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Si l'eau du robinet est connue pour contenir du chlore et autres substances qui sont malgré tout assimilables, celle en bouteille ne serait pas non pllus exempte de toutes substances. C'est ce que révèle l'association 60 millions de consommateurs qui met en garde contre une eau "très propre, mais pas toujours impeccable".

Pour en venir à cette conclusion, des chercheurs ont analysé quarante marques d'eau minérales différentes. Le but étant de voir si chacune respectait la directive européenne de 2009 sur les eaux minérales qui impose une "pureté originelle".

En clair, "une eau minérale ne doit subir aucun traitement : ni désinfection, ni ajout de produit chimique. Au laboratoire de physico-et toxico-chimie de l’environnement de l’université de Bordeaux, des analyses ont été menées pour rechercher des traces infimes de 330 molécules différentes. Celles-ci sont réparties en six classes de composés : 172 médicaments, 11 hormones, 118 pesticides, 11 phtalates, 8 alkylphénols et 10 acides perfluorés.

13 200 analyses et un an plus tard, "les données sont plutôt rassurantes", estime 60 millions de consommateurs. Dans 99,7% des cas, les composés recherchés dans ces eaux embouteillées n'ont pas été détectés, ce qui montre leur bonne qualité : pas de médicaments ni d'hormones à l'horizon.

En revanche, les chercheurs ont décelé des traces infimes dans neuf échantillons, soit 22% des bouteilles analysées. Pourtant, les industriels affirment de leur côté que "100 % des échantillons sont conformes" et ils ne sont pas en tort.

L'environnement contaminé par les hommes

Comment expliquer cette réponse ? Il s'agit en fait de "nano-traces" de pesticides "deux à dix fois inférieures aux valeurs maximales imposées par la réglementation des eaux minérales", explique l'association. Si les échantillons sont conformes donc, cette dernière tient à préciser qu'ils ne sont pas irréprochables : les composés trouvés sont connus (atrazine, le diuron ou le métolachlore) mais interdits en France depuis 2003. Là aussi, les industriels soulignent qu'il s'agit de "molécules issues d’herbicides anciens" qui persistent dans les eaux souterraines.

L'association y voit là une "preuve que notre environnement est globalement contaminé par les polluants d’origine humain". Si ces produits devraient disparaître au fil du temps n'étant plus sur le marché français, d'autres risquent néanmoins de se développer. En deuxième rang derrière les pesticides, les chercheurs ont détecté des traces d’alkylphénols dans deux échantillons et des acides perfluorés dans quatre échantillons, omniprésents dans notre quotidien sous la forme de revêtements au téflon, d’imperméabilisants.

Leur source ? "Probablement les eaux de pluie, un élément qui n’est pas contrôlable", a fait savoir à l'association Lodovico Di Gioia, ingénieur au département recherche de Danone. Cette dernière conclut que si les eaux en bouteille sont bien "propres", elles "n’échappent pas totalement à la contamination globale de l’environnement, le levier sur lequel il faut agir". Il faut pour cela miser sur les moyens techniques, réglementaires et financiers.

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