

C'est un nouvel espoir de traitement contre la maladie d'Alzheimer. Un essai clinique de phase 2 vient d'être publié dans le New England Medical Journal of Medicine. Les chercheurs étudient l'effet d'un anticorps monoclonal, le Donanemab, contre la maladie d'Alzheimer. Les auteurs de l'étude sur cet essai clinique concluent que le donanemab ralentit de façon constante le déclin cognitif et fonctionnel chez les patients atteints d'Alzheimer. Après 76 semaines, le déclin cognitif et fonctionnel mesuré était 23% plus lent chez les patients sous donanemab. Les chercheurs ont souhaité cibler l'accumulation de protéines bêta-amyloïde et Tau, les deux marqueurs clés qui soutiennent le diagnostic de la maladie, grâce à un anticorps monoclonal, le donanemab.

"C'est plutôt encourageant par rapport à ce qu'on peut voir d'habitude dans les essais cliniques pour traiter la maladie d'Alzheimer. Cependant, les résultats sont très modestes et il est également très compliqué de savoir comment ils se traduiront d'un point de vue clinique", assure auprès de Futura Sciences Jean-Charles Lambert, neuroscientifique spécialiste de la maladie d'Alzheimer. "Néanmoins, il ne fait aucun doute que le traitement a eu un effet sur les biomarqueurs ciblés. C'est le deuxième essai thérapeutique qui tend à montrer un petit effet en ciblant les peptides amyloïdes par immunisation active. Par conséquent, ces résultats semblent supporter en partie notre conception actuelle de la pathologie", conclut-il.

Qu'est-ce que l'Aduhelm, ce nouveau médicament autorisé aux États-Unis ?

Pour la première fois depuis près de 20 ans, un nouveau médicament contre Alzheimer vient d'être autorisé par l'Agence américaine des médicaments aux États-Unis ce lundi 7 juin. "Cette autorisation est significative par de nombreux aspects", a déclaré la FDA dans un communiqué. Baptisé "Aduhelm" et produit par l’entreprise pharmaceutique Biogen, ce médicament est le "premier traitement approuvé contre la maladie d’Alzheimer depuis 2003". En pratique, la FDA précise qu'il s'agit du premier traitement dirigé contre la cause de la maladie elle-même, c'est-à-dire "la présence de plaques amyloïdes dans le cerveau".

Il réduit les plaques amyloïdes dans le cerveau

Pourtant, comme le rapporte Le Monde, en novembre dernier, un comité d’experts s’était pourtant prononcé contre une autorisation de ce médicament. Ils estimaient que le traitement n’avait pas suffisamment fait preuve de son efficacité. "La FDA a déterminé qu’il existe des preuves substantielles que l’Aduhelm réduise les plaques amyloïdes dans le cerveau et que la réduction de ces plaques soit raisonnablement susceptible d’entraîner d’importants bénéfices pour les patients". Pour autant, par mesure de précaution, l'Agence américaine des médicaments a utilisé une procédure accélérée qui ne confère au produit qu’une autorisation conditionnelle.

"La FDA demande à Biogen de conduire des essais cliniques post-autorisation pour vérifier les bénéfiques cliniques du médicament. Si le médicament ne fonctionne pas comme prévu, nous pourrons prendre des mesures pour le retirer du marché", a donc expliqué le régulateur américain. Ce médicament utilise une molécule appelée aducanumab. Ce sont des anticorps monoclonaux qui ont pour but de dissoudre les agrégats de cette protéine qui créent les plaques amyloïdes dans le cerveau en s'accumulant peu à peu.

"C'est un réel espoir parce que ça montre que dans le monde de l'Alzheimer, il y a des recherches, il y a des médicaments en test et certains d'entre eux finissent par avoir une autorisation de mise sur le marché", s'est réjouit auprès de franceinfo Philippe Amouyel, directeur général de la Fondation Alzheimer. Néanmoins, il précise que "ce nouveau traitement n'est pas indiqué chez tous les patients atteints d'Alzheimer. Il montre un effet chez les personnes qui ont des troubles légers des fonctions cognitives ou qui ont la maladie à son tout début", assure-t-il.

Le Viagra, solution miracle pour traiter Alzheimer ?

