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Un retard de diagnostic qui a empêché le traitement d’un cancer de la prostate. C’est pour cette faute que la Cour d’appel de Paris a condamné le docteur Goubeau, médecin généraliste à Troyes (Aube). Celui-ci devra verser 27 500 euros au patient à l’origine de la plainte, selon l’arrêt de la Cour d’appel du 25 janvier 2018 révélé par le site egora.fr.

Un retard de cinq ans entre l’examen physique et le dosage du PSA

Pour cet homme, tout a commencé en octobre 2002. Alors âgé de 52 ans et souffrant de difficultés à uriner, il réalise un examen complet dans un centre de santé de la CPAM dont il dépend. Ce centre effectue un toucher rectal qui permet de repérer une prostate "légèrement augmentée", et transmet ces résultats au docteur Goubeau, le médecin généraliste du patient. Mais ce n’est qu’en septembre 2007, soit cinq ans plus tard, que le docteur Goubeau oriente son patient vers un urologue et lui prescrit un dosage du PSA quand il se plaint de troubles urinaires et de douleurs. L’urologue diagnostique alors un carcinome de la prostate à un stade avancé, avec métastases osseuses et ganglionnaires.

Après plusieurs rebondissements et le passage de l’affaire entre les mains du Tribunal de grande instance de Troyes, de la Cour d’appel de Reims et de la Cour de cassation, les juges de la Cour d’appel de Paris viennent finalement de statuer que le généraliste avait manqué à son obligation de surveillance.

Vif débat autour du dosage du PSA

Cette affaire juridique relance le débat qui existe autour du dépistage précoce du cancer de la prostate. Ce dépistage consiste principalement en un dosage sanguin du PSA, une substance fabriquée par la glande prostatique qui se retrouve en quantité élevée dans le sang lorsque la taille de la prostate augmente en cas d’anomalie prostatique comme un adénome ou un cancer.

L'Association Française d'Urologie (AFU) recommande un dépistage annuel systématique du cancer de la prostate pour les hommes âgés de 50 à 75 ans. Mais la communauté médicale est partagée sur ce sujet. Les arguments en défaveur de ce dépistage de masse sont notamment l’absence de preuve forte d’un bénéfice du dépistage sur la baisse de la mortalité liée au cancer et un risque de surdiagnostic et de surtraitement "avec des conséquences délétères sur la qualité de vie urinaire et sexuelle du patient", rappelle l’AFU sur son site internet.

Sources

-Cancer de la prostate : un médecin généraliste condamné pour retard de diagnostic. egora.fr, 20 février 2018.
-Cancer de la prostate : dépistage du cancer de la prostate. Association Française d'Urologie (AFU), 26 janvier 2004.

Vidéo : L’adénome de la prostate : c’est quoi ?

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