Qu'est-ce qu'une méningite ?

La méningite est liée à l’infection des méninges et du liquide céphalorachidien, qui sont les enveloppes protégeant le cerveau et la moelle épinière. Cette maladie peut provoquer des troubles neurologiques graves. Elle est le plus souvent virale ou bactérienne.

Méningite virale

La méningite virale est souvent consécutive à un syndrome grippal ou à une rhinopharyngite. Si des symptômes méningés apparaissent, surtout chez l’enfant, une hospitalisation est nécessaire jusqu’à ce que l’on ait la certitude de l’origine virale. Le retour à domicile est alors possible, avec des antipyrétiques et les symptômes disparaissent le plus souvent sans séquelles au bout d’une à deux semaines.

Méningite bactérienne

La méningite bactérienne est plus grave que la méningite virale, puisqu’elle peut entrainer le décès en quelques heures ou laisser de graves séquelles neurologiques. Elle atteint surtout les enfants et les adultes jeunes et constitue une urgence vitale.

Plusieurs bactéries peuvent être à l’origine de méningite :

  • les pneumocoques ou Streptococcus pneumoniae : cette bactérie est fréquente chez le jeune enfant et peut également être à l’origine d’otites et de pneumonies ;
  • l’Haemophilus influenzae de type B : ce type de méningite était très fréquent, mais la vaccination des enfants en a considérablement réduit l’incidence. Cette bactérie est aussi responsable d’otites, de bronchites et de sinusites ;
  • les méningocoques ou Neisseria meningitidisb: ils peuvent être à l’origine d’épidémies de méningites gravissimes, il en existe trois souches A,B et C ;
  • La listeria ou Listeria monocytogenes : la listeriose est bénigne chez l’adulte, mais peut être dangereuse chez la femme enceinte et éventuellement transmissible au bébé. Elle est transmise par l’eau souillée puis la chaîne alimentaire.

Cette infection des méninges est-elle fréquente ?

En France, on observe environ 1 400 cas de méningites par an. Compte-tenu de sa contagiosité, la méningite bactérienne peut être responsable d’épidémies. Les épidémies sont plutôt hivernales et printanières. La mortalité est de 20 % et les séquelles sont présentes dans 30 % des cas.

Illustration : méninges

Cette infection des méninges est-elle fréquente ?© Istock

Quels sont les symptômes de la méningite ?

Les principaux symptômes de la méningite sont :

  • la fièvre, qui peut être élevée ;
  • la raideur de nuque, signe très évocateur, avec une position en chien de fusil ;
  • les maux de tête, intenses et violents ;
  • les vomissements ;
  • la somnolence ;
  • les convulsions ;
  • la constipation ;
  • les taches rouges sur la peau ou purpura fulminans, en cas de méningite bactérienne. C’est le signe d’une urgence absolue.
  • une rhinopharyngite associée.
  • des douleurs musculaires, des sueurs, des frissons.
  • Des troubles respiratoires et de la conscience doivent faire appeler le 15 en extrême urgence.

Quelles sont les causes de cette pathologie ?

La méningite a le plus souvent une cause virale ou bactérienne. Les virus responsables sont multiples. Les bactéries les plus souvent à l’origine d’une méningite sont :

  • le streptococcus pneumoniae ;
  • l’haemophilus influenzae de type B ;
  • le neisseria meningitidis ou méningocoque ;
  • la listeria monocytogenes.

Quels sont les facteurs de risques ?

Les facteurs de risque de développer une méningite sont :

  • avoir été en contact avec une personne infectée, puisque les bactéries se transmettent facilement par la salive ou par un contact avec un objet souillé ;
  • être fumeur ou être exposé au tabagisme passif, notamment chez les jeunes enfants ;
  • être fatigué physiquement et/ou psychologiquement ;
  • avoir eu une ablation de la rate ou splénectomie ;
  • être porteur d’un implant cochléaire ;
  • avoir des infections récurrentes de la sphère ORL comme des otites ou des sinusites ;
  • être immunodéprimé : les personnes atteintes de SIDA sont plus à risque de développer des méningites de diverses origines.

Personnes à risque

Le risque de développer une méningite est plus élevé dans les populations suivantes :

  • les enfants de moins de 2 ans ;
  • les adolescents et les jeunes adultes âgés de 18 ans à 24 ans ;
  • les personnes âgées ;
  • les élèves des pensionnats ;
  • le personnel des bases militaires ;
  • les enfants qui fréquentent la garderie à plein temps ;
  • les personnes ayant un déficit du système immunitaire.

Durée

Lorsqu’elle est traitée, la méningite dure quelques jours. Toutefois, la convalescence peut être longue car la fatigue peut être prolongée. De plus des séquelles neurologiques sont possibles et peuvent nécessiter une rééducation de plusieurs mois.