Le viagra serait-il le traitement tant attendu contre la maladie d’Alzheimer ? Selon une étude publiée le 6 décembre dernier dans la revue Nature Aging, le médicament sildénafil, utilisé contre les troubles de l’érection (Viagra) et l’hypertension artérielle pulmonaire (Revatio), pourrait aussi prévenir et traiter la maladie d'Alzheimer. Des chercheurs de l'Institut de médecine génomique de la Cleveland Clinic ont en effet démontré après six ans de suivi que les personnes prenant du sildénafil avaient 69% moins de risques de développer la maladie d'Alzheimer que ceux qui n’en prenaient pas. “Le sildenafil, qui a déjà montré qu'il améliorait significativement la cognition et la mémoire dans des modèles précliniques, se présente comme le meilleur candidat”, a assuré Feixiong Cheng, l’auteur principal de l’étude parue dans Nature Aging. Ils ont découvert que le viagra réduisait l’hyperphosphorylation, un phénomène qui permet la création des enchevêtrements de protéines tau dans les neurones. “Cela nous donne un aperçu de la façon dont le sildénafil peut influencer les changements cérébraux liés à la maladie”, concluent les scientifiques. Une nouvelle extrêmement encourageante qui met à jour un candidat médicament sérieux contre cette pathologie qui est toujours incurable à ce jour.

Orthophonie

En parallèle de la prise en charge médicamenteuse, on peut prescrire d’autres traitements. Un orthophoniste peut alors apporter son aide à certains malades. Son rôle sera d’entretenir la mémoire du patient, de mieux communiquer, de stimuler les fonctions intellectuelles et de tenter de freiner l’évolution de certaines manifestations de la maladie.

Ergothérapie

L’ergothérapie correspond au fait de conserver ou de réapprendre certains gestes de la vie quotidienne qui ont été oubliés. Elle peut également servir à rendre le patient plus autonome, à aider l’entourage au maximum dans le soutien du malade. Elle peut également servir dans l’aménagement du domicile pour permettre de réduire les troubles du comportement, diminuer l’angoisse provoquée par la maladie ou améliorer la qualité de vie du patient et des aidants. Ces interventions peuvent être prescrites médicalement.

Kinésithérapie

La kinésithérapie aide à maintenir et à améliorer l’état physique du patient. Elle permet également de retarder les effets de la dépendance et des handicaps liés au vieillissement démentiel. Quant à la psychomotricité, elle utilise des techniques de médiation corporelle.

Luminothérapie

L’exposition à la lumière peut améliorer les troubles du comportement et du sommeil chez certains patients. Elle n’est cependant pas efficace pour tous.

Nouvelle étude : l'extrait de soja pourrait réparer la mémoire

Des chercheurs japonais de l’Université de Kyushu ont démontré à travers une étude récente que le déclin cognitif pouvait être réduit chez la souris avec un dérivé du soja capable de passer la barrière hémato-encéphalique (barrière physiologique présente dans le cerveau entre la circulation sanguine et le système nerveux central) et pénétrer dans le cerveau. Ces travaux suggèrent que l’ingestion de la protéine pourrait améliorer la mémoire à long terme chez les souris atteintes d'Alzheimer.

Plus précisément, il s’agit d’un fragment de protéine dérivée du soja. Il atteindrait le cerveau après ingestion et réduirait la dégradation de la mémoire chez l’animal. Cette découverte ouvre une nouvelle voie thérapeutique nutritionnelle.

Des essais cliniques doivent être menés, mais les chercheurs imaginent déjà quels aliments vont permettre de prévenir la dégradation de la mémoire voire même d'améliorer la mémorisation des souvenirs des malades d'Alzheimer.

Soigner vos apnées du sommeil pourrait vous éviter la démence

Traiter vos apnées du sommeil pourrait vous éviter d'avoir la maladie d'Alzheimer. C'est la conclusion de chercheurs de l’université du Michigan, aux États-Unis. Selon leurs travaux, publiés le 26 mars dernier dans la revue Sleep, le traitement des apnées du sommeil réduirait le risque d’être atteint de la maladie d’Alzheimer ou d’une autre forme de démence. Cette étude avait pour but d'observer les liens entre le traitement par pression positive continue (PPC), qui consiste à dormir avec un masque qui va insuffler de l’air tout au long de la nuit, et les diagnostics de maladie d'Alzheimer, de troubles cognitifs légers ou d'autre type de démence chez les personnes âgées.

