Le sel : bon ou mauvais pour la santé ?
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Le sel antirhume !

Le sel est communément utilisé pour soigner le rhume. Et pour cause : "il aide à dissoudre le mucus (substance sécrétée en excès en cas de rhume), ce qui permet une meilleure élimination, et dégage le nez bouché", explique le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste.

Que faire ? Des solutions riches en sel marins, préconisées en cas de rhume, sont disponibles en pharmacies ou en parapharmacies, sans ordonnance. On peut aussi préparer soi-même sa solution antirhume : mettre une petite cuillère à café de sel dans une tasse d’eau bouillante et utiliser une poire en caoutchouc pour inspirer la solution.

Le sel augmente-t-il le risque de cancer ?

Le sel est soupçonné d’augmenter le risque de cancer… Pour le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste, "ce n’est pour l’instant qu’un raccourci". "On a par exemple observé qu’une surconsommation de sel augmentait le risque de cancer de l’estomac.

Mais, premièrement, il ne s’agit que des cancers de l’estomac. Deuxièmement, il est plus probable que la cause réelle de ces cancers soit l’alimentation (consommation d’aliments industrialisés, pauvres en vitamines, manque de produits frais…)", poursuit le spécialiste.

Conclusion : le lien entre sel et cancer reste à démontrer.

Que faire ? Favoriser une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes frais et éviter de consommer régulièrement des produits alimentaires industriels.

Du sel pour éviter les troubles de la thyroïde

"Il a été observé que la carence en iode pouvait provoquer des troubles de la thyroïde allant jusqu’à des hypertrophies très significatives : les goitres (les hormones thyroïdiennes étant fabriquées à partir de l’iode)", explique le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste.

Voilà pourquoi "les autorités sanitaires ont pris l’habitude depuis des décennies de rajouter de l’iode dans tous les sels de table", indique notre interlocuteur.

Que faire ? Les troubles de la thyroïde dus à une carence en iode n’existent plus en France depuis que les mesures ont été prises. Il n’y a donc pas besoin d’augmenter votre consommation de sel pour les éviter.

Sel : attention à l’ostéoporose !

Consommer trop de sel augmente le risque d’ostéoporose.

Pourquoi ? "Parce que cela peut entrainer une fuite du calcium. Or, un manque de calcium favorise le développement de cette maladie qui fragilise la structure osseuse", répond le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste. En effet, lorsque l’organisme reçoit trop de sel, il élimine le surplus par les reins. Seulement, ces derniers ne font pas le tri ! Quand ils éliminent le sel, ils se débarrassent en même temps d’autres minéraux nécessaires à l’organisme, comme le calcium !

Que faire ? "On ne doit pas supprimer le sel, explique le Dr Cocaul, car le corps en a besoin pour fonctionner". Il faut cependant veiller à ne pas en consommer de trop.

En pratique : on évite les aliments préparés de façon industrielle et on opte plutôt pour des repas faits maison ! On oublie aussi les eaux minérales riches en sodium (recommandées seulement en cas de carences en minéraux) et on préfère les eaux de sources, faibles en sels et en minéraux.

Du sel contre les rhumatismes ?

On prête souvent au sel des vertus contre les rhumatismes. "Il a effectivement été observé que certaines eaux salées (comme des eaux thermales ou l’eau de la mer Morte) avaient des effets positifs chez des personnes souffrant d’arthrose ou de rhumatismes", indique le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste.

Cependant, "il se pourrait que le soulagement des douleurs soit plus lié à la teneur en minéraux de ces eaux qu’à leur concentration saline" poursuit le spécialiste. Aucune étude scientifique n'a démontré ses vertus à ce jour.

Régime sans sel : attention !

Parce que le sel est nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme, il ne faut pas le supprimer de son alimentation sans avis médical.

Cependant, un régime sans sel peut être conseillé dans certains cas. "Il est préconisé pour les gens qui suivent un traitement médical contenant de la cortisone (le sel associé à la cortisone favorise la rétention d’eau)" explique le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste.

Une alimentation sans sel peut aussi être indiquée en cas d'insuffisance cardiaque. "Le coeur n'est pas assez puissant pour assurer une bonne circulation du sang. Les toxines sont moins bien éliminées. Éliminer le sel va alors favoriser leur évacuation", précise notre interlocuteur.

Enfin, un régime sans sel peut être recommandé en cas d'insuffisance rénale. "Le rein n'élimine pas correctement les déchets de l’organisme. En restreignant le sel de l’alimentation, on l’aide à les expulser", conclut le Dr Cocaul.

Le sel mauvais pour le coeur

Les maladies cardiaques sont la première cause de décès en France, et le sel fait partie des facteurs aggravants… "La surconsommation de sel provoque de l’hypertension, explique le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste. Or, l’hypertension accélère la survenue de troubles cardiaques car elle met le coeur et les artères à rude épreuve."

