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"Quand le chirurgien a commencé à couper, j’ai carrément hurlé." Un homme de 94 ans opéré à l'hôpital de Chalon-sur-Saone sans anesthésie n'est pas prêt de repasser sur la table d'opération. André Garnier a 94 ans. Après deux accidents vasculaires cérébraux (AVC), il est obligé de se faire opérer de la carotide. Un nombre d'important d’AVC est dû à une sténose carotidienne, c’est-à-dire à une carotide bouchée. L'intervention est prévue le 24 janvier. Les praticiens lui font une anesthésie locale. Insuffisante visiblement puisque l'homme ressent tout de suite les premiers gestes du chirurgien. "Ça va pas ! Arrête tu me fais mal nom de ! Phrase que j’ai dû répéter au moins une dizaine de fois" raconte-t-il au Journal de Saône-et-Loire. Sur RTL, sa femme rapporte qu'il a alors reçu une nouvelle dose d'anesthésiant "mais ça n'a pas pris".

Le chirurgien a voulu "continuer le travail commencé"

L'intervention n'est pas arrêtée pour autant. Le chirurgien explique au patient devoir "continuer le travail commencé". L'épreuve est une torture pour l'homme. Pour sa femme, c'est l'incompréhension : "Nous n’avons eu aucune explication. Je pense qu’il aurait été souhaitable que l’on nous informe de ce qui s’est passé et que l’on présente des excuses à mon époux, cela aurait été la moindre des choses." Le couple a adressé un courrier à l'établissement qui a "pris en compte la réclamation". En attendant, André Garnier l'assure : "Je préfère me suicider que de me faire opérer de l'autre coté."

Anesthésie : comment ça marche ?

L’anesthésie générale (AG) permet d’endormir le patient durant une intervention lourde et/ou longue. Elle consiste en général à administrer des médicaments intraveineux (souvent associés à des produits gazeux) qui entraînent un endormissement profond. Dans les heures précédant l’intervention, une prémédication vous est administrée pour supprimer l’angoisse liée à l’attente et potentialiser l’effet de l’anesthésie générale. Vous êtes placé sous une aide ventilatoire, réalisée après une intubation orotrachéale (par la bouche jusqu’à l’entrée des poumons). Lors de l’AG, trois types de médicaments sont administrés en fonction de votre état de santé et de l’intervention :

- Des médicaments entraînant une narcose (ils font dormir)
- Des médicaments analgésiques puissants de type morphines (qui suppriment la douleur)
- Des médicaments entraînant un relâchement musculaire (myorésolution) appartenant à la famille des curares. Si l’intervention est longue, des doses successives de ces différents médicaments sont administrées à nouveau.

Une anesthésie peut aussi être loco-régionale (ALR) pour certains actes médicaux douloureux, localisés et limités dans le temps. La décision d’une l’ALR périphérique doit être prise conjointement entre vous et l’anesthésiste. Dans les heures précédant l’intervention, une prémédication (sédation légère) peut être administrée. Elle supprime l’angoisse liée à l’attente et potentialise l’effet de l’anésthésie. L’ALR périphérique consiste à injecter des anesthésiques locaux au contact des nerfs (soit du tronc du nerf : anesthésie ou bloc tronculaire), soit des origines des nerfs au niveau des plexus nerveux (anesthésie ou bloc plexique) dont ils bloquent l’influx. Selon la zone d’intervention, plusieurs injections peuvent être nécessaires (certaines zones dépendent de plusieurs nerfs différents). Avant le début de l’intervention, le médecin doit vérifier la qualité de l’anesthésie. En cas de problème pendant l’opération, il peut être nécessaire de transformer l’ALR en anesthésie générale.

Sources

- André, 94 ans : "Quand le chirurgien a commencé à couper, j’ai carrément hurlé", Le Journal de Saône-et-Loire, 15 février 2018

mots-clés : AVC séquelles

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