Les chercheurs ont ainsi étudié plus de 53 000 patients âgés de plus de 65 ans et atteints d’apnée obstructive du sommeil. Une partie des participants à l'étude étaient traités par pression positive continue pour soigner leurs apnées obstructives du sommeil. Ils ont ainsi découvert que ces personnes sous PPC avaient moins de risque d'être diagnostiqués d'une démence ou de la maladie d'Alzheimer que les autres souffrant également d'apnées du sommeil, mais non traités. "Nous avons constaté un lien significatif entre l’utilisation de la pression positive continue et la réduction du risque d’Alzheimer et d’autres types de démence sur trois ans, ce qui suggère que la PPC pourrait protéger les personnes atteintes de SAOS du risque de démence", conclut Galit Levi Dunietz, autrice principale de cette étude, au Michigan Health Lab.

Les résultats soulignent l'impact du sommeil sur la fonction cognitive. "S'il existe une voie de causalité entre le traitement de l'apnée obstructive du sommeil et le risque de démence, comme nos résultats le suggèrent, le diagnostic et le traitement efficace de l'apnée du sommeil pourraient jouer un rôle clé dans la santé cognitive des personnes âgées", déclare une autre autrice de l'étude, Tiffany J. Braley, MD, MS , professeur agrégé de neurologie, au Michigan Health Lab.

Un médicament oral pourrait inverser les lésions cérébrales causées par Alzheimer

Un groupe de chercheurs dirigé par des neuroscientifiques de l'Université de Yale a découvert un médicament expérimental prometteur, baptisé BMS-984923. Administré par voie orale, il semble inverser les lésions cérébrales chez les souris atteintes de la maladie d'Alzheimer, et pourrait protéger le cerveau des dommages futurs pendant au moins un mois. Leurs résultats ont été publiés le 1er juin 2022 dans la revue Science Translational Medicine. Si le succès et l'innocuité de ce traitement peuvent être reproduits dans de futurs essais cliniques chez l'homme, il pourrait sauver d'innombrables patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Et même prévenir la maladie chez les personnes à risque.

Contrairement à de nombreux autres traitements en cours de développement, celui-ci ne cible pas les plaque amyloïdes. Le Dr Stephen Strittmatter, neurologue à l'Université de Yale et co-auteur de la nouvelle étude, estime qu'il peut être plus crucial d'envisager une thérapie qui protège les synapses du cerveau, qui transmettent les informations entre les neurones.

Chez des souris génétiquement modifiées pour développer la maladie d'Alzheimer, le Dr Strittmatter et ses collègues ont découvert que le BMS-984923 stoppait le mécanisme permettant aux protéines tau de s'accumuler à l'intérieur des neurones sans affecter les autres récepteurs, et empêchait également l'inflammation. Cela a donné aux synapses endommagées le temps de guérir et les avantages ont duré jusqu'à un mois après l'arrêt du traitement.

Alzheimer : elle retrouve sa mémoire grâce au protocole ReCODE

"En France, comme à l’international, les maladies neurodégénératives constituent un défi pour le système de santé et la politique de recherche", explique de son côté le ministère des Solidarités et de la Santé.

Or, le Dr Dale Bedesen, neurologue , a peut-être trouvé le moyen de redonner de l’espoir à de nombreux patients. Après des années de recherche, il a mis au point le protocole ReCODE. Ce dernier aurait porté ses fruits sur plusieurs patients touchés par la maladie d’Alzheimer. Pour la première fois, un traitement aurait permis à des malades d’inverser leurs symptômes en retrouvant la mémoire.

En quoi consiste le protocole ReCODE ?

C'est dans son livre La fin d'Alzheimer, que le Dr Dale Bedesen détaille le protocole ReCODE. Selon lui, si jusqu’à présent la science n’a pas été capable de proposer un traitement efficace, c’est parce que la façon actuelle d’aborder la maladie d’Alzheimer n’est pas la bonne.

"Des expériences, menées sur des rats de laboratoires, suggèrent que la maladie d’Alzheimer est causée par l’accumulation dans le cerveau de plaques d’une substance gluante constituée de protéine bêta-amyloïde, qui détruisent les synapses. Depuis les années 1980, ce que l’on appelle l’hypothèse amyloïde est considérée par la plupart des neurobiologistes comme un dogme intangible", explique le spécialiste. "Sauf que toutes les substances actives conçues pour détruire cette fameuse protéine bêta-amyloïde ont donné des résultats plus que frustrants."

