dame senior japonaise pliant des grues de papier à la maison© iStockIstock
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Anticholinesterasiques contre les formes légères

Les anticholinestérasiques sont prescrits contre les formes légères de la maladie. Ils ne la guérissent pas, mais permettent au moins de ralentir sa progression et de diminuer les troubles du comportement qui y sont associés comme l’agressivité.

Quel est leur mode d’action ? Ils empêchent la dégradation de l’acétylcholine, une hormone qui permet la communication entre les cellules du cerveau, les neurones.

Il existe trois molécules actuellement disponibles : l’Aricept® (donépézil chlorhydrate), le Reminyl® (galantamine) et l’Exelon® (rivastigmine). A noter : quelques effets indésirables sont à regretter (nausées, diarrhées).

Antiglutamates contre les formes sévères

Les médecins disposent de traitements contre les cas d’Alzheimer modérés et sévères : les antiglutamates. Ils diminuent la dégradation de la mémoire, et entraînent parfois une amélioration des troubles du comportement.

Quel est leur mode d’action ? Cette classe de médicaments vise à ralentir la mort cellulaire des neurones en prenant la place d’un autre neurotransmetteur (hormone). Pour le moment, il n’existe qu’une seule molécule, l’Ebixa® (chlorhydrate de mémantine).

A noter : les effets indésirables comme de la somnolence, des maux de tête, ou plus rarement, des hallucinations et des vertiges, mais rares.

Des médicaments contre les effets secondaires

Outre une dégénérescence neuronale qu’on ne sait pas encore résorber, Alzheimer entraîne de nombreux effets secondaires... Il existe des traitements qui soulagent notamment l’agitation et l’agressivité (médicaments adjuvants). Les médecins peuvent ainsi prescrire des anxiolytiques comme le Tranxene® (Chlorazepate), le Xanax® (Alprazolam) ou le Laroxyl® (Amitryptiline) qui agissent sur la composante anxieuse de la maladie. Les neuroleptiques comme le Risperdal® (Riperidone) diminuent les hallucinations.

Les antidépresseurs Athymil® (Citalopram), Deroxat® (Paroxetine) agissent, eux, en cas de forte anxiété et d’échec des anxiolytiques. A noter : ces médicaments ont des effets secondaires (perte de mémoire, sécheresse de la bouche, agitation).

Musique, peinture, sculpture...

Quand la maladie est diagnostiquée, des ateliers pratiques (dessins, jeux de société...) aident à ralentir la progression de la détérioration des facultés intellectuelles. Faire de la peinture, de la poterie, de la sculpture... aide les malades à maîtriser leurs angoisses, à s'engager dans un processus thérapeutique. La musicothérapie est aussi très utilisée pour favoriser l'expression du patient par la pratique d'instruments (percussions, xylophone, guitare...). Les séances de chant présentent également de l'intérêt chez les malades d'Alzheimer.

A noter : Les personnes stimulant régulièrement leurs neurones auraient un risque trois fois moins élevé de développer la maladie d’Alzheimer. Telle est la conclusion d’une étude menée par des chercheurs américains en 2007 auprès de 700 personnes (Neurology). De même, une étude menée dans six Ephad de la région Lyonnaise et analysée par les experts de l'Institut du Bien Vieillir démontre que la pratique de jeux (jeux de construction, mots croisés, jeux de cartes) améliore la qualité de vie des patients.

L’exercice peut-il soigner Alzheimer ?

Une étude datant de 2003 a démontré qu’apprendre à l’entourage des malades d’Alzheimer à gérer leur agitation et à leur enseigner des exercices physiques, améliore leurs symptômes de dépression. En clair : le sport aide bien à traiter les symptômes de la maladie… sans pour autant réduire bien sûr, son évolution.

Rember ou la Verubecestat, des traitements qui guérissent Alzheimer ?

Tous les yeux des spécialistes d’Alzheimer sont depuis peu tournés vers un nouveau médicament porteur d’espoirs, le Rember®. Pourquoi ? Parce que son mode d’action est différent de celui des autres classes de traitement. Avantage : il cible directement les protéines Tau (qui en se regroupant dans le cerveau, détruisent les neurones par asphyxie). En novembre 2016, une nouvelle étude parue dans la revue médicale Science Translational Medicine donne de grands espoirs.

Une nouvelle molécule, la "Verubecestat'", développée par les laboratoires américains Merck, permettrait de bloquer la formation de 'plaques" de protéines responsables de l'altération des neurones. Autre atout : cette molécule serait toxique pour les patients. Deux essais cliniques sont en cours.

Si les résultats définitifs sont concluants, la "Verbucestat' pourrait être commercialisée d'ici 2020.

Bientôt un vaccin contre Alzheimer ?

Plusieurs essais de vaccins contre les protéines Tau, à l’origine de la maladie d’Alzheimer, ont été menés par l’équipe du professeur Dubois (Pitié Salpétrière, Paris). Ils n’ont pas abouti en raison de l’apparition de cas d’encéphalites (inflammations graves au niveau du cerveau) après administration. Mais les chercheurs n’ont pas dit leur dernier mot. L’essai avait aussi permis d’observer des résultats favorables.

Conséquence : un nouveau vaccin est à l’essai depuis peu. Sa structure est différente. Il comporte moins d’éléments : 6 acides aminés seulement (le précédent vaccin en comportait 42).

Son but : booster les cellules immunitaires pour qu’elles sécrètent des anticorps. Attention, il ne s’agit pas d’un vaccin préventif, mais d’un traitement

Sources

- Wilson RS, Mendes De Leon CF, Barnes LL, Schneider JA, Bienias JL, Evans DA, Bennett DA. Participation in cognitively stimulating activities and risk of incident Alzheimer disease. JAMA 2002 Feb 13 ;287(6):742-8.

- Neuropsychologie , Roger Gil, Ed. Elsevier Masson, 2006.

- "News from the Alzheimer's conference in Chicago", Los Angeles Times, 2008.

- OMS

- HAS

- "Un vaccin contre Alzheimer", Information Hospitalière, 2008

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Vidéo : Alzheimer : les symptômes d'alerte

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