Complications

Les complications possibles de la méningite sont plus souvent observées en cas de méningite bactérienne. Outre le décès qui peut survenir en quelques heures en cas de méningite à méningocoque avec purpura fulminans, on peut observer :

  • des séquelles neurologiques qui peuvent être auditives, visuelles ou des troubles de la parole ;
  • des troubles des fonctions supérieures ;
  • une épilepsie séquellaire ;
  • des gangrènes des extrémités pouvant aboutir à des amputations ;
  • des difficultés motrices.

La méningite est-elle contagieuse ?

La méningite bactérienne à Méningocoque est très contagieuse, c’est pourquoi les personnes en contact avec une personne malade doivent être identifiées et bénéficier d’une antibiothérapie préventive. La contamination se fait par les gouttelettes de salive ou le contact avec des objets souillés.

Les autres méningites sont également contagieuses, mais dans une moindre mesure. Un sujet peut être en contact avec le virus responsable sans pour autant développer une méningite.

Qui, quand consulter ?

En cas de symptôme de méningite, il est nécessaire de consulter rapidement son médecin traitant qui va pratiquer un examen clinique à la recherche des signes évocateurs. Au moindre doute, il adressera la personne aux urgences les plus proches ou appellera le 15 s’il redoute un purpura fulminans. En cas de troubles de la conscience ou de signes de gravité, il est nécessaire d’appeler le 15 sans attendre.

Examens et analyses

Les examens nécessaires au diagnostic de la méningite sont généralement réalisés dans les services d’urgences. Il s’agit :

  • d’une prise de sang à la recherche de signes d’infection bactérienne ou virale et de signes d’atteintes d’autres organes ;
  • une ponction lombaire : il s’agit du prélèvement d’une petite quantité de liquide céphalorachidien au bas du dos, afin d’analyser les germes présents ;
  • un scanner cérébral, si nécessaire.

En cas de signes de gravité, un bilan cardiologique, rénal et respiratoire seront réalisés.

Quels sont les traitements de la méningite ?

Le traitement de la méningite est une urgence et toute méningite doit être traitée comme une méningite bactérienne jusqu’à preuve du contraire, avant même les résultats définitifs des prélèvements. Ensuite, le traitement sera adapté en fonction de la cause de la méningite.

Traitement de la méningite virale

Le maintien à domicile est possible en cas de méningite virale et en l’absence de signe de gravité. En effet, les complications sont rares dans ce cas. Aucune antibiothérapie n’est nécessaire. Le traitement est symptomatique avec des antipyrétiques pour faire baisser la fièvre, du repos et une hydratation suffisante.

Traitement de la méningite bactérienne

En cas de méningite bactérienne, le traitement doit être mis en route sans attendre. Il s’agit principalement d’une antibiothérapie par voie intraveineuse. On propose en première intention la Ceftriaxone, puis le traitement sera adapté en fonction du germe retrouvé dans le liquide céphalorachidien et l’antibiogramme.
D’autres médicaments pourront être associés en fonction des symptômes et de l’atteinte ou non des autres organes. En cas de purpura fulminans, l’hospitalisation en réanimation est nécessaire.

Suivi

Un suivi est nécessaire après une méningite, car la fatigue peut durer longtemps. Su des séquelles neurologiques sont présentes, une rééducation spécialisée peut être nécessaire pendant plusieurs semaines, voire mois.

Prévention

Les mesures préventives en cas d’épidémie :

En cas d’épidémie de méningite bactérienne, des mesures préventives sont nécessaires, en cas de contact avec la personne malade :

  • se laver fréquemment les mains ;
  • porter un masque si le contact est nécessaire, avec un enfant par exemple ;
  • ne pas partager les aliments, ni les couverts ;
  • désinfecter les parties communes ;
  • avoir une alimentation saine et équilibrée
  • traiter les infections ORL des jeunes enfants.

L’antibiothérapie chez les sujets contacts

En cas de contact avec une personne malade, on doit être traité si par antibiotiques rapidement si l’on a été exposée aux sécrétions rhinopharyngées du malade dans les dix jours précédents l’apparition des symptômes. On traite également systématiquement les proches du malade par des antibiotiques comme la rifadine ou la ceftriaxone.

La vaccination

Il existe des vaccins contre la méningite, mais ils ne sont pas actifs sur tous les types de bactéries. Il existe les vaccins polysaccharidiques, composés de polysaccharides issus des bactéries comme le pneumocoque ou certains méningocoques et les vaccins conjugués, qui permettent une immunité plus forte chez l’enfant grâce à des protéines porteuses des polysaccarides.

Il existe des vaccins contre le pneumocoque, l’haemophilus influenzae, les méningocoques A et C.