"Les recherches qui ont mené au protocole ReCODE remettent donc en cause le credo central de la maladie d’Alzheimer, en montrant que cette maladie dévastatrice est en réalité un mécanisme de défense de la part du cerveau qui inclut la production de bêta-amyloïde", continue-t-il. "Cette protéine vouée aux gémonies depuis des décennies, celle dont tout le monde essaie de se débarrasser, est partie intégrante d’une réponse protectrice."

Le protocole consiste à identifier et supprimer les "menaces" qui amènent le cerveau à générer la bêta-amyloïde et à reconstruire les synapses détruites par la maladie. "Cela commence par des analyses médicales afin d’identifier pour chaque patient la nature de ses agresseurs. Selon les résultats, le protocole est personnalisé et vise, par des modifications du mode de vie, à faire en sorte que le cerveau ne soit pas amené à produire la protéine bêta-amyloïde", décrit le Dr Dale Bedesen.

Peut-on prévenir la maladie d'Alzheimer ?

Certains modes de vie et habitudes semblent limiter les risques.

  • Manger mieux

De nombreuses études ont fait le lien entre le rôle d’une bonne alimentation et la prévention de la maladie d’Alzheimer. Cette « bonne » alimentation privilégie la consommation de poissons, de fruits, de légumes, de bon gras (comme de l’huile d’olive). Ont été constatés des diminutions du risque du déclin des fonctions supérieures (ce que l’on appelle les fonctions cognitives) touchant à la connaissance comme la mémoire chez des personnes qui consomment régulièrement du poisson (deux à trois fois par semaine).

Alzheimer : manger du porridge divise le risque par quatre

Selon une récente étude publiée le 6 février dernier dans la revue Nutritional Neuroscience, manger du porridge chaque matin au petit-déjeuner pourrait diviser par quatre vos risques de développer Alzheimer. En effet, cette étude réalisée sur 20 ans a démontré les vertus préventives des fibres contenues dans le porridge, bouillie de flocons d'avoine, contre le déclin cognitif et le déclnchement de la maladie. Selon le professeur ayant mené l’étude, "les fibres régulent la composition des bactéries intestinales". "Quand elles sont trop importantes dans l’organisme, ces bactéries peuvent affecter la neuro-inflammation, qui joue un rôle dans l'apparition de la démence", assure-t-il. Les chercheurs ont constaté que les personnes qui en consommaient beaucoup présentaient un risque de maladie d'Alzheimer réduit de 26%. Selon le chercheur principal de l’étude, "les mécanismes sont actuellement inconnus, mais ils pourraient impliquer des interactions entre l'intestin et le cerveau".

Le basilic, le remède pour protéger votre cerveau d'Alzheimer

Le basilic protège votre cerveau d'Alzheimer. Selon une nouvelle étude préclinique publiée le 5 octobre dans la revue Frontiers in Aging Neuroscience, tout viendrait du fenchol, un composé naturel abondant dans certaines plantes, dont le basilic. Il serait capable de protéger le cerveau contre la maladie d'Alzheimer. "Le fenchol réduit la formation de cellules neuronales zombies à moitié mortes et augmente également la dégradation de l'Aβ (non fonctionnel), de sorte que la protéine amyloïde est éliminée du cerveau beaucoup plus rapidement", précise le chercheur principal de l’étude.

"Notre étude est la première à découvrir que la stimulation du mécanisme de détection FFAR2 par ces métabolites microbiens peut être bénéfique pour protéger les cellules cérébrales contre l'accumulation toxique de la protéine bêta-amyloïde (Aβ) associée à la maladie d'Alzheimer", a déclaré Hariom Yadav. Une nouvelle preuve de l'impact de l'alimentation sur la maladie d'Alzheimer.

Hibiscus : boire cette plante en tisane lutte contre la maladie

Connue pour renforcer le système immunitaire, contrôler la pression sanguine et réduire le poids, une récente étude vient désormais de révéler que boire de la tisane d’hibiscus pourrait vaincre la maladie d'Alzheimer.

Selon l’étude des chercheurs de l’université des sciences et des technologies de Pohang (Corée du Sud) publiée le 21 octobre dernier dans la revue Alzheimer's Research & Therapy, la gossypétine, composé flavonoïde contenu dans l’hibiscus, active les cellules immunitaires du cerveau qui éliminent la protéine bêta-amyloïde, qui déclenche la maladie d'Alzheimer.

En pratique, les chercheurs ont traité des souris atteintes de la maladie d'Alzheimer avec de la gossypétine par administration intragastrique pendant trois mois. Résultat, ils ont conclu que leurs troubles de la mémoire et de la cognition étaient presque rétablis à leur niveau normal. En outre, ils ont constaté une diminution des différents types d'agrégats de protéine bêta-amyloïde, que l'on trouve couramment dans le tissu cérébral en cas de démence de type maladie d’Alzheimer.

