Baclofène® : le médicament sous surveillance© AdobeStock

Le Baclofène®, un médicament prescrit contre l’alcoolodépendance, est encore le sujet de plusieurs débats. Après avoir été mis sous surveillance, une étude, publiée sur Cochrane, montre qu’il n’y a que très peu de preuves de l’efficacité et de la sûreté de ce médicament.

Aucune preuve fiable de la réduction des symptômes

Les chercheurs ont tenté d’évaluer l’efficacité et la sécurité du Baclofène® par des essais cliniques, le comparant à un placebo ainsi qu'à un autre médicament utilisé dans l’alcoolodépendance. Trois essais ont été menés, avec 141 participants.

Le premier a comparé l e Baclofène® à un placebo, donnés pendant une période de 72h chez des hommes ayant en moyenne 47 ans. Le second essai a comparé le Baclofène® au Diazépam® (générique de VALIUM ROCHE®), pendant 10 jours consécutifs, chez des hommes d ’environ 42 ans. Le dernier essai a comparé le Baclofène® au chlordiazépoxide (molécule de la famille des benzodiazépines), pendant 9 jours, chez des hommes d ’en moyenne 38 ans.

Selon les scientifiques, les trois essais montrent qu’il n’y a pas eu de différence significative dans l’évaluation clinique des résultats. Ils concluent par la mention : "preuve de très faible qualité".

Les chercheurs ne parviennent donc pas à prouver que le Baclofène® puisse améliorer les symptômes et les signes de sevrage et réduire les effets secondaires, par rapport au placebo ou à d’autres médicaments. Ainsi, ils souhaitent mener des travaux en double-aveugle, c’est-à-dire que ni les médecins ni les patients ne puissent savoir à l'avance à quoi correspond chaque médicament.

Une forte polémique autour du médicament

En juillet, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) avait pris des mesures afin de restreindre les doses maximales du médicament à 80mg/jour, à compter du 24 juillet 2017. La Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (Cnamts), l’ANSM et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) avaient en effet montré que, durant la période 2009-2015, son utilisation avait été associée à un risque accru d’hospitalisation et de décès.

L’ANSM rappelait également que les professionnels de santé doivent déclarer tout effet indésirable qui puisse être dû à la prise de ce médicament au centre régional de pharmacovigilance dont ils dépendent géographiquement. De plus, les patients peuvent également signaler tout effet indésirable directement sur le site de l'ANSM ou à leur médecin.

Sevrage de l’alcool : les symptômes

Lorsque des personnes dépendantes à l’alcool interrompent ou diminuent leur consommation d’alcool, des symptômes de sevrage peuvent apparaître. Selon la revue Cochrane, "les effets les plus fréquents comprennent les tremblements, une agitation accrue, la difficulté à dormir, les cauchemars, les sueurs, une fréquence cardiaque élevée, de la fièvre, des vomissements, des hallucinations, des délires".

Dans les cas les plus graves, la personne peut perdre conscience, son cœur peut s’arrêter et elle peut mourir.

Le sevrage d'alcool peut être effectué en ambulatoire, ou par hospitalisation.

Vidéo : Voilà pourquoi il ne faut pas boire d'alcool avec un estomac vide

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