Mon conseil de médecin généraliste :

"même si toutes les méningites ne bénéficient pas d’un vaccin, il est important de vacciner son enfant contre la méningite, tant les séquelles peuvent être dramatiques".

Méningite : que sait-on du variant "auvergnat" ?

Une campagne de vaccination sans précédent contre la ménigite a débuté à la fin du mois d’août en région Auvergne-Rhône-Alpes. En cause, les 12 cas de méningite correspondant à un nouveau variant recensés dans la région depuis un an, dont un cas mortel et deux cas graves. En effet, si on ne peut pas parler d’épidémie, il s’agit de cas inquiétants. Depuis juin 2021, 12 adolescents et jeunes adultes ont été touchés par une nouvelle forme de méningite à méningocoque B en Auvergne-Rhône-Alpes.

L'ARS Auvergne-Rhône-Alpes alertait à ce sujet le 10 août dernier assurant que “12 cas d’Infection invasive à méningocoque (IIM) B liés à un nouveau variant ont été détectés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes”. L’ARS a également précisé que “les personnes concernées étaient pour la plupart âgées de 16 à 21 ans et ont fréquenté les secteurs de Chambéry ou de l’Est lyonnais”. Face à la situation, l’ARS a donc défini des actions de prévention à conduire et notamment lancé à la mi-août une campagne de vaccination “pour les habitants âgés de 0-2 ans et 16-24 ans”.

Nouveau variant : quelles sont les personnes à risque ?

L’ARS a fixé deux zones géographiques à risque :

  • autour de Chambéry, représentant 115 communes de Savoie, de l’Isère et de l’Ain
  • dans l’Est lyonnais représentant 90 communes de l’Ain, de l’Isère et du Rhône

Dans ces secteurs, deux populations à risque accru d’IIM B ont été identifiées :

  • Les jeunes de 16-24 ans qui résident ou fréquentent occasionnellement ces secteurs (domicile, emploi, études, sorties) ;
  • Les enfants de 0-2 ans : le nouveau variant pouvant également être transmis à cette tranche d’âge

Pour rappel, le vaccin contre la méningite se réalise en deux doses pour les adolescents et les jeunes adultes, ainsi qu’un rappel pour les bébés. L'injection peut être réalisée par les médecins généralistes ou dans certaines pharmacies et centres de vaccination. Pour information, une dose de ce vaccin coûte en temps normal un peu plus de 80 euros. “Dans le cadre de cette campagne, le vaccin fait l’objet d’un remboursement à 100 % (65 % Assurance maladie et 35 % mutuelle) lors de l’achat en pharmacie”, précise l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes.

Symptômes : fièvre, maux de tête, purpura

“Pour l'instant, nous n'avons pas beaucoup d'éléments scientifiques concernant ce nouveau variant puisqu'il est récent. La situation était sous surveillance jusqu'à présent, elle n'était pas alarmante. Mais nous avons été obligés de réfléchir à une mise en œuvre d'actions spécifiques parce que le seuil et l'incidence de ces infections invasives à méningocoque B étaient trop élevées”, a confié à France 3 Auvergne-Rhône-Alpes Anne-Sophie Ronnaux-Baron, responsable du pôle régional de veille sanitaire à l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes.

Elle alerte sur les symptômes qui doivent vous inquiéter et qui peuvent correspondre à une méningite. “La maladie se manifeste le plus souvent par de la fièvre, des maux de tête importants qui sont souvent accompagnés de vomissements. Il peut aussi avoir l'apparition d'un purpura, des taches rouges qui peuvent apparaître rapidement”, précise Anne-Sophie Ronnaux-Baron. Selon elle, “ce purpura est en général de mauvais pronostic et peut être accompagné d'une fièvre élevée qui est mal tolérée”. En cas d'apparition de ces signes, “surtout d'une fièvre élevée et de ce fameux purpura, il faut contacter le 15 de toute urgence”.

Si la maladie est déjà développée dans sa forme grave, les personnes infectées peuvent aussi présenter “des troubles de la conscience, de la diarrhée, une intolérance à la lumière ou au bruit, une raideur de la nuque, des courbatures importantes, une grande fatigue, une somnolence ainsi que des paralysies ou niveau des yeux ou encore des convulsions”. Le mal de ventre également un symptôme inattendu de la maladie.

Sites d’information et associations

Des sites d’informations et associations sur la méningite sont consultables sur internet. Il s’agit :

Sources

https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/meningite-aigue

https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/meningites-meningocoques?emkfid=EMF-50482478611-k-meningites-210415908457-e-s&gclid=EAIaIQobChMIvKKFx_q96QIViYXVCh1C4gmdEAAYASAAEgLiyfD_BwE

https://www.cen-neurologie.fr/deuxi%C3%A8me-cycle/meningites-meningo-encephalites-ladulte-lenfant