La gossypétine contenue dans l’hibiscus devrait rapidement permettre de mettre au point un médicament efficace contre la maladie d’Alzheimer. "Nous avons confirmé que l'élimination des agrégats Aβ déposés dans le cerveau est efficace pour prévenir et traiter la démence. La gossypétine de l'hibiscus contribuera au développement d'un médicament sûr et abordable pour les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer", assure le Professeur Kyong-Tai Kim. En attendant, n'hésitez pas à boire une tasse de tisane d'hibiscus pour prévenir le risque.

Le régime méditerranéen réduirait les risques d'Alzheimer de 23 %

Le régime méditerranéen, aussi appelé régime crétois, est un régime originaire du bassin méditerranéen reconnu pour favoriser l’équilibre alimentaire sur la semaine.

Il est notamment réputé pour être l'un des modes d'alimentation les plus sains. Il implique de miser sur les produits frais, de saison, en excluant les produits transformés et industriels. Pauvre en viande rouge, en sucre et en graisses saturées, il fait la part belle aux oméga-3 avec pour ingrédient star l'huile d'olive.

Bénéfique pour le transit intestinal, le moral et pour prévenir les maladies cardiovasculaires, de nombreuses études ont aussi prouvé que le régime méditerranéen pouvait prévenir le déclin cognitif et certaines maladies neurodégénératives comme la démence. Une nouvelle recherche publiée au sein de BMC Medicine le 14 mars 2023 a démontré que cette diète réduisait le risque de démence de 23 %.

En effet, des chercheurs de l'Université de Newcastle (UK) ont découvert que les personnes qui suivaient ce régime présentaient un risque de démence jusqu'à 23 % inférieur par rapport aux autres. Pour arriver à ces résultats, les scientifiques ont analysé les données de 60 298 personnes à travers tout le Royaume-Uni et ont évalué leurs habitudes alimentaires.

"La démence a un impact sur la vie de millions de personnes dans le monde et il existe actuellement des options limitées pour traiter cette maladie. Trouver des moyens de réduire notre risque de développer la démence est donc une priorité majeure pour les chercheurs et les cliniciens", estime le Dr Oliver Shannon, maître de conférences en nutrition humaine et vieillissement à l'Université de Newcastle, dirigeant de l'étude. "Notre étude suggère donc que manger un régime plus méditerranéen pourrait être une stratégie pour aider les individus à réduire leur risque."

  • Bouger plus

Maintenir un minimum d’activité physique, à chaque âge de la vie, permet de maintenir son corps en forme. Le « sport » permettrait de prévenir les lésions vasculaires en diminuant la glycémie, l’hypertension artérielle et le cholestérol. Pas besoin de courir un marathon tous les jours : privilégier les escaliers plutôt que l’ascenseur, la marche au métro, une sortie à vélo le dimanche plutôt qu’une après-midi canapé.

  • Faire bouger ses méninges

Et puisque l’on fait remuer son corps, il ne faut pas laisser de côté la tête ! Plus les réseaux de neurones sont développés au cours d’une vie, plus l’apparition des symptômes sera retardée. C’est ce que l’on appelle la réserve cognitive. Les capacités intellectuelles s’entretiennent. Logique, réflexion, mémoire : on ne laisse rien de côté. Les activités intellectuelles pourraient prévenir les risques de développer la maladie.

  • Prenez soin de votre coeur

Une récente étude a démontré qu'un cœur en bonne santé peut aider à retarder ou à prévenir le déclin cognitif. Les résultats ont été publiés par des chercheurs de l'université d'Oxford. Maintenir une bonne santé cardiovasculaire s'avère également efficace pour prévenir certaines démences. Les chercheurs estiment que prévenir le raidissement artériel plus tôt dans la vie pourrait contribuer à retarder l'apparition de la démence.

Les chercheurs ont mené leur étude sur 542 personnes âgées qui ont reçu deux mesures de la rigidité aortique ou artérielle, à 64 ans et 68 ans. Leurs recherches ont démontré qu'un raidissement de l'aorte plus rapide était lié à des marqueurs d'une mauvaise santé du cerveau.

Une réduction de la raideur aortique pourrait aider à maintenir la santé du cerveau chez les personnes âgées.

