7 idées reçues sur le cholestérolAdobe Stock
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Le cholestérol est un corps gras indispensable au bon fonctionnement de notre corps. Il participe, en effet, à la synthèse de nombreuses hormones et à la structure des membranes cellulaires. Mais en excès, il constitue un facteur de risque cardiovasculaire : l'hypercholestérolémie favorise l'athérosclérose, qui peut entraîner une angine de poitrine, un infarctus du myocarde ou encore un accident vasculaire cérébral. C'est également une cause possible de troubles de l'érection.

Environ 70 % du cholestérol présent dans notre organisme est fabriqué par le foie, tandis que les 30 % restant proviennent de notre alimentation (principalement via les aliments d'origine animale). C'est donc essentiellement à ce niveau que l'on peut agir pour corriger un mauvais bilan lipidique. En outre, on distingue deux types de cholestérol :

  • le cholestérol HDL (ou "bon cholestérol"), qui capte le cholestérol en excès dans le sang et le transporte vers le foie pour qu'il soit éliminé.
  • le cholestérol LDL (ou "mauvais cholestérol"), qui peut se déposer sur les artères et conduire à la formation de plaques d'athérome.

Le bilan lipidique, effectué par prise de sang, permet de mesurer les taux de cholestérol LDL et HDL, mais aussi le taux de triglycérides, c'est-à-dire le reste des graisses présentes dans le sang. Bien qu'il s'agisse d'un sujet largement évoqué par les médecins et les médias santé, il persiste au sujet du cholestérol encore de nombreuses idées reçues. Nous les décryptons ci-après.

Sans symptôme, pas besoin de consulter

FAUX. L’excès de cholestérol reste longtemps silencieux ; autrement dit, il peut ne provoquer aucun symptôme pendant des années - "sauf dans certaines formes de dyslipidémies familiales", précise le site de l'Assurance maladie. C'est parfois à l'occasion d'un accident cardiovasculaire (donc lorsqu'une complication est déjà survenue) que le dépistage est effectué.

C'est pourquoi il est recommandé d'effectuer un bilan lipidique :

  • à partir de 50 ans chez l'homme et de 60 ans chez la femme ;
  • chez les femmes avant la mise en route d'une contraception hormonale ;
  • chez toute personne qui présente un risque cardiovasculaire élevé : maladie chronique, tabagisme, surpoids ou obésité, antécédents familiaux.

"Si les résultats du bilan lipidique ne montrent aucune anomalie, un contrôle tous les 5 ans est suffisant", précise Ameli.fr. Sauf si, entre-temps, le patient change son mode de vie, prend beaucoup de poids, subit un événement cardiovasculaire ou doit prendre un nouveau traitement susceptible de modifier son taux de cholestérol sanguin.

Seuls les hommes font des infarctus

FAUX L’égalité des sexes sera bientôt une réalité dans ce domaine, du fait des nouveaux modes de vie des femmes (stress au travail, mauvaise hygiène alimentaire) et l’augmentation du tabagisme, en particulier chez les plus jeunes. Résultat : les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité chez les femmes.

Les valeurs normales du cholestérol varient néanmoins en fonction du sexe. Ainsi, le bon cholestérol doit être supérieur à :

  • 0,40 g/l chez les hommes ;
  • 0,50 g/l chez les femmes.

Quant au mauvais cholestérol, il ne doit pas excéder :

  • 1,60 g/l chez les hommes ;
  • 1,50 g/l chez les femmes.

"À partir de 50 ans, un dosage systématique du cholestérol est effectué tous les cinq ans chez les femmes et tous les trois ans chez les hommes", précise le Vidal.fr.

Je ne grossis pas, donc tout va bien

FAUX. Ceux qui meurent d’un infarctus ne sont pas forcément obèses et une partie importante du cholestérol est fabriqué par l’organisme lui-même. On peut donc être maigre et souffrir d’un excès de cholestérol.

L'obésité et le surpoids constituent un des multiples facteurs de risque de l'hypercholestérolémie. Mais on peut également citer :

  • le tabagisme ;
  • une mauvaise alimentation ;
  • la sédentarité ;
  • les antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire ou d'anomalies du bilan lipidique sanguin ;
  • les maladies chroniques, dont :
    • l'hypertension,
    • l'angine de poitrine,
    • l'artérite des membres inférieurs,
    • le diabète,
    • l'insuffisance rénale chronique,
    • les maladies auto-immunes ou inflammatoires chroniques.

