Si le cancer touche différentes zones du corps, cette maladie est causée à 30% par la même protéine nommée "Ras". Si elle est bien connue, les chercheurs n'étaient pas parvenus jusqu'ici à la rendre inoffensive. C'est maintenant chose faite par des chercheurs de l'université de Toronto qui ont élaboré un médicament expérimental. Et le résultat est remarquable puisque cette découverte permet de réduire considérablement le risque de tumeur, comme l'explique leur étude parue dans la revue Nature Communications.

"Les résultats des inhibiteurs ont été incroyables", explique le Pr Michael Ohh chercheur à l'université de Toronto. Nous avons été surpris. Rien n'avait eu le même effet auparavant". La protéine "Ras" est essentielle à l'organisme car elle favorise la croissance des cellules. Mais elle peut aussi provoquer une croissance incontrôlée et les faire muter. Elle est par conséquent impliquée dans de nombreuses formes de cancer, notamment dans 90% des cas pour le pancréas, l'une des formes les plus mortelles de cancer.

De nouvelles perspectives de thérapies

Les chercheurs ont découvert l'existence d'une autre protéine, la SHP2, capable de l'inhiber. "A la demande d'un collègue, nous nous sommes tournés vers la "Ras" il y a cinq ans pour étudier des mutations dans une forme rare de leucémie de l'enfant", précise le chercheur. En testant la SHP2 sur des souris atteintes de glioblastome, le type de cancer le plus agressif du cerveau, l'inhibiteur a réduit ces tumeurs de plus de 80%."Nous avons été surpris de constater que personne ne l'avait identifié auparavant comme un régulateur de "Ras".

L'équipe scientifique doit maintenant travailler avec un chirurgien cancérologue de l'université de Caroline du Nord pour traiter cette fois des souris atteintes de tumeurs pancréatiques. Si la "SHP2" est efficace, les chercheurs comptent continuer vers des essais cliniques humains. "Les patients qui en sont atteints meurent généralement dans l'année, même avec une chimiothérapie, donc ce médicament pourrait changer des vies.", ajoute le Dr Yoshihito Kano, co-auteur de la publication.

Bien que cette étude n'en est qu'à ses débuts, les chercheurs espèrent que leur découverte permettra d'ouvrir de nouvelles perspectives dans le domaine et potentiellement changer le traitement du cancer. "En comprenant comment cette protéine causant le cancer fonctionne, nous espérons la cibler beaucoup plus précisément qu'auparavant. Nous voulons que d'autres chercheurs se basent sur notre découverte fondamentale pour offrir plus d'options aux patients.", conclut le Pr Michael Ohh.

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