Que faire ? Un, réduire la consommation de sel en évitant les aliments d’origine industrielle. Deux, favoriser celle des aliments riches en potassium car ils facilitent l’élimination du sel. On trouve du potassium dans les fruits secs, les bananes, les haricots, les pommes de terre, les tomates et le poisson type flétan.

Le sel fluoré bon pour les dents !

"Comme on s’est aperçu que les carences en fluor (oligoélément qui participe à la formation des os et à la minéralisation des dents) tendaient à se généraliser dans la population, les autorités de santé ont préconisé son ajout dans le sel de table", explique le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste.

Objectif : éviter l’apparition de la plaque dentaire, renforcer l’émail des dents et protéger des caries !

Que faire ? Si vous avez des dents sensibles, à risque de caries, consommez de préférence du sel fluoré (tous les sels de table n’en contiennent pas, regardez bien sur l’étiquette). Mais n’en n’abusez pas ! Un excès de fluor peut entraîner l’apparition irréversible de traces blanches sur l’émail.

Sel : gare à la rétention d’eau !

Consommer trop de sel peut favoriser la rétention d'eau.

Pourquoi ? Le sel permet naturellement de conserver l’eau dans l’organisme. Donc plus on en consomme, plus on stocke !

Que faire ? Un, il faut réduire ses apports en sel en évitant notamment de consommer des plats industriels. Deux, on ne resale pas ses repas. Enfin, il faut augmenter ses apports en potassium (il régule le taux de sel dans l’organisme) en privilégiant les haricots, les pommes de terre, les tomates et le poisson !

Des cachets de sel contre la déshydratation

Parce que le sel retient l’eau dans l’organisme, il peut éviter la déshydratation ! "Cela vaut pour les cas extrêmes. Par exemple, pendant une randonnée dans le désert, on peut prendre un cachet de sel" explique le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste. Chez les grands sportifs, la consommation d’eaux minérales suffit pour se réhydrater.

À noter : on peut trouver des cachets de sel en pharmacies et en parapharmacies.

Le sel augmente le risque d’hypertension

Plus de la moitié de la population française souffre d'hypertension… en grande partie à cause de la surconsommation de sel ! Les Français en consommeraient 10 à 12g par jour, contre 2 à 6 recommandés en moyenne. "Le sel en trop forte quantité augmente la rétention d’eau dans le corps, amplifiant la pression du sang dans les artères : c’est ce qui s’appelle l’hypertension", explique le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste.

Que faire ? "Il faut réduire la consommation de sel dans un premier temps", conseille le spécialiste. Il suffit généralement de quelques semaines pour déshabituer ses papilles du goût salé.

"Si cela ne marche pas, on peut prescrire des antihypertenseurs de la famille des diurétiques, qui favorisent l'élimination de l'eau. On surveille alors le niveau du potassium dans le sang car il risque de manquer si l'élimination est trop importante", poursuit le Dr Cocaul.

Sel : haro sur les plats tout prêts !

Selon le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste, 80% du sel que nous consommons vient des préparations industrielles ! L'industrie agroalimentaire est ainsi fortement responsable de la surconsommation de sel en France.

Elle utilise ce dernier pour rehausser le goût des aliments et pour retenir l'eau (ce qui permet à la préparation de peser plus lourd à l’arrivée !).

Que faire ? "Il faut éviter au maximum les plats préparés et les conserves et privilégier les produits frais, y compris surgelés, et faits maison" recommande le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste. "Il faut aussi apprendre à cuisiner avec des épices (poivre, curry, curcuma,...) plutôt qu’avec du sel et des matières grasses."

Sel : surveillez votre dose de potassium !

Parce qu’il permet de retenir l’eau, le sel est essentiel à l’organisme. Seulement, pour bénéficier de ce bienfait, il ne faut pas qu’il soit présent en excès.

C’est là que le potassium entre en jeu ! Il joue en fait un rôle de régulateur en éliminant le surplus de sel. Ainsi, il protège l’organisme de la rétention d’eau et des dysfonctionnements cardio-vasculaires (hypertension par exemple) associés à une présence excessive de sel.

Que faire ? L’idéal est d’avoir un parfait équilibre entre sel et potassium. Pour le sel, sachez qu’une consommation optimale est de 2 à 4g par. Quant au potassium, il faut en consommer 2 à 6g par jour (les meilleures sources sont les fruits et légumes frais).

Sources

Remerciements au Dr Arnaud Cocaul pour sa patience et sa disponibilité.

L’hypertension artérielle, Dr Michel Brack, Editions Alpen, 2009 

Eliminez le sel retrouvez la forme, Dr Marie-Dominique Matray, Editions Alpen, 2007 

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