Si vous souffrez de surpoids ou d'obésité, en revanche, notez que perdre du poids contribue à réduire votre taux de mauvais cholestérol sanguin.

Le cholestérol ne se trouve que dans la viande

FAUX. On trouve du cholestérol dans les produits d’origine animale, comme les viandes grasses (mouton, agneau, porc, peau des volailles) mais aussi les produits laitiers (beurre, lait entier ou certains fromages à plus de 45 % de matières grasses), les crustacés, les œufs, les charcuteries, les abats, les matières grasses de type saindoux ou graisse d'oie… Autant d’aliments qu’il faut réduire en priorité si un excès de cholestérol est dépisté.

Les aliments transformés, comme les plats cuisinés du supermarché, les biscuits ou les gâteaux contiennent également du mauvais cholestérol, au même titre que la friture (beignets, frites, nuggets...), les produits qui contiennent de l'huile de palme, la mayonnaise, ou encore les pâtisseries et les viennoiseries.

Plusieurs aliments, à l'inverse, contribuent à augmenter le bon cholestérol. Il ne faut donc pas hésiter à les mettre au menu : poissons gras, huile d'olive, légumineuses, céréales complètes, avocat, fruits rouges, oléagineux...

Seul le mauvais cholestérol doit m'inquiéter

FAUX. Le dépistage doit porter sur le "bon" et le "mauvais" cholestérol (celui qui se dépose sur les artères) car des études récentes ont montré qu’il est aussi important d’avoir peu de "mauvais" cholestérol que de maintenir un taux élevé de "bon" cholestérol dans le sang.

Et pour cause, le cholestérol HDL a pour rôle de transporter l'excès de cholestérol sanguin vers le foie pour faciliter son élimination avec la bile. Son taux est considéré comme trop faible lorsqu'il est inférieur à 0,35 g/l. "Un taux élevé de cholestérol HDL (plus de 0,60 g/l) protège des maladies cardiovasculaires et annule un facteur de risque cardiovasculaire", précise le Vidal.fr.

Du côté du cholestérol LDL - celui qui favorise le dépôt de plaques d'athérome sur les artères - son taux est considéré comme normal lorsqu'il est inférieur à 1,6 g/l, en l'absence de facteur de risque. "Si le patient présente un ou plusieurs facteurs de risque, cette valeur limite est de 1,3 g/l".

Le cholestérol ne provient que de l’alimentation

FAUX. Les 2/3 du cholestérol de notre organisme sont fabriqués par le foie. Seul le dernier tiers provient de l’alimentation. Pour maintenir un bilan lipidique dans la norme, il est donc important d'adopter une alimentation variée et équilibrée, en privilégiant le plus possible le fait maison et en limitant les plats préparés industriels... Mais cela ne suffit pas.

En parallèle, il convient d'éviter à tout prix d'avoir un mode de vie sédentaire. Sans forcément faire de sport, il faut bouger tous les jours et éviter de rester assis plusieurs heures d'affilée. Le tabagisme constitue également un facteur de risque important d'hypercholestérolémie : arrêter de fumer contribue donc à limiter vos risques cardiovasculaires.

Il me suffit de suivre un régime

FAUX. Une fois l’excès de cholestérol établi, un bilan sur les autres facteurs de risque doit être réalisé, car la présence de plusieurs facteurs augmente considérablement le risque d’accidents cardio-vasculaires.

Le régime sera proposé en première intention pendant trois mois, associé, si possible, à une activité physique. Puis, si nécessaire, un traitement médicamenteux hypocholestérolémiant (c’est-à-dire destiné à faire baisser le taux du cholestérol et/ou des triglycérides) pourra être prescrit. Parmi les principaux médicaments utilisés pour réduire le taux de mauvais cholestérol, on peut citer :

  • les statines - ou hypolipémiants ;
  • les inhibiteurs de l’absorption du cholestérol ;
  • les fibrates (dérivés de l'acide fibrique) ;
  • la niacine (acide nicotinique) ;
  • les résines (séquestrants de l'acide biliaire).

Sources

Cholestérol et/ou triglycérides élevés : diagnostic et surveillance, Ameli.fr

Comprendre les taux de cholestérol dans le sang, Vidal.fr

Maîtriser son taux  de cholestérol, Fondation des maladies du cœur et de l'AVC du Canada. 

Cholestérol (excès), Vidal.fr

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