L'équipe scientifique indique que certaines bonnes habitudes prises plus tôt dans la vie peuvent aider à ralentir la raideur artérielle comme améliorer son alimentation en limitant le sel, l’alcool, les sucres et les graisses saturées. Il est aussi conseiller de pratiquer 30 minutes par jour toute sorte d’activité physique...

Maintenir un bon engagement social

Selon une étude menée par des scientifiques de l'Université de Pittsburgh, et publiée dans The Journals of Gerontology, les personnes âgées qui ont les niveaux d'engagement social les plus élevés ont une matière grise plus robuste, dans les zones du cerveau impactées par la démence. Ainsi, "prescrire" une meilleure socialisation pourrait s'avérer bénéfique pour prévenir ce type de maladie neurodégénérative.

Le Dr Cynthia Felix et ses collègues ont étudié 293 personnes, âgées en moyenne de 83 ans. Tous ont réalisé une IRM et rempli un questionnaire sur leurs activités sociales (cinéma, jeux de société, voyages, conférences, bénévolat, réunions de famille, vie conjugale...). Résultat : plus l'engagement social est important, plus l'intégrité microstructurale de la matière grise est préservée.

Or, il est primordial de maintenir notre cerveau en bonne santé, puisqu'une fois que les cellules cérébrales meurent, la démence suit généralement.

Avoir des proches à l'écoute

Avoir des proches à l'écoute est bon pour votre cerveau ! Selon une étude américaine publiée ce lundi 16 août dans le JAMA Network Open, des chercheurs ont constaté que le simple fait d'avoir quelqu'un de disponible régulièrement pour vous écouter quand vous en avez besoin était associé à une meilleure résilience cognitive et à lutter ainsi contre le déclin cognitif. Selon l'étude, même si la maladie d'Alzheimer touche généralement une population âgée, les personnes de moins de 65 ans auraient également intérêt à augmenter leurs relations sociales. Sur les 2 171 participants à l'étude, en moyenne âgés de 63 ans, les quadragénaires et les quinquagénaires n'ayant pas beaucoup de proches disponibles pour les écouter au quotidien avaient en effet un âge cognitif de quatre ans plus élevé que ceux ayant une large disponibilité de personnes prêtes à les écouter régulièrement.

"Ces quatre années peuvent être incroyablement précieuses. Trop souvent, nous pensons à la manière de protéger la santé de notre cerveau lorsque nous sommes beaucoup plus âgés, après avoir déjà perdu beaucoup de temps pour développer et maintenir des habitudes saines pour le cerveau", déclare le Dr Salinas, auteur principal de l'étude. "Vous pouvez vous demander si vous avez vraiment quelqu'un de disponible pour vous écouter de manière positive, et demander la même chose à vos proches". "Prendre cette action simple met en marche le processus pour que vous ayez finalement de meilleures chances d'avoir une bonne santé cérébrale à long terme et la meilleure qualité de vie que vous puissiez avoir", ajoute le chercheur.

Certains vaccins pourraient protéger contre la perte de mémoire

Après avoir examiné les données de plus de 5 000 seniors, des chercheurs de l'Université Duke ont montré que se faire vacciner contre la pneumonie entre 65 et 75 ans réduit le risque de maladie d'Alzheimer jusqu'à 30 %. Chez les personnes qui ne portent pas un facteur de risque génétique spécifique de la maladie d'Alzheimer - appelé rs2075650 G - le risque peut même être réduit de 40 %.

Leurs résultats ont été publiés cette année, et l'équipe est désormais en train de vérifier leur découverte sur un groupe plus large, de 50 000 personnes. Elle prévoit également d'étudier les effets d'autres vaccins sur la maladie.

Par ailleurs, une autre étude menée par la McGovern Medical School à UTHealth a montré, cette année également, que les personnes ayant reçu un ou plusieurs vaccins contre la grippe étaient 17 % moins susceptibles de contracter la maladie d'Alzheimer. Ceux qui se faisaient vacciner plus tôt dans leur vie, ou plus régulièrement, étaient encore moins à risque face à cette pathologie neurodégénérative.

Avoir un travail stimulant réduit les risques de démence

C’est ce que démontre une méta-analyse publiée dans le British Medical Journal (BMJ). Selon ses auteurs, les personnes ayant un métier stimulant mentalement présentent un risque plus faible de démence que les autres.

