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Douleurs dans le bras gauche, pincement dans le coeur, suffocation... Les signes d'alerte de l'infarctus les plus connus et les plus martelés dans les médias sont ceux que l'on retrouve chez l'homme. Pourtant une étude menée conjointement par une équipe suédoise de la Karolinska Institute et l'Université de Leeds (Royaume-Uni) vient de montrer que les femmes auraient trois fois plus de risques que les hommes de mourir dans l'année suivant une attaque cardiaque.

34% des patientes ne reçoivent pas les traitements qu'il faut

Pour en arriver à une telle estimation, les chercheurs ont étudié les cas de 180 368 patients ayant subi un infarctus au cours de la décennie précédente. Ils se sont alors aperçus que la raison pour laquelle les femmes cours un danger plus grand de décès cardiaque c'est parce qu'elles ne sont pas correctement diagnostiquées. 34% ne recevraient pas les traitements adéquates pour déboucher les artères.

"Il y a un sérieux problème parmi la population, mais aussi les professionnels concernant le portrait type d'un patient atteint d'une crise cardiaque. Clairement on imagine le plus souvent un homme avec une soixantaine d'années, en surpoids, diabétique et fumeur", a déclaré le Pr Chris Gale, auteur de l'étude et professeur à l'université de Leeds.

Après avoir continué le suivi, les chercheurs annoncent que si les femmes reçoivent les traitements qu'il faut, alors le risque de mortalité réduit considérablement. Le principal problème, selon le spécialiste c'est qu'on donne aux femmes le même test de dépistage que les hommes hors les symptômes diffèrent de ceux des hommes expliquant la mauvaise prise en charge des patientes.

Infarctus chez la femme : les signes d'alerte principaux

Les symptômes les plus connus sont une douleur dans la poitrine irradiant dans le bras gauche et dans la mâchoire. Pourtant, si ces signes d’alerte sont bien présents chez l’homme, près de la moitié des femmes de moins de 60 ans victimes d’un infarctus n’ont pas ressenti ces symptômes, avertit la Fédération Française de Cardiologie dans un communiqué. Les signes qui doivent alerter les femmes sont effectivement atypiques. Il s’agit :
- d’une sensation d’épuisement,
- d’un essoufflement à l’effort,
- de nausées.

"Les femmes ont souvent tendance à être dans le déni"

Problème : comme ils sont mal connus, ces symptômes féminins sont souvent négligés. "Ces symptômes atypiques contribuent à une prise en charge trop tardive des femmes lors d’un infarctus", témoigne le Professeur Claire Mounier-Vehier, cardiologue au CHRU de Lille et présidente de la Fédération Française de Cardiologie. " Les signes avant-coureurs peuvent passer inaperçus et minorer l’alerte , sachant que les femmes ne sont pas suffisamment conscientes que l’accident coronaire peut les toucher. De plus, elles ont souvent tendance à sous-estimer leur douleur et à être dans le déni ", déplore-t-elle.

Sources

Heart Attack care dangerous unequal for women, BBC.com, 8 janvier 2017

Vidéo : L'infarctus du myocarde - Crise cardiaque

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