Les auteurs ont examiné trois associations. La première porte sur la stimulation cognitive et le risque de démence chez 107 896 participants. La deuxième s’intéresse au lien entre la stimulation cognitive et les protéines dans un échantillon aléatoire de 2 261 participants d'une autre étude. Enfin, ils ont examiné le lien entre les protéines et le risque de démence chez 13 656 participants de deux études. Tous ces participants ont été suivis pendant 17 ans en moyenne.

Les résultats ont montré que ceux exerçant un travail cognitivement stimulant avaient un risque de démence plus faible. Le taux d’incidence était ainsi de 4,8 pour 10 000 années-personnes dans le groupe à forte stimulation et de 7,3 dans le groupe à faible stimulation. Il semblerait que l'association soit plus forte pour la maladie d'Alzheimer que pour les autres démences.

L'opération de la cataracte pourrait prévenir la démence associée à la maladie d'Alzheimer

Une étude observationnelle menée à Seattle (USA) et portant sur plus de 5 000 participants âgés de plus de 65 ans a démontré que l'opération de la cataracte pouvair être utile pour prévenir la démence. Les chercheurs ont découvert que les sujets qui ont subi une chirurgie de la cataracte avaient près de 30 % moins de risque de développer une démence quelle qu'en soit la cause par rapport à ceux qui n'en ont pas subi. Ce risque réduit a persisté pendant au moins une décennie après la chirurgie. Les résultats ont été publiés le 6 décembre dans JAMA Internal Medicine.

Les mécanismes n'ont pas été déterminés dans cette étude. Les chercheurs émettent l'hypothèse que les patients sont susceptibles d'obtenir des informations sensorielles de meilleure qualité après une chirurgie de la cataracte, ce qui pourrait avoir un effet bénéfique sur le risque de démence.

"Ces résultats sont cohérents avec l'idée que l'apport sensoriel au cerveau est important pour sa santé", a déclaré le co-auteur, le Dr Eric B. Larson, chercheur principal de l'étude ACT et chercheur principal au Kaiser Permanente Washington Health Research Institute.

La vitamine D pourrait prévenir la démence

Selon une nouvelle étude à grande échelle publiée au sein de Alzheimer's & Dementia : Diagnosis, Assessment & Disease Monitoring, la prise de suppléments de vitamine D pourrait aider à prévenir la démence. Elle pourrait réduire vos risques de maladie d'Alzheimer de 40 %.

L'étude a été réalisée par des chercheurs du Hotchkiss Brain Institute de l'Université de Calgary au Canada et de l'Université d'Exeter au Royaume-Uni sur plus de 12 388 participants. Ces derniers étaient âgés de 71 ans et étaient en bonne santé cérébrale au moment de la recherche. Dans le groupe, 37 % (4 637) ont pris des suppléments de vitamine D.

Au total, 2 696 participants ont développé la démence en dix ans ; parmi eux, 2 017 (75 %) n'étaient pas du tout exposés à la vitamine D avant le diagnostic.

Le professeur Zahinoor Ismail, de l'Université de Calgary et de l'Université d'Exeter, qui a dirigé la recherche, a déclaré : "Nous savons que la vitamine D a des effets sur le cerveau qui pourraient lutter contre la démence, mais jusqu'à présent, la recherche a donné des résultats contradictoires. Nos résultats donnent des informations clés sur les groupes qui pourraient être spécifiquement ciblés pour la supplémentation en vitamine D. Dans l'ensemble, nous avons trouvé des preuves suggérant qu'une supplémentation plus précoce pourrait être particulièrement bénéfique, avant le début du déclin cognitif".

Les effets de la vitamine D plus flagrants chez les femmes

Par ailleurs, si la vitamine D a porté ses fruits sur l'ensemble des volontaires, l'équipe a constaté que les effets étaient significativement plus importants chez les femmes. De même, ceux-ci étaient plus importants chez les personnes ayant une cognition normale, par rapport à celles qui ont signalé des signes de troubles cognitifs légers.

Les effets de la vitamine D étaient également significativement plus importants chez les personnes non porteuses du gène APOEe4, connu pour favoriser les risques de maladie d'Alzheimer. Les auteurs suggèrent que les personnes porteuses du gène APOEe4 absorbent mieux la vitamine D de leur intestin, ce qui pourrait réduire l'effet de la supplémentation en vitamine D.

Aides et services pour mieux vivre avec la maladie d’Alzheimer

Il est souvent essentiel, pour les personnes qui le peuvent, de rester à leur domicile plutôt que d'être hébergées dans une institution. Les besoins du malade et les aides qui lui seront nécessaires sont évalués par l'équipe médico-sociale du conseil général. Un plan d'aide est ensuite établi en fonction de la situation du patient et de son environnement social et familial, c'est-à-dire de son niveau de dépendance (ou GIR pour "groupe iso-ressources").

Les aides financières qui peuvent être accordées (de 552 euros par mois à 1 288 euros par mois) visent à aider à couvrir les dépenses des éventuelles aides à domicile, aide-ménagères, travaux d'adaptation du logement, interventions de professionnels à domicile, etc.

De même, le bénéficiaire peut recevoir des aides techniques comme un fauteuil roulant, un déambulateur, etc.

Comment bénéficier des aides en cas de maladie d'Alzheimer ?

L'allocation personnalisée d'autonomie (APA) est une aide versée aux personnes âgées de plus de 60 ans en cas de perte d'autonomie dans la mesure où elles disposent de faibles revenus, qu'elles vivent à domicile, chez un proche ou un accueillant. Des aides sociales peuvent également leur être proposées.

Pour bénéficier de cette aide, il faut remplir un dossier de demande disponible auprès du CCAS (centre communal d'action sociale), du département ou d'un point d'information local dédié aux personnes âgées. Certains documents doivent également être fournis : une photocopie du livret de famille, de la carte d'identité, du dernier avis d'imposition (ou de non-imposition) sur le revenu et de taxe foncière ainsi qu'un relevé d'identité bancaire.

Sites d’informations et associations

www.francealzheimer.org

www.alzheimer-paris.org

www.carenity.com

Sources

https://solidarites-sante.gouv.fr

Interview du Dr Alexandre Croquelois, neurologue

Le lien entre la maladie d’Alzheimer et notre intestin est confirmé, Tdg.ch, 17 novembre 2020.

www.francealzheimer.org

www.alzheimer-paris.org

Why do more women have Alzheimer's than men? It's not just from living longer, Eurekalert, 24 juin 2020

Another Gene Linked to Alzheimer's Risk - Medecine Net - 17 septembre 2020

Genetic variants beyond amyloid and tau associated with cognitive decline - Neurology - 16 septembre 2020. 

Greater Social Engagement and Greater Gray Matter Microstructural Integrity in Brain Regions Relevant to Dementia, The Journals of Gerontology, 19 octobre 2020. 

Can Some Vaccines Reduce Your Alzheimer’s Risk?, WebMD, 3 décembre 2020. 

https://journals.lww.com/menopausejournal/Abstract/9000/Oophorectomy_and_rate_of_dementia__a_prospective.96824.aspx

https://medicalxpress.com/news/2022-02-bacteria-nose-alzheimer-disease.html

https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2790517

https://www.science.org/doi/10.1126/scitranslmed.abi8593 

https://n.neurology.org/content/early/2022/06/08/WNL.0000000000200583

https://www.j-alz.com/vol88-3

https://n.neurology.org/content/early/2022/07/06/WNL.0000000000200740

https://theconversation.com/ultra-processed-foods-like-cookies-chips-frozen-meals-and-fast-food-may-contribute-to-cognitive-decline-196560cla

https://www.diabete.qc.ca/fr/vivre-avec-le-diabete/alimentation/aliments-et-nutriments/le-fructose/

https://ciqual.anses.fr/

https://bmcmedicine.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12916-023-02772-3

https://news.exeter.ac.uk/research/taking-vitamin-d-could-help-prevent-dementia-study-finds/

“Genetic analyses identify brain structures related to cognitive impairment associated with elevated blood pressure”, une étude publiée dans  la revue European Heart Journal le 27 mars 2023.

https://academic.oup.com/eurheartj/advance-article/doi/10.1093/eurheartj/ehad101/7081391?login=false

Les premiers survivants d’Alzheimer (éd. Thierry Souccar), à paraître le 13 avril 2023

https://content.iospress.com/articles/journal-of-alzheimers-disease-reports/adr220090 

https://academic.oup.com/brain/advance-article-abstract/doi/10.1093/brain/awad052/7097860?redirectedFrom=fulltext&login=false

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fvets.2023.1151266/full

https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2805006?utm_source=For_The_Media&utm_medium=referral&utm_campaign=ftm_links&utm_term=051723

https://www.alz.org/media/Documents/alzheimers-facts-and-figures-special-report.pdf

https://www.nature.com/articles/s41591-023-02380-x

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